Londres de choc

By seeing London, I have seen as much of life as the world can show.

Samuel Johnson

 

NXT Takeover London avait un grand enjeu pour la WWE et pour ce bon vieux triple hache. Tout d'abord, il s'agissait d'installer NXT au rang de branche mondiale (oui, pour un Américain, un truc qui s'est exporté une fois au Royaume-Uni est mondial). Ensuite, il fallait que la seconde génération de NXT fasse son trou, l'année où les Horsewomen, Owens et Breeze (je ne compte pas Rhyno, c'est un vétéran) se sont envolés pour Raw et Smackdown. Enfin, il s'agissait de maintenir le momentum de ce fanclub du pro wrestling qu'est NXT, après une année blindée de moments inoubliables (hello Owens vs Balor et Bayley vs Banks). Vous la sentez la pression ? Une chose est sûre : lorsqu'Hunter, avec sa carrure de Playmobil et sa grosse voix lance « Scream with me… WE. ARE. NXT », les 10 079 Anglais dans la SSE Arena sont chauds comme la braise.

 

 

– Salut les smarks, ce soir au programme on aura une Japonaise tarée qui sourit tout le temps quand elle vous tord le bras, une fat girl qui se croit dans un cosplay Power Rangers, des ringards illétrés de Long Island en cuir rouge, et un champion mi-démon mi-irlandais, z'êtes contents ?

– NXT ! NXT ! NXT !

 

 

Nalyse de NXT Takeover London

 

By seeing London, I have seen as much of life as the world can show.

Samuel Johnson

 

NXT Takeover London avait un grand enjeu pour la WWE et pour ce bon vieux triple hache. Tout d'abord, il s'agissait d'installer NXT au rang de branche mondiale (oui, pour un Américain, un truc qui s'est exporté une fois au Royaume-Uni est mondial). Ensuite, il fallait que la seconde génération de NXT fasse son trou, l'année où les Horsewomen, Owens et Breeze (je ne compte pas Rhyno, c'est un vétéran) se sont envolés pour Raw et Smackdown. Enfin, il s'agissait de maintenir le momentum de ce fanclub du pro wrestling qu'est NXT, après une année blindée de moments inoubliables (hello Owens vs Balor et Bayley vs Banks). Vous la sentez la pression ? Une chose est sûre : lorsqu'Hunter, avec sa carrure de Playmobil et sa grosse voix lance « Scream with me… WE. ARE. NXT », les 10 079 Anglais dans la SSE Arena sont chauds comme la braise.

 

 

– Salut les smarks, ce soir au programme on aura une Japonaise tarée qui sourit tout le temps quand elle vous tord le bras, une fat girl qui se croit dans un cosplay Power Rangers, des ringards illétrés de Long Island en cuir rouge, et un champion mi-démon mi-irlandais, z'êtes contents ?

– NXT ! NXT ! NXT !

 

 

Nalyse de NXT Takeover London

 

 

 

Pour l'occasion je partagerai avec vous mon chant préféré de chaque match, tiens. Asuka arrive dans le bain tout sourire, sous une pop qui ne va cesser de monter pendant le match. En face, Emma, qui aura déclenché quelques danses des bras des nostalgiques de l'Emmalution, arrive en compagnie de Dana Brooke. Après un début de match classique d'Asuka, porté sur les clés de bras, Emma ralentit le tempo avec des coups secs. Clothesline sans élan, lancer dans le turn-buckle, coups dans le dos : Emma est vicieuse au possible. Les cris de la Japonaise se font de plus en plus rageux, et elle enchaîne plusieurs suites de kicks et combos proprement magnifiques. Emma va arrêter tout ça avec une soumission le long des cordes, enchaînée avec un butterfly suplex renvoyant Asuka sur le turnbuckle. Ouch, ça c'est du spot.

 

 

Voilà ce qui arrive quand un tigre japonais s'attache un peu trop à vous.

 

 

Un peu plus tard, alors qu'Asuka tente d'étouffer sa camarade, elle est projetée contre ce con d'arbitre (« Referee's a wanker » chantent les rosbeefs) qui tombe dans les pommes. Panique pour Asuka, Brooke balance une ceinture sur le ring pour Emma, Asuka lui enlève des mains… pile au moment où l'arbitre la voit. DQ ? Non heureusement ! Mais Emma en profite pour lancer son roll-up, raté, juste à temps pour le « Asuka lock ». Intervention de Brooke, elle se fait virer définitivement et distrait Asuka. Emma veut capitaliser mais le temps de se retourner, Asuka lui balance un roundhouse kick meurtrier. Victoire de la Japonaise sous les hourras du public. Un match de grand standing, avec une Emma qu'on aimerait voir plus souvent, aussi technique que menaçante, l'adversaire idéale pour Asuka, et l’un des meilleurs matchs féminins de l'année à NXT.

 

 

Meilleur chant du match : « Asuka's gonna kill you » (ça ne vieillit pas)

 

 

Asuka, the woman that gravity forgot.

 

 

Enzo, Cass, et Carmella, la machine à pop ultime, arrivent tout de cuir rouge et noir vêtus. Autant dire que le mot « over » a été créé pour ces gars. Mais au delà de l'intro qu'on adore et qu'ils étendent au max ce soir (Du « badaboum » au « Sawft »), ce soir est le premier match en PPV pour les deux zigotos depuis le début d'année, avec les ceintures Tag Team en jeu. Dash et Dawson sont toujours une team « no-nonsense » qui lance des crochets et des clotheslines avec la brutalité d'un gang dans une rue sombre. De l'autre côté, Enzo et Cass sont toujours un duo « la brute et le voltigeur » spectaculaire. Preuve en est ce spot magnifique d’Enzo propulsé par Cass dans les airs au milieu du ring pour atterrir à l'extérieur sur la team adverse. De l'autre côté, on aura par exemple un dropkick de Dawson sur Enzo alors qu'il était à terre, brutal je vous dis.

 

 

Axl Rose, ce roi du photobomb…

 

 

En mauvaise position, le blond peroxydé subit jusqu'à un DDT salutaire. Tag à Cass qui se défoule sur Dawson, lance le tombé mais Dash intervient. Cass repousse Dash en dehors du ring, et se prend un chop block de Dawson pile sur la jambe blessée qui l'avait écarté du ring ! Là dessus, Dash le met en soumission, la tension monte… rope break. Alors que Cass est à deux doigts de se prendre un Dawson sautant de la troisième corde, Enzo intervient, Cass tente le rollup, encore raté. Les deux clowns de Long Island tentent tout, même la combinaison où Enzo est lancé par Cass à partir de la troisième corde, mais Dawson tire l'Amore hors du ring à temps. Ca commence à être le bordel, Carmella est prise en bouclier humain par Dawson mais lui fout vite un coup de coude dans la gueule (on verra pas ça dans un Raw dites donc), Enzo surenchérit puis tente un dernier saut mais Dawson l'attrape, le balance sur Wilder mid-air qui le plaque pour le 1,2,3. On peut regretter que Enzo et Cass ne soient toujours pas champions, mais ils sont tellement bons en mode « underdog »… Et quel match, une nouvelle fois, miam.

 

 

– T'as vu Dash qu'on pouvait gagner contre des mecs ultra-over !

– Mais c'est toi Dash, non ?

– Oh, on s'en fout.

 

 

Meilleur chant du match : égalité entre « Big Cass » sur l'air de Hey Jude et « Who is Dash ? Who is Dawson ? »

 

Si le build-up n'a pas été foufou pour Corbin vs Crews, on en attendait quand même un bon moment. Le premier s'est amélioré ces dernières semaines niveau impact malgré son catch « pataud », le second n'a pas déçu les attentes énormes qu'il a générées pour l'instant. Corbin domine largement le combat avec des grosses claques, quelques jolis coups mais principalement des « je te balance dans un coin, je t'insulte pendant une minute, je fous une mandale, je t'insulte pendant une minute ». Au passage je sais pas si Corbin est autorisé à sortir des trucs comme « You should have stayed in Ring of Honor ! », mais c'était drôle. Bref, ne cachons pas la vérité, à part quand Crews contrôlait la barque (des high-kicks et backflips explosifs), ce match a été assez chiant. Corbin manque encore d'agressivité et pratique un catch très haché, et moi j'aime mon steak entier. Il gagne tout de même avec l'impressionnant End of Days.

 

 

Corbin sait que pour faire une carrière dans ce métier, il faut avoir des couilles. Intactes si possible.

 

 

Meilleur chant du match : « You're shit and you know you are ! », cette poésie.

 

Nia Jax est la prochaine à entrer dans le ring de la SSE Arena, avec un costume digne des plus grands méchants des Power Rangers. Bayley, elle, n'a pas besoin d'un mega costume pour recevoir une mega pop et le chant le plus incroyable de la soirée (une reprise de « Be my girl » de Bruce Channel). Ce match pour la ceinture féminine débute avec une Nia Jax monstrueuse qui balance Bayley comme un pantin. Malgré les étranglements, Bayley réussit peu à peu à casser l'armure du Goliath. Elle s'accroche à la gorge de Nia qui la repousse vers le turnbuckle puis s'applique à lancer des dropkicks sur chaque membre de la cousine du Rock. Cela marche presque jusqu'à un saut stoppé net par les mains de Jax… Alors que celle-ci va chercher sa proie, Bayley accroche ses jambes autour du cou de son adversaire. Jax la soulève et la pose sur la troisième corde pour tenter une prise mais est repoussée par les petits poings de la Huggeuse. Saut de Bayley pour le tombé, two-count.

 

 

– Crève sale pute ! J'vais te dévisser la tête et te chier dans l'cou !

– Hmmpfff connasse gnnnn…

– Voilà, c'est bien, restez cordiales les filles !

 

 

C'est au tour de Nia Jax de faire un tombé raté, quelques Samoan drops, un leg drop, nouveau tombé le pied sur son adversaire, encore two-count… Jax recommence à balancer Bayley comme un vieux chiffon, elle moque la championne, et on croit de plus en plus à ses tombés. Désespérée, alors qu'elle se trouvait sur un turn-buckle assommée, Bayley saute sur l'adversaire et la serre de toutes ses forces… elle retombe à terre, réussit à relancer la soumission, décroche, et la troisième tentative d'étouffement, qui va durer une bonne minute, est la bonne. La championne reste championne, Jax est devenue ce soir une heel vraiment impressionnante, aussi brutale qu'athlétique, et tout le monde est content.

 

 

Maman ! Maman ! J'suis arrivée en haut de la grosse !

 

 

Meilleur chant du match : « Heeeyyyyy Bayley, I wanna know… if you'd be my girl. »

 

Comme disent les britishs, Heeeeeyyy we want some Balor, et il arrive, tout peinturluré avec un chapeau et une cape de Jack l'éventreur ainsi que ses rastas démoniques. Y'a pas à chier, Finn Balor a la meilleure mise en scène d'entrée qu'on a vue depuis la lanterne de la Wyatt Family. Mais Joe « means business » comme on dit chez les quakers, alors le démon va-t-il battre le Samoan qui se décrit comme « 100% monstre » ? Les deux vont se livrer une bataille pour le moins dantesque, pendant laquelle on va même oublier totalement la ceinture et juste admirer le spectacle.

 

 

Un ange passe…

 

 

Joe use de force brute, et écrase son adversaire dans les premières minutes. Ses coups sont durs, et Balor a beau tenter quelques échappées et réussir deux-trois kicks, il se fait prendre dans les coins du ring et boxer comme un punching-ball. Joe réussit un enchaînement pour rater un Senton sur Balor qui a le temps de caser un high-kick depuis l'extérieur du ring. Il tente de revenir dans le ring et se fait projeter en plein air vers l'extérieur par Joe, courant vers les cordes du fond puis se propulsant à travers comme un boulet de canon sur Balor. L'audience exulte, et Joe continue de mener. Il place une Powerbomb, ça ne marche pas, puis une sorte de Walls of Jericho, puis un STF, qui se fait retourner, puis une torsion de bras qui fait peur à voir mais Balor réussit à toucher la corde pour un rope break.

 

Balor reprend du poil de la bête, avec un DDT qui assomme Joe, quelques claques bien senties, et l'agilité qu'on lui connait entre les cordes. Au bout de l'enchaînement, Joe se fait propulser par un high kick à l'extérieur du ring et c'est au tour de Balor de prendre son élan, et sauter par dessus la troisième corde en front flip sur le pauvre Joe. Il monte sur un tendeur, lance le coup de gras (les Ricains aiment pas prononcer le « grâce ») sur le dos d'un Joe sonné, mais… simplement deux.

 

 

– Hey Finn, attention… SHAMPOOOOIIIIINNNNNG !!!

– Monsieur Joe, premier avertissement ! Au second shampoing, je vous donnerai un second avertissement !

 

 

A ce moment, les deux se renvoient la balle : Balor enchaîne les coups de pied dans la gueule, mais Joe finit toujours par le contrer et passe un Senton puis lance un Musclebuster contré en rollup, two-count encore… Séquence de boxe entre les deux compétiteurs, Coquina clutch de Joe, cassée par Balor. Joe retente l'étranglement, Balor en sort et en profite pour caser son double foot stomp. Les deux sont à terre, mais c'est Balor qui se réveille en premier et se lance dans une série de dropkicks dans chaque coin du ring où se trouve Joe. Le monstre ne tombera qu'au bout du troisième, hélas pour se relever quelques secondes plus tard alors que Balor montait sur la troisième corde. Finn réussit à dégager le Samoan, lance son coup de grâce une dernière fois, et remporte un match âprement disputé.

Meilleur chant du match : aucun, les gens étaient trop occupés à baver.

 

 

Don't try this at home (nan sans déconner, vraiment).

 

 

Takeover London, si l'on met de côté la petite déception de Corbin contre Crews, et le fait qu'aucun titre n'a changé de propriétaire, fut une franche réussite. Emma et Asuka ont pu démontrer qu'elles sont aussi capables et même plus charismatiques que Becky Lynch, Charlotte et Sasha Banks en leur temps. Nia Jax a su se mettre à la hauteur de la meilleure catcheuse de la WWE toutes divisions confondues. Enzo et Cass ont enfin un match référence en pay-per-view et peuvent démarrer une rivalité intéressante. Et le couple Balor et Joe nous a offert un main event violent en cohérence avec la storyline : une histoire d'amitié brisée et de poings serrés (dans la gueule), et surtout un match quatre étoiles.

 

 

J'suis trop vieux pour ces conneries.

 

 

Et le futur alors ? Corbin pourrait bien aller chercher la ceinture de Balor maintenant qu'il n'a plus d'opposant, Asuka porte ses yeux sur Nia Jax, Bayley est intouchable, et la team Enzo et Cass auront sûrement leur revanche au prochain Takeover à Dallas. Sans compter le retour du fils prodige Sami Zayn… Mais n'oubliez pas, à NXT, le futur s'écrit au présent, alors à la semaine prochaine.

 


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