NXT: le nawak continue

Quand une femme se comporte comme un homme, pourquoi ne prend-elle pas des hommes corrects comme modèles?

Edith Evans

 

Après des débuts hésitants et pas mal de déceptions, NXT revient cette semaine avec ses rookettes en jupettes. Dans un suspens digne de 24, la question angoissante ressurgit, lancinante: va-t-on éviter le naufrage? Cette semaine, lecharentais mène l’enquête.

 

 

Usual Suspects, un succès qui ne se dément pas.

 

 

Nalyse de NXT du 21 septembre

 

Quand une femme se comporte comme un homme, pourquoi ne prend-elle pas des hommes corrects comme modèles?

Edith Evans

 

Après des débuts hésitants et pas mal de déceptions, NXT revient cette semaine avec ses rookettes en jupettes. Dans un suspens digne de 24, la question angoissante ressurgit, lancinante: va-t-on éviter le naufrage? Cette semaine, lecharentais mène l’enquête.

 

 

Usual Suspects, un succès qui ne se dément pas.

 

 

Nalyse de NXT du 21 septembre

 

 

NXT Saison 3 avait fait naître certains espoirs dans le WWE Universe: résurrection des divisions féminines, retour en grâce des vraies catcheuses… Hélas, depuis ses débuts, cette saison 3 a pour l’instant essentiellement soufflé le froid: à la géante Aloisia a succédé une bimbo de plus, les épreuves sont au moins aussi avilissantes que celles subies par leurs comparses masculins des saisons précédentes, et le niveau inring est globalement assez calamiteux.

 

Mais surtout, et c’est plus gênant, la WWE semble d’ores et déjà vouer son programme aux gémonies. Certes, en toile de fond, la fédération ne sait toujours pas ce qu’il adviendra de NXT lorsqu’il lui faudra changer de chaîne aux Etats-Unis (et on imagine sans peine les problèmes que cela pose à l’exportation…). Mais le comportement de Michael Cole la semaine dernière, tournant le programme en ridicule, était vraiment un manque de respect total pour les rookettes, car même si certaines sont absolument nulles, on ne peut que difficilement douter de leur bonne volonté, ainsi que de celle des pros les accompagnant (pour ne citer que lui, difficile de penser que Goldust prenne son boulot avec dédain).

 

 

Quant à Primo, il est carrément en train de vivre les meilleures semaines de sa vie.

 

 

C’est donc dans ce contexte pour le moins délétère que le programme commençait, toujours à Chicago, avec le seul Josh Matthews aux commandes. Pas le temps de s’interroger sur l'absence de Michael Cole que son remplaçant se manifeste, à grands coups de gratte: CM Punk, vêtu d’une veste immonde par-dessus le short, sera le commentateur d’un soir! Passé le petit moment où l’on souille ses chausses en imaginant le gourou straightedge commentateur d’un show aussi misérable, l’analyste des CDC, fier de sa fonction, reprend rapidement le dessus, avec une question aussi pertinente que définitive: qu’est-ce qu’il vient foutre ici? Il a été roulé dans la boue avec sa SeS, il s’est fait battre, une nouvelle fois, par le Big Show deux jours avant (on pourra ergoter longtemps sur l’intérêt d’une telle défaite, qui n’apporte rien à l’inutilisable béhémot et enfonce un peu place le heel fondamental de SD), et le voilà commentateur du show dédaigné par la fédération… Vient-il chercher la nouvelle Serena? Poser des pions? Est-il le seul à avoir accepté de s’avilir en venant participer à ce programme? En tous cas, cela semble en dire long sur son statut actuel, comme si on cherchait absolument à lui faire perdre son rang d'upcarder, et qu’il ne se sauvait que par sa capacité à manœuvrer le public… Je parle depuis longtemps de cette histoire de coulisses sur une friction entre le Taker et Punk, et son sort depuis lors me semble toujours résulter d’un lobbying forcené de la grande tante de la WWE.

 

 

Drame de la misère: chez Emmaüs, ce SDF a récupéré une veste du Big Show.

 

 

Toujours est-il que c’est bien le régional de l’étape qui officiera aux côtés de Matthews. Après avoir expliqué qu’il appréciait NXT (on te croit), les femmes (là on te croit davantage) et voir les autres se faire tabasser (là on approuve), il renvoie Matthews au panier et passe la main à Striker. En l’espace de 20 secondes, tout est dit, le rôle de chacun est établi, du grand Punk.

 

Sur ce, le ballet des catcheuses commence, et Punk a bien évidemment une ou deux remarques acides, confondant notamment Kaval et Jamie… Tout cela n’est pas désarmant de créativité, mais le Punk tient son rôle comme il le peut face, il faut bien le dire, au transparent Matthews et à des rookettes qui à quelques exceptions près (ah, AJ…) ne le sont pas moins.

 

La présentation est une nouvelle fois interrompue par Vickie (de la répétition naît l’ennui, dit un dicton), qui, comme de bien entendu, attribue la victoire, la semaine dernière, de son élève Kaitlyn à son mentorat. A noter, d’ailleurs, un jeu convaincant de ladite rookie, qui montre quelques signes d’impatience. La feud pro-rookie autour de Ziggler commence à prendre forme, et puisqu’il y a un petit motif de satisfaction dans le show autant en profiter… Vickie annonce donc avoir organisé un match entre sa protégée et Jamie pour ce soir, et Laycool viendra entraîner Kaitlyn. A cet instant, je peux vous dire que le travail du nalyste devient un vrai sacerdoce: je ne peux pas, résolument pas, supporter Laycool. A un certain âge, certaines storylines ou certaines gimmicks ne passent tout simplement plus, et voir deux nanas au talent inring passablement contestable piailler comme des oies ne m’amuse plus depuis très longtemps…

 

 

Un jour, elles confondront leurs tuniques et ce jour-là, McCool perdra de sa superbe!

 

 

Le plus frappant, en réalité, est que chaque annonce se passe dans un silence de mort. Lorsque Vickie annonce le match Kaitlyn/Jamie, pas UNE réaction dans le public. Rien. Quand on en arrive à ce stade, il y a clairement quelque chose qui ne tourne pas rond dans le show…

 

Bref, sans surprise, je passe rapidement sur la femme du patron et son acolyte brune: on est les meilleures, c’est grâce à nous que Kaval a gagné la précédente saison, tu as bien de la chance que Vickie soit ta pro, toutes les autres vous êtes moches nananère… Supplice pour les oreilles (trop d’aigus, vraisemblablement), enrichi par l’intervention de Kelly (arrêtez ça, j’avoue, Silver picole en cachette!): il y aura finalement ce soir un match opposant Kaitlyn et Laycool, d’une part, à Jamie, Naomi et Double K de l’autre. Génial. A l’annonce du match, on sait déjà qu’en dehors des passages Naomi vs Kaitlyn, le match risque d’être assez terrifiant.

 

Je jetterai également un voile pudique sur l’épreuve du jour: les chaises musicales. Sisi. C’est censé, selon Striker, tester le sens du timing des apprenties. Retenons simplement qu’AJ remporte l’épreuve, et que voir toutes ces chaises remplies de fesses a un je ne sais quoi de réjouissant (mais qu’auraient-ils fait avec Aloisia?).

 

 

Prochaine épreuve, très valorisante: la marelle.

 

 

Nouvelle promo, cette fois avec Aksana et Goldust. Plutôt que de résumer, je vais à présent, en exclusivité mondiale, tenter une reconstitution:

 

– Je problème papiers! Je pas vouloir partir!

– Damn Sarkozy! Ne t’inquiète pas, moi, Goldust, le travelo en combi moulante et dorée je vais arranger ça! Et tant que j’y suis je vais arranger ta losing streak… Viens faire câlin à Goldust. Et rappelle-toi mes techniques de respiration (NDcharentais: je n’invente rien).

 

En gros, il ne manque plus que la musique de Santa Barbara…

 

Retour plateau, avec Punk qui rembarre une nouvelle fois Matthews (il faut avouer que c’est tentant), et lorsque ce dernier lui demande s’il a déjà eu une conversation de cet ordre avec Darren Young, Punk lui répond qu’il n’a jamais eu de conversation avec Young…

 

 

Matthews. Encore une remarque et je t’enfonce ça.

 

 

Mais dites-moi: l’heure tourne et on n’a toujours pas vu de catch? Heureusement, Maxine vs AJ ne saurait tarder.

 

Le match, en lui-même, a plutôt été une bonne surprise. S’il était couru qu’AJ l’emporterait, Maxine a fait mieux que se défendre, avec un arsenal assez agressif, vicieux et plutôt basé sur la puissance, pour au final un match qui quoiqu’assez court, ce qui en soi n’est pas un scoop dès qu’il s’agit de divas, a néanmoins été plutôt plaisant à suivre. A noter, au passage, une imitation de Cole par Punk assez surnaturelle, qui à elle seule vaut le coup de regarder le match.

 

 

Smelly AJ, copyright Laycool.

 

 

Et c’est là, précisément, que tout s’effondre. Cole arrive, en huant le programme, en se faisant huer, et en encourageant les huées. C’est alors qu’il oppose à ces huées, qu’il attribue à une minorité, la majorité qui d'après le soutient. Motif: le show est pourri et irregardable quand il n’est pas là. A cela plusieurs commentaires: d’abord le show est plutôt moins mauvais quand il n’est pas là, précisément parce qu’il n’est pas là. Ensuite, cela rejoint ce que j’évoquais en ouverture: la WWE se fout complètement de ce programme, et il devient plausible que le show s’arrête effectivement la semaine prochaine faute de nouvelle chaîne… Toujours est-il que Cole reprend sa place, sous les applaudissements de Punk, juste à temps pour la seconde épreuve du jour: la célébrissime épreuve du Talk the Talk.

 

 

Du rire aux larmes – Illustration.

 

 

Une nouvelle fois, la prestation des divas a été assez calamiteuse, mais il est difficile de le leur reprocher: des thèmes lamentables (les pieds, la caféine, par exemple), sans rapport avec le catch, que dire? C’est néanmoins AJ qui l’emporte, avec il est vrai la prestation la moins médiocre, sur la caféine (même si Maxine, donc le thème était les pieds, a fait un lien assez sympathique avec la manière dont elle écrasait les Divas).

 

 

Non AJ, le thème n’est pas l’Air Guitar.

 

 

Arrive, enfin, le Tag-team match. Je dis "enfin" par pure forme: le show a été singulièrement mauvais, il est maintenant clair que la WWE le laisse en roue libre, et le Main Event signifie surtout la fin du show. Et quel Main Event…

 

Retenons-en le point positif: un Spear porté par Kaitlyn. Et c’est tout. Le reste est typiquement un match mal scénarisé, où tout se passe de travers: des tags alors que le tombé semble possible, des séquences manquant totalement de rythme avec des rookettes complètement désemparées et ne sachant pas quoi faire d’elles-mêmes (je pense à la séquence dans laquelle Layla se prend pour Santino, sous le regard vide de Jamie qui n’en profite pas), des botchs en pagaille, des esquives effectuées avant que le coup adverse ne soit même qu’initié, des nearfalls mal gérés… Bref, tout ce qui, vraiment, fait la différence entre de vraies superstars et des rookettes (ou des superstars de second rang, et je vais faire hurler McOcee mais à mes yeux LayCool sont de ce bois-là, bien loin de Beth Phoenix par exemple). A ce stade, la fin du match est anecdotique: Naomi, décidément bookée meilleure catcheuse du lot avec AJ, obtient le tombé sur Kaitlyn, immédiatement harcelée par ses trois pros du soir. La rookette perd ses nerfs, envoie bouler McCool, et se retrouve la cible des trois harpies. De plus en plus, la feud se précise, avec la face prisonnière de heels qui décide de se rebeller (ce qui était un peu la situation de Kaval la saison dernière, la possibilité de tabasser sa pro en plus).

 

 

– Je veux ton talent!

– Je te répète que je n’ai même pas un échantillon!

 

 

Concluons rapidement: c’était un show de mauvaise facture, mais le plus grave c’est qu’il n’y a guère de raison que ça change. Le produit est clairement abandonné, se vautre dans le ridicule ou la misogynie, au choix, et tout cela est assez navrant tant certaines, comme AJ, Maxine ou Naomi, pourraient vraiment apporter à la fédé en intégrant le roster à terme. Si l’intention de la WWE avait été de relancer ses divas, ce programme aurait vraiment pu y parvenir. Mais pas en faisant un Intervilles qui méprise son public et ses catcheuses.

 

 

En exclu, une image de l’épreuve de la semaine prochaine!

 

 

La semaine prochaine, et celle d’après, vous aurez le plaisir de retrouver TDS, quant à moi je vous retrouve pour le show du 12 octobre pour deux semaines consécutives… si NXT tient jusqu'à là! Bons shows à tous!

 

 

On rigole, on rigole, mais une fois qu'elles auront joué à la courte échelle et à rouler sous la table, elles seront imprenables au Tables, Ladders and Chairs.


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