Les bienfaits du Team Building

En grève de citation, par solidarité avec tous mes camarades en lutte!

McOcee

 

Cette semaine, Smackdown a mis toutes ses feuds en veilleuse car il était question ce vendredi de construire l’équipe qui affrontera celle de Raw à Bragging Rights. Toutes les feuds ? Pas tout à fait, car il s’agissait aussi de donner du temps d’antenne au Taker et à Kane, qui n’en finissent plus de s’engluer dans une storyline qui perd de son charme à mesure qu’elle s’approche de son dénouement.

 

 

En plus d'être diminué physiquement, le Taker est surtout devenu complètement sénile. Toute la soirée, il a attendu son frangin dehors, tout seul comme un con sur le toit de l'Arena.

 

 

Nalyse de Smackdown du 15 octobre

 

 

En grève de citation, par solidarité avec tous mes camarades en lutte!

McOcee

 

Cette semaine, Smackdown a mis toutes ses feuds en veilleuse car il était question ce vendredi de construire l’équipe qui affrontera celle de Raw à Bragging Rights. Toutes les feuds ? Pas tout à fait, car il s’agissait aussi de donner du temps d’antenne au Taker et à Kane, qui n’en finissent plus de s’engluer dans une storyline qui perd de son charme à mesure qu’elle s’approche de son dénouement.

 

 

En plus d'être diminué physiquement, le Taker est surtout devenu complètement sénile. Toute la soirée, il a attendu son frangin dehors, tout seul comme un con sur le toit de l'Arena.

 

 

Nalyse de Smackdown du 15 octobre

 

 

A quelques jours seulement de Bragging Rights, il n’était pas nécessaire d’être grand clerc pour prédire quel serait le contenu du dernier Smackdown. Car à l’instar de Raw le lundi précédent, il était écrit que le show du vendredi soir serait dédié à la construction de ce PPV mettant aux prises deux équipes des deux principales brand. Et de fait, le build up de la construction de la Team Smackdown fut le fil rouge d’un épisode solide mais sans grandes surprises et dont la feud principale, celle qui oppose le Taker à son frangin de Kane, semble s’enliser et sombrer dans une certaine facilité scénaristique. Retour sur un show aussi solide que classique.

 

 

Tous les moyens sont bons pour nous suggérer que cette storyline prend de la hauteur.

 

 

Le principe même de Bragging Rights est sur ces pages sujet à débat. Ainsi, Axl en est-il le principal contempteur, ressassant à l’envi que les multiples mouvements de personnel entre les deux brands ôtent toute crédibilité à un PPV qui axe son storytelling sur la rivalité supposée entre Raw et Smackdown. Si je comprends les griefs de mon estimé collègue, je ne les partage pas et j’admets sans mal apprécier ce concept d’opposition par équipes, même si je reconnais qu’entre dratf et mini drafts, il est difficile voire impossible de gloser durant des heures sur l’amour du maillot qui animerait les participants à cette joute peu commune.

 

Oui mais voilà, comme dans le foot, autre discipline soumise à des mouvements d’effectifs quasi permanents depuis la libéralisation du marché et l’arrêt Bosman, j’accepte que nos héros surmultivitaminés se prêtent le temps d’un ou deux shows au jeu du mouillage de maillot et à la défense de l’honneur de leur brand. Après tout, et pour continuer le parallèle avec le petit monde du ballon rond, les échanges de joueurs entre le PSG et l’OM sont par exemple devenus légions ces dernières années, sans que cela n’affadisse pour autant le « classico » du championnat de France. Un Fabrice Fiorèse pourra toujours signer pour le club rival le 31 août à minuit, le jour du match contre son ancienne équipe, il défendra les couleurs de son nouveau maillot et le mouillera autant qu’il le peut pour satisfaire et honorer ses nouveaux dirigeants, son nouveau public et sa nouvelle fiche de paie. Et si le Ballon de Plomb 2004, qui a coûté à Vahid le contenu d’un repas que l’on imagine forcément frugal, fera pendant longtemps figure de traitre ultime, il ne faut pas non plus oublier tous les Jérôme Leroy, Modeste MBami, Cana, Gaby Heinze, Edouard Cissé, Frédéric Dehu (et j’en oublie certainement) qui ont également rejoint les rangs de l’équipe phocéenne après avoir été, à des degrés divers, de véritables emblèmes de la Team Capitale. Sans que cela n’ait pourtant d’influence sur le climat électrique régnant autour de ce classique de la Ligue 1, bien au contraire. Tous ces traitres ont-ils pour autant contribué à dénaturer les affrontements entre la cité des Lumières et celle des Rats, ces joutes largement storylinées par Bernard Tapie avec l’aimable complicité de Canal+ ? Bien sûr que non. Et il en est de même pour Bragging Rights, c’est du moins ce que mon disbelief m’a dit.

 

 

Une similitude de plus avec le catch: les mascottes débiles.

 

 

Ainsi, à la veille du PPV, j’accepte sans broncher les mouvements (incessants il est vrai) entre les deux shows et n’y vois pas là matière à effondrement de mon incrédulité. Un face mettra toujours un point d’honneur à défendre son équipe, quelle qu’elle soit et ce même si elle change tous les ans car gentil comme il est, il ne sait pas faire autrement. Quant au heel, s’il se contrefout par nature du concept d’effort collectif, sa personnalité arrogante et suffisante le pousse à se sortir les doigts dès lors qu’un combat de coqs se profile à l’horizon. Le match par équipe sera LE main event du prochain PPV, the place to be de Bragging Rights, le rendez-vous dont il faut être ; il doit donc en être pour que soit satisfaite sa soif de gloire et pour que soient réalisés ses rêves les plus humides d’hégémonie et de puissance. Ce qui ne l’empêchera pas, le jour venu, de trahir son équipe comme ce fut le cas du Big Show l’an dernier, le géant coûtant sciemment la victoire à la Team Raw lors du précédent Bragging Rights. J’espère d’ailleurs que les bookers auront le bon goût de nous rappeler la traitrise du désormais capitaine face de Smackdown mais je n’y mettrais pas la main de Silver à couper. Connaissant la propension de la WWE à oublier ou réécrire l’histoire, je me garderai bien de jouer avec les membres de mes partenaires.

 

 

Le moment choc de la soirée, l'outing soudain du Big Show!

 

 

En attendant, le Gros Spectacle nous gratifia de sa présence à la table des commentateurs et s’en tira ma foi fort bien. D’abord parce qu’il s’exprime remarquablement bien pour quelqu’un de cette taille, ensuite parce qu’il participe pleinement à la qualité du build du prochain PPV. Car en bon capitaine, Show s’en fout qu’un heel ou un face rejoigne son équipe ; il répète à l’envi que ce qui l’intéresse c’est la qualité in ring, c’est la capacité à remporter le match dimanche prochain, c’est la plus value apportée à la Team Smackdown. En pushant chacun des protagonistes, bad guys compris, le géant a largement contribué à ce que cette construction d’équipe soit très crédible. Et en louant les qualités des heels vainqueurs de leur combat, il a renforcé son image de leader dont le rôle est de regrouper les meilleurs gars pour dimanche prochain. Face ou pas, peu importe, c’est de complémentarité, confiance, expérience et puissance dont il s’agit. C’est très bien joué de la part du Big Show, mais ça, ce n’est pas vraiment une surprise.

 

 

Si je n'arrive pas à t'arracher la tête avec mes mains, tu feras partie de l'équipe. C'est ça, le rêve américain.

 

 

La construction de l’équipe de Smackdown phagocyta donc la quasi-totalité du show de vendredi soir, show qui s’ouvrit sur un Teddie Long enthousiaste et au meilleur de sa forme, rappelant que cette année encore, playas, il compte bien ramener le trophée à la maison ! Les matchs de qualifications pouvaient donc commencer right here, right now. Ce furent d’ailleurs les seuls de la soirée. Et la carte était alléchante puisque s’affrontèrent Rey Mysterio et Cody Rhodes, Jack Swagger et MVP, Alberto Del Rio et Chris Masters, Edge et Dolph Ziggler, Kofi Kingston et Drew McIntyre ainsi que le Big Show et Kaval, ces deux là lors d’un combat à la stipulation étrange et sur lequel je reviendrai, histoire de pousser mon petit coup de gueule de la semaine.

 

Lors de chacun des combats, le favori s’imposa (si l’on met de côté l’épisode Big Show vs. Kaval), ce qui fut déjà le cas à Raw lundi dernier, et la logique l’emporta assez largement. Ainsi, Jack Swagger, toujours accompagné de sa mascotte kitchissime que doivent vénérer tous les aficionados du burlesque, terrassa-t-il MVP au terme d’un combat de deux minutes seulement, où le All American ne dut matché gagné qu’à l’intervention de son aigle en ring side. C’est une victoire assez logique, tant MVP semble pour le moment condamné au rôle de sympathique worker au gimmick aussi lisse et transparent que celui de François Hollande. Il faut dire que le Ballin’ Guy n’est pas gâté avec ce personnage débile de joueur de basket à deux balles. Les bookers ont déjà joué avec son passé d’ex taulard mais ne le font que ponctuellement, ce que le principal intéressé apprécie surement. Il reste donc prisonnier d’un gimmick comme on n’en voit plus vraiment à la WWE et que la fédération ne se donne plus trop la peine de travailler. C’est le réalisme et l’intensité qui priment aujourd’hui (à part bien sûr les exceptions Taker / Kane) et les personnages de face comme celui de MVP ou même dans une moindre mesure celui de John Morrison, peu aidés à mon sens par un gimmick sans saveur, ont un peu plus de mal à s’installer dans le cœur du public.

 

 

Vaincu par une mascotte, le worst booking ever de MVP.

 

 

C’est très logiquement également que Drew McIntyre et Cody Rhodes, se sont respectivement inclinés face à Kofi et Rey Mysterio. Les champions par équipe sont désormais libres pour un éventuel tag team match à Bragging Rights et il était de toute façon peu envisageable de mettre de côté Rey Mysterio et Kofi Kingston. Mais à la différence du chaque fois plus « Dashing » Cody Rhodes, qui a eu le droit à onze minutes de catch et à livré un énorme combat face à un mexicain volant déchainé, Drew a dû se contenter de deux petites minutes et d’un Trouble of Paradise from out of nowhere. Cody sort clairement renforcé de cette soirée, après une grosse exhibition contre le maitre du 619 et la preuve faite s’il le fallait, qu’in ring il est capable de beaucoup, tandis que Drew est pour le moment le sacrifié de l’affaire.

 

Respect pour Cody Rhodes qui a réussi à approcher Spiderman de près!

 

 

Autre match assez court, autre résultat prévisible, Del Rio l’a emporté en trois minutes face à Chris Masters. Bon, vu les pushs respectifs des deux gars, je suppose que cela n’a surpris personne. Reconnaissons par contre aux deux gaillards d’avoir bien construit leur combat, d’avoir réussi à nous raconter une petite histoire en si peu de temps. Alberto a en effet essentiellement cherché à affaiblir les bras de son adversaire pour se prémunir de ses tentatives de masterlock. Bien lui en prit puisqu’il contra Chris Masters à chaque fois que celui-ci essaya de placer sa prise fatale, le dernier contre lui donnant même la victoire. Décidemment en pleine forme, le mexicain se paya ensuite le luxe d’aller narguer le Big Show à la table des commentateurs, en refusant ostensiblement la main tendue et velue du géant. Alberto retrouvera donc Rey et si les bookers utilisent au maximum l’antagonisme existant entre les deux luchadores, on pourrait se régaler. Vu leur passé proche, il y a de quoi faire.

 

 

Bragging Rights 2010, Tag de Del Rio et de Rey Mysterio.

 

 

Mais le main event catchesque de la soirée, le vrai, c’était le match opposant Edge à Dolph Ziggler. Les deux hommes ont été les auteurs d’un match à couper le souffle qui restera peut être dans les annales des shows hebdos de la WWE cette année, pas inférieur en tout cas à bien des matchs de PPV, la durée en moins. Le vétéran canadien a bien fini par s’imposer mais au prix d’un combat de titan dont Dolph Ziggler ne sort pas affaibli, bien au contraire. Ce n’est d’ailleurs à mon avis pas par hasard si le Big Show a fini le match en applaudissant debout la prestation de ses collègues. Je veux croire que c’était spontané de la part du géant et que pour Ziggler, il s’agit là d’un match référence prometteur pour l’avenir. Il y a de bien belles défaites en vérité.

 

 

C'est ce que je dis toutes les semaines à Jean-Michel.

 

 

Jusque là, tout était parfait et je n’aurais rien trouvé à redire quant à la construction de l’équipe pour Bragging Rights si la WWE n’avait décidé de s’en prendre à nouveau à Kaval, mon chouchou personnel que j’aimerais voir pushé jusqu’au firmament et qui malheureusement est plutôt sur la route des catacombes les plus sombres de la fédération de Stamford. Primo, il dut se soumettre à un pari stupide : Celui de faire partie de l’équipe à la condition de tenir plus de cinq minutes sur un ring contre le Big Show. Déjà, ça cadre un peu les débats et ça situe bien le booking du Big Show versus celui du rookie. Le capitaine est tellement sûr des limites de son adversaire qu’il se permet de lui offrir sa chance (c’est ça le rêve américain, dira-t-il plus tard) s’il survit sur un ring pendant cinq petites minutes. Ce qu’il fit mais au prix d’un terrible beatdown, assez étrange venant d’un face comme Big Show et qui a dû être physiquement terrible à vivre pour le pauvre Kaval, littéralement massacré pendant 4 minutes et 45 secondes. La morale était sauve à ce moment là de l’histoire, le vainqueur de la saison 2 de NXT était sélectionné pour Bragging Rights mais non, Kaval en est réduit au rôle de paillasson sur la tronche duquel on s’essuie ses pompes merdeuses : un certain Tyler Reks, dont j’ignore tout mais dont c’est apparemment le retour, a fait irruption pour réclamer la place de Kaval au nom de… de… bon ben peu importe, on ne sait pas trop mais il voulait sa place. Long a bien tenté de venir en aide à Kaval mais celui-ci, non content d’être booké très faible doit en plus assumer le gimmick du catcheur le plus crétin de tout le roster : Tenant à peine debout après la branlée du Big Show, il accepta comme un débile d’affronter un jeune colosse de deux mètres, un mec à la tête de psycho et à la musculature qui ferait presque passer le regretté Batista pour un vieillard anémique et impuissant. Résultat, le dit colosse s’est imposé en une minute et Kaval l’a encore dans le cul si vous me permettez l’expression. Tout aura été mal mené dans cette séquence, l’idée même du combat à la con contre le Big, le beatdown hyper violent qui a suivi car il fallait que le géant aille au bout de la limite de temps fixée, en infligeant une bonne correction à Kaval au mépris de son statut de face, et puis ce Tyler Doe sorti de nulle part qui le prive de son premier main event… Fais chier, et ça méritait bien mon coup de gueule.

 

 

Dans le civil, Tyler chante dans un petit groupe de rock pas trop connu.

 

 

D’ailleurs tant que je suis dans la catégorie des coups de gueule, je vais tenter de ne pas trop perdre la main, de rester dans le bad mood du moment car il est temps de conclure ce papier et d’aborder la main storyline du moment, celle qui voit les frères de la destruction s’étriper sous l’œil malveillant de leur père. Et pourtant, elle était chouette, cette storyline depuis que la page de la pseudo enquête de Kane avait été tournée. Le duel fratricide, l’affaiblissement du Taker, le retour de Bearer au côté du Phenom, le turn du father of destruction, … Tout ceci prenait à merveille malgré quelques épisodes plus ou moins téléphonés. Mais depuis Hell In The Cell, la machine a des ratés et parait aujourd’hui terriblement grippée. A tel point qu’on lui conseillerait bien volontiers la casse et une fin de vie rapide, par exemple dès Bragging Rights. Les deux mystiques y seront opposés, dans un sympathique et fraternel Burried Alive Match puisque c’est là, nous dit Bearer, le terrible plan de Kane pour en finir avec son frère. L’enjeu était donc de savoir si le mort-vivant allait accepter ce terrible défi, malgré la toute-puissance de son frère cadet qui en ricane maléfiquement par avance. Mais c’était sans compter sans la magie du booking car comme par miracle le Taker a retrouvé tous ses pouvoirs et, confronté à Kane et à Bearer, est parvenu à effrayer les deux hommes de telle façon qu’ils ont jugé plus prudent de prendre la fuite. Pis encore, le Deadman maitrise également les pouvoirs de son frère, en plus des siens, puisqu’il a déclenché les explosions traditionnelles aux quatre coins du ring, celles qui sont habituellement réservées aux triomphes du démon favori du malin. Mieux encore, car il devait être dit que jamais l’Undertaker n’avait été si puissant, le Phenom a envoyé un éclair à distance, atteignant l’Urne alors entre les mains de Bearer ! Qui la aissa échapper !

 

 

C'est pas de ma faute, je transpire des mains.

 

 

Bref, du grand n’importe quoi, sans logique ni le moindre début d’explication. Il est temps d’en finir et je trouve dommage que la WWE bâcle ce qui ressemble à la fin de cette storyline, si c’est ainsi que l’on doit interpréter le choix de la stipulation de leur prochain combat. Le Smackdown nous apprendra peut être comment le Taker a retrouvé l’intégralité de ses pouvoirs et pourquoi il maitrise à présent ceux de son frangin mais je n’y crois pas trop. Après tout, c’est le Taker et pis c’est tout, faites pas chier avec vos questions à la con. Votre disbelief s’est méchamment cassé la gueule ? C’est votre problème, fallait pas avoir plus de huit ans !

 

 

– Paul, ils vont finir par s'en rendre compte que c'est des conneries tes histoires d'urnes.

– T'inquiète Kane, dans une semaine, ces buses auront tout oublié.

 

 

Je râle, je râle, mais on aura tout de même eu le droit à du très bon catch pour ce Smackdown spécial Bragging Rights. Cody et Rey ont fait un super boulot sur le ring, Edge et Ziggler ont littéralement volé le show tandis que Swagger et Del Rio ont prouvé qu’ils méritaient leur place pour le main event qui se profile à l’horizon. Celle de Kofi n’est pas usurpée non plus et tout ce petit monde emmené par le Big Show a fier allure et me parait mieux armé sur le papier que le Team Raw. Bon, il y a bien sûr la présence de machin, cette tâche sur un scénario presque parfait mais que voulez-vous, il faut bien que la WWE soit fidèle à sa réputation de grand barnum et m’énerve au moins une fois par show, histoire de pousser un petit coup de gueule hebdomadaire.


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