Stupeur et tremblements

Get behind me, satan!

The White Stripes

 

Il n'est pas simple d'enchainer les shows de bonne qualité lorsque les lutteurs ou, pire, la thématique même du programme ne sui(ven)t pas… Lecharentais en a fait l'amère expérience à travers l'épisode de cette semaine de NXT, qui semble ressusciter les vieux démons plus sûrement qu'un échappé de l'œuvre de Robert E. Howard…

 

 

– Vade retro satanas!

– Ton père est une pute!

 

 

Nalyse de NXT du 11 janvier

 


Get behind me, satan!

The White Stripes

 

Il n'est pas simple d'enchainer les shows de bonne qualité lorsque les lutteurs ou, pire, la thématique même du programme ne sui(ven)t pas… Lecharentais en a fait l'amère expérience à travers l'épisode de cette semaine de NXT, qui semble ressusciter les vieux démons plus sûrement qu'un échappé de l'œuvre de Robert E. Howard…

 

 

– Vade retro satanas!

– Ton père est une pute!

 

 

Nalyse de NXT du 11 janvier

 

 

NXT a, depuis le début de cette saison, réussi un exploit que les observateurs n'auraient pas pensé possible: créer de l'attente. Avec un roster de qualité, des épreuves débiles un peu moins navrantes, et Michael Cole enfin parti vers d'autres horizons, c'est avec une pointe d'impatience que le stakhanoviste de NXT que je suis attend le mardi soir, pour retrouver Brodus Clay, bien évidemment, mais aussi ses petits camarades qui s'ils n'ont guère de charisme ont en revanche à peu près tous un talent ou un autre, à l'exception notable de l'éliminé Novak.

 

Las, il est fort coupable d'oublier que quoique talentueux, les rookies n'en sont pas moins, précisément, des rookies, et qu'à vouloir coller deux à trois épreuves par semaine, le syndrome Intervilles menaçait de refaire surface, tel un Léviathan affamé de lamentations.

 

 

Pour l'épreuve de dictée, tout le monde a fait l'effort

de se mettre sur son 31.

 

 

Il était sans doute dit que, tôt ou tard, NXT pratiquerait une messe noire en ligne, condamnant les adeptes à vouloir se cuire le fion sur une plancha accueillante, et ainsi fut dit, ainsi fut fait.

 

Maintenant que je vous ai bien donné envie de voir ce show, je n'en doute pas un instant, chaussons si vous le voulez bien nos casques de spéléologie et plongeons dans l'abîme dans lequel l'épisode de la semaine s'est enfoncé avec un sadisme venimeux.

 

Ces dernières semaines, j'avais pris l'habitude, plutôt qu'une review chronologique, d'expédier les mauvais moments de l'émission pour pouvoir m'apesantir sur ses aspects les plus positifs. Cette semaine, évidemment, nous allons procéder exactement à l'inverse, en commençant pas les rares aspects convenables du spectacle.

 

Le premier d'entre eux a été le main-event de la soirée, la WWE ayant au moins la sagesse de respecter ses fondamentaux, et il opposait Curtis à DiBiase. J'ai déjà dit, dans ces colonnes, que Curtis est un habitué des house-shows, et il est difficile de penser que ce soir il n'a pas donné sa pleine mesure: menant le combat dans des temps forts teintés d'agressivité et de puissance, Curtis a d'ailleurs fini par l'emporter. Que ce soit, ou non, une récompense de la Fédération pour un bon soldat, il est difficile de le dire avant la fin de la saison, mais il a été indiscutablement booké très fort sur ce match, tandis que DiBiase peut vraiment, vraiment, REALLY, commencer à se faire du souci. Je fais déjà partie de ceux qui pensent qu'il ne reste au sein de la WWE que parce qu'il est le fils de, mais l'offrir en victime expiatoire d'un rookie sur les nerfs n'est pas exactement la marque d'un upcarder, et encore moins d'une Superstar au talent reconnu. On a vu d'autres Pros tomber de la main de rookies, mais dans un match sensiblement dominé par le rookie, rarement, voire jamais. En revanche, Curtis semble souffrir du syndrome dit de Slater: un finisher un peu moisi, si on peut appeler ça un finisher…

 

 

– Mais au moins, je ne suis pas roux, Cena ne pourra pas faire de blague!

– Est-ce que tu es gay?

– Fuck…

 

 

Autre point positif, beaucoup plus inattendu: une épreuve. Elle reposait sur le principe d'un jeu de société dont le nom m'échappe: il fallait, sans prononcer certains mots, que les rookies fassent deviner à leur Pro le nom d'une Superstar. Le jeu, du point de vue du téléspectateur, aurait pu être bien meilleur si la réponse n'était pas apparue au bas de l'écran, mais à défaut cela était plutôt enlevé, même si Curtis, par exemple, est passé complétement à travers, par son attitude de chihuahua sous stéroïdes, et même si Maryse a ruiné, pour la seconde fois de la soirée, l'épreuve de Brodus Clay. Jalousie? Peut-être Brodus et DiBiase ont-ils des relations plus intimes, auquel cas il va falloir un grand tonneau de vaseline. Plus sérieusement, Maryse peut se féliciter que la WWE interdise qu'un homme frappe une femme à l'antenne, car lorsque Striker demandait à Clay de retourner à sa place, on avait vraiment l'impression d'entendre Didier Bourdon couiner « remettez-le dans sa cage ». Non pas que l'épreuve ait été particulièrement réussie, mais par rapport au marasme ambiant, elle représentait une petite bouffée d'air frais, et à condition de s'efforcer de ne pas regarder, donc, la réponse, pouvait même avoir un petit aspect ludique. Il faut savoir se contenter de peu. Cela fait en tous cas une victoire de plus pour Bateman.

 

 

– Touche pas à mon cheum, câlice!

– T'as bien raison, j'ai une autre idée, là tout de suite.

 

 

Dernier point, et le complot de Ricardo Rodriguez contre O'Brian qui se poursuit, sournoisement. La séquence était plutôt bien amenée, avec RR au téléphone qui se plaignait d'un énorme rat. Soit, les dialogues étaient assez lamentables, mais au moins la storyline se poursuit-elle, RR devenant en quelque sorte le 7eme rookie de la saison. En revanche, si vraiment on décide d'être pinailleur, on peut relever que la scène était tellement imprévisible et inattendue qu'elle était… sous-titrée. Epic fail.

 

Et maintenant, un petit crescendo dans la médiocrité.

 

Voir Saxton à l'affiche d'un match n'augure jamais vraiment du meilleur: c'est un excellent seller, il a fait des progrès, mais il reste toujours très en-dessous de tout ce que l'on peut attendre d'un catcheur professionnel, la faute à un parcours dans lequel le catch n'a jamais eu la moindre place. Et la chose était d'autant plus criante du fait de la construction même du match qui l'opposait à O'Brian: Saxton a dominé outrageusement la rencontre, ce qui a permis de voir qu'il a environ trois coups à son actif, qu'il porte en permanence et ad nauseam. On pouvait même croire que la bande avait sauté et que le match reprenait quelques instants plus tôt. A l'arrivée, c'est néanmoins O'Brian qui l'emporte sur un Full Nelson tellement out of nowhere que c'est à peu près son seul move de tout le match. Saxton pris à son propre jeu en quelque sorte… Le match a permis à Saxton de jouer à fond la carte du heel arrogant, à O'Brian de jouer la partition du rat opportuniste (déjà pris, le créneau, mon gars) et de se poser comme rival sérieux pour un RR qui renâclait à annoncer le vainqueur. Mais le spectacle a néanmoins été laborieux, réellement pénible, et gâche tout le travail fait pour la cohérence des backgrounds, ce qui est fort dommage.

 

 

Patron! Ca marche! Je les sens grandir!

 

 

J'évoquais la semaine dernière Derrick Bateman et son humour extrêmement particulier pour lequel je confessais un certain penchant. Malgré cela, le segment de cette semaine est totalement tombé à l'eau: Bryan et Bateman étaient donc invités par les Bella Twins au restaurant. Bateman, vêtu d'un drapeau américain en guise de pantalon, se targuait d'être le champion de la séduction, mais évidemment n'arrivait pas même à décrocher un regard de l'une des jumelles nymphomanes (ou en tous cas je me plais à les imaginer comme telles). Le segment se concluait sur Bateman recevant du vin sur le pantalon, envoyant bouler la table et donnant à Nikki Bella un sac de monnaie en guise de paiement pour le dîner. Le segment était décalé, il aurait pu fonctionner. Pourtant, ce soir, la mayonnaise n'a pas pris. Bateman a-t- il du mal à se renouveler, est-il difficile de tenir un segment de ce genre avec les Twins ou Bryan qui ne sont pas des spécialistes du genre, il y avait en tous cas quelque chose de sinistre dans cette séquence, comme, dans un film, lorsque l'on sent qu'un scène se veut drôle et ne l'est pas du tout. En gros, pour enfoncer une porte ouverte tel Axl un soir de cuite, l'humour, c'est mieux quand c'est drôle. Attribuons cela à un coup de mou passager, mais cette saynète n'aura pas aidé à améliorer le niveau du show…

 

 

Soyez rassurés, Bryan a quand même réussi à choper.

 

 

Et enfin, le grand moment de la soirée, le clou à enfoncer profondément dans le crâne des créatifs, et qui se trouvait, par une conjonction démoniaque des astres, être l'opener du show, la première épreuve. Effet dévastateur garanti. Au panthéon des épreuves à la con, que dis-je, au firmament de celles-ci, l'épreuve de ce soir sera sans doute un astre des plus brillants, tel un phare dans la nuit pour un scénariste alcoolique désireux de se faire virer sans ménagement ni délai. Alors attention, tenez-vous bien: les Pros, sur le ring, avaient un élastique géant, et devaient envoyer des t-shirts à leurs disciples, sur la rampe, qui devaient les attraper. Voilà. Oui, c'est complètement débile. Évidemment, les rookies ont fourni des prestations navrantes, mais qui pourrait le leur reprocher, tant l'épreuve était aussi nulle que finalement difficile: essayez d'attraper un t-shirt catapulté à toute vitesse de plus de 20 mètres (si vous êtes drogué), surtout quand Maryse envoie (n'est-ce pas Brodus) et vous aurez une idée de la chose. Nul, sans aucun rapport avec le thème, il va sans dire que le public a eu une réaction plus que négative, les huées dévalant des travées dès le début des lancers… Bateman l'a emporté, au fait. Quoi, on s'en fout? Ah oui c'est vrai.

 

 

Eh! Johnny! J'ai fauché un élastique de slip de Vickie! Lol!

 

 

Bref, inutile de tourner autour du pot, NXT a balbutié son talent: un match médiocre et un correct sans plus, une épreuve divertissante pour peu que l'on soit déjà au bord de s'ouvrir les veines, et une autre qui précisément justifie de se les ouvrir, des segments qui ne prennent pas… Sur un carnet de notes, on écrirait: « Elève appliqué, mais qui doit se ressaisir sans délai ». Chose qui sera peut-être faite dès la semaine prochaine, avec le retour des éliminations, l'enjeu souffrant mal de pantalonnades aussi grinçantes que celles de ce soir… Difficile en tous cas de prédire qui sera le prochain expulsé, mais cela nous y reviendrons la semaine prochaine, si la police colombienne ne m'a pas retrouvé d'ici là (attention, teasing inside).

 

 

Si vous n'êtes pas là, je tue Lawler! Eh, mais revenez!


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