Le changement, c’est maintenant !

Putting all the vegetables away,
That you bought at the grocery store today,
And it goes fast,
You think of the past

The Flaming Lips, "Suddenly, Everything Has Changed."

 

 

Printemps 2011, le titre de champion du monde de la TNA est aux mains d'un catcheur de 52 ans, titre conservé au cours d'un main-event de Pay Per View indigne avec la plus grosse star de la fédération se montrant incapable de catcher suite à l'abus de diverses substances. Le Mankind du pauvre, Abyss, 160 kilos, est champion de ce qui fut un jour la virevoltante X-Division, et l'équipe Mexican America blesse ses adversaires les uns après les autres jusqu'à devenir championne, faute d'autres challengers. L'ère du Wrestling Matters n'est que de la poudre aux yeux, les matchs n'ont jamais été aussi courts ni aussi mauvais, les lutteurs talentueux de la fédération n'ont jamais été aussi mal utilisés et les bookers semblent naviguer à vue, enchaînant rebondissements improbables sur storylines écrites avec les pieds. Hiver 2012, la TNA clôt une tournée triomphale en Albion par un Impact parfaitement abouti. Entre temps, qu'est ce qui a changé ? À peu près tout.

 

 

Do you smell what TNA is cooking ?

 

 

Nalyse d'Impact du 9 février 2012.

 

 

Putting all the vegetables away,
That you bought at the grocery store today,
And it goes fast,
You think of the past

The Flaming Lips, "Suddenly, Everything Has Changed."

 

 

Printemps 2011, le titre de champion du monde de la TNA est aux mains d'un catcheur de 52 ans, titre conservé au cours d'un main-event de Pay Per View indigne avec la plus grosse star de la fédération se montrant incapable de catcher suite à l'abus de diverses substances. Le Mankind du pauvre, Abyss, 160 kilos, est champion de ce qui fut un jour la virevoltante X-Division, et l'équipe Mexican America blesse ses adversaires les uns après les autres jusqu'à devenir championne, faute d'autres challengers. L'ère du Wrestling Matters n'est que de la poudre aux yeux, les matchs n'ont jamais été aussi courts ni aussi mauvais, les lutteurs talentueux de la fédération n'ont jamais été aussi mal utilisés et les bookers semblent naviguer à vue, enchaînant rebondissements improbables sur storylines écrites avec les pieds. Hiver 2012, la TNA clôt une tournée triomphale en Albion par un Impact parfaitement abouti. Entre temps, qu'est ce qui a changé ? À peu près tout.

 

 

Do you smell what TNA is cooking ?

 

 

Nalyse d'Impact du 9 février 2012.

 

 

 

Pas mal de membres en ces lieux, uniquement habitués aux arena remplies aux feux d'artifices spectaculaires et aux vidéos grandioses de la WWE, ont pu, à l'occasion d'un visionnage occasionnel de la TNA, noter le côté « amateur » du produit proposé par cette dernière, très loin d'égaler une fédération qu'elle avait pourtant pour ambition de concurrencer à une époque pas si lointaine. Difficile de leur donner tort : quasiment tous les Impacts, mais également quasiment tous les PPV sont enregistrés dans l'Impact Zone, petite salle d'Orlando pouvant contenir 1400 personnes quand elle tourne à plein régime. Si l'utilisation de cette salle entraîne des commodités (réduction des coûts, possibilité d'enregistrer 2 ou 3 shows dans la même soirée), force est de constater que le côté cheap des stroboscopes ou le public constitué de quasiment toujours les mêmes personnes ne rendent pas vraiment justice au spectacle proposé par la deuxième fédération des Etats-Unis. Cet amateurisme, nul ne l'a vu ce jeudi : Impact était, comme la semaine dernière, enregistré dans une Wembley Arena pleine à craquer, contenant plus de 10 000 fans absolument chauds bouillants (l'Angleterre étant le seul pays dans lequel Impact bat régulièrement Raw en terme de ratings), prêts à encourager ou huer leurs idoles à s'en péter les poumons. Cette volonté épisodique de sortir du train-train quotidien est tout à fait saluable (à peine pourrons-nous reprocher l'absence de titantron donnant parfois des airs de houseshow amélioré), et on ne peut qu'espérer voir la TNA plus souvent sur la route, d'autant plus étant donnée la qualité du spectacle proposé lors de cette escapade britannique.

 

 

Si nous sommes venoues voiwr la TNA aujouwd'hui, c'est pawrce qu'on twouve que Velvet Sky est twès distinguée.

 

 

Au moment de commencer à aborder le show proprement dit, il est temps de faire preuve d'un peu de galanterie : on ne le répétera jamais assez, à la TNA on a des catcheuses qui se battent, qui ont de vrais personnages autres que potiche de service, et même de vraies rivalités. Jeudi dernier personne n'a pété et la division Knockout a eu le droit à deux segments, dont un match qui a duré plus d'une minute, il me paraît donc logique de m'attarder un peu sur les événements en cours plutôt que d'expédier la chose dans un paragraphe de 50 signes planqué au milieu de la nalyse. Le premier des deux segments fut un brawl backstage tout ce qu'il y a de plus classique entre la championne en titre, Gail Kim et sa challenger, Tara, parfaits exemples s'il en est de talents gâchés par la fédération de Stamford. Et alors qu'un match entre les deux se profile ce dimanche à Against All Odds, c'est Kim qui est sortie victorieuse de sa némesis, remettant les pendules à l'heure après avoir perdu dans un un contre un tout ce qu'il y a de classique contre l'ex-Victoria dans un très bon match la semaine dernière. Le deuxième segment de la soirée fut consacré à un match sans véritable enjeu entre deux faces, Mickie James et Velvet Sky, pur produit de la TNA. Le spectacle fut d'assez bonne qualité, et s'est terminé sur une victoire de prestige de Sky sur un roll-up (oui, je sais…) Il y a fort à parier que cela augure d'un push pour l'ancienne Beautiful Person, qui pourrait très bien venir s'attaquer au titre après ce dimanche. Dès lors il y a fort à parier que c'est la heel Gail Kim qui devrait conserver le Knockout Championship, dans un match qui devrait s'avérer de qualité.

 

 

Ce dimanche, j'en fais du Tara-ma, HAHAHAHAHAHAHAHA !

 


En dehors de sa division féminine, un autre aspect du spectacle proposé par la TNA a fait sa renommée autour du monde : la X-Division. Et quelle renaissance a été la deuxième moitié de 2011 pour la ceinture ! Un homme symbolise particulièrement ce renouveau : Austin Aries. Ancien champion ROH, catcheur spectaculaire ayant roulé sa bosse autour du circuit indé pendant une dizaine d'année, il a su apporter son expérience et son sens du show au moment où la Division du X en avait le plus besoin, et fait un champion formidable depuis septembre (déjà!), volant le show à chaque PPV contre divers adversaires. Aries était jeudi dernier impliqué dans un Three-Way Dance (Triple Threat, si vous préférez) incluant le local Douglas Williams, catcheur technique très mésestimé et son rival du moment, le fantastique Alex Shelley, moitié valide des non moins fantastiques Motor City Machine Guns. On peut se poser la question d'opposer directement le champion à son challenger à trois jours d'un match entre les deux pour le titre, en pensant que la TNA pourrait griller ses cartouches au lieu de faire monter la sauce, mais après tout cela correspond assez bien au credo de la X-Div : de l'action, de l'action, encore de l'action. Et en effet, c'est absolument ce à quoi on a eu droit : un match enlevé, rapide, spectaculaire, remporté par le challenger (qui a accessoirement la coupe de cheveux la plus affreuse depuis Djibril Cissé). Ce dimanche, le match entre Aries et Shelley promet d'envoyer du bois, et puisque c'est notre jour de chance, un autre match aura lieu ce soir là pour déterminer le futur futur challenger au titre entre Jesse Sorensen et Zema Ion, deux jeunes (respectivement 22 et 25 ans) arrivés l'été dernier et qui ont bien contribué eux-aussi au retour en grâce d'une division moribonde il y a moins d'un an.

 

 

Comme un Super Sayen ou un footballeur italien, un bon catcheur de la X-Division tire sa force de sa coupe de cheveux ridicule.

 

 

Toujours dans les talents ayant fait un jour la renommée de la TNA, une rivalité de midcard particulièrement intéressante oppose actuellement trois d'entre eux : Le Phenomenal AJ Styles sera confronté à Against All Odds à son ancien partenaire Frankie Kazarian, qui s'est mystérieusement retourné contre lui (et semble-t-il, contre son gré), influencé par le machiavélique catcheur à tête d'alien, Christopher Daniels. Difficile de bien comprendre à ce stade les ficelles tirées par Daniels (qui pourrait bien être un gourou de secte, après tout il en a la gueule) mais la rivalité a du potentiel tant sur le ring qu'en dehors. En attendant, Styles était opposé au Fallen Angel ce jeudi, dans un grand classique qui a de quoi faire saliver tous ceux qui se souviennent de leurs affrontements mythiques en 2005 ou en 2009. Et le combat a été à peu près à la hauteur, Daniels montrant qu'à 40 ans passés il en a encore sous la semelle, et Styles étant égal à lui même, c'est à dire parfait. Le finish a vu le heel s'imposer après avoir frappé A.J d'un poing américain tendu avec regrets par Kaz, contrant une tentative de Powerbomb alors que l'arbitre regardait ailleurs. C'est le genre de finish borderline qu'affectionne la TNA, mais qui fait cette fois particulièrement sens dans cette storyline qui constitue du déjà vu (le gentil qui fait des méchantes choses alors qu'il n'en a pas envie), mais qui n'en reste pas moins parfaitement construite, et ce n'est pas ce match là qui viendra le démentir, buildant à la perfection l'affrontement Kazarian/Styles qui devrait constituer un régal pour les yeux dimanche prochain.

 

 

-Haha Kaz, ça te fait bien chier que j'ai épousé ta soeur et que je puisse la répudier, hein ?

-Vas te faire voir, raclure.

 

 

Un autre match de dimanche parfaitement hypé lors de cet Impact (admirez mon sens inné de la transition), c'est celui pour le championnat par équipe. Ce n'était pourtant pas évident pour la TNA, les challengers étant l'équipe heel, mais une équipe heel composée du toujours populaire Samoa Joe et surtout d'un régional de l'étape, Magnus. Dès lors les bookers avaient deux solutions : faire passer Joe et Magnus pour des gros enfoirés en espérant que le public, enclin naturellement à les encourager se retournerait contre eux, ou simplement faire d'eux des types sympa, ne serait-ce que pour un soir. Et c'est la deuxième solution qui a été privilégiée, Magnus livrant un discours de fort bonne facture versant un chouïa dans la cheap pop, expliquant combien il se sentait chez lui, et combien il était content que son alliance avec la Samoan Submission Machine marche aussi bien. Et je ne peux que me rallier à son enthousiasme : force est de constater qu'avec un build cohérent un intelligent, l'Alliance Joe/Magnus formée au départ par hasard a su se construire petit à petit jusqu'à devenir une vraie menace très intéressante pour la ceinture tag-team. Quoi qu'il en soit, le speech du Britannique fut finalement interrompu par les champions, les big-men Crimson et Matt Morgan, prêts à en découdre, le segment se terminant sur la retraite des challengers. Le match entre les deux équipes, à défaut d'être aussi rapide et aérien que les rencontres évoquées dans les paragraphes précédents, risque d'être intéressant, et bénéficie en tous cas d'un build up idéal.

 

 

Dites, on vous rappelle pas quelque chose, là, comme ça, tous les deux ? De quoi Charly et Lulu ?

 

 

Bon, je me rends compte que ça fait une demi-nalyse que je vous écrit façon ravi de la crêche, alors que pourtant, il y a au moins une vraie raison de râler : on nous avait promis un Impact spécial Star Wars, et que dalle, à peine une petite vidéo au début du show mixant les images des 6 volets avec les rivalités en cours, et une bande-annonce du plus mauvais volet de la saga (ressortant mercredi dernier en France en 3D histoire de faire de la thune pour la retraite de Lucas) placée au milieu du show. En dehors de ça, nada, rien, un Impact aussi bon soit-il tout ce qu'il y a de plus classique. C'est d'autant plus une déception que si il y a bien une saga pouvant s'appliquer à l'univers du catch, c'est celle-là, la dichotomie entre face/heels, bon et mauvais côté de la force étant l'essence même de notre divertissement sportif préféré. C'est bien dommage de ne pas en avoir profité pour customiser un peu l'arena, pour multiplier les références à l'univers de la Guerre des Étoiles, éventuellement pour voir certains catcheurs déguisés. Rien de tout ça ne nous a été proposé, tant pis.

 

 

Il me reste à ce stade deux angles développés à traiter, et je commencerais par celui opposant les Bischoff, père et fils. Résumons les épisodes précédents pour ceux qui ne s'y seraient pas intéressé : Garrett Bischoff n'a qu'un rêve, c'est de devenir un catcheur. Eric, son papa est totalement contre vu que c'est une vieille raclure, et passe son temps à lui mettre des batons dans les roues, ou simplement des bons gros beatdowns, aidé de son acolyte, le fidèle Gunner. Ouais, ça se passe comme ça chez les Bischoff. La semaine dernière, Garrett a révélé son entraineur pour atteindre son but ultime, et ce n'est rien de moins qu'Hulk Hogan, avec lequel il aura sans doute du mal à apprendre le selling, mais passons. Hogan est donc arrivé ce jeudi, tout heureux et sous une pop monstrueuse, pour mettre over ce garçon qui essaie si fort d'atteindre son rêve. Interruption de papa Bischoff, et match booké ce dimanche entre Garrett et Gunner, avec leurs protecteurs respectifs dans leur coin. Comme ça, je vous avoue que ça n'est pas très emballant. Pourtant il y a quelques motifs de réjouissance : premièrement, le fait qu'Hogan fasse profiter un jeune homme au début de sa carrière de son immense popularité, quand bien même ce jeune homme est un flagrant exemple de népotisme (mais ce n'est pas notre talentueux champion Intercontinental qui se plaindra des réseaux familiaux dans le catch). Deuxièmement, le match entre Gunner et Bischoff peut être intéressant, et on ne peut que s'estimer heureux de ne pas voir à nouveau deux sexagénaires rentrer sur le ring (pour l'instant). Troisièmement, force est de constater que là aussi la storyline est plutôt correctement construite, et semble d'ailleurs assez bien remporter l'adhésion du public. Tout ceci reste à voir, mais cette semaine comme la précédente, les évolution sont assez correctement narrés, même si à titre personnel j'aimerais bien voir Easy-E s'écarter un peu des rings pour remplir son rôle de booker à plein temps, sans intervenir à l'antenne.

 

 

Eric Bischoff représente en quelque sorte le Jar Jar Binks de la TNA : le personnage insuportable qui ne sert à rien et donc t'as juste envie qu'il prenne cher dans sa grande gueule.

 

 

Il est temps d'aborder le gros morceau de cet épisode : le titre mondial, évidemment. Celui-ci sera défendu dimanche par Bobby Roode dans un Fatal Four Way, impliquant un Jeff Hardy toujours en quête de rédemption (et absent de ces shows britanniques, sans doute pour des raisons judiciaires), son ancien partenaire au sein de Beer Money James Storm et son copain du moment le brutal Bully Ray. C'est d'ailleurs ce dernier qui rentre en tout début de show sur le ring, sommant au champion de s'expliquer sur son comportement lors du main-event de la semaine précédente, dans lequel le Canadien n'était pas intervenu dans le match entre Ray et Storm, permettant au face d'emporter la victoire. Roode aura beau se défendre, expliquer que Sting, le General Manager d'Impact l'empêchait d'intervenir avec sa grosse batte (ceci n'est pas une métaphore, hein), Ray est très en colère et ne veut rien entendre. Arrive Sting qui explique qu'il faudrait qu'ils se réconcilient puisque ce soir un match tag-team est prévu entre les heels d'un côté, et James Storm et… le Stinger de l'autre côté ! Un retour qui vraisemblablement sera un one-shot, Sting étant parfaitement à l'aise dans son rôle de figure d'autorité qui représente une parfaite reconversion pour lui qui semblait usé ces dernières années. La réconciliation entre Roode et Ray sera le fil rouge du show, et trouvera sa conclusion à l'issue d'un main-event d'un quart d'heure de fort bonne facture : Sting porte à ce moment son Scorpion Deathlock (un Sharpshooter, quoi) sur Roode, qui implorant l'aide de son partenaire, reçoit un « Bon ok salut, à dans trois jours champion ! » et n'a d'autre choix que d'abandonner. Une bien belle manière là-aussi d'annoncer le match à venir : plutôt que d'avoir une bataille rangée 2 faces contre 2 heels, il faut s'attendre à ce que ce soit chacun pour sa peau, et pour peu qu'il dure suffisamment longtemps, le match devrait être très intéressant à regarder.

 

 

Wow, il a vieilli Ryan Gosling, depuis Drive.

 

 

Tout ne fut pas parfait lors de cet Impact (où est Mr. Anderson?), mais un vent de fraîcheur souffle sur la TNA depuis le début de l'année : Against All Odds ce dimanche (de retour à l'Impact Zone, malheureusement) a une carte des plus alléchantes et tous les matchs annoncés ont été parfaitement hypés lors de ce go-home show. Ces deux semaines de « TNA Invasion » outre Atlantique ont été un franc succès tant au niveau du public que de la qualité proposée, et l'expérience ne demande qu'à être renouvelée. Le retour à ce qui a fait le succès de la fédération (division féminine et par équipes, X-Division) est indéniable, et le titre principal de la compagnie est détenu par un catcheur extrêmement talentueux, pur produit made-in TNA qui plus est. Si on ajoute à cela le projet Indien Ring-Ka King dont les premiers épisodes sont prometteurs, l'avenir semble radieux pour la fédération d'Orlando. THEY'RE COMING FOR YOU, BROTHER !

 

 

Et je tiens à rajouter que Vince en a une comme ça. Oups, I'm breaking the fourth wall.


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