Raw du 25/05 et Smackdown du 28/05: Cousin Kevin

Maybe a cigarette burn on your arm

Would change your expression to one of alarm

I'll drag you around by a lock of your hair

Or give you a push at the top of the stairs…

The Who, Cousin Kevin

 

Dans le buildup d’Elimination Chamber, la WWE est largement retombée dans ses travers habituels : storylines grotesques qui affaiblissent des catcheurs en plein essor (tout ce qui touche au titre IC), tragi-comédie lourdingue et répétitive (les péripéties d’Ambrose et Rollins), brawls massifs qui ne font rien avancer (titre par équipes). Mais tout cela est pardonné parce que… parce que Kevin Owens.

 

 

Powerbomb City, bitch!

 

 

Nalyse de la semaine du 25 mai

 

Maybe a cigarette burn on your arm

Would change your expression to one of alarm

I'll drag you around by a lock of your hair

Or give you a push at the top of the stairs…

The Who, Cousin Kevin

 

Dans le buildup d’Elimination Chamber, la WWE est largement retombée dans ses travers habituels : storylines grotesques qui affaiblissent des catcheurs en plein essor (tout ce qui touche au titre IC), tragi-comédie lourdingue et répétitive (les péripéties d’Ambrose et Rollins), brawls massifs qui ne font rien avancer (titre par équipes). Mais tout cela est pardonné parce que… parce que Kevin Owens.

 

 

Powerbomb City, bitch!

 

 

Nalyse de la semaine du 25 mai

 

 

US Title Picture

 

On commence cette semaine par le titre étoilé, même s’il ne sera pas défendu dans la chambre. Parce que les événements autour de John Cena, et surtout son adversaire de dimanche, constituent clairement l’unique point d’intérêt de la semaine.

 

Je viens d’avoir l’illumination : Kevin Owens, longtemps connu à la ROH sous le nom de Kevin Steen, est un mélange parfait de deux catcheurs aux antipodes l’un de l’autre et qui se trouvent être les deux performers qui ont le plus enthousiasmé les fans de la WWE depuis trois ans, à savoir Daniel Bryan et Brock Lesnar. De Bryan il possède la crédibilité indy : comme le Dragon, il a écumé les rings du pays pendant des lustres, se forgeant à la dure une réputation colossale. Il partage également avec le grand vainqueur de Mania XXX un dédain marqué envers le look typique des stars de la WWE. Steen, comme Bryan, est velu, pas spécialement beau à voir, roots, VRAI. Ce n’est pas un spécimen d’Homo Superior à la Randy Orton, pas une montagne de muscles à la John Cena, pas un mannequin pour shampooing comme Roman Reigns; c’est un bonhomme réel qui fait irruption dans cet univers artificiel et amène avec lui la poussière des gymnases, la crasse de la rue, la hargne de la plèbe.

 

 

Owens à la WWE, c’est les pouilleux d’Elysium prenant possession de la Terre promise, c’est les Indignés occupant la mairie de Madrid, c’est le Punisher s’installant dans la tour des Vengeurs!

 

 

Mais il exsude également de sa personne une sourde menace que l’on ressent physiquement même par écran interposé. Ce type pourrait nous péter la gueule sans cligner des yeux, il ne reculera jamais devant une bagarre bien gore et peut-être même qu’il aura un rictus de contentement quand le sang commencera à gicler. En cela, il s’apparente au mâle alpha suprême de la WWE, Brock Lesnar. À l’instar de la Bête, il dégage une assurance virile ancrée dans un million de fights remportés, une agressivité supérieure à tous les jolis garçons de la compagnie, aussi musclés soient-ils. Un seul homme autre que Lesnar possède une aura comparable : monsieur Mark Henry, malgré toutes les avanies que les bookers lui ont fait subir depuis quinze ans. Cette badasserie ultime est aussi l’apanage de Samoa Joe, qu’on retrouvera très vite face à Owens, d’ailleurs, et on a hâte de voir ça. On a connu pire compagnie.

 

 

Je rêve ou il m’a regardé avec son entrejambe? Je vais lui défoncer le crâne, ça lui apprendra.

 

 

Du temps où il faisait régner la terreur à la ROH, les foules hypnotisées, la bave aux lèvres, l’encourageaient avec ce chant glaçant venu du fond des âges : KILL STEEN KILL. Le refrain s’est mué ici en FIGHT OWENS FIGHT, et c’est bien de cela qu’il s’agit. Au-delà des simagrées du divertissement sportif, ce type est un combattant, on a envie de le voir démembrer des types, on est prêts à céder aux plus bas instincts de notre cerveau reptilien quand il apparaît, on a le cœur serré et des crampes d’estomac, Kevin Owens n’est pas là pour la déconne. Ce mec est fascinant. Je ne reviens pas sur ses affrontements homériques avec Sami Zayn (Panda vous en a longuement entretenu ici), je regarde vers l’avenir et l’avenir c’est ce dimanche, un match avec John Cena en personne et putain, voilà qui suffit largement à justifier qu’on prenne le Network.

 

Certes, les deux champions ne mettront pas leurs ceintures respectives en jeu, et il est très probable que la WWE décidera de les protéger tous deux : une victoire clean de Cena couperait les ailes d’Owens, une défaite du Marine pèserait lourdement sur la suite de son run de champion US. Ca se finira probablement en double DQ ou en intervention extérieure. N’empêche, quand l’incarnation absolue de la brutalité du monde réel percutera de front la perfection hologrammique made in WWE, ça va faire des étincelles!

 

 

Et maintenant je vais lui râper la gueule avec ça !

 

 

C’est cette feud qui a illuminé un buildup par ailleurs bien terne. A Raw, après un mignon petit match de Zack Ryder (si, si!) face à Cena dans le cadre de l’Open Challenge et une célébration cucul rassemblant dans le ring le Marine, Ryder et les guest hosts du soir (les acteurs de la série Entourage, dont je ne sais rien et me fous éperdument, la performance affreuse de leur camarade Jeremy Piven il y a quelques années à Raw m’ayant fait passer toute curiosité à leur égard), Owens a déboulé par surprise et explosé Cena d’une Powerbomb avant de poser une fois de plus au-dessus d’un Marine anéanti — et le pied ostensiblement sur la ceinture US. A Smackdown, il a eu droit à une interview avec Cole où il s’est positionné comme un vétéran fort de quinze ans de catch à qui Cena n’avait rien à apprendre, au contraire. Miam!

 

 

– Ouaaaais! J’ai perdu mon match!

C’est bien Zack. Maintenant fuis si tu veux pas perdre aussi ta colonne vertébrale, y a un buffle qui débarque.

 

 

 

Title Picture WWEWHC

 

À côté de la brutale détermination d’Owens, le reste fait pâle figure. À commencer par toutes les clowneries ayant entouré la feud Ambrose-Rollins. Tout cela fut si niais qu’on ne va pas se fatiguer à décrire ces singeries par le menu. En deux mots : à Raw, Ambrose est invité à signer le contrat de match d’ici à la fin de la soirée, mais bouscule accidentellement un caméraman (on découvrira par la suite que c’est Rollins qui a poussé le pauvre homme), est embarqué par les flics et revient triomphalement en fin de soirée au volant du fourgon de police, en uniforme qui plus est. On est donc censés croire que tel Hannibal Lecter il a buté les flics qui l’escortaient avant de revêtir leur fringues et de rentrer au bercail avec leur propre véhicule. Bon.

 

 

J’ai buté les flics qui m’avaient coffré! Ca signifie que les poursuites engagées contre moi sont abandonnées, non? C’est pas comme ça que ça marche?

 

 

Tout ça se termine comme de juste par un brawl où Reigns vient prêter main-forte à son vieux pote face à l’Autorité et lui tend gentiment le contrat (moi qui croyais qu’il allait tenter de s’incruster dans le Title Match…). En début de show, les deux anciens potes du Shield avaient affronté en tag team Kane et Rollins (curieusement, c’est Rollins, le champion, qui prend le pin de la part d’Ambrose). Même match à Smackdown, avec cette fois une disqualification des méchants causée par Mercury et Noble. Nouvelle bastonnade collective cette fois remportée par les bad guys. Tout ça est du réchauffé et, même si Ambrose n’a rien perdu de son curieux charisme, n’a nullement accru notre envie de voir le combat de dimanche, tant il semble certain qu’on aura encore droit à un overbooking colossal, et tant on est maintenant habitués aux affiches Ambrose-Rollins. Ce dernier (comparé par le challenger à… Justin Bieber, paie ton niveau de vanne) va bien sûr conserver son bien par quelque manigance chacalienne, et son règne ne commencera à être réellement menacé qu’après le prochain ppv, Money in the Bank.

 

 

– Haha, regarde ce que j’ai sur ma tablette, Seth s’est photographié à poil et ça a leaké!

Haha! Tu sais à quoi il me fait penser quand il est à poil comme ça en train de bander? À Justin Bieber!

T’es chelou quand même toi.

 

 

 

Title Picture IC

 

Le grand nawak continue dans la relation Rusev-Lana, à laquelle s’associe maintenant Ziggler. Tout ça ne fait les affaires de strictement personne. Rusev — curieusement redevenu bulgare, mais qui a pourtant proposé à Lana de reprendre à zéro leur collaboration russophile — n’apparaît plus comme une force de la nature inarrêtable mais comme un con fini. Lana n’apparaît plus comme une femme forte et glaciale mais comme une midinette débile, prête à succomber au premier bellâtre venu. Et Ziggler apparaît comme un connard qui récupère sans aucun mérite une bombasse qui ne sait plus où elle en est.

 

À Raw, Rusev détruit Truth en une minute (pour rappel, Truth sera dans la Chamber; y avait pas un jobber à sacrifier à sa place, sérieusement?) puis tente de recoller les morceaux avec sa belle qui finit par l’envoyer chier quand il lui demande d’admettre qu’elle a eu tort de signifier son abandon à Payback. Il attaque ensuite Ziggler pendant un match de ce dernier contre Sheamus, cause sa défaite et lui colle une longue accolade pour regagner un peu de heat. À Smackdown, il affronte Ryback et se blesse sérieusement à la cheville, ce qui semble compromettre sa place dans la Chamber dimanche. Belle semaine pour lui, putain!

 

 

– Reviens avec moi et je te promets que la Bulgarie pèsera de tout son poids dans l’arène internationale pour obtenir la levée des sanctions économiques visant Moscou!

Vous n’avez aucun poids dans l’arène internationale.

Zut, tu as percé mon stratagème à jour.

 

 

Barrett, tout roi qu’il est, n’est pas mieux loti : défaite contre Ryback à Raw, défaite contre Truth (!!!) à SD, suivie d’un Brogue Kick dans la gueule distribué par Sheamus (qui n’oublie pas d’en coller un à Truth au passage).

 

 

Le roi se meurt.

 

 

Rusev probablement sur le flanc, Ziggler parti pour un programme avec lui à son retour, Truth étant Truth, ne restent que Ryback et Sheamus comme candidats crédibles. Le premier n’a jamais détenu le moindre titre et pourrait bien débloquer son compteur, fort d’une popularité réelle — ce qui est assez miraculeux quand on se souvient d’où il revient. De toute façon (à moins d’un réveil de Bray Wyatt qui se rappellerait qu’il avait décidé de faire chier Ryback jusqu’à la fin des temps) ces deux-là sont voués à continuer de feuder dans les prochaines semaines, et eux n’ont pas Lana — donc le titre leur fera un MacGuffin acceptable.

 

 

– Bonjour Madame, nous pouvons vous aider?

Hmm, je me demande si cette ceinture m’irait.

– Elle s’accorderait tout à fait avec votre maillot de bain, Madame.

– Vous ne pensez pas qu’elle me grossirait?

– Au contraire Madame, elle soulignerait harmonieusement votre silhouette!

– Eh bien, je crois que je vais me laisser tenter. C’est cher?

– Pas du tout, c’est un invendu, on vous fait un prix : une côte fêlée et une dent cassée, et elle est à vous.

 

 

 

Tag Team Title Picture

 

Gros bordel à Raw, gros bordel à Smackdown. Des matchs concernant d’une façon ou d’une autre les six équipes concernées, des brawls de masse qui démarrent très vite… Il aurait peut-être mieux valu tenter de réhabiliter plus sérieusement les PTP, les Matadores et l’Ascension, non? Seuls les Dragons ont vu leurs actions remonter avec une victoire sur Cesaro et Kidd dans un Lumberjack Match dans le show bleu. Le seul moment notable de la semaine est l’aide apportée par les champions New Day en fin de Smackdown à l’Autorité dans la bagarre contre Ambrose et Reigns; un renvoi d’ascenseur dès ce dimanche n’est pas à exclure.

 

 

[discussion de bookers] – On fait comment pour builder toutes ces équipes qui n’ont pas arrêté de perdre depuis des mois, Steve?

Heu… Envoie tout ça dans le ring et donne leur deux minutes pour se taper dessus, puis balance la pub, ça devrait suffire, Jack.

– T’es sûr?

– Non. Mais je m’en fous, en fait.

 

 

 

Gonzesses Title Picture

 

On aura dimanche un match à trois Nikki-Paige-Naomi, et comme d’hab le buildup est minime. Paige est seule, tandis que ses adversaires sont assistées d’une sœur et d’une Tamina, ça gruge donc (victoire de Tam sur Paige à Raw, victoire de Paige sur Tam à SD), rien de palpitant.

 

 

– Paf! Coup de chaussure! Ouais!

– Et sinon, tu sais qu’à NXT les filles font des combats hyper construits de 25 minutes?

– Genre! J’y ai été à NXT, m’étonnerait qu’Aksana et Maxine soient capables de ça!

 

 

 

Le reste

 

À Raw, Neville a battu le pauvre Stardust, qui a dû chier dans la Voie Lactée, on n’a pas d’autre explication à son brutal dépush — même s’il a eu droit à un échange de regards appuyé avec un acteur de la série Arrow présent dans le public, c’est déjà ça. Suite à quoi l’Anglais volant s’est fait attaquer par Dallas. Revanche en cinq minutes à prévoir dimanche.

 

 

I used to be the man that gravity forgot, then I took a Dallas in the knee.

 

 

Sinon, y a donc eu une ou deux saynètes avec les gars d’Entourage, et rien d’autre. Pas d’Haper et Rowan cette semaine (au temps pour ceux qui espéraient que les deux affreux allaient s’incruster dans le Tag Team Match en défonçant les PTP), pas d’Orton, pas non plus de Miz — mais il fera un Miz TV à Elimination Chamber avec Bryan en guest host : il sera intéressant de savoir ce que le champion déchu pense de la perspective de retrouver son titre, symbole d’excellence technique, sur Ryback.

 

 

Yes! Me! More! Putain, c’est facile en fait de prendre la suite de Bryan.

 

 

Voilà, bon ppv à tous, dites-nous en comm si comme moi vous êtes enthousiasmés par Steen et refroidis par le reste et pour reprendre le slogan qui barre le tshirt de mon héros de la semaine…

 

 


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