Ces angles dépréciés par l’IWC, et pourtant… : Épisode 3

Plus c'est gros, plus ça passe.

Jacques Chirac (et tant d'autres avant et après lui)

 

Pâle déclinaison du Montreal Screwjob près de dix ans plus tard, rivalité par nature déséquilibrée entre un catcheur pro et des administrateurs roublards, scénario élevant l'art du blasphème au pinacle, segments frôlant le ridicule… autant d'analyses recevables au sujet de la feud Michaels/McMahon. Pourtant, étalé sur neuf mois, ce conflit aura aussi été d'une rare cohérence dans sa progression, mettant en valeur toutes les facettes de l'acting du Heart Break Kid.

 

 

Du style chien errant…

 

 

…au style conquérant.

 

 

Retour sur des épisodes pas si ratés de l'histoire de la WWE

Numéro 3 : Michaels vs McMahon

(26 décembre 2005 – 17 septembre 2006)

 

Plus c'est gros, plus ça passe.

Jacques Chirac (et tant d'autres avant et après lui)

 

Pâle déclinaison du Montreal Screwjob près de dix ans plus tard, rivalité par nature déséquilibrée entre un catcheur pro et des administrateurs roublards, scénario élevant l'art du blasphème au pinacle, segments frôlant le ridicule… autant d'analyses recevables au sujet de la feud Michaels/McMahon. Pourtant, étalé sur neuf mois, ce conflit aura aussi été d'une rare cohérence dans sa progression, mettant en valeur toutes les facettes de l'acting du Heart Break Kid.

 

 

Du style chien errant…

 

 

…au style conquérant.

 

 

Retour sur des épisodes pas si ratés de l'histoire de la WWE

Numéro 3 : Michaels vs McMahon

(26 décembre 2005 – 17 septembre 2006)

 

 

De quoi s'agit-il ?

 

Une guerre d'egos entre le président d'une société et un de ses plus illustres salariés. Le premier supporte mal de voir le second devenir à lui seul plus important que la compagnie, aussi utilise-t-il un prétexte issu du passé pour le rabaisser. Concernant d'abord les seuls Vince McMahon et Shawn Michaels, la feud s'étend au fil des semaines et finit par impliquer Shane & Stephanie McMahon, John Cena, Triple H, le Spirit Squad, Marty Janetty (!), Umaga, Big Show… et même Dieu.

 

Faire signer un contrat à Dieu pour le faire jobber, fallait oser !

 

 

Facteur déclencheur : l'insubordination de HBK le « born again »

 

Depuis son come-back de 2002, Michaels est un autre homme, différent du catcheur vicelard et égocentrique qu'il incarnait (en kayfabe et en dehors) dans les années 1990. Il n'a plus besoin d'un titre majeur pour exister, ni même d'envoyer paître la nouvelle génération de talents. Ainsi sera-t-il acteur de feuds mettant en avant Chris Jericho, Chris Benoit, John Cena, Edge, tout en entretenant une vivace rivalité avec son ancien ami Triple H, leader heel du roster de Raw entre 2002 et 2005.

 

Fervent évangélique chrétien, il s'est aussi rangé dans sa vie privée, laissant de côté l'aspect sexe, drogues et rock'n roll dont la légende l'a affublé à juste titre (cf. les documentaires très loin du kayfabe sur les DVD consacrés par la WWE à HBK). Aussi n'aime-t-il pas que Vince le ramène à son statut de « collabo » lors du screwjob infligé à Bret « Hitman » Hart aux Survivor Series 1997. C'est le début d'une guerre larvée qui va faire remonter à la surface des années de non-dits et frustrations entre les deux belligérants.

 

Tu m'as jamais remboursé la vitre du Barber Shop salaud !

 

 

Étapes-clés du processus : signes précurseurs et déroulement

 

Raw du 26 décembre : Alors que Vince profite de la sortie d'un DVD sur Bret Hart pour réenfoncer le clou concernant le Montreal Screwjob des Survivor Series, Shawn Michaels coupe sa promo et lui suggère de passer à autre chose, de solder enfin ces vieilles histoires. Le CEO est offensé de la démarche de son « complice » de l'époque, il lui affirme pouvoir l'arnaquer tout autant si l'envie lui en venait. Les deux s'éloignent dans un climat tendu.

 

Raw du 2 janvier : Mr McMahon réitère son indignation envers les remarques tenues par Michaels la semaine précédente. Il débute son programme de sanction envers lui en commençant par interdire l'usage du Sweet Chin Music. HBK est bien tenté de passer outre lors de son duel face à Kane, mais la menace d'être retiré du Elimination Chamber Match pour le titre le dimanche suivant pèse.

 

Raw du 9 janvier : Le chairman place son nouvel ennemi intime dans un match par équipes aux côtés de Kurt Angle. La dissension condamne le duo à la défaite.

 

Raw du 16 janvier : Cette fois, le président de la fédération ajoute une stipulation au match Michaels/Angle. En cas de défaite, le Heartbreak Kid est viré. Celle-ci sera naturellement évitée.

 

Raw du 23 janvier : Nouvelle intrusion du patron qui ajoute une stipulation au match de HBK contre Shelton Benjamin. En cas de défaite, il perdra son ticket pour le Royal Rumble Match lors du fameux PPV du même nom. La menace est de nouveau repoussée par le résultat. Lors d'un segment bakstage, Vince précise ses intentions : tout faire pour favoriser la résurgence du Shawn décadent d'avant sa période « born again ».

 

ROYAL RUMBLE (29 janvier) : Bien en verve après être arrivé en 25e position dans la bataille de trente hommes, Michaels tombe dans le traquenard de Vince & Shane qui l'attaquent de deux différents côtés pour obtenir son élimination.

 

Raw du 30 janvier : Les McMahon se félicitent au lendemain du mauvais coup porté à HBK. Ce dernier affirme avoir trois possibilités imparfaites devant lui : se venger, démissionner ou redevenir l'homme sombre d'autrefois. Par conséquent il réclame un match un contre un à Vince. Ce dernier l'enfume avec à la clé une nouvelle intervention par derrière de Shane.

 

Le bon vieux HBK dont rêve Vince ?

 

 

Raw du 6 février : Vince souhaite mettre fin au contrat de Shawn. Dans ce cadre, il annonce l'organisation d'une fête de départ la semaine suivante. Par ailleurs, un tournoi « Road to WrestleMania » débute dans le but de désigner un challenger au champion WWE, HBK ne figure pas parmi les huit postulants.

 

Raw du 13 février : Tout au long du show sont diffusés des morceaux habilement choisis de la carrière de Shawn Michaels : segment « lost my smile » de début 1997 où il abandonnait le titre mondial sous prétexte d'une lassitude à l'égard du monde du catch, promo avec HHH la même année au sujet du MSG Incident (le soir où ils brisèrent le kayfabe pour dire au revoir aux futurs Outsiders), et enfin un extrait du Raw de fin décembre 2005 où il incitait Vince à solder enfin cette histoire de screwjob. Une fois le simulacre de célébration achevé (danse du Spirit Squad incluse), le patron ordonne au catcheur de signer les papiers mettant fin à son entente avec la WWE. Vince avoue être jaloux de la paix intérieure habitant désormais Shawn, quand lui vit encore et toujours sous la pression. HBK finit par lui jeter le contrat à la figure et un premier brawl éclate entre les deux.

 

Raw du 20 février : Shawn subit les foudres de la direction via un 4-on-1 handicap match contre le Spirit Squad. Il le remporte par disqualification lorsque les pom-pom boys attaquent tous en même temps. Passé à tabac, il est sauvé par Marty Janetty, revenant d'on ne sait où. Mis au courant des événements, Vince déclare ne pas en vouloir à l'ancien Rockers, au point de lui proposer un contrat avec la fédération la semaine suivante. Seule condition : intégrer le « kiss my ass » club.

 

Raw du 27 février : La session « kiss my ass » est interrompue en chemin, Vince offrant à Janetty comme alternative de devoir se sortir du masterlock challenge de Chris Masters. Naturellement le heel utilise sa double Nelson pour mieux forcer Marty à embrasser les fesses du chairman de la WWE, mais échoue du fait de l'intervention salvatrice de Shawn Michaels. HBK subit une nouvelle embuscade des McMahon, le fils saisissant son corps inerte pour le forcer à joindre le club mortifère. Vince termine le show en annonçant le match Shane vs Shawn au prochain Saturday Night's Main Event.

 

 

Comme toute entreprise, la WWE est gangrénée par les histoires de fesses.

 

 

Raw du 6 mars : Vince jubile au sujet des récents événements en début de show. Il officialise par ailleurs son match contre Shawn Michaels pour WrestleMania 22. Suite à un assaut enragé de HBK, le CEO décrète un duel avancé (en plus de celui prévu au SNME) entre son ennemi du moment et son fils. Plus tard, une Stephanie McMahon enceinte affirme à Shawn ne pas approuver les actions de sa famille, mais réalise un coup fourbe en insérant des somnifères dans sa bouteille d'eau. Ainsi s'amène-t-il brinquebalant pour son match face à Shane. Ce dernier s'impose logiquement face à un adversaire pris de maux de tête et vertiges. Vince poursuit l'humiliation en décrétant une anticipation immédiate du combat prévu au PPV. Il couvre lui aussi HBK pour le compte de trois et célèbre, porté en triomphe par le Spirit Squad.

 

Raw du 13 mars : Un isoloir a été placé au centre du ring dans le but de faire subir un test antidrogues à Shawn Michaels. Le chairman de la fédération a en effet le culot de reprocher à son adversaire son état nonchalant de la semaine précédente et le menace de licenciement en cas de dépistage positif. Après avoir consenti à uriner dans un verre auprès d'un « médecin », Shawn jette le liquide sur le patron. En punition, il doit lutter en handicap match dans une cage face à quatre des Spirit Squad. Shane McMahon se rajoute au clash et Michaels subit une grosse correction.

 

SATURDAY NIGHT'S MAIN EVENT (18 mars) : Shane McMahon bat Shawn Michaels via un Sharpshooter quand Vince impose la sonnerie de la cloche dans un nouveau remake du screwjob de Montreal.

 

Raw du 20 mars : En début de show, les McMahon se vantent du score de 3-0 qu'ils ont obtenu dans leurs combats face à Shawn Michaels. Vince précise que l'affrontement de WrestleMania sera un street fight, puis veut imposer à son ennemi un duel face à Triple H ce soir. Néanmoins, John Cena se mêle à l'affaire (croisant ainsi les deux feuds principales de la Road to WrestleMania) car il veut pouvoir mettre la main sur son futur challenger du PPV. Le patron décrète finalement un tag team match Cena & HBK contre HHH & Shane. Lors du main event, Cena est menacé d'être destitué de la ceinture mondiale s'il ne laisse pas Shawn endurer un match handicap. Le Marine quitte la scène, mais vient en bout de course sauver l'autre top face de la compagnie, s'attirant une promesse de représailles par Vince McMahon.

 

Raw du 27 mars : Dans la continuité du croisement des feuds de la semaine précédente, des duels Michaels/HHH et John Cena/Vince McMahon ont lieu. Ils se terminent tous deux en no contest tant les acteurs concernés interviennent. Au bout du compte, c'est le clan heel qui triomphe, laissant les deux favoris de la foule ensanglantés au centre du ring.

 

WRESTLEMANIA 22 (2 avril) : Le street fight s'avère une vengeance totale au bénéfice de Shawn Michaels, et ce malgré les prévisibles interventions du Spirit Squad et de Shane McMahon. À plusieurs reprises, HBK fait durer le plaisir pour faire souffrir Vince, utilisant table, échelle et poubelle (encaissement de bumps assez fous pour un sexagénaire). Vince, évacué en civière suite à sa cuisante défaite, trouve l'ultime force de dresser haut son majeur pour faire comprendre que la guerre n'est pas terminée. À noter lors du finish l'exécution par Shawn du signe emblématique de DX (signe de croix) dans un état de transe avancé. Lors du main event, HHH accomplit le même geste face à John Cena.

 

 

Soulagez-vous dans les urnes comme disait l'autre.

 

 

Raw du 3 avril : Shawn réalise un speech durant lequel il affirme avoir atteint son but la veille : non pas remporter un match contre le CEO de la fédération, mais l'envoyer tout droit en enfer. Aussi veut-il à présent concourir au titre de John Cena. Hélas, les McMahon déboulent (dont un Vince avec minerve et bras en écharpe) et déclarent que Mania n'était qu'un début. D'autant que le chairman estime avoir été victime d'un HBK porté par Dieu, autrement dit vaincu dans un match handicap. Lors du prochain PPV, Backlash, il promet une opposition plus équitable : son fils & lui contre Michaels & Dieu…

 

Raw du 10 avril : Lors d'un segment « off », les McMahon visitent une église. Le patriarche de la famille appelle Dieu à se montrer, en vain. Shane paraît mal à l'aise.

 

Raw du 17 avril : Vince se déclare conscient d'avoir pu offenser les croyants la semaine dernière… et s'en félicite ! Il prétend, en tant que Dieu du sport/spectacle, être apte à créer sa propre religion : le McMahonisme. Seul Shawn Michaels ne pourrait être converti selon lui. Il met ensuite à l'épreuve Dieu de le punir s'il avait quelque chose contre ses affirmations. HBK surgit alors pour lui asséner un Sweet Chin Music.

 

En coulisses, Vince s'accroche légèrement avec HHH au sujet de ses allusions répétées à la religion. Plus tard, Armando Alejandro Estrada, le manager d'Umaga, déclare s'être converti au McMahonisme et offre à ce titre son poulain en homme de main. Vince saisit l'offre et l'oppose aussitôt à HBK. Le patron s'immisce rapidement pour frapper lui-même son ennemi. Cependant, des éléments paranormaux se déchaînent lorsqu'il tente de monter sur le ring avec une chaise. D'abord des éclairs surgis du haut de l'arène, puis des flammes en bas du Titantron. Vince fuit l'arène, terrifié par ces manifestations « célestes ».

 

Raw du 24 avril : Vince refuse de croire à une intervention divine au sujet des événements de la semaine précédente, il conclut à des problèmes pyrotechniques. Dieu ne pourra guère plus à Backlash selon lui, aussi promet-il une correction à HBK. À commencer par ce soir face à Shane. Le babyface passe effectivement à travers la table des commentateurs quand Shane O'Mac effectue une descente du coude du haut de la troisième corde. Vince conclut au micro en prédisant l'envoi de Shawn & Dieu en enfer le dimanche suivant.

 

BACKLASH (30 avril) : Les McMahon remportent le tag team match grâce à l'aide du Spirit Squad au complet. Durant l'intro, les blasphèmes se sont poursuivis avec notamment une musique d'entrée pour Dieu, dont la présence est symbolisée par une lumière bleutée. Cette dernière quitte d'ailleurs le combat en plein milieu, à la grande joie du chairman.

 

 

Hmm, tu veux te convertir au McMahonisme ? Tu vas commencer par manger mon ostie.

 

 

Raw du 1er mai : En ouverture, Vince affiche sa fierté d'avoir vaincu Dieu la veille. Il s'adjuge logiquement un jour de repos et délégue le pouvoir pour un soir au Spirit Squad. Ces derniers en profitent pour offrir un match de championnat WWE à Kenny Dykstra, ils imposent aussi à HBK le rôle d'arbitre spécial lors d'un match Kane/Rob Conway. Michaels est affublé d'un t-shirt évoquant le 19 mai, censé le conduire à la destruction puisque date obsessionnelle dans la vie du Big Red Monster. La punition est renversée en défaveur de Conway (segment humoristique de toute beauté) sur qui Shawn enfile finalement le t-shirt.

 

En main event, Triple H est un arbitre spécial très partisan pour permettre à Kenny de dominer John Cena. Hunter s'embrouille cependant avec l'arrogant leader du Spirit Squad et abandonne sa fonction. En remontant la rampe il croise HBK, de retour dans une tenue d'arbitre. Les deux se fixent sans un mot, dans une atmosphère lourde de sous-entendus. HHH poursuit son chemin, tandis que Michaels s'assure que Cena conserve sa ceinture.

 

Raw du 8 mai : Nouveau moment de tension entre HHH et Vince McMahon lorsque le patron refuse de lui accorder un match de championnat immédiat. Pis, il le congédie pour la soirée. En revanche, il booke le champion John Cena en équipe avec Shawn Michaels face au Spirit Squad.

Le clan heel remporte le match handicap avec une légère triche, puis HHH surgit malgré l'interdiction de Vince pour asséner un Pedigree à John Cena, concluant du chop propre à DX.

 

Raw du 15 mai : Vince gruge HHH d'un one-on-one pour le titre WWE, transformant l'opposition en un 2-on-3 handicap match Cena & Rob Van Dam (champion intercontinental) contre HHH, Shelton Benjamin & Chris Masters, où les deux ceintures sont défendues en fonction du tombé. Benjamin couvre RVD pour la victoire, tandis que HHH couvrait Cena dans le même temps. Seul Shelty B est couronné, ce qui provoque la rage du challenger à l'encontre de ses équipiers. The Game consent plus tard à la demande des McMahon : occuper le coin de Kenny Dykstra lors de son duel avec Shawn Michaels. Mais, las des incitations autoritaires des dirigeants de la compagnie, HHH utilise son sledgehammer à l'encontre de Shane.

 

Raw du 22 mai : Vince ouvre le show en exigeant des excuses de HHH pour son attaque sur Shane. Il le menace de représailles en cas de refus. La confrontation verbale a lieu un peu plus tard. Le Cerebral Assassin affirme avoir deux mots pour lui (sous les acclamations nourries de la foule)… Ce ne sera pas « Suck it » mais bien « I'm sorry » à la grande joie du chairman. Ce dernier ajoute une mise à l'épreuve pour que son beau-fils lui prouve sa sincérité : frapper Shawn Michaels avec le sledgehammer en fin d'émission, HHH valide.

 

En backstage, Shawn reproche à Hunter d'avoir vendu son âme au diable, deal assumé par son auteur. Tandis que le Spirit Squad démolit Shawn dans un 5-on-1 handicap match, HHH peine à accomplir l'ordre de Vince. Il s'embrouille finalement avec Kenny et opte pour la destruction du Spirit Squad !

 

Raw du 29 mai : Vince punit HHH d'un « Spirit » Lumberjack match face à Kenny Dykstra. Comme l'intitulé le suggérait, les bûcherons sont seulement les quatre autres membres du Spirit Squad. HHH parvient néanmoins à se sortir du guêpier pour obtenir la victoire. Vince vient le féliciter de la performance, prétexte à l'informer de sa prochaine intronisation dans le « kiss my ass » club.

 

Raw du 5 juin : HHH tente d'esquiver la sentence du « kiss my ass » club. Vince met en jeu la stipulation dans un combat face à Big Show, mais s'assure de la disqualification de son gendre en envoyant le Spirit Squad attaquer le géant. Shane joue le rôle de médiateur en rassurant son beau-frère, lui assure que Vince joue un jeu mental et ne veut pas exécuter son plan. Cependant, il piège la bouteille d'eau de HHH (recyclage même pas voilé de storyline trois mois après l'épisode Stéphanie-Shawn). L'astuce ne prend pas puisque Hunter se doute de l'embuscade et inverse sa bouteille avec celle de Shane. Au final, le fils tombe dans les vapes et HHH applique un Pedigree sur Vince au centre du ring.

 

Raw du 12 juin : HHH subit les foudres de Vince via un gauntlet match face au Spirit Squad. Alors que la situation tourne en faveur des heels, Shawn Michaels s'amène pour aider son ancien partenaire : la DX est officiellement de retour !

 

Raw du 19 juin : Vince McMahon est confronté en début de soirée aux mauvaises blagues placées sur son chemin par DX (un livreur lui offrant un coq – ce qui donnera naissance au fameux t-shirt plein de subtilité "Vince loves cocks", des chippendales, un homme dans une tenue d'extra-terrestre imitant sa démarche chaloupée, un élargisseur de pénis), il doit ensuite quitter les lieux car Shane l'informe de l'accouchement imminent de Stephanie. La DX continue de rythmer le show par ses actions : effondrement de liquide vert sur le Spirit Squad, vandalisation du bureau du chairman, démolition de Jonathan Coachman, et enfin tour de force lors de l'ultime segment pour acter leur retour.

 

VENGEANCE (25 juin) : D-Generation X domine le Spirit Squad haut la main. Vince McMahon surgit à l'issue du main event pour affirmer qu'il ne lâchera pas l'affaire de sitôt.

 

 

L'humour pipi-caca, la WWE ? Jamais !

 

 

Raw du 26 juin : Shawn & Triple H réalisent un segment où ils sont déguisés en Shane & Vince McMahon, imitant tous les tics et tocs de leurs ennemis. Finalement interrompus par les originaux, les compères de DX déclenchent leur plan B : une pluie d'excréments vient s'abattre sur les McMahon et le Spirit Squad.

 

Raw du 3 juillet : Interdite d'arène, la DX organise une barbecue party sur le parking. Plus tard, les deux trublions prennent le contrôle du camion de production et sabotent allègrement les interventions de Vince à l'antenne.

 

Raw du 10 juillet : Les McMahon punissent Eugene pour son rire trop appuyé devant la rediffusion des mind games ingligés par le duo Michaels/HHH les dernières semaines. Le catcheur « spécial » est cependant aidé par une diversion de DX pour remporter son match handicap.

 

SATURDAY NIGHT'S MAIN EVENT (15 juillet) : Malgré la stipulation défavorable de 5-on-2 handicap elimination match, la DX domine aisément le Spirit Squad au grand dam de Vince.

 

Raw du 17 juillet : Nouvel affrontement personnel entre Shawn Michaels et Shane McMahon. Le face s'impose par DQ suite à l'attaque des Spirit Squad. Triple H est mis en difficulté par le surnombre, mais parvient à vider le ring avec son sledgehammer.

 

Raw du 24 juillet : Shawn se retrouve seul à l'antenne puisque cette fois Stephanie McMahon-Helmsley accouche pour de bon. Il joue avec le kayfabe en mentionnant plus ou moins ouvertement la paternité de Triple H dans l'affaire. En ligne téléphonique avec Vince, The Coach apprend qu'il doit affronter HBK, ce qui provoque un fantastique fou rire de ce dernier (mémorable d'exagération catchesque). Michaels domine effectivement Coachman (et le sempiternel Spirit Squad), mais finit sonné par l'intervention d'Umaga.

 

Raw du 31 juillet : Nouveau brisage en règle du kayfabe via la diffusion d'une photo de l'enfant de Stephanie McMahon sur laquelle est aposée la tête de HHH… La famille dirigeante de la compagnie informe par ailleurs d'un deux contre deux McMahons / DX à SummerSlam. Plus tard, la « police » saisit le sac de Triple H et l'embarque pour possession de cigares cubains. Grâce à ce plan de Vince et Armando Estrada associés, HBK se retrouve isolé pour combattre Umaga en fin de show. De fait, Shawn subit une embuscade sans précédent.

 

Raw du 7 août : Au tour de Shawn d'être embarqué sous un prétexte douteux par les flics. HHH s'incline en main event face à Umaga, bien aidé par l'activité forcenée des McMahon.

 

SUMMERSLAM (20 août) : Plutôt qu'assumer le combat de front, les McMahon envoient une bonne partie du roster heel défier DX (Spirit Squad encore et toujours, mais aussi Mr Kennedy, Fit Finlay, William Regal, Big Show, Umaga). Une fois l'avantage pris par leurs sbires, ils commencent vraiment le combat prévu. Les heels passent prés de réussir leur coup, mais la DX prend finalement le dessus.

 

 

Ho ho putain, j'interviewe ma queue c'est génial !

 

 

Raw du 21 août : Vince & Shane s'entretiennent à plusieurs reprises pour trouver un nouveau plan permettant de contrecarrer DX. Ils sont interrompus par des apparitions vidéo de leurs deux ennemis, ceux-ci bombardant de peinture l'avion privé de Vince, puis dévoilant fièrement un tag géant sur le siège de la WWE au Connecticut. Se croyant enfin tranquilles, les McMahon quittent l'arène en limousine, avant de voir l'essieu arrière se détacher. Une facette de la voiture affiche elle aussi le logo DX.

 

Raw du 28 août : La DX sort indemne du 2-on-3 handicap match face aux membres du roster SmackDown Mr Kennedy, Fit Finlay et William Regal. Cependant, ils sont atomisés par le surnombre créé par Big Show en after. Vince lui-même, absent de la soirée pour « troubles mentaux », surgit et massacre ses ennemis avec une batte de baseball.

 

Raw du 4 septembre : Lors d'une promo avec son nouvel allié Big Show, Vince se satisfait d'avoir mis fin aux blagues potaches de DX pour recentrer les enjeux. La DX s'amène avec un ton effectivement beaucoup moins léger qu'à l'accoutumée, elle détruit tous les membres de la sécurité envoyés à leur rencontre par le patron.

 

ECW On Sci-Fi du 5 septembre : Big Show, champion de la ECW nouvelle mouture, accueille le temps d'un soir la D-Generation X pour un handicap match. Deux « policiers » sont censés s'assurer que le combat ne tourne pas en extreme rules. Ils sont en réalité des alliés de Big Show, mais la DX survit courageusement. Une intervention d'Hardcore Holly (!) conclut finalement le combat par une DQ du champion.

 

Raw du 11 septembre : La DX tombe dans une rude embuscade, Shane McMahon ayant obtenu le renfort du duo Lance Cade/Trevor Murdoch, soucieux d'impressionner les décideurs. HHH passe à travers une vitre de limousine et manque d'avoir le bras brisé par le claquement d'une portière. Dans ces conditions, il peine lors de son street fight prédéterminé face à Vince McMahon. L'aide de Michaels lui permet un temps de prendre le dessus, mais c'est bien le clan heel qui triomphe à quelques jours du PPV devant sceller cette longue feud.

 

UNFORGIVEN (17 septembre) : La DX en finit de manière radicale avec le clan McMahon, accompagné du Big Show, dans un 2-on-3 handicap hell in a cell match à la succulente brutalité. Triple H en finit en brisant un manche de pioche sur le dos de son beau-père !

 

Tu mets n'importe quoi en noir et blanc, ça devient de suite plus classe.

 

 

Principaux combats concernant la feud durant l'année 2006

PPV & SHOWS SPÉCIAUX

MATCH ET DURÉE

NOTE/CRITIQUE

Royal Rumble (29 janvier)

HBK participe à la bataille royale, se fait éliminer en traître par Shane McMahon suite à une distraction de Vince. 12'55''

*** Suite logique d'un mois de janvier où les McMahon ont commencé à pourrir sérieusement la vie de Shawn.

Satiurday Night's Main Event (18 mars)

Shawn Michaels vs Shane McMahon (no holds barred) 16'42''

**1/2 Duel prétexte à builder WrestleMania. Trés moyen malgré les bumps pris par Shane.

WrestleMania 22 (2 avril)

Shawn Michaels vs Vince McMahon (no holds barred) 18'22''

**** Un must d'overbooking. Shawn rythme le match et Vince assume les bumps.

Backlash (30 avril)

Shawn Michaels & God vs Vince & Shane McMahon (no holds barred) 19'57''

*** Logique victoire McMahon pour relancer la feud. L'abandon de « Dieu » est le tournant.

Vengeance (25 juin)

Shawn Michaels & Triple H vs Spirit Squad (5-on-2 handicap match) 17'45''

** Démonstration de force de DX ayant pour seul intérêt de valider la réunion du duo.

Saturday Night's Main Event (15 juillet)

Shawn Michaels & Triple H vs Spirit Squad (5-on-2 handicap match) 8'52''

** L'enterrement définitif du Spirit Squad marque la phase d’essoufflement de la feud.

SummerSlam (20 août)

Shawn Michaels & Triple H vs Vince & Shane McMahon 13'01''

**1/2 Mêmes défauts que les combats précédents, excepté le rajout d'intervenants.

Unforgiven (17 septembre)

Shawn Michaels & Triple H vs Vince, Shane McMahon & Big Show (hell in a cell) 25'04''

***** La guerre totale de fin de feud. Un combat traversé d'un souffle assez unique.

 

 

Que reproche-t-on à cette séquence ?

 

Comme toujours, les griefs ne vont pas dans un seul sens.

 

Le premier axe consiste à déplorer une aussi longue monopolisation d'un catcheur aussi doué que Shawn Michaels. Le temps consacré à régler ses différends avec la direction le tenait à l'écart de belles feuds potentielles avec des techniciens de son rang, et à plus forte raison de la title picture.

 

Deuxièmement, cette séquence aboutissant à la réunion de D-Generation X est accusée d'avoir « brûlé » dans l'équation nombre de midcarders, à commencer par le fameux Spirit Squad, paradoxalement champion par équipes une bonne partie de l'année 2006 alors même qu'il essuyait trempe sur trempe par la DX. D'autres intervenants tels le Big Show ou les catcheurs du ventre mou de SmackDown (Mr Kennedy, Finlay, Regal) sont apparus relativement faibles durant ce run.

 

Dernier point, cette rivalité fut prétexte à réaliser des ponts entre éléments de réalité, soupçonnée d'avoir été mise en place pour ramener Bret « Hitman » Hart (quatre ans avant son retour effectif), de constituer un outil pour remuer le couteau du screwjob de Montreal, mais aussi coupable d'avoir ressassé toutes les lubies égocentriques de Mr McMahon (remporter des matchs contre ses plus prestigieux catcheurs, avoir un gros temps d'antenne, se faire embrasser les fesses, remplir les shows hebdomadaires d'humour gras, empiler les provocations envers la religion…)

 

 

Et l'humour noir alors, on en parle ?

 

 

Dix raisons pour réhabiliter cette feud

 

1-Le bon babyface au casting

 

Shawn Michaels était assurément le bon cheval pour tenir ce type de feud sur ses épaules, peut-être même le seul apte au rôle. Il peut tout jouer sans paraître ridicule, pisser dans un gobelet en live comme « vendre » sa reconversion en cuistot de fast food (fameux segment lors d'une nouvelle reformation de DX en 2009) ou son ralliement forcé à JBL pour cause de banqueroute financière… L'histoire du HBK est truffée de ces bizarreries scénaristiques et il en est toujours ressorti grandi !

 

Il suffit de comparer l'aura qui habite son brawl avec Vince à WrestleMania 22 avec le climat délétère de celui opposant le Chairman à Bret Hart quatre ans plus tard pour s'en convaincre.

 

 

Question vieux croulant, faut dire qu'il avait eu de l'entraînement.

 

 

2-La créativité de la storyline

 

Les bookers se sont montrés sans cesse imaginatifs, ils ne se sont pas contentés d'appliquer le schéma victoire/revanche/belle, ont redistribué les cartes en permanence. Ainsi en neuf mois, la feud a été parcourue par une réminiscence passée (le screwjob), un angle de retraite forcée, des accusations de toxicomanie, des implications religieuses (Dieu dans un match de catch, fallait y penser), un retour à la légèreté originelle (DX), un programme de destruction élaborée (soutien aux McMahon par une partie du roster heel). Autrement dit, cette opposition de prime abord superficielle, déséquilibrée, sans intérêt sportif, a pris de l'épaisseur au fil du temps, ne stagnant qu'à de rares moments (le rôle figé du Spirit Squad).

 

 

Alors les gars, vu que vous prenez tôle sur tôle par DX, j'ai eu l'idée d'une stipulation géniale : vous n'aurez qu'à faire un compte de deux pour la victoire ! Évidemment ça vous oblige à faire des tombés, hein !

 

 

3-Le Hell in a Cell d'Unforgiven 2006

 

Une leçon d'adéquation entre l'histoire racontée depuis plusieurs mois et la rencontre devant constituer l'ultime chapitre. Pour la première fois depuis longtemps, D-Generation X cède à la gravité. Elle monte sur le ring avec le poids de la responsabilité, celle de finir le travail, de ne plus permettre les abus de pouvoir de sa direction, de clore un épisode devenu trop douloureux pour être traité avec fun. Qui a suivi le combat en son temps se souviendra des visages marquées de Shawn et Hunter, de l'utilisation du sledgehammer à la verticale (pour une fois), de l'atmosphère éléctrique, de l'intensité des coups portés, des renoncements à obtenir un tombé victorieux rapide des deux côtés, l'essentiel étant la destruction. Même la séquence de la tête du Big Show dans les fesses de Vince n'altère pas ce sentiment de guerre larvée.

 

 

La nouvelle définition d'un match haché.

 

 

4-Le courage et la cohérence de Vince McMahon

 

Certes le CEO de la WWE est un égomaniaque certifié, se sentant obligé d'exposer sa réussite entrepreneuriale à l'antenne. L'homme possède un palmarès supérieur à bon nombre de talents passés dans les rangs de sa compagnie (vainqueur notamment du Royal Rumble et de la ceinture mondiale durant l'année 1999), a livré des promos entrées dans l'histoire, a obtenu des succès impensables entre les cordes, a couché en kayfabe (et sans doute un peu au-delà) avec les plus belles divas passées à la WWE, a pu irriter nombre de fans historiques par son omniprésence, mais le mérite de Vince se résume en deux mots : il assume.

 

Lorsque la WCW était en passe de gagner la bataille des lundis soirs, il a quitté sa discrète position de commentateur pour devenir le top heel de sa propre compagnie. Lorsque ses runs d'homme à double casquette menaçaient de nuire aux superstars, il s'est retiré de l'écran pour recentrer le spotlight sur l'essentiel, pour preuve sa losing streak de WrestleMania. Dans l'histoire nous concernant, Vince a assumé le rôle de punching-ball servant à évacuer la frustration du Showstopper, il a pris à son compte la part de spectacle dont il exige la production à ses salariés, il a mis à contribution son corps au seul profit (en kayfabe) de ses adversaires. En effet, DX poursuivra sa percée dans la foulée et ira défier Rated RKO pour les titres par équipe, tandis que le boss s'éclipsera de l'antenne jusqu'à nouvel ordre.

 

 

Et toi qui pensais que je ne pouvais pas t'encadrer !

 

 

5-Le jeu avec des éléments réels, une force !

 

Le screwjob de Montreal a été un des scripts/entourloupes les plus marquants de l'histoire de la WWE ? Surfons dessus pour s'assurer de cliver un peu plus l'assistance. Shawn Michaels a eu une grave addiction à la drogue entre sa retraite de 1998 et son retour de 2002 ? Évoquons cette mauvaise passe entre les lignes en le droguant à son insu. Triple H est marié avec la fille de Vince, tout en prétendant incarner son ennemi à l'écran ? Moquons-nous de ce statut bancal et donnons un moment de lucidité au public, conscient de l'immense pochade dont il est complice.

 

 

Baby HHH, le kayfabe à son summum.

 

 

6-La nécessité d'un face-turn pour Triple H

 

La conjonction des facteurs était là, il suffisait de fusionner habilement les histoires. Le tout commence mi-mars lorsque Shawn vs Vince et Cena vs HHH devient Shawn & Cena vs Vince & HHH. La base est jetée, il ne reste plus qu'à effectuer des glissements scénaristiques show après show. L'ennemi de mon ennemi ne tarde pas à devenir mon allié, mon allié se transforme en ami, mon attitude se met à ressembler à celle de mon ami, me voilà aux antipodes de mon alignement quelques mois plus tôt. Ajoutez à cela une foule adhérant aux mutations du Game, soutenu comme un babyface au soir de WrestleMania 22, définitivement revenu dans le rang des favoris en reprenant sa partition comique de DX mi-juin. Depuis 2002, HHH stagnait dans des postures et des promos ressemblant les unes aux autres, il avait le fait le tour des adversaires faces, seule une nouvelle position pouvait le remettre dans le sens de la marche.

 

 

Pas comme s'il avait les mêmes alliés en face ou en heel pour brouiller les pistes.

 

 

7-Provocations et sanglants conflits à l'ère PG

 

Comme quoi 2005 n'a peut-être pas été le tournant rédhibitoire souvent évoqué. Non seulement la partie sportive de cette feud a comporté des échanges stiffs et sanglants, mais son build up a inclus des blasphèmes à faire pâlir Charlie Hebdo, des allusions sexuelles à peine plus fines qu'un dialogue alambiqué de Marc Dorcel, des segments insultant la dignité humaine (un test antidrogue public, des êtres contraints à baiser les fesses d'autres). Qu'on aime ou non, on constate la liberté de ton insufflée par cette feud.

 

 

Le vœu pieux de Vince : être un jour en couverture de Minutie & Finesse.

 

 

8-Le contrefeu au règne monotone de John Cena

 

En ce temps-là, il n'est pas rare que la feud Michaels/McMahon occupe le segment final lors des épisodes hebdomadaires. Signe de l'importance conférée à cette feud ou volonté de masquer les carences des storylines autour du titre mondial WWE ? Hormis la parenthèse de trois semaines d'Edge en janvier, le Marine a régné de WrestleMania 21 à ECW One Night Stand II (juin 2006). Ses challengers ont fait irruption les uns à la suite des autres sans remettre en cause son statut naissant de Superman. JBL, Chris Jericho, Kurt Angle, Michaels himself puis Edge ou HHH n'ont su capter l'attention du WWE Universe, encore moins coller au schéma traditionnel face/heel voulu par la direction. Même HHH fut largement soutenu par la foule à WrestleMania 22, rendant compliquée l'adhésion aux promos enflammées du champion mal-aimé.

 

Au sein de la rivalité Michaels/McMahon, en revanche, les alignements sont validés par le public, le face hautement soutenu, le heel copieusement hué, de quoi aider au fonctionnement du récit.

 

 

Je ne vois pas du tout en quoi c'est utile.

 

 

9-La non-présence de Linda McMahon

 

L'ancienne candidate à des hautes responsabilités politiques n'a jamais eu la cote auprès des fans de l'IWC, et il y a de quoi ! Outre son acting à faire passer Dixie Carter pour Audrey Hepburn, la mère McMahon a une fâcheuse tendance à être le petit caillou en trop rendant insupportables les storylines autour de la famille dirigeante. En 2000, sa décision unilatérale d'offrir un main event de Mania à un Mick Foley mis à la retraite sur stipulation un mois plus tôt était teintée de stupidité. L'année d'après elle jouait les pots-de-fleurs sur fauteuil roulant dans la guerre père/fils. En 2005, elle encaissait un Stunner proche du ridicule de la part de Stone Cold. Quant à son comportement heel au moment du renvoi de Jim Ross à l'antenne, il sonnait aussi faux qu'un mea culpa de Nicolas Sarkozy.

 

Bref, pour une rare fois une histoire a impliqué les McMahon à long terme sans y inclure Linda. Et si cet argument a un côté un brin fallacieux dans la réhabilitation du sujet traité, je l'assume.

 

 

Ben franchement ça ne se voit pas que tu as pris du poids.
C'est moi qui suis enceinte maman !

 

 

10-Patron contre salarié, classique implacable

 

Il y eut Vince contre Stone Cold, Bischoff contre Flair chez la concurrence, l'Autorité contre Daniel Bryan, l'été de CM Punk ou encore les manigances de Vickie Guerrero contre l'Undertaker, à chaque fois des réussites dans leur genre. Il n'y a guère eu que la feud Cena/Laurinaitis pour endormir une assistance.

 

Dans le cas présent, les actes de rébellion de Michaels, autant que les châtiments infligés par la direction, ont su captiver l'attention. Réussir à émouvoir le public sur le sort d'un catcheur millionnaire au passé trouble, qui plus est en administrateur de tannées à un homme de soixante ans non pratiquant, voilà un bel exemple de la force de cette configuration !

 

L'histoire se souviendra que Shawn est parti de très loin.

 

Si la controverse n'est pas une finalité, la feud Michaels/McMahon l'a portée au pinacle sans nuire le moins du monde à la carrière des belligérants impliqués. Les mois suivants, Shawn a visé les titres par équipe avec HHH, avant de devoir composer seul suite à la blessure de son partenaire.

 

Auteur d'un Rumble match 2007 héroïque achevé à la 2e place, HBK tournera autour du titre mondial la première moitié de l'année, main event de WrestleMania 23 compris. Quant à Vince, il se retirera brièvement des écrans, avant de se lancer dans ce qu'il sait faire de mieux : une feud grandiloquente contre Donald Trump, perdue comme il se doit avec crâne rasé en prime. Poils ou plumes, le chairman de la WWE y laisse toujours quelque chose. Et nous offre des souvenirs impérissables.

 

 

Im-pé-ri-ssables.


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