You think you know them?

Guess who’s b-back, back
Gue-gue-guess who’s back!

Eminem, I’m back

 

Le premier grand ppv de 2010 a été solide, mais peut-être un peu trop prévisible, jusqu’à l’ »imprévisible » retour-surprise de son vainqueur. On les connaît nos bookers de la WWE, et ils ne nous ont pas stupéfiés sur ce coup-là, mais on s’en consolera facilement car la construction de la plupart des storylines a progressé et que beaucoup de bonnes choses semblent s’annoncer. Revue de détail après la mêlée.

 

 


Hey l’image déconne là, recollez lui les avant-bras, vite, sinon tout le monde saura que c’est Cobra!

 

 

Nalyse du Royal Rumble


Guess who’s b-back, back
Gue-gue-guess who’s back!

Eminem, I’m back

 

Le premier grand ppv de 2010 a été solide, mais peut-être un peu trop prévisible, jusqu’à l’ »imprévisible » retour-surprise de son vainqueur. On les connaît nos bookers de la WWE, et ils ne nous ont pas stupéfiés sur ce coup-là, mais on s’en consolera facilement car la construction de la plupart des storylines a progressé et que beaucoup de bonnes choses semblent s’annoncer. Revue de détail après la mêlée.

 

 


Hey l’image déconne là, recollez lui les avant-bras, vite, sinon tout le monde saura que c’est Cobra!

 

 

Nalyse du Royal Rumble

 

La WWE le martèle assez pour qu’on s’en convainque: la grande affaire du début d’année, c’est Wrestlemania, événement mammouth qui écrase le paysage et qui se dresse, tel un scintillant Everest, au bout de la fameuse Road qui y conduit. L’anticipation du menu du « Grandest stage of them all » y gagne ce que les ppv préalables y perdent: ce Royal Rumble restera dans les mémoires comme un simple show de transition, destiné à avancer posément vers Mania, et non comme une soirée inoubliable en tant que telle. Si l’on peut aisément admettre qu’un tel traitement soit réservé à des ppv mineurs, on regrette cependant que le Rumble (l’un des quatre ppv « historiques » avec Wrestlemania, Summerslam et les Survivor Series) ait été quelque peu sacrifié.
Cette soirée-là possède en effet son prestige propre, bâti autour de l’unicité du Royal Rumble Match qui voit la moitié du roster se mettre sur la gueule dans une bataille royale qui ne survient qu’une fois dans l’année. Hélas, et même si une victoire dans le match à 30 demeure, en soi, un trophée non négligeable, le Rumble n’est plus qu’un marchepied vers Mania.
Triple H avait annoncé la couleur lors du Raw précédent lors de sa promo avec Shawn Michaels: « Gagner le Rumble, ce n’est pas seulement obtenir un title shot », avait spécifié The Game, « c’est aussi la garantie de faire le main event de Wrestlemania! » Certes, mais ça devrait être un motif de gloire en tant que tel, et non une étape vers quelque chose de plus grand… Suggestion pour l’avenir: comme en 1992, mettre un championnat du monde en jeu à cette occasion. Voilà qui redorerait le blason quelque peu terni de ce combat exceptionnel.

 

 


Pas con, comme ça je battrai le record de Ric Flair plus vite.

 

 

Avant d’en venir au clou de la soirée, on a eu droit à un mini-Night ofChampions puisque les cinq matchs précédents furent tous des combats de championnat. La combinaison d’issues prévisibles (l’Undertaker partait ultra-favori face à Mysterio, de même que Micke face à Michelle) et d’affrontements moyennement emballants sur le papier (Sheamus, le champion WWE, et Jackson, l’aspirant ECW, ne sont pas précisément les stars les plus médiatiques du moment) a fait de cette longue séquence un apéritif pas forcément désagréable, mais nullement enivrant. On est bien loin de 2004, année où un Rumble Match sublime (remporté par Chris Benoit, premier entrant de la soirée) avait été précédé, entre autres, de deux combats extrêmement intenses opposant Eddie Guerrero à son neveu Chavo (oui, oui, le jouet préféré d’Hornswoggle) et surtout Shawn Michaels à Triple H dans un Last Man Standing sanglant achevé par un double décompte. Non, cette fois, on a patiemment mangé nos chips en regardant tout ça d’un œil distrait, dans l’attente de la partie de soule finale.

 

 


Ah, Miz contre MVP? Bon, je vais plutôt me remater pour la trois centième fois mon match de l’année dernière à Mania contre le Taker.

 

 

Comme à TLC (le dernier ppv en date) c’est au combat pour le titre ECW qu’a échu l’honneur de lancer la soirée. Bonne pioche, car Christian jouit toujours d’une énorme popularité et que cet homme est décidément incapable de faire un mauvais match. Il a à présent battu presque tout le roster de l’ECW, et quel que soit le profil de l’adversaire (dans le désordre citons Swagger, Ryder, Tatsu, Regal, Dreamer, Benjamin et maintenant Jackson), il a toujours livré des matchs vibrants. Cette fois, le défi était doublement de taille: Ezekiel Jackson est un streum sorti d’un cauchemar de Batista, et en plus un catcheur relativement inexpérimenté. Mais les doutes ont été rapidement levés. Le big man a parfaitement fait son travail, et Captain Charisma a encore sorti un combat admirable de malice et de courage, couronné d’un Killswitch out of nowhere pour la gagne. Comme tous les adversaires de Christian, Jackson ressort grandi de la défaite, tandis que le blond Canadien (un gage de qualité, décidément) s’est montré aussi à l’aise face à un tel mastodonte que face à des gabarits deux fois plus légers. Jackson a livré une vraie démonstration de puissance, enchaînant les power moves et les tentatives rapides de tombé – un élément à porter à son crédit: avec Ezekiel, c’est no bullshit, tu tombes, je te couvre. Jackson a sans doute réalisé ce soir-là, sur le plus grand théâtre sur lequel il lui ait été donné d’évoluer jusqu’à présent, le meilleur match de sa carrière, et comme en plus le bonhomme sait apparemment parler correctement (Striker nous le présentant carrément comme un génie car il a fait des études de droit), on tient peut-être là le nouveau balèze de service, grillant la politesse à tous les Mike Knox et Vladimir Kozlov du monde. Quant à Christian, son passage au purgatoire qu’est (du moins dans l’esprit de Vince) l’ECW est un triomphe qui devrait bientôt lui ouvrir les portes des deux brands du dessus.

 

 


Pas évident de griller Ezekiel à chat-bite.

 

 

Suivit un segment backstage assez encombré, où Teddy Long, qui dragouillait tranquillement Tiffany, dut d’abord gérer les Cryme Tyme, venus lui demander, telles les deux mères concurrentes au Roi Salomon, de les départager: les deux gangstas n’avaient qu’un seul billet pour le Rumble. Long, qui n’en avait apparemment rien à cirer, leur proposa de refaire comme l’an dernier et de tirer à pile ou face (en 2009, JTG avait niqué Shad avec une pièce truquée et était allé réussir une perf honorable dans le ring). Mais les gars de Brooklyn n’étaient pas chauds, pour des raisons qui les regardent, et tentèrent de corrompre bassement le Great Khali, qui passait opportunément dans le coin avec son irritant cornac, d’échanger son spot au Rumble contre un palot avec Tiffany, laquelle ne se montra pas spécialement enthousiaste à cette idée. Khali non plus, qui savait peut-être, s’il avait été briefé au préalable, qu’il aurait de toute façon droit à un peu de salade de langue ce même soir. Puis tout le monde se mit à chanter « Paints on the ground » avant que le Miz vienne fourrer son gros pif dans l’assemblée, pour des raisons jamais élucidées, ce qui conduisit Long à s’en débarrasser en organisant séance tenante la défense du titre US de l’Awesome contre MVP. Eh oui, Teddy se sent plus pisser depuis que Raw n’a plus de general manager permanent et se permet même de booker des matchs concernant des catcheurs du show du lundi dans un ppv majeur. Mais où est Vickie Guerrero?

 

 


Hé les losers, le Word Up du jour, c’est AWESOOOOOME ! Ca vous dit quelque chose?

 

 

Résultat: on se retrouva avec un Miz-MVP balancé là sans vraie raison, et prenant un temps précieux sur la suite. Le match, passable et remporté par l’ex de JoMo, aurait gagné à être tenu en une occasion séparée: dans cette card encombrée, il n’a pas marqué les esprits, et c’est finalement l’altercation post-combat entre les deux ennemis qui en fut le moment le plus mémorable, MVP plantant un playmaker vengeur sur la grande gueule de Mizou Mizou.

 

 


Ha! Ta cavale prend fin ici, criminel! Cet homme va te ramener illico presto à Sing Sing!

 

 

Bon, tout ça était bien sympa mais il était temps de passer à des choses plus sérieuses, à savoir le match de championnat WWE. On eut encore une fois confirmation de ce que les Raw précédents nous avaient appris: les bookers ne savent pas sur quel pied danser avec Sheamus. C’est comme si, effrayée d’avoir eu l’audace de mettre la ceinture sur le rookie irlandais, la creative team (son grand pote Triple H en tête) avait des remords mais hésitait à la lui retirer rapidement de crainte de se dédire. Le champion n’a pas eu droit à une vraie story jusqu’à présent, se contentant pour tout viatique d’un basique « I destroy people because I can » digne du premier Vance Archer venu. Tiens, sa chanson d’entrée s’intitule « Too many lies ». Mais, heu, pourquoi, en quoi c’est lié à son personnage, et d’ailleurs c’est qui ce mec? Il aurait pourtant été aisé de construire quelque chose autour du blême colosse, qui cumule les caractéristiques distinctives (sa pigmentation, bien sûr, mais aussi son origine irlandaise, son gimmick de Celtic Warrior, pourquoi pas ses années à écumer les rings d’Europe et des States…). Mais rien n’a été fait, et Sheamus apparaît comme un champion de transition dont le run marquera peut-être la rétine des spectateurs, mais pas leur mémoire.

 

 


On se posait la question, on a la réponse: oui, les rouquins ont conscience de leur propre odeur.

 

 

Ce traitement est d’autant plus dommageable que beaucoup de monde était exaspéré de voir Trips, Orton et Cena se refiler à tour de rôle la ceinture WWE tout au long de 2009. L’irruption du nioub aurait dû être rafraîchissante, mais il n’en a rien été, et le champon a encore été dans l’ombre ce dimanche, l’histoire principale du soir ayant trait à son adversaire. Orton avait reçu, avant le match, les assurances de Rhodes et de DiBiase: les deux clébards étaient venus lécher la main qui les bat en promettant à leur maître obéissance et soutien, tout en daubant l’un sur l’autre. Randy, lassé, les envoya bouler tous les deux, décidant de régler le problème tout seul comme un grand (encore une façon, par la bande, de rabaisser Sheamus: face à Cena ou Triple H, Orton avait toujours compté sur l’aide de ses sbires).

 

 


Tu sais quoi? Ted, il dit que tu connais même pas la blague du con qui se laisse mettre la main sur l’épaule!

 

 

Dès l’entrée des catcheurs, ce qu’on pressentait arriva. Dans ce match heel contre heel, la foule avait pris fait et cause pour la Vipère, sans doute autant par adhésion au personnage que par indifférence à l’égard du champion. Orton obtint une pop monstre dès les premières secondes du combat, en enchaînant un drop kick à une hauteur jordanesque et un retrait vipérin vers le coin. La suite fut moins brillante, mais eut le mérite de raconter une histoire cohérente, chacun s’acharnant sur un membre de l’autre (Randy ciblant la jambe gauche de l’Irlandais, celui-ci lui tordant le bras gauche à la moindre occasion). Moins puissant, Orton usait de son agilité pour contrôler l’affaire, qui semblait plutôt bien engagée pour lui, quand Cody Rhodes (portant pour l’occasion un atroce slip violet pour bien se faire remarquer) intervint, d’une façon débile (s’il voulait vraiment aider son boss) ou machiavélique (s’il avait pour but de le faire disqualifier). En attaquant Sheamus sous les yeux de l’arbitre, il coûta évidemment le match à son mentor, dont le RKO subséquent sur le champion ne servit à rien, la DQ était prononcée. La thèse de la débilité de Rhodes semble la plus probable vu son comportement à ce moment-là: comme s’il ne connaissait pas le caractère quelque peu irrascible de Randy, il alla immédiatement lui présenter ses excuses contrites dans le ring.

 

 


Ah ben dis donc, ç’a foiré mon plan. Bon allez, un bisou magique et t’es plus fâché!

 

 

L’entrée de Rhodes dans le carré sortit Orton de sa torpeur stupéfaite, et la Vipère déversa alors sa rage sur son jeune chiot. Ted se pointa pour calmer le jeu, se prenant à son tour une grosse branlée. A quoi la Legacy a-t-elle joué dans les couloirs lors de l’avant-match? Aucune idée, car les deux pitres se sont à nouveau comportés comme des larbins de Randy, laissant un Orton pourtant éprouvé par son match les passer à tabac jusqu’à ce que Sheamus, remis du RKO, ne vienne étendre leur tourmenteur d’un bicycle kick avant de quitter les lieux dans la même indifférence qu’à son arrivée. L’association des trois « fils de » semble en tout cas terminée, mais on attend de voir pour annoncer un face-turn d’Orton: il faudrait plus qu’une grosse colère piquée contre ses esclaves pour faire de l’ordure suprême de Raw un héros positif.

 

 


– Randy, fais gaffe, derrière toi!
– Putain les golios, mais vous me prenez vraiment pour un bleu?

 

 

La soirée se poursuivit avec ce qui serait sa déception majeure: le « combat » Michelle McCool – Mickie James. Alors que cette rivalité féroce, portée par de longues promos et des segments dérangeants, aurait dû culminer dans un match furieux, on eut droit, une fois de plus, à un booking kid friendly des divas. Promo de Michelle, arrivée de Layla déguisée, comme lors du précédent Smackdown, en Piggy James (c’est moins rigolo la seconde fois), puis déboulé furieux de la challengeuse qui attaque Layla, intervention maladroite de McCool envoyant sa copine bouler, victoire éclair de James en guise de tout combat et célébration orgiaque de toutes les divas face du roster, toutes brands réunies, venues bukkakiser à la crème chantilly l’ex-championne et sa comparse, fermez le ban.

 

 


Voilà ce que ça donne, quand on se fait un masque de beauté en étant bourrée.

 

 

Une fin (?) en queue de poisson pour cette storyline, surtout quand on sait que James et McCool ont la qualité pour livrer au moins quelques minutes de combat bien rude. Mais comme ce fut l’une des rares concessions à l’humour ultra-lourd de toute la soirée, haussons les épaules et passons à la suite, et la suite c’est boyaka boyaka! Rey le nain volant est dans la place, y a des masques à vendre, et sur son chemin vers le ring pour un combat contre l’Undertaker que les commentateurs qualifient abusivement de « biggest match of his carreer » (il a pas déjà gagné le titre à Wrestlemania des fois, le Mystère?), il avise un kid qui bosse comme gosse-sandwich pour la concurrence sur son segment (les moins de dix ans) et, en bon businessman, vient lui donner une leçon de savoir-vivre.

 

 


Toi là, tu vires ce tshirt DX tout de suite et t’emmènes tes parents au stand t’acheter un de mes masques à 619 dollars seulement. Sinon, je te jure que ce soir, j’égorge un chaton.

 

 

Après ça, on peut se lever, passer aux toilettes et à la cuisine, checker ses mails et faire une partie de Questions pour un champion online, car Gong! La marche funèbre, tout ça. Une heure plus tard, le Taker est dans le ring, on peut revenir et assister très exactement au combat attendu: haute voltige de Mysterio, contres sporadiques du croque-mort, 1238 (double 619, quoi) et Last Ride pour la route après un combat agréable mais dont l’issue n’a jamais fait aucun doute: Mysterio n’a tout simplement pas la puissance de feu nécessaire pour abattre un tel chêne, qui l’attrape au vol comme qui rigole après deux 619 consécutifs et l’envoie au pays des songes d’un Last Ride qui fait trembler les fondations du ring. Rey pourra se satisfaire d’avoir abondamment fait saigner son adversaire du nez, ce qui vaudra à certaines images du match de passer en noir et blanc sur wwe.com et, heureusement, ne suffira pas à provoquer une scène saugrenue: des infirmiers arrêtant le match pour foutre du coton dans les narines souffreteuses d’un Deadman plutpot blafard au final.

 

 


Encore une vieille prostituée battue jusqu’au sang par son mac latino.

 

 

Nous retrouvons ensuite Shawn Michaels qui psychote seul dans le vestiaire en prévision du Rumble Match. Se matérialise à ses côtés le souriant Kane, qui le prévient de pas trop chercher son frangin le Taker, parce qu’il est particulièrement soupe-au-lait maintenant qu’il perd ses cheveux.

 

 


Tu veux pas le prendre aux échecs plutôt? Il est trop nul aux échecs!

 

 

Vient Triplache, les deux DX se souhaitent bonne chance mais prennent bien soin de nous annoncer qu’il y a de friture dans l’air, et enfin, enfin… c’est parti mes kikis! Les affaires courantes sont expédiées, place à la vraie raison d’être de la soirée, le combat à trente! Alors disons-le tout de suite: ce Rumble-là ne restera pas dans les annales. Pourtant, il a été constellé de moments sympas, mais il a souffert, avant tout, d’un respect à nos yeux trop marqué de la hiérarchie. Le tout-venant de la midcard a été proprement balayé, et seuls les main-eventers confirmés ont réellement tiré leur épingle du jeu. Comme si, au moment de pondre le booking, il avait été décidé de bien souligner qui sont les plus grands et les plus forts. Booking contre-productif: s’il est bien un combat où un main-eventer peut être éliminé sans que son image en souffre trop, c’est le Royal Rumble. S’il est un combat où un midcarder peut se révéler et flamber, c’est le Royal Rumble. S’il est un soir pour créer de nouvelles stars sans affaiblir les stars établies, c’est le Royal Rumble! Mais non. Le combat a été dominé par les mêmes que d’habitude, et les jeunes qui n’en veulent ont été réduits à l’état de chair à canon.

 

 


– Dis donc Dolph, j’me rends compte, c’est bientôt Wrestlemania! Tu comptes le mater toi?
– Ouais, je pense acheter le pay-per-view, on se cotise avec Ryder et Swagger, ça te dit?
– Je sais pas encore, j’attends de voir la card, j’espère que y aura du sang frais au main event!

 

 

Mais un Rumble à trente, c’est aussi une liste qui en dit long sur ceux qui en sont exclus. Qui sont les grands perdants de cette histoire, ceux qui n’ont même pas eu l’honneur de venir se faire dégager en moins de deux par les DX ou Cena? En voici une liste quasi-exhaustive:
– William Regal. Viré des abords du ring dès le début du match opposant son poulain Jackson à Christian, il n’est plus apparu de la soirée.
– Vance Archer. La WWE ne croit vraiment plus en lui, apparemment. Sa winning streak a récemment pris fin sans que personne ne s’en émeuve, et il avait promis, au dernier enregistrement de l’ECW, de foutre Benjamin hors du Rumble. Résultat, on ne l’y a même pas vu.
– Santino Marella. Il avait annoncé qu’il serait de la partie, mais que pouvait-il faire de plus que sa mémorable performance de l’an dernier? Rien, ont jugé les bookers, et on ne s’en plaindra pas, vu que s’il avait été de la fête, ç’aurait probablement été pour éliminer Swagger, auquel cette humiliation a au moins été évitée.
– La Hart Dynasty. Ni Kidd, ni Smith, rien, nada, quedchi. Il se fait attendre, le push parallèle à la montée en puissance de tonton Bret.
– Finlay, Mike Knox, Charlie Haas, Goldust, Vladimir Kozlov, Jimmy Wang Yang, Slam Master J, Hurricane Helms, Croft et Barretta, Shad Gaspard (on ne saura jamais comment JTG a fait pour le niquer une fois de plus). Pas de place à ce niveau pour l’arrière-ban de la mid et de l’undercard de Smackdown et de l’ECW. Primo et Chavo Guerrero, au moins, avaient une bonne excuse, vu qu’ils avaient été battus, au dernier Superstars, par Chris Masters. Il n’en est que plus regrettable de ne pas avoir vu quelques matchs de qualif pour le Rumble entre midcarders, qui auraient justifié la sélection des uns et pas des autres. Mais bon, c’est sans doute trop demander.
– Hornswoggle. Ouf. P’t être qu’il est mort!
– Luke Gallows. C’est l’absence la plus énigmatique du lot. Gallows a besoin de temps d’antenne pour apparaître comme un acteur majeur, ce qu’il est de par son statut actuel de candidat au titre unifié de champions par équipe. Il aurait semble clever de le faire entrer assez tôt, aux côtés de CM Punk, et de le voir se sacrifier sans états d’âme pour son maître. Mais non, Luke n’était pas dans les parages, même pas aux abords du ring aux côtés de Serena. Espérons que l’explication ne réside pas dans une blessure ou une disgrâce backstage soudaine, Punk a besoin de lui pour l’avenir.

 

 


T’as vu ça Chris? Hurricane n’est pas dans le Rumble! Une sombre histoire de bagarre d’ivrognes à ce qu’il paraît! Non mais sérieux, c’est vraiment la honte, non, de se faire griller pour ça comme le premier redneck illettré venu, tu trouves pas?

 

 

Mais les absents ont-ils vraiment eu tort? A voir le sort réservé aux midcarders, pas forcément. Ils ont tous, ou presque, été sacrifiés aux big names. Ah, on était ravis en voyant Evan Bourne et Dolph Ziggler démarrer le Rumble! Ah, on était contents de voir Zack Ryder entrer rapidement en action, de même que la Legacy (Orton n’intervenant pas pour les punir, sachant sans doute qu’ils n’avaient pas besoin de lui pour se faire dégommer)! Au temps pour nos espoirs. Le seul midcarder à tirer son épingle du jeu fut R-Truth, entrant tardif qui profita de l’empoignade entre le Big Show et Mark Henry pour les balancer dehors tous les deux. 400 kilos dehors d’un coup, c’était un gros coup pour Truth, qui semble, à 37 balais, parti pour son plus gros push, lui qui avait promis à Jericho, avant le match, de l’éliminer personnellement du Rumble. Manque de pot, quand Y2J (entré en 28ème position) arriva, Truth était déjà out, sorti par Kingston. Kingston? C’était peut-être son heure! Entré 27ème, allait-il, profitant de sa fraîcheur, accomplir une perf histo…oups, a y est, Cena vient de l’éliminer, sous les huées du public. On n’a pas chronométré le temps de présence de chacun, mais il est douteux qu’un seul midcarder ait dépassé les dix minutes dans le ring (vérification faite, hormis les main-eventers de premier plan, seuls DiBiase, Morrison et McIntyre ont dépassé, de peu, les dix minutes). Généralement, ils sont arrivés en trombe, ont placé deux-trois moves et ont dégagé vite fait (huit catcheurs ont passé moins d’une minute dans le ring et seize moins de trois minutes). Résultat: un ring qui n’a jamais été encombré, mais un combat qui a plus souvent ressemblé à un Fatal Four Way qu’à un Royal Rumble.

 

 


Hé mais attendez m’sieu Cena, moi je voulais juste vous demander un autographe!

 

 

A ce petit jeu, Dolph, Bourne, JTG, Ryder, Swagger, Benjamin, Tatsu et autres Masters n’ont fait que passer. Carlito a bizarrement été booké plutôt pas mal, enchaînant les backstabbers, mais sans scorer d’élimination. La Legacy est restée assez longtemps, sans accomplir de miracles. Le Miz et MVP se sont, comme de juste, éliminés l’un l’autre en quelques secondes, poursuivant la baston à l’extérieur, ce qui indique que la feud autour d’un titre US qui ne semble pas intéresser grand-monde hormis ces deux-là a encore quelques Raw devant elle (et accessoirement qu’on aurait pu se passer de leur présence dans le Rumble et y incorporer deux gars qui avaient vraiment besoin d’exposition). Enfin, Matt Hardy a effectué un passage comique, servant d’unique pitance à Kane (avant que ce dernier ne soit jarté par Trips) et nous offrant une de ces captures d’écran qui feront marrer des générations de suiveurs pendant des siècles et des siècles.

 

 


Caramba, encore raté.

 

 

Un mot aussi sur le Great Khali, dont on se demande à chaque Rumble comment il sera éliminé. L’histoire de ses sorties de Rumble dessine une trajectoire superbement descendante. Jugez plutôt. 2007: pour son premier Rumble, le monstre du Punjab entre en 28ème position et élimine sept adversaires, avant d’être sorti par nul autre que l’Undertaker. 2008: Khali est le quatrième à entrer, mais l’Undertaker est déjà là et le sort illico presto (il est le deuxième éliminé, après Santino). 2009: Khali entre en cinquième et est rapidement dégagé par Vladimir Kozlov. Il est le premier homme éliminé de cette édition. Enfin, 2010: Khali entre, rejette la proposition de Punk de rejoindre sa society, puis se fait ensorceler par… Beth Phoenix, entrée à sa suite, qui lui roule un énorme patin et en profite pour le faire basculer par-dessus la troisième corde. L’année prochaine, on parie sur une pichenette d’Hornswoggle pour se débarrasser de l’encombrant Indien.

 

 


Et par la même occasion, je te refile l’herpès de Santino, me remercie pas ça fait plaisir.

 

 

Plus haut dans la carte, Morrison a réalisé de bonnes choses mais n’a pas pesé lourd quand Michaels s’est occupé de son cas, et McIntyre s’est bien défendu, championnat IC et statut d’invaincu oblige: il a fallu un effort conjoint de la DX pour l’éliminer. On en arrive enfin, ici, aux bons éléments de ce Rumble, car il y en a eu, bien sûr. A commencer par un début en fanfare de CM Punk, entré en troisième, disposant rapidement des deux hommes déjà sur le ring (Ziggler et Bourne, dommage, on aurait préféré que soient sacrifiés, par exemple, le Miz et MVP, de toute façon déjà cuits par leur combat préalable) et se lançant immédiatement dans une promo enfiévrée sur le thème « je peux tous vous sauver », s’interrompant à peine pour débarrasser le ring de JTG. Quel homme!

 

 


Qui veut venir dans ma secte? On boit pas d’alcool, juste du sang de vierge!

 

 

Puis survient l’épisode Khali, une Beth Phoenix trop contente d’être la deuxième femme après Chyna à participer au Rumble se jette sur Punk, et voilà qu’elle le couche d’une corde à linge, et voilà qu’elle le soulève sur ses musculeuses épaules, comme pour un FU voire un GTS!

 

 


Malicia vient d’embrasser le Great Khali et d’absorber sa force!

 

 

Mais pas de souci, les GTS c’est l’affaire de Punk. Vlan dans ta jolie gueule Beth, et out. Vient ensuite Zack Ryder, que Punk cueille d’un coup de micro après lui avoir fait miroiter de grandes choses, et renvoie à l’ECW sans autre forme de procès. Mais c’est la fin de la récré, car retentissent les lourds riffs de Motorhead et survient l’homme qui ne met que ses potes over. Triple H, à notre grand dam, vire Punk du ring, et c’est parti pour une demi-heure assez moyenne, où les éliminations par les stars s’enchaînent comme à la parade. Un Michaels très motivé aura le record du jour (six) et surtout jettera son compète Triple H dehors, assez tôt dans le match, Dieu merci. Mais la suite sera elle aussi assez moyenne, jusqu’au final. L’entrée tardive de Jericho empêchera une confrontation de Y2J avec R-Truth et le Big Show, en dépit d’un segment filmé au préalable en coulisses qui semblait aller dans ce sens. Après l’entrée de Jericho, 28ème, il restait donc deux spots. L’un était réservé à Batista, l’autre… Si l’un des mid ou undercarders exclus cités plus haut pouvait encore faire l’affaire, c’était beaucoup d’honneur à un Archer ou à un Knox, se disait-on. Le temps d’exclure les possibilités, de trier le roster dans la tête et survenait le Mark Out Moment de la soirée. You think you know me?

 

 


Pourtant, un indice avait été livré en début de soirée!

 

 

Alors, certes, l’effet de surprise ne fut pas total. Les rumeurs couraient depuis longtemps: Edge (blessé au tendon d’Achille en juillet) était rétabli, il allait entrer dans le Rumble et la rejouer façon opportuniste ultime… Mais le coup du revenant surprise venu gagner le Rumble au nez et à la barbe de tout le monde, ça date d’il y a seulement deux ans, avec Cena, et refaire la même paraissait à première vue peu probable. Oh et puis au diable les calculs. Ce fut grand! L’absence d’Edge avait été brillamment compensée par Punk à Smackdown, mais il nous avait quand même sacrément manqué, ce con! Ce fut une joie de le voir enchaîner les spears avec l’enthousiasme d’un junior. Ne restaient que les stars et l’action s’accélérait. Tout le monde y allait de sa prise de finition, Edge finissait par dégager Jericho, puis se retrouvait du mauvais côté des cordes avec Michaels, mais les deux hommes se rétablissaient de justesse.

 

 


– Edge! Ben alors vieux, ça fait plaisir de te revoir, qu’est-ce que tu deviens?
– Bah, on fait aller, doucement, et toi alors, ça se passe bien avec Hunter?
– Oh, tu sais, c’est pas facile tous les jours…
– Attends, scuse, y a Batista qui fonce vers nous là.
– Hein?

 

 

Ils n’étaient alors plus que quatre en lice avec Cena et Batista, l’Animal chargeait et éliminait un HBK qui ne prit pas très bien sa défaite, revenant dans le ring, implorant de lui donner une nouvelle chance et superkickant deux arbitres avant de se barrer, l’air détruit. Entre ce comportement d’enfant gâté et le Sweet Chin Music qui a foutu dehors Triple H (qui, plus tôt dans le match, avait sauvé Michaels de l’élimination), le heel turn du Kid semble s’annoncer et promet d’être épique.

 

 


Vos gueules! Je vous dis que je suis inconsolable! Vous pouvez pas comprendre!

 

 

Batista se faisait stupidement éliminer dans la foulée par Cena (je baisse la corde, hop t’es passé par-dessus, ciao); à ce propos, on notera que la plupart des éliminations lors de ce Rumble ont cruellement manqué d’originalité et qu’il n’y a pas eu de spots mémorables comme l’an dernier (quand Mysterio, projeté à l’extérieur, avait couru sur les dos de Miz et Morrison qui venaient de se faire sortir et était revenu dans le ring). Batista sorti, le Marine se relevait difficilement, ne sentant pas le rictus opportuniste dans son dos.

 

 


– Kss, ksss… Cena, t’es qu’un pédé!
– Hein? Quoi? Qui me parle?

 

 

On craignit à ce moment-là un nouveau coup de surhomme de Cena mais non, Edge en disposait assez vite et, sous une ovation monstre, pointait du doigt le panneau Wrestlemania, dans une pose qui est devenue un passage aussi obligé que de faire semblant de pisser quand on est pris en photo devant le Manneken Pis.

 

 


Now, for the benefit of those with flash photography…

 

 

Résumons: d’abord plusieurs combats solides mais pas inoubliables, puis un Rumble Match marqué par quelques bonnes idées (à commencer par la promo de Punk) et par un retour jouissif et triomphal d’Edge, mais plombé par un booking trop sage pour vraiment nous rendre fous de joie. Les avancements de storylines sont multiples (fortes dissensions au sein de la Legacy et de la DX, peut-être haine de Michaels pour Batista qui l’a éliminé, feud Edge-Jericho, incorporation d’Edge dans une title picture qui reste à définir, etc.) et de ce point de vue le ppv a rempli sa mission.

 

 


Suffisait de demander.

 

 

PS: est sorti ces jours-ci un numéro du mensuel Technikart dont nous subodorons que tous nos lecteurs ne sont pas familiers. Eh bien sachez que ce numéro-ci consacre un dossier conséquent au catch, rédigé par l’ami William Overdrive, et que les CDC y sont cités dans les termes les plus élogieux! On vous en recommande donc chaudement la lecture, d’autant que notre vieux compère Djobi Jobber est également de la partie. Ce dernier a hélas laissé tomber son excellent blog, mais figurez-vous qu’il a accepté de rejoindre notre prestigieux pool de rédacteurs et qu’il nous livrera régulièrement des chroniques rédigées de sa plume incomparable, le premier épisode arrivant dès demain!

 

 


Technikart? Trop compliqué.


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