The best Rawstlemania ever…

Celui qui n'a pas le goût de l'absolu se contente d'une médiocrité tranquille.

Paul Cézanne

 

Bonjour à toutes et tous et bienvenue à la Spanish Announce Table, le seul endroit où sont nées les légendes, où les carrières ont été brisées et où, très influencé par les sponsors de la WWE, je dois vous avouer que j'ai décidé de m'engager dans l'armée et de ne me nourrir que de Beef Jerky Slim Jim…

 

 

La WWE en est réduite à piquer mes catchphrases pour faire la pub de Mania. A mon avis, c'est pas bon signe…

 

 

Nalyse de Wrestlemania XXVII

 

Celui qui n'a pas le goût de l'absolu se contente d'une médiocrité tranquille.

Paul Cézanne

 

Bonjour à toutes et tous et bienvenue à la Spanish Announce Table, le seul endroit où sont nées les légendes, où les carrières ont été brisées et où, très influencé par les sponsors de la WWE, je dois vous avouer que j'ai décidé de m'engager dans l'armée et de ne me nourrir que de Beef Jerky Slim Jim…

 

 

La WWE en est réduite à piquer mes catchphrases pour faire la pub de Mania. A mon avis, c'est pas bon signe…

 

 

Nalyse de Wrestlemania XXVII

 

 

Inoubliable, formidable, inconstestablement l'un des meilleurs depuis des années et peut-être même, j'ose le mot, depuis le tout premier. Jamais, je n'avais assisté à autant de feux d'artifices, vu un tel star power et autant de bons matchs dans un épisode de RAW. Incontestablement, l'épisode de ce dimanche soir restera dans les annales.

 

Euh, attendez, Raw ? Un dimanche ? Pendant quatre heures et sans pub ? Quoi un PPV, vous dites ? Oh, non, la WWE n'aurait pas osé faire payer ses fans pour ça… Comment, pas un PPV mais Wrestlemania, the grandfather of them all, un truc facturé 65 dollars ? Non, sans déconner…

 

 

En même temps, on pourra pas dire qu'on était pas prévenus.

 

 

Dès les premières secondes du show, qui ne commence vraiment que lorsqu'a retenti la dernière note de l'hymne national, le ton a été donné : une arrivée triomphale du Rock suivie d'une promo bourrée de cheap-pops. Wrestlemania, c'est comme le Texas : Everything is bigger there. Donc la promo était longue, a soulevé une pop incroyable mais n'avait rien de transcendant, si ce n'est qu'elle célébrait le retour d'un des enfants prodigues de la WWE, absent des rings depuis longtemps. Donc, Wrestlemania a débuté exactement comme un épisode d'un RAW d'il y a quelque temps : avec un speech du Guest-Host, en mieux. C'était plutôt réussi, certes, mais ce n'était quand même qu'un segment digne d'un excellent RAW un peu spécial, pas vraiment de quoi donner à chacun ce big feeling propre à Wrestlemania.

 

 

Il aurait quand même pu faire un effort et ne pas venir en survê't, non?

 

 

Et pour couronner ce début en demi-teinte, la WWE a jugé bon de continuer avec le match pour le titre de World Heavyweight Champion. Oui. Vous avez bien lu : le match pour le titre suprême de Smackdown en opener. Ça ne surprendra pas forcément nos lecteurs qui avaient lu un brillant article (oui, je m'autocongratule, et alors ?) qui annonçait déjà le statut de B-Show de Smackdown mais c'est quand même une énorme claque dans la face pour le show du vendredi. D'autant plus d'ailleurs que le match était assez sympa, athlétiquement au niveau, bien animé en bord de ring, grâce à la présence de Brodus Clay, Ricardo Rodriguez et Christian.

 

Mais, hélas, le match n'était pas au niveau des deux précédents efforts solo d'Alberto contre Christian en main-event de Smackdown. Que lui manquait-il exactement ? Oh, pas grand chose, juste trois éléments : une plus grande participation du public, un enjeu mieux valorisé et un tout petit peu plus de motivation de la part d'Edge. En gros, le même match, ailleurs dans la carte, et pas simplement balancé en guise d'opener comme le Miz/Big Show contre John Morrison et R-Truth de deux minutes de l'an dernier, ce même match, donc, aurait dû ou pu être très bon, voire excellent. Là, il ne sera que bon et très solide. Parce que le public, pris à froid, n'était pas assez dedans et ne pouvait pas croire que ce combat était important. Et c'est ce petit surcroît d'énergie qui a manqué dans le match et surtout aux protagonistes qui n'avaient pas l'envie de se dépasser en faisant du curtain jerking. Surtout Edge, onze fois champion du monde qui, honnêtement, ne méritait pas ça.

 

 

A chaque Mania, c'est la même chose : une galère pour trouver une place de parking gratuite.

 


En conclusion post-match de ce WHC Title Match sabordé : une séquence de destruction de voiture à coups de barres de fer, rien donc pour renforcer l'impression d'un big moment. Certes, c'était une Rolls magnifique mais ce genre de segment est typique d'un show weekly et ne renforcait pas vraiment l'impression générale que dégageait ce match.

 

En complément, il va aussi falloir débattre de ce qui constitue la chose la plus absurde de tout le show, l'arnaque qu'a montée la WWE à notre endroit : le fait qu'un des matchs prévus sur la carte ait disparu pour des raisons de planning et soit plus ou moins remplacé par une espèce de Battle Royale en Dark Match. Ce match, en plus, ce n'était pas n'importe lequel, c'était le Sheamus vs Daniel Bryan, celui qu'on voyait venir comme étant le showstealer du show à dix mille lieues à la ronde (entre deux types qui ont, quand même, concédons-le, régulièrement volé le show en Pay Per View ces derniers mois). Il a, paraît-il, été remplacé par une sorte de Battle Royale impliquant le reste du roster avec les deux protagonistes et elle a été gagnée par le Great Khali. Le catch étant toujours basé sur l'adage « Si ça ne s'est pas passé à la télé, ça n'a pas vraiment existé », je me dispenserai de commentaires mais il n'empêche que ceux qui ont assisté au show n'ont pas du le voir démarrer sous les meilleurs auspices et ceux qui le regardaient à la télé n'ont vraiment pas apprécié cette impression de se faire escroquer. Deuxième match sabordé, donc…

 

 

Que les fans de Snooki se rassurent, on a laissé les gens qui savent catcher le faire avant que le show ne commence.

 

 

Il faudra donc attendre le deuxième match pour avoir le sentiment d'être enfin à Wrestlemania et cela grâce à Rey Mysterio qui a fait son entrée dans un très beau costume inspiré par Captain America. Son affrontement avec Cody Rhodes était ma foi fort intéressant, et d'autant plus surprenant que Rey fera le job face à Rhodes Jr suite à un coup en traître avec le protège-genou arraché au Mexicain quelques secondes plus tôt. Sans être exceptionnel, non plus, le combat donnait enfin l'impression au public d'assister à quelque chose de digne du Grandest Stage Of them All. Notons aussi que Cody Rhodes a su saisir la chance que la feud lui offrait : une excellente storyline où il a prouvé qu'il était bien plus que Dashing et un match solide contre Rey «je ne fais jamais un match à moins de trois étoiles dans le Wrestling Observer» Mysterio. De telles performances devraient l'avantager pour le futur.

 

 

Chaque année, c'est le même chose, Rey choisit son costume en fonction du jouet préféré de ses enfants. Heureusement qu'Aaliyah n'aime pas les poupées Barbie.

 

 

Ou pas… Regardez Kofi Kingston, lui aussi talentueux, lui aussi à Smackdown. Il a été incontestablement le type le plus lésé par un booking bien inférieur à son talent ces derniers temps. Quasiment absent de la route de Wrestlemania, il est convoqué à la dernière minute pour remplacer Vladimir Kozlov dans le match 4 contre le Corre. Pour être tout à fait honnête, je ne pense pas qu'être le remplacant de luxe d'un jobber lors d'un match de bas de carte rattrape l'erreur qui a été faite à son sujet. A la limite, une storyline où il aurait été privé de Wrestlemania par un acte violent du Corre l'aurait plus servi au niveau storyline que cette place-là – à supposer que quelqu'un à la WWE songe à se venger des méfaits de la bande à Barrett, on attend toujours la réaction de l'Undertaker à ce sujet – où il a pris part à un tag-match minable et brouillon de deux minutes seulement.

 

Le match était tellement peu intéressant que je me contenterai de vous donner le résultat : victoire des gentils sur les méchants par un combo Cobra-Knock Out Punch sur Heath Slater dont on notera le très bon selling. Mais continuons à nous intéresser à Kofi. La WWE n'est pas vraiment connue pour être extrêmement flexible dans ses structures et plutôt attentive aux détails. Comment se fait-il que personne, à quelque moment que ce soit, n'ait dit au Gentil Ghana que son nouveau costume d'apparat à base de rose et de vert fluo était plus moche que les pires costumes de Randy Macho Man Savage au beau milieu des années 1980 (une période où pourtant les couleurs fluorescentes et le mauvais goût étaient à la mode). C'est peut-être un détail absurde et un simple jugement mais sérieusement, ça démontre bien le peu d'intérêt que la WWE a pour Kofi en particulier et pour Smackdown en général.

 

 

Les dernières études scientifiques ont démontré d'une manière incontestable que la beuh rend daltonien.

 

 

Ben oui, parce que le show n'est vieux que d'un peu plus d'une heure et, ça y est, on est débarrassé de tous les événements liés à Smackdown, on va pouvoir passer aux choses sérieuses dans l'esprit du management : le haut de la carte, c'est-à-dire RAW. De toute façon, ce n'est pas grave, c'est pas comme si on avait sabordé trois matchs au passage (Edge/Alberto del Rio, Sheamus/Daniel Bryan et ce quatre vs Corre), hein ?

 

Or, donc, CM Punk vs Randy Orton : un sacré bon match d'un quart d'heure basé sur le travail de Punk sur la jambe de son adversaire et reposant sur le sadisme de CM. La superstar Straight-Edge a livré là une prestation exceptionnelle en termes d'interprétation de la psychologie de son personnage (d'autant plus impressionnant d'ailleurs que c'était aussi le profil de base psychologique de son adversaire).

 

 

Après la Spanish Announce Table, la WWE a décidé de mettre en place la Gansta Annonce Table. Représente !!!

 

 

Le déroulé du scénario in-ring avec moult contres, surtout ceux des finishers, a fait le reste. En revanche, j'avoue que je suis toujours un peu dubitatif sur le selling de Randy Orton, parfois capable du meilleur et du pire dans la même minute. Du genre : « Oh mon dieu, je boîte comme ce diable de Talleyrand à cause de satané -insérer le nom du catcheur ici – mais, j'arrive quand même à prendre appui et rebondir sur ma jambe sans souci, lorsqu'il s'agit de tenter un RKO ». De ce fait, j'avoue que je suis un peu obsédé par le selling de la vipère et j'y prête parfois un peu trop d'attention. Ce soir, c'était plus que correct jusqu'à la fin, y compris ce magnifique RKO final placé en plein vol sur un CM Punk parti du coin du ring. Incontestablement un grand match.

 

Avant d'aller plus loin, juste un petit mot sur les segments backstage qui étaient tous du niveau de ce que peut attendre d'un Wrestlemania : plutôt bons dans leur genre (c'est-à-dire à la fois comiques, nostalgiques et donnant l'occasion aux grands absents de la carte de faire un petit coucou à l'antenne quand même). On a ainsi vu :
– Eve Torres, championne en titre (pour tous ceux qui l'auraient déjà oublié) se faire dragouiller par le Rock…
– Mae Young, vénérable vétérante, proposer une nuit d'amour – Oui, je veux goûter ta tarte aux pommes est une métaphore – au Rock …
– Pee Wee Herman quitter la Cenation pour devenir fan du Rock – Vous soupçonnez une sorte de motif récurrent, non? –
– Un casting de rap organisé par… Snoop Dogg – qui passait probablement par là fort opportunément quand le Rock était parti faire caca – .
– un nain faire du rap accompagné de jumelles qui jouaient fort bien le rôle de ses « biatchs ».
– Beth Phoenix déguisée en petite amie du Great Khali.

 

 

Oui, Snoop je sais, des jumelles c'est toujours excitant, mais celles-là ont vraiment beaucoup servi.

 

 

C'était globalement assez plaisant de revoir tous ces gens que l'on n'avait pas vu en dark match et assez amusant de noter la bonne pop qu'a eue, par exemple, un Zack Ryder ainsi que la longue liste d'absents qui auraient pu prétendre à ces petites apparitions. Ces segments « n'importe quoi » font partie de ces petits trucs qu'on trouve franchement cons quand on regarde le show mais qu'on redécouvre avec un regard tendre et amusé plusieurs mois après quand on le revoit en DVD.

 

Mais, bon, place aux choses sérieuses : Jerry Lawler contre Michael Cole. Que dire… C'était pénible, bien trop long, même pas amusant (c'était pourtant censé l'être) et la seule chose positive à propos de cet interminable quart d'heure fut l'arrivée de JR au commentaire. J'entends déjà les critiques de ceux qui me trouvent bien trop sévère et vont me rappeler le Hart vs MacMahon de l'an dernier : eh bien, croyez le ou non, ce match était encore plus long… Et il a de plus réussi à arracher au public non seulement des « Boring » mais même des « This is Bullshit », ce qui n'était pas arrivé l'an dernier, suite à la décision du General Manager d'inverser le résultat du match pour cause d'une implication trop importante de l'arbitre (Stone Cold Steve Austin).

 

 

– Steph, Pstt …

– Quoi, Hunter ?

– Il est bizarre ce tribunal, il est même pas tenu par des nains…

 

 

Ce fut en tous points une calamité. J'allais ajouter la mention : « à oublier, très vite » mais malheureusement, l'inversion du résultat me laisse anticiper le contraire et franchement, je n'ai vraiment pas envie de subir cette storyline une seule seconde de plus.


Faisons un petit bilan : on a assisté, jusqu'à maintenant, à deux bons matchs (Mysterio/Rhodes & Punk/Orton), deux matchs plus ou moins sabordés (Edge/Del Rio, 4 contre Corre) un match tellement avorté qu'il n'y a même pas eu opportunité de coït (Sheamus/Bryan) et à un match lamentable (Cole/Lawler). Il serait peut-être temps de faire enfin honneur à la mythologie de Wrestlemania et d'offrir quelque chose d'un peu plus consistant, ça tombe bien, c'est l'heure de Triple H vs Undertaker, le match que la WWE nous a dépeint comme l'affrontement de deux légendes.

 

 

Cette année, c'est décidé, je vais choisir une entrée plutôt sobre.

 

 

Et les entrées, à grand spectacle, seront à la hauteur des deux catcheurs : l'un entre au son du glas et de la voix d'un chanteur né il y a 79 ans. L'autre ne peut s'empêcher de cultiver un amour pour l'esthétique Metal, enchaînant les références musicales et autres allusions aux pochettes de disque de Metallica, Iron Maiden et autres Motorhead (des groupes fondés entre 1975 et 1981, soit il y a une trentaine d'années). Je ne suis pas sûr que la WWE ait fait ces choix délibérément en voulant faire passer le message que ce sont là, effectivement, deux dinosaures, vestiges d'une époque révolue, ou si elle pense que tous ces choix (j'ai bien écrit « tous », dispensez-vous d'un bashing gratuit en commentaires au prétexte que certains de ces noms sont musicalement respectables) sont réellement cools et peuvent plaire aux jeunes.

 

Autant le dire tout de suite, ce qui a marqué ce match, c'est la vision du business qu'ont ces deux catcheurs. Certains trouveront donc ça absolument génial et épique. D'autres ne manqueront pas d'occasions de froncer les sourcils devant certains excès ou de bailler d'ennui parce qu'ils ne partagent pas cettte vision.

 

 

Voilà, monsieur le Maire… Maintenant que vous êtes champion, je suis obligé de vous défier dans un Three stages of Hell.

 

 

Mettons donc le truc en perspective, the Undertaker fait partie de ces catcheurs qui regrettent d'être nés trop tôt et qui s'ils étaient vingt ans plus jeunes, n'auraient jamais souhaité un coup de fil de Vince MacMahon et auraient tout fait pour évoluer dans le MMA. Ce n'est d'ailleurs pas un hasard si Mr McCool passe ses week-ends libres (et ils sont nombreux) aux abords des rings de l'UFC. D'autre part, HHH a grandi dans la vénération des catcheurs old-school en général et de son entraineur Walter Kowalski en particulier. Lequel n'était pas surnommé Killer par hasard.

 

En gros, le match est une sorte de grosse brawl où chacun va tenter de démontrer qu'il est plus « bad-ass » que l'autre et on va vite assister à un enchaînement de temps forts bien brutaux. Si t'aimes la psychologie in-ring un peu finaude, le storytelling un peu délicat ou les jolies souplesses qui montrent autre chose que de la force brute, t'es mal tombé. Par contre, si tu apprécies les tables de commentateurs espagnols transformées en petit bois, les impacts violents dans une Cole Mine, les finishers à go-go dont les catcheurs se relèvent très souvent, là, t'es au paradis.

 

 

Le Vice

 

 

Le Versa

 

 

Malgré la divergence des éventuels points de vue, j'avoue que deux choses m'ont dérangé. D'abord le finish où Triple H, pris dans l'étau du Hell's Gate, a résisté pendant une éternité. Je comprends la nécessité narrative de cette séquence puisqu'à son terme le Deadman devait réaliser un selling proche de celui de quelqu'un sur le point de décéder (pas trop mal interprété d'ailleurs). Mais, il n'empêche que le King Of Kings a décidément résisté bien trop longtemps à mon goût pour une prise qui n'est pas une soumission mais un étranglement.

 

La seconde raison de mon courroux, c'est le coup de chaise que HHH a asséné à son adversaire, en pleine tête et sans aucune protection, ce qu'on n'avait pas vu depuis des années à la WWE où les coups ne sont plus localisés à la tête la plupart du temps et où, en général, quand un coup est censé aboutir à cet endroit, il est paré avec les mains (comme Justin Gabriel l'avait fait récemment sous les assauts du Big Show). Si la WWE a décidé de bannir ces mouvements, ce n'est certainement pas pour rendre son produit plus lisse et se plier aux contraintes d'une norme autorisant tous les publics. Non, c'est pour des raisons de sécurité des catcheurs. Depuis l'affaire Chris Benoit et des études sérieuses sur le danger des commotions cérébrales sur les footballeurs US, c'est à peu près admis que se prendre une chaise en pleine tête n'est pas bon pour la santé. Et c'est la règle de bannir les unprotected chair shots à la WWE mais aussi à la ROH qui n'est pas réputée pour son besoin impérieux de séduire un public enfantin. Je serai peut-être le seul à le noter mais le coup de chaise de ce match n'est ni nécessaire, ni souhaitable. L'histoire racontée dans le ring, celle d'un déchainement de violence entre deux hommes qui sont résolument old-school, se suffisait à elle-même. Ce coup de chaise est d'autant moins souhaitable qu'il a été reçu par l'Undertaker, quelqu'un qui est diminué physiquement. Amusez-vous à comparer son spot traditionnel de Wrestlemania sur 5 ans : chaque année, ses suicide-dives sont un peu plus courts et un peu moins bien exécutés que l'année précédente.

 

 

Docteur, dépêchez-vous de le réparer, il faut qu'il soit de nouveau en état dans un an.

 

 

J'aimerais aussi dire un mot à propos du match suivant qui avait fait couler beaucoup d'encre avant même qu'il ne se déroule : Trish Stratus, Snooki et John Morrison vs Lay-Cool et Dolph Ziggler. Il était placé sur la carte en guise d'interlude avant les deux main-events du soir et a, ma foi, été assez satisfaisant. Etait-il trop court ? Oui, certainement, quatre minutes n'étaient clairement pas suffisantes pour permettre à Morrison et Ziggler d'avoir autant de temps d'antenne que leur talent l'exigerait. Mais c'était sa fonction d'être là pour pouvoir remettre les pendules à l'heure et donner au dernier match de la soirée la synchronisation nécessaire à son bon déroulement. Alors oui, JoMo, Mr Ziggles et Layla n'ont même pas eu le droit d'avoir un tag digne de ce nom. Oui, la WWE a donné un maximum du peu de secondes qu'elle a daigné consacrer au match à la retraitée Trish Stratus pour lui faire oublier que son dernier Wrestlemania Moment, il y a cinq ans, s'était conclu sur son incapacité à encaisser son propre finisher.

 

Oui, le match s'est terminé, comme prévu, par Snooki qui effectuait le tombé sur une Michelle McCool qui a eu, seule, le temps de briller pour toute son équipe. Mais, il faut aussi voir la manière. Snooki a été irréprochable dans l'exécution de la séquence que la WWE lui avait prévue et n'avait rien à envier à certaines divas qu'on voit peu à l'antenne et qu'on a pas vues ce soir. Kaitlynn ou la Tag-Team Kelly Kelly/Rosa Mendes ne valent pas mieux que Snooki et c'est à mon avis, un problème bien plus grave pour nous les fans qu'une célébrité, même éphémère, qui vient faire un cameo plutôt réussi, bien plus que celui de Mickey Rourke par exemple, de quelques minutes sur le grandest Stage Of Them All.

 

 

Live sex celebration at the palace of wisdom.

 

 

Un match sabordé, encore un. Mais vu sa position sur la carte, les attentes qu'il soulevait, son objectif de promotion d'une célébrité, c'était prévisible. Pas de quoi crier au scandale, donc…

 

Il nous reste le main-event pour nous insurger et il y a effectivement matière à le faire. Depuis le RAW de lundi dernier et l'attaque « en traître » de John Cena sur le Rock, il était évident que la WWE allait faire face à des problèmes avec ce main-event. Le Miz, de par sa position de champion illégitime, qui gagne toujours à la fin mais rarement avec la manière, est naturellement heel. Et il est entré sous les huées de la foule (après un joli clip d'introduction). Et la WWE, pour donner de la dynamique et de l'énergie à ce match, se devait de redorer un peu le statut de John Cena.

 

 

Quelle que soit la couleur de son t-shirt, le slogan est toujours juste : Le public ne peut pas le voir en peinture.

 

 

Elle a donc voulu mettre les petits plats dans les grands pour son arrivée sur scène et s'est magnifiquement plantée. Devant un fond noir et bleu, style nuit étoilée, se tenait une chorale gospel qui faisait une reprise, plutôt réussie ma foi, du Thème du Marine. Celle-ci était, de plus, habillée des nouvelles couleurs du héros de la WWE, à savoir le rouge et le blanc. Tout ça, manquait clairement de subtilité aux yeux et aux oreilles du public qui a fait l'exact contraire que ce que la WWE attendait de lui.

 

Les dominantes de bleu, de blanc et de rouge de la scène faisaient clairement allusion à celles du drapeau et l'utilisation du gospel, qui est une musique religieuse, faisaient un clin d'oeil un peu trop appuyé aux valeurs traditionnelles de l'Amérique. Cette séquence disait visuellement quelque chose du style : « Si vous n'aimez pas John Cena, vous n'aimez pas l'Amérique. » et auditivement : « Si vous n'applaudissez pas, vous n'aimez pas Dieu et irez en enfer. ». Ces deux messages sont exactement ceux qu'il ne faut pas dire à un public si on veut qu'il applaudisse (ou alors il faut lui dire avec beaucoup plus de subtilité que ça).

 

 

Tiens, Axl a encore fait les copies d'écran.

 

 

Et John Cena est donc entré sous une bronca alors qu'il était important qu'il entre sous les vivas. En conséquence, le main-event s'est déroulé entre deux types qui reçoivent une réaction de heel de la part du public, celle qui fait qu'on applaudit quand un coup est reçu mais pas quand il est porté. Dans l'idéal, le catch, c'est simple : quand celui que le public a choisi comme heel tape, on le hue. Et quand le babyface reçoit le coup, aussi. Et à l'inverse, on applaudit et on encourage. Mais ce soir, le public a envie de huer les deux, l'un parce que c'est dans l'ADN de son personnage (le Miz) et l'autre parce qu'il a l'impression qu'on lui a mis un couteau sous la gorge pour qu'il applaudisse. Et comme, en plus, le match est médiocre (en tout cas très loin de ce qu'on est en droit d'attendre d'un main-event du plus gros Pay per View de l'année)…

 

Le finish, pire que tout, apportait une conclusion indigne d'un Wrestlemania : double décompte à l'extérieur, irruption du Rock qui redémarre le match en le rendant sans disqualification ni décompte (non sans avoir auparavant placé une autre de ses catchphrases), Rock Bottom sur Cena. Le champion fait le tombé et commence à célébrer sa victoire à Mania avant de se prendre un Spinebuster et un People's Elbow. Fin du show sur un Rock triomphant.

 

 

Le Miz toujours champion, mis au tapis par le Rock.

En même temps, avec Jerry Lawler, il avait déjà l'habitude de se faire tabasser par des retraités.

 

 

Ce genre de main-event est parfait pour clôturer un épisode de RAW, introduire un rebondissement dans une storyline et donner envie aux fans de regarder le prochain épisode. Pas pour terminer le plus gros Pay per View de l'année, surtout pas d'ailleurs quand on en fait la promotion en disant que chaque catcheur veut y avoir son moment et qu'on consacre l'instant clé au triomphe d'une star sur le retour.

 

Reste donc à faire le bilan. Deux matchs pour le titre : tous les deux ratés. L'un à cause de sa place sur la carte, l'autre à cause d'une mauvaise gestion de ce que doit être une storyline et une absence d'anticipation des réactions du public. Deux tag-team matchs avortés et réduits à si peu de temps qu'ils faisaient pitié à voir. Un match annoncé (Sheamus-Bryan) qui n'a pas eu lieu. Un match tellement indigne que je n'arrive pas à trouver de qualificatifs pour le décrire (Lawler-Cole). Un final qui se termine, comme l'aveu d'impuissance d'une fédération incapable de renouveller son roster, par l'image d'un acteur de série B qui n'est pas entré dans un ring depuis huit ans.

 

 

Hey, gamin… Ils veulent pas me laisser catcher ce soir, t'as pas des billets en rab ? Au moins je pourrais voir le show.

 

 

Quelques points positifs cependant : quelques bons matchs (Rey Mysterio vs Cody Rhodes & CM Punk vs Randy Orton) et un très bon match (HHH vs Undertaker) qui, de surcroît, n'en apparaisent que meilleurs par contraste, vu la médiocrité de l'ensemble. On a donc clairement affaire à un très bon épisode de RAW mais certainement pas à un Wrestlemania digne de ce nom. Trois matchs et des feux d'artifice, même en HD et en Dolby Surround, c'est indigne d'une fédération de catch qui se veut leader et peu de gens ayant vu le show auront envie d'en acheter le DVD, hormis pour compléter leur collection.

 

 

L'an prochain aussi Wrestlemania ressemblera à une vaste blague. Mais au moins on saura pourquoi.


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