La vie en rose

Quand il me prend dans ses bras, qu’il me parle tout bas, je vois la vie en rose.
Edith Piaf, La vie en rose

 

Comme la WWE a-t-elle réagi au coup de bélier porté par la TNA le 4 janvier dernier? Comme un gros ours attaqué par un méchant petit serval: elle a pris note de l’agression, a même lancé un contre en mobilisant son Bioman de réserve, Force Rose; mais elle semble tout de même ne pas prendre la menace bien au sérieux. Peut-elle se permettre de continuer de regarder le monde à travers des lunettes roses?

 

 


– Dis, t’as pensé à enregistrer Impact?
– Bien sûr. Tu passes à la maison le mater après si tu veux!

 

 

Nalyse de Raw du 4 janvier


Quand il me prend dans ses bras, qu’il me parle tout bas, je vois la vie en rose.
Edith Piaf, La vie en rose

 

Comme la WWE a-t-elle réagi au coup de bélier porté par la TNA le 4 janvier dernier? Comme un gros ours attaqué par un méchant petit serval: elle a pris note de l’agression, a même lancé un contre en mobilisant son Bioman de réserve, Force Rose; mais elle semble tout de même ne pas prendre la menace bien au sérieux. Peut-elle se permettre de continuer de regarder le monde à travers des lunettes roses?

 

 


– Dis, t’as pensé à enregistrer Impact?
– Bien sûr. Tu passes à la maison le mater après si tu veux!

 

 

Nalyse de Raw du 4 janvier

 

Longtemps, la WWE a fait comme si la TNA n’existait pas. Tandis que, à Orlando, les références à la méchante fédération « up north » ont de tout temps été régulières, les gens de Stamford, eux, semblaient évoluer dans un monde à part, considérant que ce serait faire trop d’honneur (et trop de pub) à la concurrence que de simplement la mentionner ou de réagir à ce qu’elle faisait d’une façon ou d’une autre. Si cette ligne de conduite n’a toujours pas été ouvertement mise au rebut, on a quand même assisté ce lundi à un vacillement de la posture wwesque. Que ce soit sur consigne ou non, Chris Jericho s’est permis une gestuelle évoquant directement celle d’Hulk Hogan, en multipliant, durant le match de Jerishow contre DX, le geste hoganien consistant à tendre l’oreille à la foule.

 

 


Oh, oh, j’entends un vieux grincement! Ca serait pas Hulk avec son déambulateur?

 

 

Certes, c’est un geste que Y2J faisait déjà de temps à autre, mais cette fois-ci, il fut si exagéré que le doute n’était pas permis: la WWE, sans doute certaine d’enfoncer la TNA en ce soir de confrontation médiatique directe, narguait son ambitieuse adversaire.
Mais bien évidemment, le big deal du soir fut le grand retour de Bret Hart dans un ring des McMahon, douze ans après un certain Survivor Series tenu à Montreal. Le Hitman serait-il revenu à la WWE si la TNA n’avait pas lancé son attaque? Très probablement. Depuis le Screwjob, beaucoup de bile a coulé des deux côtés, mais les deux parties avaient trop intérêt à se rabibocher pour se permettre de rester fâchées à jamais.
Pour la WWE, la réapparition d’un Hart encore très populaire et jouissant d’une image quasi-christique suite à l’arnaque du siècle représente une occasion en or massif de bâtir une storyline maousse et, peut-être, de ramener au bercail une frange non négligeable de ses anciens fans qui s’en étaient détournés par solidarité avec leur idole rose et noire. Pour le best there was, is and will be, il y a à la clé, outre sans doute un gros chèque, la possibilité de retrouver les feux de la rampe, de promouvoir quelques dossiers familiaux (intronisation de papa et peut-être de frangin Owen au Hall of Fame, lancement d’un DVD sur la Hart Foundation, pourquoi pas un push offert à ses neveux de la Hart Dynasty) et d’apparaître aux yeux du grand public comme un homme estimable, qui a su pardonner les offenses qui lui étaient faites. D’ailleurs, c’est lui qui a le premier tendu la main au Hart Break Kid (jeu de mots, attention!), alors que celui-ci a semblé hésiter à céder à ses anciens démons et à lui coller un Sweet Chin Music au lieu de lui faire la bise. Sans oublier la perspective, sans doute jouissive pour ce grand rancunier, de coller un bon vieux Sharpshooter à HBK, à Vince McMahon ou aux deux. Les plus mauvais esprits diront aussi que cet éternel dragueur se réjouit de la possibilité de traîner à proximité du vestiaire des filles, la rumeur lui prêtant tantôt une liaison avec Gail Kim, tantôt des vues sur Melina.

 

 


Salut salut. Alors, y a de la gonzesse bien fraîche par ici?

 

 

Bret (qui avait déjà accepté, en 2006, d’intégrer le WWE Hall of Fame) serait donc revenu tôt ou tard sous les spotlights de Raw, c’est presque certain. Mais le fait que ce grand retour, événement majeur dans l’historiographie extatique de la WWE, se produise très précisément le soir où la TNA lance sa grande offensive avec Hulk Hogan comme fer de lance, n’est évidemment pas le fruit du hasard. Ce n’est pas Cedric the Entertainer, deux pilotes débiles de Nascar ou Verne Troyer qui ont été sélectionnés pour guest hoster le Raw destiné à endiguer l’assaut des troupes de Dixie Carter: c’est Bret the Hitman Hart, l’une des plus grandes stars de l’histoire de la discipline, un homme absent des rings depuis près d’une décennie, un homme dont la haine vis-à-vis de Vince et de Shawn Michaels dégoulinait depuis des lustres à longueur d’interviews et de reportages, sans même parler de son autobiographie. Bref, un guest host dont la présence faisait de ce Raw un épisode à ne manquer sous aucun prétexte. Le sigle « TNA » est toujours tabou à la WWE, mais cela ne signifie pas que les têtes pensantes locales n’ont pas perçu la menace. Le fait même qu’elles aient sorti ce précieux atout de leur manche révèle un certain niveau d’inquiétude.

 

 


La TNA? Pensez si je m’en fous. Ah, à propos, juste pour info, pour le Superstars qui sera en face du prochain Impact, j’organise un Royal Rumble avec les retours du Rock et de Stone Cold.

 

 

La WWE a donc admis sans le dire que non seulement une autre promotion existe, mais qu’en plus elle représente une menace pour ses ratings. Mais a-t-elle bien pris la mesure du danger? A en juger par le contenu de cet épisode, il est permis d’en douter. Car si les très attendues retrouvailles entre Hart et Michaels, puis entre Hart et McMahon, ont grosso modo tenu leurs promesses — des moments rares où le spectateur a le sentiment d’assister à des scènes importantes, des scènes où le kayfabe n’est même peut-être que partiel —, le reste du show fut bien ordinaire. Comparons les attitudes des belligérants.
La TNA a jeté toutes ses forces dans la bataille, ne se contentant pas d’offrir Hogan aux regards de la foule: elle a fait valoir son statut de féd séduisante en attirant Jeff Hardy, elle a battu le rappel de nombreux plus ou moins glorieux anciens, elle a récupéré le vénal fantôme de Ric Flair, elle a mis sur la table l’un des meilleurs matchs qu’elle pouvait offrir… La WWE, elle, a paru considérer que c’était déjà bien assez que de ramener Hart dans ses filets. D’ailleurs, le guest host du soir ne s’est nullement préoccupé des storylines en cours. Il est apparu trois fois en tout: pour ouvrir le show avec Michaels, pour le clore avec Vince, et dans un passage backstage avec Jericho. Pour le reste, nada. Alors que la blessure longue durée contractée par Melina a bouleversé la situation autour du titre des Divas, la tenue d’un tournoi visant à désigner la nouvelle championne a été annoncée non pas par Hart, mais par Cole et Lawler. De même, Bret ne s’est pas manifesté lors de l’algarade entre Sheamus et Evan Bourne, laissant les deux hommes booker le match tout seuls, l’Irlandais en profitant même pour déclarer que si Bourne le battait, il obtiendrait un title shot pour son titre WWE au Royal Rumble. Hart aurait également pu annoncer la tenue du match à quatre pour le First Contender au titre US, ou intervenir d’une manière ou d’une autre dans le combat pour le titre par équipes; il n’en a rien fait.

 

 


Et puis quoi encore? J’aurais dû danser avec Hornswoggle aussi?

 

 

Cette utilisation très parcimonieuse du Hitman n’est pas injustifiée en soi: elle souligné le caractère extraordinaire de sa présence et l’aspect historique de ses joutes verbales avec Shawn Michaels et Vince McMahon. Ces deux séquences ont d’ailleurs, on l’a dit, tenu leurs promesses. Comme on pouvait s’y attendre, la première, après une mise à plat des récriminations passées relativement crédible, s’est terminée par une accolade (entre l’héroïque Bret et le face Shawn, il n’aurait pu en aller autrement et, de toute façon, l’image d’une telle embrassade était trop symbolique pour que la WWE s’en prive); et la seconde, qui devait impérativement déboucher sur un début de stroyline, a vu Vince allonger le revenant d’un coup de pied dans les couilles après l’avoir hypocritement fait applaudir.

 

 


Vince McMahon dans son inusable numéro « Bark like a dog, Trish! »

 

 

Pour Vince et ses writers, c’en était déjà beaucoup, sans aucun doute. Après des mois d’un Raw très poussif, souvent plombé par des guest hosts en bois, on avait eu droit à deux vraies séquences émotion et à l’amorce d’une feud Hart-McMahon qui devrait tranquillement nous emmener à Mania. N’empêche, à nos yeux, la WWE aurait pu, aurait dû, faire beaucoup mieux. Cette soirée était vraiment spéciale, tout ce que le monde compte de fans de catch avait les yeux braqués sur ses écrans. Lundi soir, Raw a connu son rating le plus élevé depuis près de six mois (ce qui était prévisible) et Impact a connu le rating le plus élevé de son histoire (ce qui était encore plus prévisible, et on se demande jusqu’où les ratings auraient grimpé si Jeff Hardy avait été officiellement annoncé au préalable). Il était couru d’avance que tous les adorateurs de « sports entertainment » de la planète n’allaient parler que de ces shows durant les jours voire les semaines suivantes.
Dans ce contexte, la WWE aurait dû faire un effort supplémentaire pour convaincre ses fans de lui rester fidèles et pour endiguer le flot de critiques dont les fans de la TNA l’accablent sur le net. Cela n’aurait pas été si compliqué. Il aurait juste fallu ne pas se dire qu’avec le Hitman dans les parages, la partie était gagnée d’avance. La situation storylinesque se prêtait parfaitement à un épisode qui aurait pu être sinon dantesque, du moins passionnant. En effet, d’innombrables fenêtres d’opportunité étaient ouvertes. Après s’être débarrassé de Cena la semaine précédente, le champion WWE Sheamus n’avait pas d’adversaire pour la suite; c’était également le cas du champion US le Miz; les titres par équipes, défendus avec succès par DX contre Jerishow, auraient pu être regonflés, par exemple avec une irruption de la HD, quand bien même elle réside officiellement à Smackdown; le tournoi autour du titre des Divas aurait mérité un lancement bien plus spectaculaire; les tensions intra-Legacy auraient pu connaître une accélération au lieu de stagner; tout le roster aurait pu se presser autour de la légende servant de guest host afin de l’impressionner… Mais non, tout s’est passé comme si au lieu de galvaniser la WWE, la présence de Bret Hart l’a assoupie.

 

 


C’était même l’occasion de tourner avec cette volontaire un petit gonzo nommé « Mettez-moi dans l’anneau ».

 

 

Hormis Michaels, les seuls catcheurs à se préoccuper de Bret furent Chris Jericho et Randy Orton. Ce dernier alla proposer à Vince ses services de décapiteur professionnel, réactivant l’espace d’un soir son personnage de Legend Killer: « Hey boss, qui je viens de voir passer? Une putain de légende que j’ai jamais cognée dans le crâne? Je peux aller le taper, le Bret? Allez, ça me ferait plaisir, et toi, je suis sûr que ça te plairait aussi, hein coquin, de voir sa sale gueule faire un tour à 360 degrés autour de son cou! » En échange, bizarrement, Randy ne demandait pas à devenir le premier challenger de Sheamus, mais seulement à obtenir le trentième rang d’entrée au Rumble. Vince déclina le deal, mais au moins, on avait là quelque chose d’intéressant. On ne serait d’ailleurs qu’à moitié étonnés de voir Orton revenir à la charge sur Bret quand celui-ci réapparaîtra à Raw, même si un punt kick est très improbable, étant donné les problèmes de santé du Hitman, qui ne s’est jamais vraiment remis d’un superkick un peu trop appuyé de Goldberg en 1999.

 

 


– Je peux pas lui mettre un punt kick?
– Non.
– Et un RKO?
– Non.
– Et un DDT depuis les cordes?
– Non plus.
– Et un coup de pied dans les couilles?
– Déjà pris.

 

 

Jericho, lui, était venu demander à son compatriote d’arbitrer le match DX-Jerishow et de screwer Shawn dès qu’il l’aurait placé dans ses Walls. Manque de pot, Bret était en mode babyface et se joignit à la longue liste des Guest Hosts humiliant Jericho, lui expliquant qu’il ne voulait rien avoir à faire avec lui et qu’il lui avait fait pitié du temps où il s’entraînait au Donjon des Hart.

 

 


Vieux, usé, fatigué, mégalo — suffit de regarder le décor —, tu reviens pour un dernier tour d’honneur? Hey, pour ma storyline avec les Hall of Famers, fallait venir y a un an.

 

 

La soirée allait être pourrie de bout en bout pour Y2J et pour nous autres Jericholiques puisque, un peu plus tard, la DX allait défendre son titre par équipes avec succès, en bonne partie grâce à l’intervention de Hornswoggle. Alors bon, on est prêts à voir le nain faire le con quelques secondes en backstage, mais le voir peser sur le sort d’un match décisif tel que celui-là, ça commence à faire un peu beaucoup. Le match lui-même fut correct et pour une fois, ce n’est pas Shawn, sans doute émotionnellement épuisé après sa promo inaugurale, mais Hunter qui fit le plus de selling. La fin nous laissa dépités: battu par un Sweet Chin Music asséné en scrède par Michaels qui n’était pas l’homme légal (qu’est-ce qu’il en avait à foutre, de toute façon la DX aurait conservé les titres en cas de DQ…), Jericho demeura de longs instants prostré dans le ring, d’abord aux pieds du Big Show, qui finit, après un dernier regard compassé, par quitter les lieux, puis seul, sous les quolibets d’un Triplache radieux invitant la foule à Suck it puis à chanter « Hey Hey byebye ». Puis Chris se releva et marcha longuement vers la sortie, pour ce qui devrait normalement être son dernier Raw avant longtemps. Résumons: la jouissive équipe Jerishow est démantelée et le performer le plus complet de toute la WWE est désormais banni de Raw tandis qu’au coeur du ring, le nain multiplie les Suck It jusqu’à l’overdose. Ouais, la WWE ne se sent vraiment pas menacée par la concurrence si elle se permet ça…

 

 


Au moins, il nous aura offert un dernier instant de bonheur avant de partir.

 

 

Orton, lui, allait avoir une soirée moins pourrie que l’autre grand heel de la place. A peine rejeté par Vince, il se retrouva face à ses deux esclaves qui, comme prévu, lui intimèrent de battre Kingston ce soir, sous peine de se faire dégager de la Legacy. Avant de se barrer rapidement, sans doute de peur de prendre une torgnole. Un peu plus tard, on retrouvait les deux caves au bord du ring. Ils n’allaient pas bouger une paupière tout au long du match Orton-Kofi, même quand leur leader roula à leurs pieds. Le combat, une nouvelle fois, fut plutôt sympa. Il est assez rafraîchissant de voir Orton, qui a passé 2009 à se cogner Triple H, Cena et accessoirement Batista, confronté pour une fois à un catcheur moins puissant que lui. Les espèces d’atémis à deux mains de Kofi sont toujours aussi risibles, et on ne revient pas sur son boom boom drop mais pour le reste, il vole quand même très haut, cet homme-là. Hélas, là aussi, son push semble au mieux en standby. Alors qu’il avait révélé un surprenant micskill au cours des semaines précédentes, on ne l’a plus entendu depuis deux shows, et il a encore perdu clean, pour la seconde fois consécutive, Orton contrant des avant-bras son Trouble in Paradise avant de l’expédier dans la quatrième dimension sur un RKO que Kofi encaisse quelque peu de biais.

 

 


Les défenseurs ne reculent devant rien pour empêcher les attaquants de réussir leurs reprises de volée.

 

 

Par la suite, Randy quittait le ring, sous les yeux inexpressifs de Rhodes et DiBiase, sans que leurs relations ne semblent évoluer. Kingston, lui, restait au tapis. Pourtant, c’est justement l’un de ces jeunes gars sur lesquels la WWE avait l’occasion de construire quelque chose ce lundi. Mais à le voir réduit au silence puis à deux défaites clean contre un Orton qu’il semblait auparavant maîtriser, on se demande s’il n’aurait pas mieux fait de rester en midcard et de feuder pour le titre US. Celui-ci a vu apparaître un nouveau First Contender en la personne de MVP, qui remporta un combat à quatre contre Carlito, Swagger et Mark Henry pour avoir l’honneur de défier le Miz. Sachant que Henry venait d’avoir un title match contre l’Awesome et que les deux autres participants au combat étaient des heels, l’issue ne faisait guère de doute. Le match en soi fut passable, avec quelques spots sympas, même si MVP et Swagger mirent un temps fou à se caler pour le Playmaker final. La valeur ajoutée fut apportée par un Miz strikerien aux commentaires. Doté d’une nouvelle musique d’entrée, plus sûr de soi que jamais, le gamin impertinent fait du très bon boulot avec cette ceinture qu’il ne manque pas une occasion de brandir et de mettre over. Espérons qu’il la conserve face à un MVP qui a retrouvé un peu d’allant, mais qui reste toujours aussi fade en tant que Face.

 

 


La question WWE de la semaine: combien de doigts a MVP à chaque main?

 

 

Le Miz n’a donc pas catché ce lundi mais il s’est régalé, non seulement aux comms mais aussi sur la rampe d’accès au ring, où il croisa Maryse. Fut un temps où la bombe québécoise le battait froid, forte de sa ceinture de championne, alors qu’il n’était encore qu’un coquelet se débattant dans la basse-cour du roster; reviens me voir quand t’auras une ceinture, lui disait-elle en substance. Car oui, les champions ne couchent qu’avec les champions, ce qui explique la pérennité du couple Taker-McCool à Smackdown (et aussi l’absence pour six mois de Melina à Raw, fallait pas déconner avec Sheamus). A présent, c’est Miz qui snobe Maryse, expliquant que si elle gagne son tournoi pour le titre des divas, il pourrait reconsidérer sa décision de ne plus perdre son précieux temps avec elle. On espère que ces deux-là finiront par former un formidable couple de grandes gueules, le potentiel est assez énorme.

 

 


– I am the Miz and I’m…
– … assommant?

 

 

Maryse a en tout cas franchi une première étape vers le pieu du Miz en venant à bout des jumelles Bella. Ah, ça valait bien le coup que Brie, frappée au ventre, rampe hors du ring afin de se faire discrètement remplacer par une Nikki toute fraîche si c’était pour que Nikki se mette à son tour à vendre une terrible douleur à l’abdomen. Maryse préféra en rigoler et étala l’entrante de son DDT, avant d’enchaîner par ce tombé toujours aussi lascif. Le match fut nul, mais heureusement très court. De toute façon, les matchs de Maryse ne valent que par son entrée et son tombé; entre les deux, on peut utilement aller se chercher une poche de glace au congel.

 

 


Mayse est dépitée: elle pensait enfin réaliser son vieux fantasme de faire le tombé sur deux jumelles en même temps.

 

 

On savait depuis un bail que la division féminine de la WWE ne faisait pas le poids face à celle de la TNA, mais la comparaison des combats féminins de ce lundi soir fut tout de même embarrassante pour Stamford. Là aussi, il aurait été plus malin, de la part de la WWE, de sortir son meilleur jeu, par exemple en permettant à une Natalya de venir faire un vrai combat technique contre une Gail Kim, histoire de rappeler que la WWE aussi sait faire de belles prises chez l’adversaire…
Autre booking étrange, celui du champion Sheamus. A quoi bon lui refiler la ceinture si c’est pour continuer à le booker comme un big man en pleine progression, sans plus? Sheamus ne parle pas beaucoup, les autres catcheurs ne parlent pas de lui, et il paraît traverser son title run avec un effacement qui correspond bien à sa pigmentation de fantôme. Le bonhomme n’y est pour rien: il est correct au micro et sauvage bien comme il faut dans le ring. Mais encore faudrait-il qu’on lui écrive un peu de storyline, qu’on en apprenne plus sur lui, qu’on ne se tienne pas à ce basique « je suis grand et fort, je tape tout le monde » qui ne donne pas spécialement envie de se pencher plus avant sur son cas. En plus, ce lundi, le push erratique de Sheamus a fait une victime collatérale: le Shooting Star Press, pardon, l’Air Bourne. Pour autant qu’on s’en souvienne, personne ne s’était jamais dégagé du finisher d’Air Bourne. Sheamus l’a fait, just like that, ce qui laisse le méritant Evan dans une sombre merde: auparavant, son gabarit minuscule était compensé par ce finisher ultra-spectaculaire et qui lui offrait systématiquement la victoire quand il arrivait à le placer. Au dernier Superstars, il avait d’ailleurs obtenu de cette manière la victoire sur le grand Mike Knox. Que lui reste-t-il désormais? Se dégager du finisher adverse ne devrait être réservé qu’aux très grandes occasions, quand le catcheur est au maximum de sa concentration, de ses capacités, de sa volonté. C’est ça qui peut expliquer qu’à Wrestlemania, Triple H et Orton aient tous deux kick out du finisher adverse, sans même parler du Taker-HBK du même soir. Mais là, Sheamus avait été pris à froid, par un adversaire qu’il avait sous-estimé; s’il s’en sort dans ces conditions, le Air Bourne est bien dévalué. On se répète, mais c’est encore un ratage de la WWE. Elle qui souffre de ne pas posséder l’équivalent d’une X-Div aurait pu mettre en avant les exceptionnels voltigeurs que sont Kingston et Bourne; mais elle les a fait perdre clean, les abaissant quelque peu en plus. Chapeau.

 

 


Quand Sheamus repousse Bourne pour se dégager de son tombé, il le fait peut-être un peu trop fort.

 

 

Résumons: en matière de catch féminin, en matière de high flying, en matière d’énergie globale des storylines, Raw n’a pas montré grand-chose, pour employer un euphémisme. Niveau humour, en dépit d’un passage remarqué de Santino en Jericho, ça n’a pas volé très haut non plus, les imitations des catcheurs par Horny ayant été au mieux passables. Reste à la WWE sa puissance de feu, sa capacité à tracter de grosses strorylines sur plusieurs shows, son statut de Fed numéro un dotée d’une énorme histoire (un ressort activé avec le retour de Bret) et d’une capacité d’attraction de stars inégalée (Mike Tyson viendra d’ailleurs croquer quelques oreilles la semaine prochaine). Mais il lui faut maintenant jouer serré car la concurrence n’a jamais été aussi sérieuse. La feud Vince-Hart a intérêt à être menée de façon originale, à impliquer de nombreux catcheurs charismatiques et à être émaillée de beaux combats (une gageure sachant que les deux protagonistes principaux ne sont pas appelés à catcher, du moins on l’espère). Sinon, et si dans le même temps la TNA continue de fournir un produit tonique, intrigant et novateur (ce qui n’est pas gagné non plus, hein), la WWE s’expose, pour paraphraser Mémé Jacquet, à de graves difficultés.

 

 


La poignée de main la plus importante depuis Arafat-Rabin.

 


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