Dolph Ziggler : l’avenir de la WWE ?

La femme est l'avenir des cons, et l'homme n'est l'avenir de rien.

Renaud

 

Une chose est sure pour Dolph Ziggler : il y aura un avant et un après Survivor Series 2014. Tournant dans sa carrière ou pétard mouillé, sa prestation dans le Main Event de ce dimanche aura marqué les esprits, à tel point qu'il convient de ressortir des placards ce marronnier afin de se poser une question simple : Dolph Ziggler est-il l'avenir de la WWE ?

 

 

Il est en tout cas l'avenir de la vente ambulante : on le voit ici en train de vendre avec conviction un titre honorifique récompensant une carrière de jobber !

 

 

Survivor Series – Pour aller plus loin (2)

 

La femme est l'avenir des cons, et l'homme n'est l'avenir de rien.

Renaud

 

Une chose est sure pour Dolph Ziggler : il y aura un avant et un après Survivor Series 2014. Tournant dans sa carrière ou pétard mouillé, sa prestation dans le Main Event de ce dimanche aura marqué les esprits, à tel point qu'il convient de ressortir des placards ce marronnier afin de se poser une question simple : Dolph Ziggler est-il l'avenir de la WWE ?

 

 

Il est en tout cas l'avenir de la vente ambulante : on le voit ici en train de vendre avec conviction un titre honorifique récompensant une carrière de jobber !

 

 

Survivor Series – Pour aller plus loin (2)

 

 

Cela fait dix ans que Nick Nemeth use ses fonds de culotte à la WWE, dix ans qu'il a poussé la porte de la fédération de développement de Stamford, à l'époque la Ohio Valley Wrestling. Il lui aura fallu deux ans pour arriver dans le roster principal et ouvrir son palmarès avec le Spirit Squad, avant un retour par la case développement un an plus tard, et une arrivée définitive dans la cour des grands en 2008. Depuis, il s'est bâti un solide palmarès, avec deux titres mondiaux poids lourds, trois titres intercontinentaux, un titre de champion des USA, un titre de champion par équipe et donc la célèbre triple couronne. On se souvient également qu'il fut détenteur de la mallette du Money in the Bank en 2012.

 

En somme, un solide parcours pour un bonhomme dans le haut de la midcard, qui s'il émarge au même âge que Randy Orton, compte tout de même six fois moins de titres mondiaux que ce Main Eventer établi. Pis, alors que sa progression au très kayfabe PWI 500 avait été assez linéaire depuis ses débuts, 2014 a marqué pour lui un coup d'arrêt avec une chute assez brutale :

 

 

(Cliquez sur l'image pour agrandir)

 

Il faut dire en effet que la carrière de Dolph avait subi un sérieux coup de frein après son pic historique : sa prise du titre WHC au lendemain de Wrestlemania 29, sous une clameur dont les suiveurs se souviennent encore avec chair de poule et émotion. Sauf qu'une des rimes que Dolph honnit le plus à cette grande émotion, c'est celle de "commotion", celle qui le fauchera en plein règne historique. Alors qu'il remet ça début 2014 avec un nouveau traumatisme crânien, on se dit que cette fois le train du Main Event ne repassera pas, à l'ère du titre unifié et de l'embouteillage dans le haut de la carte…

 

Oui, mais le destin étant une pute capricieuse, il se décide soudain à lui rendre ce qu'il lui a pris : retraite anticipée de CM Punk, blessures de Daniel Bryan, Roman Reigns et Sheamus, heel turn de Randy Orton et de Batista, raréfaction du Big Show, placardisation de Cody Rhodes, renvoi d'Alberto del Rio… Il s'en est passé des choses dans le haut de la carte cette année ! Et nous voici aux Survivor Series, avec Dolph si sublime dans son refus de la défaite, tutoyant l'élimination à tant de reprises que de battre nos coeurs de suiveurs se sont arrêtés, vainquant les probabilités et la trahison du Big Show, surmontant les embûches taillées sur mesure pour lui par l'Autorité pour endosser ce rôle si Daniel Bryanien de l'underdog ultime qui parvient au sommet. Autant la question eut pu paraître saugrenue il y a ne serait-ce qu'un mois, autant elle ressurgit en pleine lumière aujourd'hui : notre blondinet peut-il représenter l'avenir de la WWE ?

 

 

Je vais te dire, après mon année 2014, moi je m'estime déjà heureux de pas appartenir au passé…

 

 

POUR

 

Son catch. Ce style enlevé et flamboyant faisait de lui un heel qu'on n'arrivait plus à huer, la chrysalide est devenu un papillon face, piquant ses adversaires d'un dropkick, les surprenant d'un Zig Zag, volant le show à la première occasion : cet homme est plus que capable dans un ring, et il est toujours bon de le rappeler.

 

POUR

 

Son charisme, qui entraîne l'adhésion du public quelle que soit la circonstance et quels que soient les paramètres du match. Ce it factor si indescriptible, Dolph l'a, à n'en pas douter, et il a encore eu l'occasion de le démontrer ce dimanche lorsqu'au plus dur de son passage de face en détresse il suscitait l'empathie d'une foule guêtant ses soubressauts.

 

CONTRE

 

Si on vous avait posé cette même question il y a une semaine, vous auriez éclaté de rire non ? A l'époque, si proche pourtant, Ryback revenait très fort, Sheamus et Big Show semblaient se destiner à être les lieutenants de choix de John Cena, tandis que l'on prêtait à Ziggler le destin du paillasson héroïque.

 

 

– Et toi mon petit, qu'est-ce que tu veux faire plus tard ?

– Te péter la gueule et te faire virer de ton poste, gros nez !

– Les enfants sont formidables.

 

 

CONTRE

 

Son selling, si intense et physique, qui lui vaut justement d'être utilisé comme un paillasson plus souvent qu'à son tour, est peut être aussi une source de blessures dont la WWE préfère se prémunir lorsqu'il s'agit de définir ses hommes de confiance, son élite, son Main Event.

 

POUR

 

Le look. Le blond décoloré incarne à perfection ce surfeur que l'on ne déteste pas mais que l'on trouve cool et branché. Une belle gueule, pas trop non plus pour pas agacer le suiveur, un corps bien taillé sans en faire un monstre de foire : le gaillard a de solides arguments en la matière.

 

 

– Tu vois, si j'avais 30 cm, 65 kg de muscle, pas mal de vice, et un bouc en plus, je serais une vraie menace pour tout le monde !

– Et des couilles ?

– Et des couilles.

 

 

CONTRE

 

L'ancienneté dans la midcard, qui fait de lui un mec trop clairement identifié comme fort, mais pas trop non plus. Le genre de gars qui décroche un ironman en entrant tôt dans un Rumble, mais qui sort avant le carré final.

 

POUR

 

L'ancienneté dans la midcard, qui fait de lui un mec parfaitement identifié comme fort, mais pas trop non plus. Le genre de gars bien moins insupportable que John Cena, bardé de titre mondiaux à un point que même ses maîtresses ne suffisent plus à les porter, et tentant quand même de nous faire croire à chaque match que c'est le défi de sa vie. Quand Dolph affronte Harper et nous dit que c'est son Everest, on y croit et on s'investit derrière lui.

 

 

En plus, il est balaise en Air-guitar.

 

 

CONTRE

 

Son habileté micro en main. Ah, s'il y a une seule chose qu'il peut envier à son comparse de midcard qu'est le Miz, c'est bien ça. Cercle vicieux, comme il n'est ni très haut dans la carte ni virtuose de l'exercice, il pratique peu et ne progresse donc que de manière anecdotique. Mais un petit coaching façon "discours d'un Roi" pourrait remédier au problème !

 

POUR

 

Le merchandising. Entre le look et le physique, Dolph possède une collection de goodies plutôt vendeuse, des lunettes de boloss des boites de nuits normandes aux t-shirts flashy, le genre de chef d'oeuvre de mauvais goût qui réussit si bien à John Cena.

 

CONTRE

 

Aussi favorables que soient les circonstances aujourd'hui, entre Daniel Bryan, Roman Reigns et Sheamus, au moins deux sur trois reprendront le catch à haut niveau. NXT aussi regorge de talent, et en l'état des choses, aussi orienté que puisse être notre jugement, il est difficile d'imaginer Dolph beaucoup plus haut que ces gars là…

 

 

– Retourne jouer avec tes Barbies, Nicky…

– Tu veux pas que je te file un cours de catch plutôt, Hunter ?

 

 

CONTRE

 

… et ce d'autant plus qu'avec le titre unifié, le haut de la pyramide s'est tout de même considérablement restreint. Brock Lesnar et John Cena sur une autre planète, il lui faudrait trouver un challenge juste en dessous, place du titre Intercontinental qu'il vient d'abandonner.

 

POUR

 

Des fois le catch, ça n'est pas rationnel. Ok, Dolph n'est plus un perdreau de l'année, et certes il existe sans doute plus de raisons de ne pas voir en lui bien plus qu'un opportuniste de transition, mais un catcheur s'attire-t-il vraiment tant de sympathie sans un supplément d'âme indéfinissable ? Certains — pas tous — ont envie d'y croire, en dépit des faits. Et rien que ça, c'est la preuve que Ziggler en futur de la WWE, ce n'est pas si saugrenu.

 

 

Et ça, ça ferait un chouette match du haut de la carte de Wrestlemania.

 

 

BILAN

 

Plutôt contre, si l'on est rationnel. Dolph est un beau catcheur et sans doute un sacré atout dans la manche de la WWE en période de blessures. Mais il semble destiné à une trajectoire tout sauf infamante de mentor de la midcard, le genre de gars qu'on solidifie avant les Survivor Series et l'Elimination Chamber, et à qui on offre un règne de récompense une fois la quarantaine tassée. Dit comme ça, la perspective n'est peut-être pas la plus enchanteresse du monde, mais franchement ce garçon semble tout de même s'éclater dans un rôle qui lui assure un bon temps d'antenne. Et c'est bien là l'essentiel non ?

 

 

Preuve ultime que Dolph est l'élu: il restera dans l'Histoire comme le tout premier catcheur de la WWE à qui Sting aura serré la main!

 


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