D’inoubliables révérences

Les enfants ont ceci de merveilleux qu'ils arrivent à voir le monde avec nos yeux et à rester des enfants.

René Char

 

C’est conscient de l’honneur immense qui m’a été fait, que je me prépare à vous narrer les péripéties d’un WrestleMania à part dans la belle histoire du Granddest Stage of Them All. Peut être pas le plus beau, sans doute pas le meilleur, clairement pas le plus technique mais incontestablement l’un des plus mémorables pour les décennies à venir. Prenez place, embarquez avec moi dans une aventure extraordinaire où tout ce qui vous entoure n’est que démesure et émerveillement. Dimanche soir, la WWE nous a démontré pourquoi nous pouvions encore, et ce à tout âge, regarder le catch avec nos yeux d’enfants.

 

 

C'est les yeux d'enfants ou le phare de vélo, tu choisis maintenant

 

 

Nalyse de WrestleMania XXVIII

 

Les enfants ont ceci de merveilleux qu'ils arrivent à voir le monde avec nos yeux et à rester des enfants.

René Char

 

C’est conscient de l’honneur immense qui m’a été fait, que je me prépare à vous narrer les péripéties d’un WrestleMania à part dans la belle histoire du Granddest Stage of Them All. Peut être pas le plus beau, sans doute pas le meilleur, clairement pas le plus technique mais incontestablement l’un des plus mémorables pour les décennies à venir. Prenez place, embarquez avec moi dans une aventure extraordinaire où tout ce qui vous entoure n’est que démesure et émerveillement. Dimanche soir, la WWE nous a démontré pourquoi nous pouvions encore, et ce à tout âge, regarder le catch avec nos yeux d’enfants.

 

 

C'est les yeux d'enfants ou le phare de vélo, tu choisis maintenant

 

 

Nalyse de WrestleMania XXVIII

 

 

Cette nuit floridienne aura été celle de toutes les émotions. Et je vais commencer mon papier par une petite touche d’émotion personnelle ! Bien qu’ils me diront tous que ce n’était pas nécessaire, je tiens à remercier chaleureusement les membres de la Rédac, non seulement de m’avoir accueilli à bras ouverts, mais également de m’avoir fait confiance pour couvrir le plus grand PPV de l’année. Moi, vous commencez à le savoir, je prends les choses très à cœur dans le catch, et cette désignation, je la prends comme une véritable preuve de reconnaissance. Je suis arrivé par hasard sur ce site et j’y ai adhéré immédiatement, tout conquis que j’étais par son crédo plus ou moins officiel « Les CDC, du catch comme nous aimerions le lire ». Aujourd’hui, la boucle est bouclée pour moi. Je peux enfin partager et parler du plus grand show d’une de mes passions les plus chères, comme j’aurais aimé le lire si je passais par hasard par ici, comme il y a de cela deux ans.

 

 

J'ai vraiment eu de la chance de tomber dessus il y'a 2 ans, je suis passé vite pourtant

 

 

La tension est palpable dans mon antre. Imperturbable, je branche le câble relié de mon portable à ma télévision. J’allume les nouvelles enceintes fraichement acquises, un bien bel investissement, et je remets le canapé en place. Il ne me reste plus qu’à aller chercher quelques gourmandises, de la boisson, de bons coussins bien moelleux, mon sledgehammer en plastique, des dizaines de pancartes que je distribue à tous mes mois, on éteint la lumière, je suis prêt, c’est parti…

 

WrestleMania n’a pas son pareil. Aucune émission d’aucune promotion ne peut prétendre à un tel degré d’excitation, d’attente et d’émotion. Et certainement pas quand le show des shows, le Showcase of the Immortals se déroule dans un cadre si féerique.

 

Le Sun Life Stadium, maison des Dolphins de Miami, équipe mythique de football américain, est une enceinte rêvée pour accueillir un événement de la magnitude de WrestleMania. Dépassant d’un souffle les 75.000 places pour les matchs de l’ancienne équipe du grand Dan Marino, ce stade a été poussé à l’extrême limite pour mettre en scène le plus incroyable et le plus impressionnant des décors qu’un Mania n’ait pu jamais offrir.

 

Au premier coup d’œil on ressent le côté extraordinaire de la scène. Un titantron époustouflant tout en largeur trône au bout de la rampe. Et tel le panneau Hollywood posté fièrement sur le versant du mont Lee, les lettres de WrestleMania étincellent majestueusement au dessus de cet écran de projection démesuré, dans une police à la fois fine et classieuse.

 

 

WrestleMania baby wooooo !

 

 

Le décor a toute son importance pour faire un grand Mania. Tout comme la foule a un rôle primordial à jouer. Je n’ai pas peur de dire que cette dernière a parfaitement rempli son rôle, si ce n’est mieux, à savoir décrocher la place de meilleur public de catch du pays de l’Oncle Sam. Mais nous y reviendrons plus tard.

 

Dans des shows aussi longs que celui du Granddest Stage of Them All, j’aime verser dans le récit chronologique. J’espère que vous ne regretterez pas ce trop-plein de linéarité. Commençons donc par le commencement si vous le voulez bien, et donc par le match pour le championnat poids lourds.

 

En effet, premier choc de la soirée, même si cela avait été plus ou moins anticipé par de nombreux spécialistes de notre forum, ce sont bien Sheamus et Bryan qui ouvrent le bal. A peine Justin Roberts a t'il fini d’annoncer la rencontre que voilà le Celtic Warrior qui rentre sous une pop assourdissante. Si vous n’étiez pas encore convaincus de la popularité incroyable de l’Irlandais, vous voilà servis. Le titantron d’un blanc immaculé rend presque invisible Sheamus. L’ambiance rendue par la lumière du jour encore bien présente offre une ambiance assez spéciale. Le public est clairement chauffé à blanc, et ce n’est pas l’entrée d’un Daniel Bryan bondissant qui va faire redescendre la température.

 

 

 

Et lundi c'est raviolis ! YES ! YES ! YES ! Et moi j'adore les raviolis ! YES ! YES ! YES ! Alors vivement lundi ! YES ! YES ! YES !

 

 

Les pancartes « YES ! YES ! YES ! » fleurissent par dizaines dans les premiers rangs d’une assemblée qui semblent totalement conquise à la cause de Daniel. Même si le reste de la salle demeure pour le Great White, et ce pour une majorité écrasante, le contraste est bien sympathique, d’autant que les quelques fous furieux donnent de la voix lorsque les musiques retombent avec un chant YES qui pourrait faire des émules dans les mois à venir.

 

Ah, j’oubliais, si vous aviez lancé le match en parallèle et que vous n’avez pas encore levé la tête de ces lignes, je vous informe bien aimablement que ce dernier est terminé ! Oui ! Incroyable ! 18 secondes pour un match qu’on annonçait comme une revanche sur la vie pour deux jeunes superstars pétries de talent qui avaient été privées de Mania au printemps dernier. Je devine un paquet de mines déconfites parmi le CDC Universe… Bah alors les gars, y’a pourtant pas grand chose de choquant !

 

 

♪ Tiens tiens, si j'allais gagner un titre mondial moi 

 

 

J’exagère bien évidemment mais en soi, nous ne sommes pas dans de l’inédit. Chavo/Kane pour la ceinture ECW, Mysterio/JBL pour le titre Intercontinental, non personne ? Vous allez me dire oui mais là on a quand même Sheamus et Bryan qui avaient les moyens de nous sortir une tuerie de match ! Mes amis, vous vous êtes vendus le match que vous vouliez voir.

 

Je serais d’une mauvaise foi outrancière si j’affirmais que ma mâchoire n’avait pas caressé la moquette de mon salon lorsque celle de Daniel Bryan a fait le tour de Miami en 18 secondes chrono après un Brogue Kick retentissant. Néanmoins, le déroulement et l’issue de ce match ne sont au final que la suite logique d’un build en dents de scie quasi inexistant. La WWE s’est évertuée à consciencieusement éviter toute promotion pour ce match de championnat. Par tous les moyens elle a fait apparaître l’American Dragon comme un couard, certes intelligent et terriblement intéressant, mais un vrai couard faiblard et surtout bien plus faible que Sheamus. Ce dernier quant à lui ne perdait plus en 1 contre 1 depuis une éternité, enchainait les victoires de prestige et enfilait les titres honorifiques comme le PSG va enfiler l’OM au Parc dimanche prochain.

 

Résultat : un squash. Non ne criez pas au scandale messieurs, c’est exactement ce que la WWE nous avait vendu depuis des mois. Sheamus est infiniment plus puissant. Bryan est un étourdi sûr de sa force et de son talent. Tout le reste n’est que fantasme de smart qui oublie parfois trop facilement le booking d’un lutteur pour le substituer à la vision qu’il a de ce dernier.

 

 

Cet homme par exemple est extrêmement puissant !

 

 

Et repassez vous les images avant d’hurler à la mascarade. Comptez les visages circonspects et les mines renfrognées au compte de 3. C’est fait ? Comptez maintenant les bras levés en l’air, les sourires radieux et le niveau de décibel lors de l’annonce du vainqueur. On est bon ? C’est aussi simple que ça. Sheamus a eu son « WrestleMania moment », le gentil a triomphé et ridiculisé le méchant, le public est heureux, une des futures top star de la compagnie est à présent au sommet de la montagne.

 

Je n’irai pas jusqu’à dire que je ne suis absolument pas déçu de ne pas avoir vu un véritable match entre les deux. Mais au final en ce qui me concerne, le sourire l’a emporté sur la frustration, très nettement, et j’avance vers la suite de ce Mania avec la tête certes un peu secouée, mais aussi la très nette impression que je vais avoir le droit à une nuit spéciale.

 

 

Sinon l'épaule de Wade Barrett semble aller beaucoup mieux, faut juste qu'il fasse gaffe au sale coup que prépare Michael Youn derrière lui avec sa perruque

 

 

On avance et voilà un petit saut en backstage pour voir la Team Johnny au grand complet entrain de se motiver avant son grand match de ce soir. Le Miz semble prendre son rôle très à cœur, il essaie de se muer en meneur d’hommes. Personne ne prête attention à lui, mais le positionnement a de quoi intriguer. Ace fait son entrée et semble nettement plus fédérer les heels qui ne jurent que par lui. Intéressant pour la suite également tant nous n’avions pu voir ce genre de réaction qu’autour des GMs gentils, historiquement depuis un bon moment.

 

Le second match oppose Orton à Kane. Au terme d’une rivalité qui n’aura clairement pas déchainé les foules, les deux hommes se présentent à nous dans ce qu’on pourrait presque considérer être le premier volet d’une trilogie autour du combat Attitude Era vs PG Era. Ouverture du score pour les anciens.

 

Deuxième match et deuxième grosse surprise de la soirée ! Au terme de 10 minutes qu’on ne pourra pas qualifier d’enlevées, le Big Red Monster triomphe à la stupeur générale d’une Vipère qu’on pensait promise à une victoire aisée.

 

Comme prévu, le match fut un brawl solide et classique. J’irai même jusqu’à dire que j’ai été très agréablement surpris par leur prestation. Les deux lutteurs savent y faire et nous propose une partition sans anicroche, mais sans coup d’éclat non plus. Le public s’ennuie ferme et ce ne sont pas les quelques accélérations vipérines qui y changeront grand chose. J’en veux pour preuve une constatation cruelle : les chants « Bryan » qui résonnent encore pendant ce match… Un Chokeslam depuis le coin du ring et fermez le ban. Kane peut éructer du feu à foison, il a réussi son pari. Il faut donc croire que les deux sont promis à croiser le fer au moins jusqu’à Extreme Rules.

 

 

– Mec le gazon a dit que t'étais devenu quand même vachement plus humain depuis la dernière fois

– Aaah saleté de gazon, tiens prends ça !

 

 

Et alors qu’on aurait pu penser voir arriver le 6v6 pour le contrôle des deux émissions, voilà le match pour le titre Intercontinental. Après une ultime vidéo tournant en ridicule le Big Show, les deux hommes font leur entrée dans un Sun Life Stadium au dessus duquel l’astre radieux commence à laisser sa place à une pénombre éclairée de centaines de projecteurs pour un changement d’ambiance délectable.

 

Rhodes fait son entrée dans ce qu’on pourra aisément qualifier de tenue la plus dégueulasse depuis un bail. Lui qui avait jusqu’ici pas mal évité les fautes de gouts en optant pour un style classique, voire très chic lors de sa période sombre et masquée, a complètement craqué son slip sur ce coup.

 

A l’instar des deux premiers combats de la soirée, ce match n’a pas non plus déchainé les passions dans sa construction. Cependant, il a bénéficié d’un petit peu plus d’attention de la part des bookers tout au long de la Road, et de ce fait nous sommes en droit d’attendre un spectacle un peu plus abouti.

 

Et j’ai personnellement trouvé que le résultat était plutôt réussi. En occultant complètement le résultat, nous avons eu un match de presque 6 minutes (difficile d’opposer deux gabarits si différents pendant bien plus longtemps) offrant une histoire simple mais efficace. Rhodes a su se démarquer en utilisant son arsenal varié qu’il avait déjà étrenné avec succès contre Khali. Il a longtemps tenu tête fièrement au Géant sans pour autant le mettre en réelle difficulté. De son côté, le Big Show a fait du Big Show. Au final on a eu un match pour le titre agréable à suivre, logique dans son déroulement avec un jeune loup aux dents longues qui défend chèrement sa peau avant de succomber inévitablement face à la force brute d’un colosse qu’il avait pris soin de ridiculiser des semaines durant.

 

Encore une fois, comme pour l’opener, le résultat n’a rien de surprenant. Je n’ai pas eu les cojones de miser sur le Gros Spectacle, préférant caresser l’espoir d’une victoire de Cody et de la naissance du plus long règne de champion Intercontinental de ce siècle, mais la raison voulait que le Big Show l’emporte. Il fait 2 fois la taille et le poids de son jeune adversaire. Il est infiniment plus expérimenté et était animé d’une rage entretenue depuis un long moment déjà. Félicitations donc au plus souriant des géants qui décroche le titre honorifique de « Grand Slam Champion », et c’est amplement mérité.

 

 

Wow M'sieur Rhodes, il a pas une belle tête votre push là

 

 

Jusqu’ici, le show des shows ronronne tranquillement mais tarde à nous donner sa pleine mesure. Et pourtant quoiqu’on en dise, la WWE est déjà en passe de réussir son pari selon moi. Deux changements de titre, deux belles explosions de la foule pour les gentils et deux « Mania Moments » (toute proportion gardée) pour deux garçons super méritants. De plus, Daniel Bryan a clairement marqué les esprits et nul doute que les chants et les pancartes YES sauront faire des petits dans les semaines et mois à venir.

 

C’est à ce moment que le fringant Justin Roberts nous annonce que ce sont aux filles d’entrer en piste, marquant ainsi mon départ illico presto vers les toilettes. Manque de bol, je reviens tout soulagé mais Kelly Kelly est toujours en train de crier dans ma télé.

 

Je suis de mauvaise foi car le match était loin d’être une purge. A vrai dire, il était même plutôt divertissant. Maria Machinos a fait le boulot malgré ses côtes cassées, qui ont été mentionnées à l’antenne. Mieux que ça, sa blessure a même été exploitée dans le storytelling du match. Les méchantes ont tout tenté mais les débats, équilibrés, ont finalement tourné de manière inévitable en faveur de la célébrité de passage et sa comparse Kelly Kelly. Cette dernière nous a gratifiés d’un fantastique somersault depuis le coin sur Beth pour un effet visuel du tonnerre.  

 

 

Allégorie de la gestion de crise en Europe

 

 

A peine le temps de célébrer que nous voilà propulser en coulisses avec Matt Striker et le HeartBreak Kid Shawn Michaels pour une interview. Brève et efficace, cette petite discussion a tourné autour du pouvoir que détenait HBK et de l’ironie de la situation. Je suis assez friand de ces petites interventions tant qu’elles se cantonnent à faire monter la pression et bien resituer l’enjeu. Objectif accompli, surtout quand on considère la merveille de vidéo qui a suivi.

 

Ce package vidéo est juste fantastique, j’ose à peine imaginer les 78.000 spectateurs et plus qui la visionnent sur les écrans géants du stade, tremblants, trépignants car ils savent que le moment approche. La fin d’une ère va avoir lieu sous leurs yeux à Miami dans quelques instants.

 

Et comme si la folie ne pouvait pas monter plus haut, voilà que Justin annonce l’arrivée du seul acteur qui manquait encore à cette scène déjà légendaire avant même d’avoir été jouée : Jim Ross. Ovation à la hauteur du bonhomme qui va donc nous faire vivre cet affrontement fascinant entre les deux monstres sacrés que sont l’Undertaker et Triple H.

 

Mais… même si ces légendes vivantes ont eu l’humilité de placer leur affrontement en milieu d’émission avant les deux autres grandes affiches et la bataille des GMs, je ne saurai les priver de la place qui leur revenait de droit. Candidat au Match of The Year et probable vainqueur tant il sera difficile à égaler, ce choc a tenu toutes ses promesses et bien qu’il mériterait un article à part entière, je me contenterai déjà de vous le réserver pour la fin de ma nalyse

 

 

Ah non quel teaser, mais tu vas tous nous tuer !

 

 

Nous arrivons au match à 12 pour le pouvoir. Le pouvoir suprême ! L’équipe victorieuse offrira à son GM le contrôle des deux émissions. Je ne me souviens pas si quelque chose de semblable a déjà eu lieu par le passé depuis la création de Smackdown, mais de mémoire récente en tout cas, c’est inédit.

 

Tout n’a pas été parfait dans le build de cette rencontre. Je pense notamment à la fin de la Road avec l’introduction des derniers membres de chaque équipe clairement baclée. Alors que tout avait bien commencé et que chaque GM avait son mode de sélection bien à lui, la fin n’aura été que du vulgaire « pointage de doigt ». Toi là, viens dans mon équipe. Ah et j’oubliais, machin est avec nous aussi.

 

 

Tenez puis débarassez nous aussi du gros Lisandro Lopez là

 

 

Même si l’enjeu n’a pas forcément été au cœur des débats à mon grand regret, cela a été rattrapé par l’enthousiasme affiché des équipes et leur désir apparent de l’emporter. Cependant, je regrette amèrement le peu de soin apporté à l’introduction des belligérants. Probablement pour des contraintes de temps, aucun des 12 participants n’a eu le droit à sa musique d’entrée et ils ont tous été annoncé individuellement dans un souffle par les Bellas. Paye ton divertissement.

 

On regrettera également le format du match. Nous avons bel et bien eu un Tag Match classique et non pas un format à éliminations. C’est donc assez logiquement qu’après 10 minutes de qualité (ouais c’était tout de même pas dégueu), nous avons eu le droit au sempiternel enchainement de finishers un peu fou donnant lieu à des scènes assez burlesques où l’on voit parfois certains gars attendent patiemment leur tour en bordure de ring avant d’intervenir pour placer leur move décisif avant de se faire sortir tout aussi bêtement.

 

Le match en lui-même a été bon. Avec un format aussi casse-gueule, les bookers s’en sont très bien sorti je trouve en permettant à chaque homme d’avoir son temps fort et en offrant de nombreuses occasions à la foule de réagir. Ziggler a comme trop souvent depuis un moment été réduit à une machine à overselling, ce mec a décidément le défaut de ses qualités. Booker T prouve encore qu’il est dans une forme ahurissante pour son âge. Sans pour autant avoir l’impression de tout embellir, comme j’en ai souvent l’habitude, j’ai franchement l’impression qu’il n’y avait pas grand-chose à jeter. Les Khali, Swagger, Drew ou autres Kofi n’ont pas été flamboyants mais ont su avoir leur moment. Mark Henry semble indestructible en ce moment et ça fait plaisir de le revoir à ce niveau, un push semble à venir. A la limite j’ai trouvé R-Truth plus en retrait.

 

La fin de match a été marquée par 3 hommes et ce n’était pas le fruit du hasard. Santino et Zack Ryder montent dans la hiérarchie et confirment la tendance du moment des scripteurs de Stamford pour les personnages loufoques qui font réagir le public. Long Island Iced Z a d'ailleurs eu son moment de gloire malgré lui après le match en prenant un coup de pied dans les valseuses signée Eve, qui réalise là son 73ème turn de la semaine, félicitations à elle.

 

Mais le grand gagnant de la soirée, c’est le Miz. Comme un symbole, c’est l’Awesome One qui triomphe, seul au milieu du ring d’un WrestleMania qui l’avait pourtant si longtemps boudé. Le voilà maintenant 3-0à ce PPV…

 

 

Prends garde Deadman ! 

 

 

Un homme en quête de sa troisième victoire à Mania justement ? CM Punk (malheureusement il compte également 3 défaites). Et voilà le showstealer annoncé qui se présente à nous. Plus qu’une affiche de prestige, cet affrontement nous a été vendu depuis le RAW post-Rumble comme l’affrontement des « Best in the world », le combat de ce qui se fait de mieux sur la planète catch. Deux monstres de charisme, de technique, de présence dans le ring et des machines à candidats pour le MOTY. L’affrontement a-t-il été à la hauteur des attentes de chacun ? A-t-il été à la hauteur de la ceinture WWE et de sa place dans la carte ?

 

Ma réponse est mitigée. Le match en lui-même a été excellent. Déjà il faut noter l’intervention de Laurinaitis avant le match était du meilleur effet. J’avais effleuré l’idée de la mise en application de ses nouveaux pouvoirs le soir même si il venait à gagner, c’est chose faite avec l’ajout d’une stipulation intéressante : si Mr PipeBomb se fait disqualifier, il perd automatiquement son titre.

 

L’entrée du Straight Edge était clairement celle d’un top guy : titantron customisé pour l’occasion, variante dans l’entrée, lente montée vers le ring et longue communion avec le public, jouissif. La construction de la scène était impeccable.

 

Sur le match, même si je reprocherais à Jericho un tout petit peu trop de trashtalk (ils n’avaient pas besoin d’autant pour raconter la même histoire entre les cordes), les deux acteurs étaient au top de leur forme. Ils nous ont gratifié de beaucoup de moves très spectaculaires comme cette souplesse arrière depuis le bord du ring directement vers l’extérieur de Jericho sur Punk, ou bien la tentative de hurrican rana de CM contré en Walls of Jericho de façon tout bonnement incroyable.

 

La conclusion était haletante avec des contres et des contres de contres sur leur prise de soumission respective, pour aboutir à un dénouement astucieux de la part de Punk qui modifie légèrement son Anaconda Vise afin de le rendre imparable. Son « tap out you son of a bitch » était juste épique. Tout comme le petit grattage de tête discret de Jericho juste après qu’il se soit soumis et qui sonnait comme un mini passage de flambeau, pas là où on l’attendait d’ailleurs.

 

 

Mais vraiment pas là où on l'attendait

 

 

Mais alors Jyskal, pourquoi donc restes-tu sur ta faim ? C’est bien simple Jyjy (je vous retranscris la scène telle quelle hein), trop de petits détails viennent entacher mon plaisir. Quand je regarde un match en PPV, je ne m’attarde que très peu sur la technique ou le timing, irréprochable de mon point de vue de novice ici. Je fais plus attention aux choses comme qui rendent le spectacle crispant, comme l’intensité des coups, les nearfalls, le jeu avec le public… Et c’est plus ou moins tout ce petit ensemble de choses qui m’a manqué et qui m’a empêché d’être totalement scotché devant mon écran.

 

Le niveau d’exigence que je place dans ces mecs-là est à la hauteur de ce qu’ils nous ont vendu. De ce point de vue je suis un poil déçu. J’ai trouvé le jeu avec le public minimaliste au possible, ils auraient pu faire le même match dans un house show. Le rythme était enlevé, mais presque trop, pas de temps bien marqués entre les temps forts pour laisser le public réagir. L’intensité des coups n’était pas franchement au rendez-vous non plus. Le pire étant pour moi le quasi néant sur les nearfalls dont un Codebreaker particulièrement mal vendu par Punk pas loin de la marque des 20 min. Le champion s’élance pour un springboard crossbody sans doute et est accueilli par un Codebreaker détonnant. Même si on sait qu’on se couche rarement au premier finisher en 1v1 à Mania, celui-ci était particulièrement impressionnant et n’a abouti que sur un compte de 2 bien net. Beurk.

 

Toujours est-il que ce match était nettement au-dessus de la moyenne et surtout, il consacre Punk. Le résultat pour moi est le bon et est très porteur de sens. Cette victoire en combat singulier pour la ceinture suprême dans le plus grand show de l’année, voire de la décennie, est un moment spécial. Il finit d’envoyer le personnage incarné par Phil Brooks au niveau des très grands du business qui vont le porter sur leurs épaules pour les dix prochaines années.

 

 

Bon bon bon… plus qu'à me faire un nouveau t-shirt "The most electrifying straightedge" et je repars en feud.

 

 

Après une intervention du Funkausaurus, amusante mais dispensable, qui récolte néanmoins son lot de chants, il ne nous reste à présent plus que deux matchs. Mais quels matchs !

 

Mes amis, en vérité je vous le dis, Vince McMahon est un saint homme et nous a offert deux spectacles à part entière proprement incroyables. Je ne le remercierai jamais assez pour avoir pu rassembler sous la bannière d’un seul et même show autant de qualité et d’affiches de rêve. Au sortir d’un Punk/Jericho de haute volée et arrivant presque au terme d’une soirée d’ores et déjà mémorable, la nuit était bien loin d’être terminée.

 

La rencontre dont nous allons parler maintenant est presque un PPV miniature à elle toute seule. L’affrontement promu comme étant « Once in a lifetime » a occupé près de l’intégralité de la dernière heure du show en comptant les vidéos, les entrées et le match.

 

Tout a commencé avec ce que je présume être un extrait du documentaire spécial tourné sur ce match et sa construction justement. Ca devient redondant je sais, mais la WWE est incroyable quand il s’agit de promouvoir un match avec des vidéos et des montages de toute sorte. J’adore cette immersion dans le quotidien des catcheurs qui nous a été offert et qui n’est pas sans rappeler les vidéos qui avaient précédé le match HBK/Hart à Mania 12.

 

J’en profite d’ailleurs pour souligner que parmi les superstars invitées à témoigner au cours de la vidéo sur ce match, on retrouve le Miz et Sheamus, et ce parmi Austin, HBK, Triple H et compagnie, excusez du peu. Ce n’est bien évidemment pas un hasard et cela confirme que ce sont deux futurs hommes forts de la fédération à n’en pas douter.

 

Et c’est ensuite P.Diddy en personne, dans le genre « la WWE n’attire que des starlettes de seconde zone » je demande une superstar internationale, qui est venu présenter ses protégés afin qu’ils introduisent John Cena à une foule en fusion. Les deux me sont totalement inconnus (MGK et Skylar Grey il me semble) mais le choix est intéressant avec un chanteur natif de l’Ohio arborant fièrement un t-shirt floqué Cleveland, la ville de l’ancien club de basket du nouvel héros local, LeBron James. Il n’a pas manqué d’être copieusement sifflé pour cela.

 

 

Mon t-shirt avec une cible et marqué "Snipez moi" était au sale mais bon c'est la même allez y 

 

 

Les deux jeunots ont ensuite fait place au rappeur maison Flo Rida pour représenter le Rock. Le ton est donné avec l’hymne de WrestleMania « Good Feeling ». On sent que jusque dans les moindres détails, la WWE n’a pas prévu de véritablement jouer le 50/50 ce soir, et elle a parfaitement raison. Rien ne pourra rendre ce match plus épique, plus électrique et légendaire qu’une ambiance étouffante à sens unique pour le favori local.

 

Et peut-être que je cherche des signes partout, mais le nouveau t-shirt de Cena rappelle quand même furieusement celui des Boston Celtics, un des grands rivaux du Heat de Miami dans la conférence Est de basket. Cena a choisi un moment bien particulier pour rendre hommage à sa ville, le soir même où il affronte sa némésis qui joue à domicile.

 

 

Pauvre Jabronee, tu ne sais même pas que porter son armband à gauche est signe d’homosexualité en Floride.

 

 

La taille du stade y est sans doute pour beaucoup, mais l’ambiance atteint un niveau stratosphérique au moment d’annoncer les participants, un niveau nettement plus élevé que la dernière référence en la matière avec le fameux Cena/Punk à Money In The Bank à Chicago. A la manière d’un match pour un titre mondial donc, Justin Roberts donne de la voix pour faire monter une dernière fois la pression avant les trois coups de cloche fatidique. Ca y’est, on y est. Un an d’attente passé en coup de vent et jonché d’évènements oubliables tout au mieux se mue soudainement en une poignée de secondes interminables.

 

Le gong retentit enfin.

 

Avez-vous déjà ressenti une telle atmosphère ? Je vous invite tous à regarder ce match dans des conditions d’écoute et de qualité d’image supérieures car cette scène n’a pas son pareil en termes d'intensité dans ma jeune mémoire de suiveur de la WWE. 78.000 personnes debout, conspuant le héros contemporain et acclamant le moindre mouvement du petit orteil d’un colosse d’une autre époque, finalement pas si lointaine comme on voudrait bien nous le faire croire. Le Rock est en effet dans une forme éblouissante et il compte bien nous le démontrer.

 

Quelques petits sauts avant le premier contact, qu’on devine être pour évacuer un trop plein d’adrénaline, et voilà les premiers enchainements. Après une démonstration de force un peu oldschool où les deux se poussent chacun leur tour, c’est le Brahma Bull qui ouvre les hostilités avec un enchainement à 100 à l’heure qui laisse John sur le séant, se fendant d’un regard d’étonnement impayable.

 

 

Aucune chance qu’il se sorte de CA !

 

 

Le début du match est très classique et l’acteur majeur est incontestablement le public qui ne laisse aucun répit au Marine. Ce dernier sort pour récupérer et une bronca terrible dévale les gradins du Sun Life Stadium.

 

Lawler et Cole mentionne alors avec malice la « ring rust » dont pourrait souffrir le Rock après 7 ans d’absence. Cette allusion intelligente coïncide avec une prise de contrôle de Cena.

 

Mais elle ne fera pas long feu car à la première occasion, Rocky claque un spinebuster peu orthodoxe mais qui rive Cena au sol suffisamment longtemps pour entamer son teasing caractéristique annonçant le People’s Elbow. Mais il est bien trop tôt et Cena contre pour finalement lui aussi entamer sa séquence signature et après 2 shoulderblocks et une side suplex, le voilà en place pour son 5 Knuckle Shuffle. Le public est alors d’une mauvaise foi délicieuse et se lance dans un SAME OLD SHIT retentissant du plus bel effet.

 

 

– Je vous kiffe mes MILLIONS, je vais lui botter son CANDY ASS et lui WIPE sa MONKEY FACE et vous allez tous SMELL ce que je vais COOK !

– Same old shit ! Same old sh…

– Mec ta gueule, c’est le Rock !

 

 

Bien sur il n’y aura pas de nearfall ici mais… Attitude Adjustment ! MAH GAWD dirait Jim Ross ! Venu de nulle part Cena place son arme ultime et décroche un tombé à 2,99 à couper le souffle. Quoiqu’on puisse dire, le Rock n’a rien perdu de son timing à ce niveau. Un véritable coup de fouet.

 

Commence alors ce qu’on peut considérer être le deuxième acte du match. Presque sans aucun rythme, le quart d’heure qui va suivre ne sera qu’une succession de gros spots entre lesquels les deux héros resteront au sol la plupart du temps et laisseront tout loisir au public de se déchainer et de monter encore d’un cran.

 

On aimera ou on n’aimera pas, je reconnais facilement que ceci peut être considéré comme le défaut majeur de ce match. Cela n’étonnera personne si je dis que j’ai adore. Après des matchs très enlevés comme Punk/Jericho ou le 6v6 et d’autres plus équilibrés ou plus violent, ce Main-Event vient apporter une touche appréciable à un PPV d’un équilibre rare à tous les niveaux donc.

 

 

– T’en fais beaucoup trop Jyskal, j’en ai marre, je vais devoir t’éliminer.

Mais Chacha…

 

 

A noter que jusqu’ici, fait de match intéressant, le public ne scande que des invectives à l’encontre de Cena. Les sempiternels « Lets Go Cena / Cena Sucks » sont dans la place, mais rien pour le héros local pourtant si apprécié. Quand SAT vous dit que Johnny Boy porte cette rivalité sur ces épaules.

 

Le festival continue avec d’autres grands moments comme le Leg Drop de Cena depuis le sommet du poteau de coin, très impressionnant. Le Sharpshooter est également de la partie. J’ai particulièrement adoré ce STF à l’ancienne où l’arbitre vient lever le bras du Rock par trois fois pour savoir si il s’est évanoui, comme à la belle époque. Le Samoan Drop du Great One est également du plus bel effet, et cela marque l’arrivée du tout premier chant Cena/Rocky de la soirée.

 

Et la conclusion… quelle conclusion. Les superlatifs me manquent et pourtant il m’en faut encore pour la fin de ma nalyse. Ce finish à couper le souffle constitue à lui tout seul un WrestleMania Moment. Alors que le Rock tente une move aérien en grimpant sur la top turnbuckle, le crossbody est renversé par Cena qui finit par se relever avec Dwayne dans les bras dans une démonstration de force fantastique. La foule sent qu’on est proche ! Attitude Adjustment ! C’est terminé, Cena va triompher d’une bataille épique !

 

1 !

 

On vit la scène au ralenti, les fans du Rock se tiennent la tête à deux mains aux abords du ring.

 

2 !

 

Cena va pouvoir prendre place au panthéon des plus grands de l’histoire et reprendre le flambeau de la mythique Attitude Era..

 

NON ! Incroyable ! A couper le souffle, même l’arbitre a du se retenir de taper tant le timing était dingue. Le Rock se dégage, c’est énorme. Cena n’en croit pas ses oreilles, les fans ne savent plus si ils doivent hurler, chanter ou pleurer. Je n’en peux plus personnellement, la fatigue émotionnelle est à son paroxysme. John Cena se relève avec son rival à sa merci. Il a l’opportunité de placer son fameux 5 Knuckle Shuffle une seconde fois devant un public en fusion. Il se met en place…

 

 

Ne me dites pas que.. mais ! Le Rock a disparu !

 

 

John Cena se ravise et à la stupeur générale, il commence la routine du People’s Elbow ! On savait que cela arriverait à un moment ou un autre du match, les deux gladiateurs allaient très probablement s’emprunter leurs classiques respectifs. Mais on pouvait penser que ce serait ce sale gosse de Dwayne Johnson qui allumerait la première mèche.

 

Voilà donc que le garçon modèle, à un moment critique du match, sort de sa zone de confort et dans un ultime geste d’insolence envers un public qu’il n’a cessé de défier (tous les petits détails depuis l’entrée en scène), il déclenche un torrent de sifflets et commet une erreur fatale.

 

De longues secondes étaient déjà passées depuis le petit cinéma de Cena et le Rock s’était bien gardé de faire le moindre geste, afin de le laisser continuer. Alors que John s’élance pour courir dans les cordes, Rocky se relève à la vitesse de l’éclair et claque un Rock Bottom historique. 1, 2, 3 ! John Cena est vaincu. La foule explose. Messieurs, il est temps de s’incliner.

 

 

Si après ça, vous ne sentez pas ce que le Rock est entrain de cooker

 

 

Nous aurons tout le temps d’analyser les ramifications d’une telle victoire. On regrettera l’opportunité manquée de passer définitivement le flambeau entre les deux mégastars que sont le Rock et Cena. On regrettera qu’un homme absent pendant 7 ans, aussi over soit-il, puisse revenir et battre le type le plus dominant du business depuis quasiment la même durée. On pourra tout regretter.

 

Mais on pourra apprécier également la consécration finale d’une des plus grandes stars que ce business n’ait jamais vu. Il a battu Hogan, il a battu Austin et maintenant il a battu Cena. Son passé, son présent et son futur. Rien ne lui a résisté. Le Rock est maintenant dans un monde à part, le sien. Il ne pourra plus jamais être atteint, ni contesté. On peut aussi voir la chose comme ça, et moi perso ça me botte pas mal.

 

 

Bordel je suis sur d'avoir foutu mon contrat pour Fast 5 quelque part dans le coin c'est dingue ça !

 

 

Je concluerais bien ici. Ca claquerait pas mal. Sauf qu’il reste encore à s’émerveiller sur les deux moments de la soirée qui m’ont poussé à choisir mon titre. Même si vous n’en pouvez plus, vous ne pouvez pas vous arrêtez là. Ce Mania avait cela d’exceptionnel qu’il ne s’est pas contenté de nous offrir des matchs de folie et des grands WrestleMania moments, il nous a également donné deux moments incroyables qui resteront personnellement à jamais gravés dans ma mémoire. Des instants de ceux qui vous donnent de vrais frissons.

 

Le premier n’a duré que quelques secondes. Je veux bien évidemment parler de l’hommage rendu à Edge lors de la présentation de la classe 2012 des superstars introduites au Hall of Fame.

 

Je ne peux pas m’empêcher d’avoir l’œil un peu brillant à chaque apparition de la Rated R Superstar tant ses adieux m’avaient marqués. Fauché par le destin, il a dû mettre un terme à ce qu’il chérissait le plus au monde, sa carrière. Les départs à la retraite sont souvent émouvants, mais ce départ m’avait profondément marqué devant la cruauté des circonstances. Un immense catcheur qui a eu le droit à une cérémonie de la grandeur de son talent et de sa contribution au business. Ces quelques larmes ont su en arracher quelques unes de l’autre côté de l’écran chez votre serviteur, tout comme l’année dernière lors de ses adieux à Smackdown.

 

Si ce n’est pas encore fait, courez vite vous jeter sur la biographie en quatre tomes de Malinette sur le Canadien, ça vaut le détour.

 

 

Thank you Edge !

 

 

Nous y voilà enfin, « The End of an Era ». Ceux qui fréquentent le forum le savent, je suis un fervent défenseur de ce match et par extension des deux protagonistes. C’est même un doux euphémisme. Et c’est avec une joie immense que je vais donc conclure ce que je peux qualifier, sans même avoir à faire recours à une once de mauvaise foi ou de subjectivisme exacerbé, dont je suis parfois atteint quand on aborde le sujet, de tout meilleur match de la soirée et futur MOTY 2012.

 

Les deux vieux dinosaures, grabataires flétris, dépassés, usés, bons à jeter aux oubliettes d’une ère qui ne siginifie plus rien, des ruines, des monstres d’égos… Eh bien ces deux là ont donné la meilleure réponse à tous leurs détracteurs. Un match d’anthologie qui restera dans mon panthéon personnel comme ex-aequo avec les deux HBK/Taker.

 

Ce choc est mémorable à bien des égards. Le contexte déjà est incroyable et ne se mesure qu’après coup. Ce match historique a donc pris place en plein milieu de la carte, entre un simple match de Divas et un 6v6 agréable mais au starpower maigrichon Ce que certains verront comme un moyen d’attirer encore plus l’attention, je l’analyse comme une façon humble de ne pas tirer à eux la couverture réservée aux 2 matchs phares mettant au prise 4 hommes bien plus athlétiques.

 

Choc mémorable aussi par son déroulement. Jamais, ô grand jamais je n’ai littéralement bondi aussi haut devant un dégagement comme devant celui de de l’Undertaker après cet enchainement soudain d’un Sweet Chin Music et d’un Pedigree qui semblaientt sceller la donne. Peut être que je suis fou, mais j’y ai cru. J’aimerais avoir vos témoignages sincères sur ce coup là. Bas les masques messieurs les smarts ! Nous sommes entre nous ici, on peut tout se dire. Qui n’a pas frémi ? Qui n’a pas écarquillé les yeux en grand pendant ce compte de 3 qui aurait bien pu être sismique.

 

Le reste du match fut un bijou de storytelling et d’intensité. Après des entrées à vous donner le frisson, le Taker dévoila enfin sa nouvelle coiffure. Je fais une parenthèse ici pour supplier officiellement Henri Death de ne pas montrer ce passage à ses donzelles Natasha et Svetlana a.k.a Ginette et Joséphine (si si vieux). Ce manteau du Phenom, pâle imitation d’un Shredder survitaminé dans le film des Tortues Ninja, fait peut être encore effet par chez nous, mais une fois sorti de la catch-o-sphère, c’est le suicide social assuré.

 

Mais revenons à nos moutons et parlons de la prestation de HBK sur ce match. Je pense personnellement qu’il a été parfaitement dans le ton. Le juste milieu était clairement la meilleure option. Il est intervenu pour tout le monde, a pris des bumps des deux duellistes et a ajouté à la dynamique du match sans pour autant ni influer sur la décision, ni accaparer une once d’attention aux débats.

 

 

Si si Charles Robinson et les autres font la même entrée à chaque match ! C'est.. c'est pendant la pub c'est tout !

 

 

L’action a été incroyablement violente. Je ne m’attendais personnellement pas à un tel déchainement. Des coups de chaises qui claquaient comme on giflerait avec passion les fesses des danseuses de Clay. Mon seul regret sera l’absence de sang qui aurait encore amener ce match à un autre niveau, ce qui n’est pas peu dire tant il a tutoyé la perfection.

 

A aucun moment le rythme ne s’est réellement ralenti. Toute la panoplie des deux vétérans y est passé et on constate avec un bonheur mêlé d’admiration que le Deadman peut encore enchainer des Snakeyes, Big Boot, Old School, Chokeslam et autres Hell’s Gate avec une rapidité d’exécution et une précision diabolique.

 

De son côté, le Cerebral Assassin a tenu son rôle de bourreau sans pitié à la perfection. L’overbooking de la menace d’un coup de sledgehammer pour tuer son adversaire devient presque crédible tant l’histoire est saississante.

 

 

Demandez à Madness et sa place en fond de salle si il ne l'a pas bien vu ce coup de sledgehammer qui a bien failli être fatal tiens !

 

 

Le final est certes une redite du HBK/Taker n°2, avec le défi ultime de Triple H qui n’abandonnera jamais et préfère narguer son adversaire avec le signe de DX plutôt que de rester au sol. Il tombera au champ d’honneur frappé en pleine tête par son arme fétiche. Un Tombstone épique parachève une prestation 5 étoiles.

 

Se déroule alors sous nos yeux une scène qui restera comme le vrai « WrestleMania Moment » de la soirée. De ceux qui sont vus et revus des années plus tard avec nostalgie. Les rôles sont inversés cette fois. Le Taker se relève le premier et célèbre tandis que HBK tente de ranimer son ami. Puis les lumières reviennent et le Phenom se penche sur son adversaire pour l’aider à se relever. L’accolade des trois hommes qui suivra est une image qui restera gravée à jamais dans l’histoire du Granddest Stage of Them All.

 

C’est ensuite ensemble qu’ils remonteront la rampe, lentement, en profitant des derniers moments. Oui, je pense personnellement que nous avons assisté au dernier match de l’Undertaker à WrestleMania. Après tous les scénarios anticipés, c’est finalement la scène parfaite pour mettre fin à une carrière incroyable, celle d'un personnage bigger than life.

 

Il sort donc par la très grande porte. Au terme d’une victoire éclatante dans un match qui finira d’écrire sa légende. Il s'en va entouré de deux génies du business qui l’ont accompagné tout au long de sa vie de croquemort à la WWE. Le Deadman peut maintenant s’effacer et laisser sa place à Mark Callaway.

 

 

Lundi 2 avril 2012, au saut du lit, Mark fait griller ses toasts. La reconversion s'annonce compliquée…

 

 

Aujourd’hui je veux remercier la WWE d’avoir réussi son pari. Ce n’est pas sous le coup d’une émotion qui a pourtant teinté une belle partie de ma nalyse que je dis cela. Cela fait maintenant deux jours complets que je planche sur ce papier pour en faire la nalyse la plus fidèle, la plus complète, et la plus honnête qui soit, tout en l’agrémentant à ma sauce bien évidemment. Je n’écris donc pas à chaud en ayant perdu tout sens d’objectivité.

 

Ce match était plus qu’un pari, c’était même un défi. Chacun pourra débattre sur la guerre des égos et sur le sens de ce match. Depuis le début de leur rivalité avant Mania 27, ils n’ont cessé d’être moqués, raillés, décriés. Deux icones au palmarès démesuré et à la contribution insensée au business que nous aimons tant, trainés dans la boue comme de vulgaires chiffons dont on se serait soudainement lassés. Attention, je ne retire à personne son droit de critique. Mais objectivement, au final, ils ont gagné et nous aussi.

 

Mon expérience de fan de catch ne me permet pas en revanche d’affirmer que nous avons eu à faire au meilleur Mania de l’histoire. Mais il restera à jamais dans la mémoire collective comme la nuit qui aura offert la plus belle des révérences à deux légendes vivantes du catch. Deux surhommes qui n’auront pas toujours eu tout le respect qu’ils méritaient mais qui partent maintenant la tête haute et nous laissent des étoiles pleins les yeux.

 

Chapeau les artistes, un très grand spectacle, un très grand WrestleMania.

 

 

Aaaaaah et bah bordel c'était long ! M'en vais faire un p'tit somme, tiens …


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