Cenation printemps-été 2013 : les tendances

Tourne tourne destinée, et les rêves vont s'exaucer !

Emi Magique.

 

Le serpent de mer du heel turn de John Cena traverse l'IWC depuis des années, et la WWE joue d'ailleurs largement avec ce fait en nous proposant régulièrement de fausses pistes (pour mémoire, celle de la feud contre Kane ou encore les tentations face au Rock, lors du match de la rédemption). Or, ce lundi, les lignes ont semblé bouger. Faut-il y voir une simple variation ponctuelle ou une réelle volonté de changer les choses ? Toujours est-il qu'on a vu des nuances intéressantes dans le personnage du Marine qui pourraient nous amener à sérieusement penser… à un face turn !

 

 

– John, ce livre t'aidera à interpréter un personnage ambigu qui plaira aux fans !

– Elles sont à quelles pages les insultes homophobes et les blagues sur les grosses ?

 

 

John Cena : changement ou pas changement ?

 

Tourne tourne destinée, et les rêves vont s'exaucer !

Emi Magique.

 

Le serpent de mer du heel turn de John Cena traverse l'IWC depuis des années, et la WWE joue d'ailleurs largement avec ce fait en nous proposant régulièrement de fausses pistes (pour mémoire, celle de la feud contre Kane ou encore les tentations face au Rock, lors du match de la rédemption). Or, ce lundi, les lignes ont semblé bouger. Faut-il y voir une simple variation ponctuelle ou une réelle volonté de changer les choses ? Toujours est-il qu'on a vu des nuances intéressantes dans le personnage du Marine qui pourraient nous amener à sérieusement penser… à un face turn !

 

 

– John, ce livre t'aidera à interpréter un personnage ambigu qui plaira aux fans !

– Elles sont à quelles pages les insultes homophobes et les blagues sur les grosses ?

 

 

John Cena : changement ou pas changement ?

 

 

 

Le build de Mania concernant le titre WWE fut assez pauvre, il faut le reconnaître. Quelques rares segments plutôt corrects, une vidéo récapitulative monstrueuse, et hop on était à Mania. Le match overbooké à mort fut un clin d'oeil au Austin vs. Rock de Mania XIX (que je vous invite à voir ou revoir), avec les vols de finishers, mais quelque chose manquait malheureusement. Toujours est-il que le titre est de retour à la maison (la maison WWE… récupéré à la maison Hollywood), et c'est bien là le principal. Restait à gérer la « reprise », avec un John Cena plus « face of the company » que jamais, devant une foule smart à mort qui ne déteste rien de plus qu'on lui force la main.

 

 

Le charentais par exemple, quand il a vu cette œuvre, il a pensé à une décoration pour le fond de ses chiottes à la turque.

 

 

Malgré tout, ce règne du Rock a eu quelques côtés positifs sur la popularité de Cena : les fans ont bien dû se rendre à l'évidence que le Marine était toujours présent, à tous les shows télévisés et à tous les house shows, et que cet élément pesait. Les matchs entre Punk et Rocky et le nouveau wrestling classic servi par Punk et Cena ont achevé de persuader ceux qui en doutaient que Johnny est un vrai catcheur talentueux. Enfin, le fait qu'il paraisse toujours aussi heureux de faire son job même dans l'adversité a également dû convaincre certains types, qui par respect ou pitié, se sont rangés du côté de l'idole des kidz.

 

C'est dans ce contexte global que l'on se présentait au Raw post mania, avec un avis encore non définitif sur le show de la veille, tous à lire les nombreux débriefings du Grandest Show of Them All servis par l'IWC, à revoir des séquences marquantes, à se rappeler les moments forts et les déceptions, débattre avec passion de nos coups de cœur et coups de griffes. Le Raw s'ouvrit comme souvent sur une intervention du nouveau champion qui revient à ses fondamentaux (opener et main event), devant une foule majoritairement hostile, quoique joueuse. Et là, j'ai tilté : Cena n'est pas arrivé avec un speech sur le respect ou en parlant de mixed reactions comme il le fait à chaque fois. Il a franchement chambré le public de manière frontale plusieurs fois (l'histoire des « cheers », les « I understand you're upset », le « I'm feeling pretty good tonight » and so on), a fait le minimum de cheap pop, a lancé plusieurs œillades volontiers chambreuses et autres sourires amusés.

 

 

Je me contrefous de votre équipe de basket de merde. De toute façon, cette ville est pourrie et vous êtes tous des attardés mentaux. Ah, ça fait du bien de redevenir face!

 

 

Il a tiré le maximum des interactions suivantes pour se mettre la foule dans la poche, sans la quémander, à coups de blagues, en rebondissant sur les chants (« sexual chocolate », « feed me more », la themesong de Fandango, entre autres). Or, s’il utilise cette attitude habituellement, c'est dans un rôle kid friendly ; là on était plutôt dans le registre de la blague plus globale et « adulte ». Le résultat final n'a pas raté, et je vous invite à (re)voir la séquence finale de la soirée, hors caméras : le constat est saisissant, la foule est ravie et Cena est tout le long applaudi (sauf, ironiquement, quand il parle sans le citer du Rock). Évidemment, tout le monde ce soir-là a passé une soirée exceptionnelle, mais avec Fandango et Ziggler, Cena est sans doute un de ceux qui a tiré le plus de profits de cette nuit magique.

 

On peut en effet se demander si cette attitude un brin différente de d'habitude, sans sortir des fondamentaux du Marine, était un ballon d'essai, une improvisation ou le début d'une nouvelle tendance, mais le résultat est au final très convaincant. En chambrant la foule directement, il a acquis son respect. Il n'était pas là pour l'amadouer et la charmer avec une attitude mielleuse et caricaturale, mais pour se la mettre dans la poche en lui montrant qui est le patron. Ça nécessite beaucoup de temps et quelques opportunités, mais en libérant cette facette volontiers ironique et facétieuse, voire auto critique, il se donne une force qu'il n'avait pas jusque-là. Il s'ouvre également quelques portes, et surtout, il est certainement plus authentique, donc bien meilleur. John Felix Cena, l'homme derrière le catcheur, a l'air d'un bon déconneur, ce qui n'est certainement pas en opposition avec la gentillesse dont il peut faire preuve. Faire cohabiter ces deux aspects le fait passer d'une gimmick monodimensionnelle agaçante à une bidimensionnelle bien plus agréable.

 

 

Et en bonus il se tapera des vieilles au lieu de se limiter aux grosses.

 

 

Ce changement pourrait être la solution pour le faire « face turner » dans l'esprit des fans : il a le talent, la légitimité, mais ne pourra jamais aller contre cette opposition naturelle des smarts que provoque le statut de numéro un. Par contre, en étant lui-même et en intégrant complètement cette contrainte (l'histoire des mixed reactions n'était qu'un premier pas, il faut définitivement aller plus loin), en se lâchant avec sarcasme et ironie, il récupérera encore des soutiens, et à défaut de devenir un face unanimement soutenu, ce qui n'est pas possible dans sa position, il sera en accord et sans doute bien plus soutenu en cherchant un peu moins le soutien. Les semaines et mois à venir nous diront si on a une vraie tendance, ou si c'était juste un moment isolé de grâce dans un Raw légendaire, mais si jamais le changement est validé et longuement documenté, vous vous souviendrez que vous l'avez lu pour la première fois ici !

 

 

Ah j'allais oublier, Jyjy, pour toi, ça ne change rien.


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