Buildup bâclé pour les Series

Il ne faut pas prendre le public pour plus bête qu’il n’est, mais il ne faut pas le prendre pour moins bête qu’il ne s’estime.
Philippe Caubère

 

La rédac’ vient de commettre la plus grave erreur de sa jeune carrière: me confier une nalyse de SmackRaw. Vous aurez donc droit à une review froide et méthodique, que je qualifierai de kozlovienne. Tant pis pour vous si vous aimez les reviews sexys et pleines d’humour, tel le corps de Kelly Kelly habité par l’esprit de Chris Jericho.

 

 


– Chris Chris, keskidi keskidi? Ton esprit a bité mon corps? Pourquoi on me dit jamais rien à moi?
– Silence idiote, contente-toi de sourire stupidement.
– OK!!!

 

 

Analyse de Smackdown du 13 et de Raw du 16 novembre


Il ne faut pas prendre le public pour plus bête qu’il n’est, mais il ne faut pas le prendre pour moins bête qu’il ne s’estime.
Philippe Caubère

 

La rédac’ vient de commettre la plus grave erreur de sa jeune carrière: me confier une nalyse de SmackRaw. Vous aurez donc droit à une review froide et méthodique, que je qualifierai de kozlovienne. Tant pis pour vous si vous aimez les reviews sexys et pleines d’humour, tel le corps de Kelly Kelly habité par l’esprit de Chris Jericho.

 

 


– Chris Chris, keskidi keskidi? Ton esprit a bité mon corps? Pourquoi on me dit jamais rien à moi?
– Silence idiote, contente-toi de sourire stupidement.
– OK!!!

 

 

Analyse de Smackdown du 13 et de Raw du 16 novembre

 

Replaçons le cadre car il est important: dans quelques jours auront lieu les Survivor Series, l’un des 4 PPV principaux de la WWE avec le Royal Rumble, Summerslam et bien sûr Wrestlemania. La fédération de Vince McMahon capitalise à mort sur sa vitrine et ne peut donc pas se permettre de se louper, spécialement quand on sait que ça bouillonne du côté de la concurrence : la TNA a recruté Hulk Hogan et fait une promotion du tonnerre autour de cette signature, doublé du fait que le dernier PPV de la fédération d’Orlando (Turning Point) a été tout bonnement exceptionnel. Bref, ça entraîne une grosse pression sur la WWE. De manière à lancer les Survivor Series sur les meilleures bases, les scripteurs ont donc mis le paquet au niveau de la promo des shows qui précèdent le PPV.

 

 


Par exemple, la WWE a déjà publié la première biographie posthume de Rey Mysterio.

 

 

Smackdown d’abord, dont deux matchs étaient annoncés une semaine à l’avance: d’une part un title match pour la ceinture intercontinentale entre John Morrison et Dolph Ziggler (que je vois personnellement comme les deux performers les plus talentueux in ring de la nouvelle génération), et d’autre part un main event gigantesque entre le meilleur catcheur de la WWE actuellement (Chris Jericho) et le plus populaire (l’Undertaker). Du côté de RAW, on n’est pas en reste. Déjà, le guest host annoncé est Roddy Piper. Un catcheur à ce poste est censé promettre un show cohérent. Deuxièmement le main event annoncé est juste mythique avec un tag team triple threat match entre DX, Jerishow et Cena-Taker. Sur le papier donc, il y avait de quoi faire deux des meilleurs shows jamais réalisés en weekly. Mais curieusement, les deux shows ont été très différents dans leur déroulement: Smackdown a été plutôt rigoureux, avec peu de segments mais qui avaient l’avantage d’être longs, une bonne qualité globale et peu de surprises. RAW a été complètement chaotique, avec de nombreux segments qui partaient dans tous les sens, pas mal de twists ou de changements qui en ont fait un épisode assez inhabituel, quoique pas désagréable.

 

 


C’est ça: inhabituel, quoique pas désagréable.

 

 

Commençons chronologiquement par Smackdown, qui s’ouvre sur un speech de CM Punk qui humilie la foule britannique: en gros, Anglais et Américains sont deveus des dégénérés, alors que dans le passé ils étaient les maîtres du monde. On est en plein dans l’actualité, à un moment où Barack Obama visite une Chine qui se place de plus en plus comme la locomotive mondiale, et une nouvelle fois on a un discours de heel qui appuie là où ça fait mal. R-Truth interrompt le speech avec son entrée enthousiaste. Le match est bien technique, avec une série de clés spectaculaires, et de coups contrés ou esquivés. Sans surprise, Punk gagne en s’aidant des cordes sans que l’arbitre ne le voie. Une affaire rondement menée: Punk est impeccable au micro et dans le ring et a de la latitude aux deux niveaux, R-Truth n’est pas ridicule et la feud entre les deux peut continuer. Je la vois personnellement comme une bonne chance pour le rappeur de se mettre en avant, et j’espère que Punk va revenir dans le haut de la carte après ce qui aurait été une sanction temporaire (sa présence sur l’affiche de TLC est-elle un signe dans ce sens?).

 

 


Alors bande de nazes, qui d’autre peut s’enorgueillir d’avoir une signature du Great Khali sur son plâtre?

 

 

Le reste du show nous propose deux matchs de divas très intéressants, qui permettent tout à la fois de faire briller la technique Natalya, la bondissante Mickie et la puissante Beth, et avancer la feud pour le match féminin de Survivor Series. Même si on peut sourire à l’idée de la torture mentale basée sur le découpage des vêtements de Mickie (on est sacrément dans le cliché de la nana à fond sur ses fringues), la construction de la chose est bien amenée, et la victoire de Natalya sur le sharpshooter est une fantastique cerise sur le gâteau. Sans être fan de Bret Hart, cette fin de match reste un des moments que j’ai préférés sur cet épisode.

 

 


– Natalya, on est en train de lui transformer son pantalon en short!
– OK les filles, alors je lui arrache les jambes en-dessous des genoux, comme convenu!

 

 

Le match entre Drew et Finlay et sa fin qui voit le rookie massacrer le vétéran à coup de shillelagh tiennent parfaitement la route. Il y a un parallèle évident entre les builds de Drew McIntyre dans la brand bleue et de Sheamus dans le show rouge, tous deux formidablement réussis. Si la suite tient la route, on a là deux heels en devenir qui vont assez vite menacer les porteurs de ceintures.

 

 


Toi là, connard! Donne-moi ta ceinture!

 

 

Bon, y a encore un peu de boulot.

 

La signature de contrat entre Rey et Batista tient la route aussi: provocation de rage difficilement retenue de Batista, face à un Rey aussi proche de l’éclatement. Du coup on a une scène qui monte en pression avant que le petit Mexicain ne balance la table dans la figure de l’Animal et se sauve du ring.

 

 


Ramenez une échelle bande de cons, je suis en train de builder à moi tout seul le PPV spécial TLC du mois prochain!

 

 

Si il faut chercher une déception dans cette soirée bleue de haute volée, c’est malheureusement du côté du combat pour le titre intercontinental qu’on va la trouver. Certes, les deux catcheurs nous ont offert quelques échanges agréables et leur opposition dans le ring a été comme d’habitude intense, mais le match s’est fini bien trop vite sur un no-contest servant seulement de prétexte pour annoncer un nouveau match pour le titre sept jours plus tard, ce coup-ci avec la stipulation 2-of-3 falls. Pour l’histoire, il me semble que Dolph en est à sa huitième tentative consécutive ratée de prendre le titre intercontinental. Il va falloir qu’il finisse par le gagner… Bref si ce petit affrontement n’a pas été désagréable, on en attendait beaucoup plus.

 

 


On n’est pas bien là, à la fraîche, décontractés du gland?

 

 

On finit cette page bleue sur le main event, et quel main event! Là aussi, on aurait voulu qu’il dure plus longtemps, mais on a eu droit à 11 intenses minutes de bonheur. L’histoire à l’intérieur de ce match, c’était de savoir si Jericho réussirait à éviter les plus grosses attaques du Taker (tombstone, chokeslam, last ride et hell’s gate) tout en arrivant à gagner à l’usure. Vu le booking des 2 catcheurs, on a une opposition claire entre l’intelligence du Canadien et la résistance du Deadman. Ainsi, en vrac, on voit Chris placer un lionsault et un codebreaker dont le Phenom se relève, ce dernier essayant de placer plusieurs chokeslams, un oldschool, un last ride et un tombstone, tous contrés ou esquivés. La fin est un de ces enchaînements dont je suis particulièrement friand: Taker engage un chokeslam, contré par Y2J qui retombe et lance son wall, le Deadman se retournant et plaçant son hell’s gate, Jericho est contraint de taper. Dans la foulée, on voit sans surprise intervenir le Big Show, et alors que le Taker est au plus mal (les jambes prises en wall et la tête en clutch par le géant), Kane déboule et sauve son frangin, ce qui permet d’annoncer un Jerishow – Brother of Destructions la semaine prochaine. Ce match confirme ce que plusieurs grands esprits prévoyaient ces derniers temps: on voit se dessiner une arrivée des deux frères de l’enfer dans la course au titre tag team unifié.

 

 


Ce soir, on vous met, ce soir on vous met le feu.

 

 

3 jours après ce grand Smackdown, un RAW dix minutes plus long que d’habitude nous a été offert. Comme je l’ai dit précédemment, ce RAW était assez différent de d’habitude: en vrac, un nouveau thème d’intro très moyen (des images trop stroboscopiques et un rythme pas assez punchy à mes yeux), pas de Titantron et une entrée réduite (dus à la configuration de la salle), un Madison Square Garden qui a accueilli dix PPV par le passé et comptant environ 20 000 places. Bref on sort totalement du cadre habituel. Au niveau du show, je préfère oublier les segments avec Rowdy Piper, que j’ai trouvé longs (je n’accroche pas avec le Hall of Famer en kilt), un match de divas avec Lumberjill expédié beaucoup trop vite et qui finit en catfight entre les 10 participantes du match des Survivor Series, un Chavo-Santino en dessous de leurs productions habituelles et un Bourne-Swagger vraiment trop rapide (on a l’habitude, il faudrait voire à varier un peu).

 

 


Après la guerre d’Irak, la vente libre d’armes à feu, le système de santé et la crise financière mondiale, Michael Moore a enfin décidé de se pencher sur un sujet intéressant: l’exploitation des tops-models à forte poitrine dans le catch. Fidèle à ses habitudes, il n’hésite pas à payer de sa personne pour les besoins du film.

 

 

Du côté des bonnes nouvelles, le match d’intro est un Miz-MVP dont la construction fait penser à celle de Smackdown! : le heel fait son speech et encaisse un maximum de heel heat (attaquer les champions de la ligue de base-ball en parlant clairement de corruption, rien de tel pour se faire haïr d’une ville entière), le face arrive et le combat a lieu, le heel l’emportant. Si le combat est anecdotique, la réaction à l’encontre du Miz mérite mention. Il a un réel talent pour faire réagir la foule, et c’est un plaisir de le voir s’en servir, sous les huées d’un public en furie.

 

 


Ca va New York? Je voulais juste vous dire, le 11 septembre 2001, j’ai repris deux fois des pâtes.

 

 

La feud DX vs Hornswoggle est également à ranger du côté des satisfactions: le segment est plutôt rigolo et les haters du nain ont dû se régaler devant le pedigree que lui a infligé Triple H. Par contre, ce segment m’a laissé aussi perplexe que les spectateurs, qui n’ont pas trop su comment y réagir. Et je me pose la question du but des bookers ici: est ce qu’on prépare le heel turn de Hunter? Veut-on justifier un éloignement des caméras de Hornswoggle? Le nain va-t-il intervenir d’une manière ou d’une autre à Survivor Series? Beaucoup d’inconnues à la suite de ce segment.

 

 


A la une, à la deux…

 

 

Le build de Sheamus est toujours excellent: dans ce RAW, on a eu droit à un open challenge de sa part… non relevé. Du coup ça sous-entend que les superstars de la brand rouge ont peur de l’Irlandais (ou alors qu’elles n’ont rien à cirer). Devant sa frustration de ne voir arriver personne, le bodybuildé roux va se défouler sur un technicien avant d’envoyer son big boot dans la figure de Jerry Lawler qui lui faisait une remarque, le con. Impatient, nerveux, égocentrique, cruel et sans pitié, en voilà un beau portrait pour amorcer une carrière de heel. On attend de voir qui se collera à la première feud contre lui. Malgré tout, quand on voit qu’il a eu droit à une battle royale gagnée et un title match en house show, il semble que la WWE compte capitaliser sur lui assez vite dans l’upcard.

 

 


Mais t’es con ou quoi, j’avais mon hamburger sur cette table!

 

 

Le segment entre Randy et Kofi a également été très réussi: la vipère entre d’abord sur le ring régler son compte à Piper, qui attendait Vince McMahon pour l’affronter, mais avant que le punt kick fatal ne renvoie le Hot Rod dans les noix de coco, le Ghanéen intervient. S’ensuit un brawl de bonne qualité dans le public (j’adore ce genre de séquences qui doivent être géniales pour le public de la salle) qui s’achève par le boom drop de Kofi depuis une balustrade sur un Orton étendu sur une table en contrebas. L’impact est énorme, Randy en sort massacré et le petit Kingston grandi: j’ai hâte de voir ce que ça donnera pour la suite, il me semble néanmoins crédible d’affirmer que la WWE fait tout pour pusher l’ancien Jamaïcain vers l’upcard à moyen terme.

 

 


Rasta Rocket, la suite: aujourd’hui, le saut à skis.

 

 

On finit avec le main event de la soirée, qui ressemble plus au final à un délire de guest host qu’à un match réellement booké. DX vs Jerishow vs Cena/Taker, c’est l’assurance d’avoir à mes yeux six des plus grosses stars de la fédération, avec une action continue grâce à la présence de trois équipes différentes, ce qui évite les retombées de rythme qu’on a dans un combat avec deux camps, un nombre de possibilités quasi infinies et autres clins d’oeil au passé à tout va. Le match est précédé d’une promo de Cena de bonne qualité (le genre de promos où le Marine s’enflamme, surfant entre humour provocateur et détermination) qui lance les quatre entrées spectaculaires achevant de mettre la foule en ébullition.

 

 


Oh putain mais c’est tata Yoyo!!!

 

 

Le match ressemble à un immense feu d’artifice d’action non-stop: jugez par vous-mêmes, on voit en vrac pendant les 7 minutes que dure le match 2 sweet chin music dont un contré, un double chokeslam, un codebreaker, un wall, un spear, 2 spinebusters, un pedigree contré, 2 attitude adjustment dont un contré, un chokeslam… encore une fois on a droit à une des séquences qui ont le don de me faire plaisir: Jericho s’élançant en lionsault sur HBK étendu au sol après un bulldog, mais Shawn qui contre avec ses genoux, et Chris surcontre en attrapant les genoux en question et plaçant son wall… interrompu par l’arrivée du Taker.

 

 


– Et toi alors, t’en es où de tes points retraite, Shawn? C’est bon ou pas encore?
– Pff, non, avec le break de trois ans que j’ai fait, faut encore que je cravache un an ou deux, finalement…
– Ah ouais, dur.

 

 

Cette joyeuse empoignade se finit par un pin de Cena sur Triple H. Le Marine n’a pas le temps de célébrer que son partenaire du soir arrive et le tombstone en guise de félicitation (il faut croire que chez les morts-vivants, la gratitude est superflue). Visiblement le Deadman n’avait pas apprécié le blind tag de superman. Au-delà de l’aspect purement entertainement de ce main event, on observe qu’il fait assez peu avancer les feuds (il était prévisible que les champions l’emportent). Plus étonnant, une rivalité semble apparaître entre l’Undertaker et John Cena. Cette dernière ne serait justifiée que dans l’optique d’un match pour Wrestlemania XXVI, qui aura lieu dans quatre mois. Je suis tout à fait favorable à ce qu’on balance dès maintenant des éléments destinés à étayer une feud plus tard ; malgré tout, je me pose la question de la légitimité de faire intervenir cet épisode à ce moment, quand on sait que la promotion des Survivor Series est si faible.

 

 


Chpok. Tiens, c’est le ring ou la tête de John qui sonne creux?

 

 

Car c’est ce qui me semble le plus problématique dans cette histoire: on a eu droit à deux shows de très bon niveau, mais le but principal de ces shows devait être le lancement des Survivor Series. Or on a vraiment très peu d’éléments qui vont dans ce sens. Si les shows en eux-même ont été bons, ils n’étaient pas coordonnés. Depuis un mois et Bragging Rights suivi de l’annonce des matchs des Series (deux triple threats, trois matchs par équipe et un duel fratricide), on a somme toute modérément avancé. Le triple threat de RAW n’a eu aucune construction, celui de Smackdown à peine plus. Les affrontements par équipe paraissent le mieux développés pour les divas, ce qui est surprenant, et le duel fratricide semble s’orienter vers une destruction de Rey par Batista (signe ce papier comme quoi j’ai le droit de te démembrer sur le ring, nabot!). Si la feud Orton-Kofi a été bien travaillée (en même temps c’est la plus récente), on la voit mal ressortir pleinement dans le match des équipes de cinq. Du coup, à part les affiches elles-mêmes, les builds sont trop pauvres pour donner des raisons d’acheter Survivor Series, alors que ça devrait être la motivation numéro un de la WWE en ce moment. Bref si on espère d’autres shows de cette qualité, un effort de cohérence amènerait encore plus de bénéfices à la fédération de Vince McMahon.

 

 


Chris aurait dû le savoir: le Taker ne se couche jamais le premier soir.


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