Le choc des titans

"Les dirigeants ont promis qu'ils tiendraient bien leurs promesses.

Entendez par là qu'ils sont pas près de les lâcher."

Coluche
Source : 252 citations sur geant – Dicocitations ™citation

 

Raw est actuellement touché par la grâce, difficile de dire autre chose. Dans ce contexte, comment donner à un « go home » show un parfum particulier, qui sorte du ronronnement habituel de ces émissions ? La question est posée !

 

 

Vous aussi, signez votre contrat devant 20.000 personnes,

et envoyez-nous la photo!

 

 

Nalyse de Raw du 8 août

 

"Les dirigeants ont promis qu'ils tiendraient bien leurs promesses.

Entendez par là qu'ils sont pas près de les lâcher."

Coluche
Source : 252 citations sur geant – Dicocitations ™citation

 

Raw est actuellement touché par la grâce, difficile de dire autre chose. Dans ce contexte, comment donner à un « go home » show un parfum particulier, qui sorte du ronronnement habituel de ces émissions ? La question est posée !

 

 

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Nalyse de Raw du 8 août

 

 

Avant de commencer cette nalyse, et pour entretenir ma réputation de râleur, je vais adresser un petit carton jaune à la WWE : comme vous le savez peut-être, en dehors du départ de Gail Kim (et c’est tant mieux pour elle, quel gâchis…), la WWE a mis un terme aux contrats de quatre lutteurs. Le premier d’entre eux est David Hart Smith, qui a sans doute souffert de l’éclosion d’une multitude de big guy. Vient ensuite une Diva, Melina, qui laisse donc Morrison sans défense, mais en tant que grand supporter de JoMo je ne peux qu’approuver : il semble que beaucoup des déboires de JoMo, et son absence de titre, vienne de sa défense systématique de la mégère qui avait un art consommé pour se faire des ennemis dans le vestiaire… Plus regrettable, le départ de Chris Masters met à la porte un lutteur qui, certes, n’a pas un physique ou un charisme propres à vendre des goodies, mais qui a montré de très belles choses dans le ring et a obéi à tous les ordres pendants ses longues années à la WWE. Injuste récompense, donc… Mais le pire, à mon sens, reste le renvoi de Kozlov : excellent lutteur, bon tempo comique, champion tag team il y a peu et, rappelons-le, aux portes des titres mondiaux et d’un combat contre le Taker à Wrestlemania, le départ de Kozlov me paraît difficilement explicable. Manifestement, l’heure est à donc à l’épuration des grosses brutes, que pourtant on dit dans les petits papiers de McMahon, mais je pense vraiment que le couperet aurait pu épargner Kozlov, qui méritait mieux que de se faire squasher comme un malpropre par Henry en guise d’au-revoir. A moins qu’il ne se soit fait attraper par la patrouille, ce que j’ignore.

 

 

Bon voyage tovaritch!

 

 

Ah et ils ont viré Lucky Cannon de la FCW. Vous ne savez pas qui c’est ? Normal.

 

Abandonnons maintenant cette digression et revenons-en au sujet qui nous occupe, à savoir Raw. Depuis quelques semaines, le show est sur son 31, et je me sens, plus que beaucoup d’autres suite à mes multiples inquiétudes suite au départ de VKM, obligé de dire que je me suis planté dans les grandes largeurs : la WWE parait résolue à franchir un seuil, une sorte de mur invisible, et tout cela est empreint d’une roublardise réjouissante. Certes, tout n’est pas rose, il est encore possible que Cena empoche le titre et que Punk devienne un leader syndicaliste qui aboiera rapidement dans le vide, mais en l’état actuel des choses les perspectives sont terriblement réjouissantes.

 

D’abord, je trouve HHH exceptionnel. Tout en nuances, il joue un rôle complexe, du patron proche du public et néanmoins parfaitement perfide, puisque plusieurs de ses postures sentent bon le coup de pied de l’âne imminent. Et si le début a été basé sur de la pop facile (le renvoi factice de Cole, par exemple), le reste s’est construit avec précision et minutie, HHH prenant, petit à petit, la mesure de son nouveau costume en s’imposant de plus en plus. Qui plus est, le faux départ, en tous cas le départ officiel, de VKM, permet à la WWE d’avoir une nouvelle politique sans impliquer VKM. Précisons : notoirement, VKM déteste les forums et ce qui s’y fait ou dit. Or, avec son faux départ, HHH peut allégrement puiser dans le vivier créatif d’internet, qu’il a dit dès le départ reconnaitre et suivre, sans que VKM ne soit amené à manger son chapeau publiquement. Et quand VKM reviendra, ce qui me parait inévitable à plus ou moins long terme, il pourra toujours ne conserver que ce qui aura vraiment fonctionné, ni vu ni connu. La WWE me semble, par conséquent, en phase de beta test, pour prendre une image logicielle…

 

 

Vénère-moi, insecte.

 

 

Ensuite, la feud qui oppose Punk à Cena est intéressante. La WWE n’a pas su renoncer à des artifices faciles, comme augmenter à bloc la prise de son le 1er août pour faire croire à un intense soutien populaire envers Cena, ce qui était assez grossier et donc plutôt cocasse, mais la place des deux, entre le champion corporate au creux de la vague comme il ne l’a pas été depuis longtemps, et le champion du peuple qui est tout de même un vil tartuffe puisque ses motivations ne sont finalement pas si claires, la place des deux donc est équivoque, impression que renforce le respect que se vouent les deux hommes et qui transpire à chacun de leurs échanges. Et l’implication de l’un des individus les plus puissants en coulisses, ne peut qu’exciter la fibre de tout CGT qui se respecte, à base de « pendons ces salauds de patron ».

 

C’est peu dire que chaque Raw génère désormais une forte impatience, souvent récompensée, même si cette semaine la récompense fût un peu légère, la faute à un imminent PPV dont la préparation exige un travail d’orfèvre.

 

Le show débute avec HHH dans le ring, et son annonce est des plus intéressantes : il sera l’arbitre spécial pour le match entre Punk et Cena à Summerslam. Je précise au passage que ce soir, la WWE n’a pas eu le temps de jouer avec la table de mixage, ce qui fait qu’on a clairement entendu Cena se faire huer et Punk être assez soutenu (mais hué aussi, évidemment). Les mauvaises langues diront que Hunter fait cela pour avoir une chance de figurer dans un match 5-étoiles (comme l’a relevé Silver). Je suis une mauvaise langue. Et j’ajoute que cette nouvelle peut également inquiéter : difficile de ne pas imaginer HHH asséner un Pedigree victorieux à Punk, ennemi rappelons-le de l’entreprise et qui ne manque guère de le provoquer en le qualifiant de chiot de sa femme… Certes, cela ferait de Punk le champion du peuple floué par la méchante entreprise. Mais, d’abord, en terme d’images, il ne faudrait pas que la WWE persiste ad nauseam à se placer en monstre géant, et ensuite, cela tuerait tout le Summer of Punk : oui, il serait un « martyr », mais sans titre, cette ceinture qui a fait baisser les yeux à Cena, il perdrait rapidement toute portée. Wait and see, donc, mais en laissant Punk partir avec la ceinture lors de MITB la WWE a montré qu’elle était disposé à reprendre des risques, voilà qui devrait donc rassurer l’anxieux que je suis…

 

 

– Non, non, pas ça, non!

– Charentais, réveille-toi, tu fais un cauchemar…

 

 

Cena s’avance derechef, mais pour affronter Swagger. Petit quizz : que s’est-il passé ?

 

a)      Swagger a gagné clean

b)      Cena a fait son fameux heel-turn

c)       Swagger a dominé outrageusement avant que Cena ne se reprenne et ne l’expédie en un temps record

d)      Obi-Wan Kenobi

 

Bravo, vous avez deviné, il s’agit bien sûr de la réponse c, applicable à l’essentiel des matchs de Cena en PPV ou ailleurs. Je pense d’ailleurs que lorsqu’il a brandi sa ceinture, les vivats étaient enregistrés (et je pense ce que j’écris, depuis l’incident du 1er août je suis assez attentif à ce genre de choses).

 

 

Réponse c, je le savais bordel!

 

 

Petit segment rapide en coulisses, lors duquel Del Rio accuse Punk d’être le champion des trouillards, et d’avoir fui quand ce dernier a voulu casher son contrat. Simple, moyennement efficace.

 

Je vais néanmoins en profiter pour une petite parenthèse : depuis le début de cet article, je qualifie Punk, à dessein, de champion du peuple. C’est le positionnement qu’il a choisi, et je ne peux m’empêcher de penser que ce genre de prise de position ne peut qu’impliquer, à terme, The Rock, qui marchera sur Punk avant d’aller affronter Cena. Ou alors je me plante complètement et je lis trop souvent les pronos du célèbre Papy.

 

Attendez, ne quittez pas les coulisses tout de suite, puisque Truth s’y trouve (excellent exercice de diction). Encore plus shooté que d’habitude, il pose une foule de questions débiles, étale une arachnophobie envahissante, le tout ponctué de son « good R-Truth » dont les effluves coloniales me font toujours froid dans le dos… Excellente promo, néanmoins, d’un R-Truth totalement en roue libre, et qui semble s’amuser à surjouer l’excentrique paranoïaque !

 

Retour dans l’arène, et Rey s’avance pour affronter The Miz… lequel le prend par surprise et, suite à un tabassage dans les règles et dans le décor (et paf, un zeugma), laisse son adversaire inconscient, et va réclamer le bénéfice du match non sans étaler ses drames de génie méconnu qui n’a pas d’adversaire pour Summerslam et n’a pas l’attention qu’il mérite. HHH, pourtant, en a décidé autrement, et c’est Kingston qui sera l’adversaire du Miz, pour cette deuxième étape de la feud. Je craignais un peu l’opposition entre botch-man et Miz que je persiste à trouver surévaluer entre les cordes, mais force est d’admettre que ces 10 minutes ont été agréables, en grande partie du fait des réels progrès du Miz qu’il me faut bien admettre… Successions de coups et prises, quelques contres, une jolie démonstration de part et d’autre, et une victoire de Miz qui aura le plaisir de subir la vengeance de Rey à Summerslam, je suppose.

 

 

– Juliette, chère Juliette, non!

– Voyons, Roméo, tu ne peux plus rien pour elle!

 

 

Le match qui suit peut séduire autant qu’intriguer, puisqu’il oppose Punk à Del Rio. Or, si Del Rio peut produire de bons, voire très bons matchs, Punk est actuellement sur une autre planète. Difficile dans ces conditions de briller réellement, problème qu’a moins connu Cena face à un adversaire à mon sens de meilleure qualité, mais aussi grâce à un schéma de match (domination/comeback) qui est plus tolérant que les matchs très élaborés de Punk. C’est du reste quelque peu ce qu’il s’est passé : Punk a infligé un squash à Del Rio, ce qui pourrait paraître logique. Seulement, Del Rio est supposé être un futur champion WWE (dimanche prochain ?), et se faire botter le cul à ce point n’est pas terrible en termes d’image. Del Rio sera-t-il le premier à louper un cash-in ? Il serait plus probable de le voir casher sur ordre de HHH dimanche, mais après cette déculottée, je verrais bien Cena s’interposer. Mais pour l’heure, c’est donc Punk qui l’emporte, ce qui au moins le mérite de le booker très fort.

 

 

Next!

Ahahah.

 

 

Ah tiens, le match des Divas, c’est l’heure d’aller au frigo. La carte ? Beth contre Eve. Houla, il faut placer Beth en tant que heel dominatrice, j’ai intérêt à me dépêcher… Et voilà ! Même pas trois minutes, je reviens, et Eve est vaincue… Pas le temps d’aller se ressourcer ! Tiens, si, quand même, K² a attaqué Beth en traître. C’est un comportement de heel, mais comme pour Cena jetant un Batista soumis et vaincu d’une voiture, ce qui fait d’un lutteur un heel, ce ne sont pas ses méthodes, mais ses cibles… En tous cas c’est l’impression que cela donne.

 

Retour à des choses plus sérieuses, puisqu’Alex Riley affronte Ziggler. En tous cas, c’est ce que je croyais : « Vickie, tu pues de la gueule » « tu causes meilleur à ma nana ! », une minute de combat, disqualification de Ziggler du fait de Vickie, et Ziggler qui se fait projeter sur Vickie. Tout ça pour ça… Encore, et toujours, les mêmes choses, les vannes faciles sur Vickie, les disqualifications… Si Vickie peut rendre de fiers services à un lutteur pour gagner en heat et en crédibilité, ce qu’elle a fait avec brio pour Ziggler, il faut savoir quand passer à autre chose, et ce moment est arrivé : la redondance des axes autour de Vickie est de plus en plus visible…

 

 

What if?

 

 

Le match suivant, quoique court également, était un peu meilleur, et il opposait JoMo à Truth. Certes, JoMo ne parait pas, hors kayfabe, revenu à 100% suite à sa récente opération, et la manie de ses adversaires de cibler son cou devient elle aussi redondante, mais les deux hommes se connaissent bien, et le match, sans surprise, a tout de même été de bonne facture et de belle tenue.

 

Tiens, on nous annonce que Rey affrontera le Undisputed Champion lundi prochain. Au lendemain du match, qui s’annonce homérique ? Ils vont nous refaire le coup de Christian ou quoi ?

 

Vient enfin le segment que nous avons attendu toute la soirée : la signature du contrat opposant Punk à Cena. HHH entre sur le ring, avec son yes-man de service, puis Punk fait son entrée et attend son adversaire, les bras croisés et un sourire narquois aux lèvres, lequel adversaire ne se fait pas désirer et devant une foule mesurée, arrive à son tour.

 

Et Punk, dégainant le premier,  a encore été fabuleux. Début de la promo sur la notion même de signer les contrats en public : « depuis combien de temps est-ce qu’une de ces signatures publiques n’a pas dégénéré en pugilat ? On n’a qu’à balancer les tables et commencer à se chicorer ». D’abord c’est parfaitement vrai, ensuite d’entrée il s’attaque au quatrième mur, salement branlant ces derniers temps, puisque la raison qu’il donne est simple : ce match est évidemment déjà officiel, mais ces démonstrations publics ne sont là que pour divertir. Punk se fait, de facto, le leader des fans de lutte face à ceux qui voient le catch comme un spectacle, c’est-à-dire, actuellement… la WWE elle-même, et son rejet du second « W » de son nom… Puis, Punk invoque un allié inattendu, en la personne de The Rock. Je ne m’étendrai pas là-dessus, d’abord parce que The Rock a été quelconque, ensuite parce que cette alliance parait singulièrement inattendue et pas franchement désirable, en dehors des qualités des deux hommes : The Rock ne peut pas être parachuté dans une storyline qui dure depuis deux mois, et c’est pourtant ce qu’il semble devoir advenir dimanche, du coup…

 

 

Sourire, rester calme, surtout ne pas craquer…

 

 

Au passage, d’ailleurs, HHH et Punk se sont envoyés quelques piques sur leurs carrières cinématographiques respectives, et même si cela peut ne paraître qu’un détail, on avait l’impression de voir deux potes en train de se chambrer : cela ne correspond pas à la feud en cours, mais donne aux lutteurs une authenticité, un côté humain qui leur manque parfois.

Punk enchaine, et égratigne The Rock : The Rock a qualifié Cena de « faux », chose que selon Punk Dwayne est au moins autant que le Marine.

 

Cena, de son côté, a également été excellent, et a commencé en force en s’affirmant comme un sport entertainer, prise de position claire et lourde de sens comme je l’expliquais précédemment.  Pourtant, le début a été un peu laborieux, Cena répondant plus au Rock qu’à Punk, mais alors que je m’apprêtais à déverser des torrents d’acide sur Cena, pour le plus grand plaisir de Silver, il s’est ressaisi, grâce à Punk qui lui a obligeamment rappelé où il était (et il n’est pas impossible que Phil ait repris son pote John de manière improvisée pour ne pas décrocher le public qui n’était pas là pour ça). Cena a donc accepté toutes les critiques : il est PG, il est peut-être le nouveau Hogan (mimiques et imitation à l’appui, signe définitif que la TNA n’est plus un ennemi valable), et il ne pourra jamais plaire au public de Punk. Cousu de fil blanc, évidemment, mais la démonstration, qui ressemble à un aveu, est séduisante : Cena a une « cible » claire, les kidz, et finalement ce n’est pas de son fait si sa cible et celle de l’entreprise correspondent. La rhétorique a été assez facile, mais bien envoyée, et elle respirait une forme de sincérité qui était assez poignante. Il l’a d’ailleurs appuyée en rappelant que Punk l’avait assimilé aux Yankees de New-York, et qu’il avait raison sur un point : les Yankees sont à la fois l’équipe la plus adorée et la plus détestée des Etats-Unis. Puis, il a rebondi de superbe manière : tout cela est vrai, mais quel que soit ce public qui l’adule, il se doit à eux.

 

Il n’est pas facile d’exister dans une feud de ce genre avec un personnage aussi monolithique que celui de Cena, mais il le défend crânement, avec une telle intensité qu’il en développe une force de conviction remarquable, et même je ne l’apprécie guère, je lui reconnais volontiers un talent au micro tout à fait hors du commun.

 

Restait à prendre l’offensive, ce qui fût fait de la manière la plus simple, donc la plus percutante : avant de revenir défendre la veuve et l’opprimé, Punk avait monnayé de rester, exigeant jet privé, couvertures de magazine, etc. Et c’est là que le bât blesse, sur la tartufferie de Punk que j’évoquais en début de papier. Je regrette que Cena ait conclu sur un « c’est çui qui dit qu’y est », mais la promo était belle, forte, et surtout très bien exécutée.

 

Néanmoins, Punk ne pouvait pas ne pas avoir le dernier mot. Je le dis depuis le début de cette feud, Cena a du talent, mais Punk a du génie.  HHH a bien tenté d’intervenir, pour avoir sa part du gâteau, mais je préfère ignorer cette intrusion qui a perturbé l’équilibre de la séquence.

 

D’entrée, il attaque, à destination de Laurinaitis : « as-tu viré Kozlov yeux dans les yeux vendredi dernier ? ». Enorme pavé dans la mare, presque disproportionné même s’il s’agit de se défendre puisqu’il est traité de trouillard. « As-tu viré Harry Smith, le vrai nom de David Hart Smith, les yeux dans les yeux ? ». Deuxième intrusion de la réalité. Et Chris Masters de suivre, Punk soulignant les états de service du jeune licencié… A cet instant, le public est chauffé à blanc, les pro-Cena étant médusé, et les pros-Punk totalement survoltés.  HHH et son sbire sont hors-concours, il est temps de passer à Cena.

 

« Il n’y a pas de mérite à rester au sommet comme tu le fais : tu en as l’occasion en permanence, et du haut de ton piédestal tu regardes tout le monde de toute ta hauteur. La preuve, quand j’ai remporté mon premier titre, celui de champion de l’ECW, alors que tu ne m’avais jamais parlé, tu es venu me féliciter». Je suis obligé d’admettre que je buvais du petit lait à ce moment-là, toutes ces vérités difficilement contestables prenant comme de juste une saveur encore plus douce énoncées au milieu d’un ring… Et Punk d’enchainer, en révélant que Cena est devenu sport-entertainer après avoir échoué à percer dans le bodybuilding, quand lui est depuis le début un lutteur professionnel. Rappelons que tout cela est vrai, et qui plus est que Punk prend un malin plaisir à répéter à l’envi le terme « lutteur », sensément banni de la WWE (d’où le fameux déni du « W »). Alors oui, il a réclamé des privilèges, mais parce qu’il pense les mériter du fait de sa totale légitimité.  D’ailleurs, Cena a bien raison de prendre tout ce qu’on lui donne, qui serait assez fou pour ne pas le faire, Punk ci-inclus ?

 

 

A qui le dites-vous?

 

 

Notons, au fil de ce récit, que Punk joue un jeu de sincérité remarquable : l’ère de la transparence a sans doute des limites, la WWE reste un business, mais le discours de Punk est une nouvelle fois incroyable, c’est celui d’un homme déçu, sans doute un peu aigri et jaloux, soit, mais qui regarde ce qu’est devenue la fédération de ses rêves et se désole de la voir en si piteux état.

 

Retour au ring : A Los Angeles, Cena perdra son titre là où il a acquis le premier d’entre eux.  Certes, il aura toujours ses films, son combat à Wrestlemania et ses fans qui se pissent dessus quand ils pensent à lui (sic), mais il ne sera plus le WWE Champion.

 

C’est un Cena calme, posé et attentif qui reprend la parole : « qu’adviendra-t-il si tu perds à Summerslam ? Tu n’as que ce match pour continuer à exister. Si tu perds, tu ne seras qu’une grande gueule qui a eu un coup d’éclat». C’est d’autant plus pertinent que c’est effectivement un risque concret pour Punk, qui verrait sa storyline s’effondrer sur lui…

 

Puis les deux hommes se lèvent, les esprits s’échauffent, la table s’envole effectivement… Mais Punk aligne le yes-man, et Cena allume HHH par accident. Conclusion un peu facile, mais bienvenue.

 

Finissons-en avec ce segment et ce show : nous avons assisté à un échange passionnant, une querelle d’école totale.  Je regrette simplement que Punk n'ait pas définitivement brouillé les cartes avec une phrase du genre "de toutes façons, avec ce que j'ai dit, avec ce que j'ai revelé, la WWE telle qu'on la connaît, ne sera bientôt plus qu'un souvenir, et ton règne avec".

 

Il reste à espérer que dimanche, la WWE ne nous ressorte pas Austin/Rock, et surtout pas une décision stupide comme un renvoi de Punk suite à son coup de pied malheureux. Ce qui est certain, en revanche, c’est que les deux lutteurs n’ont jamais paru plus maîtres de leur art, au micro et dans le ring, et que Punk n’est officiellement plus contestable comme légende du catch.

 

Et la meilleure preuve de tout cela, c’est que malgré un show limité, identique à ceux des semaines dernières où des shows moyens sont dévorés par des conclusions captivantes, vous serez nombreux, j’en suis sûr, à regarder le PPV dimanche. Beaucoup plus que pour les PPV précédant MITB, y compris WM. La WWE a donc tout bon.

 

 

Presque tout.


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