Le 17, l’autre numéro maudit du Rumble

Sois plutôt le maudit que celui qui maudit.

Le Talmud

 

On sait tout de la terrible damnation qui frappe les malheureux entrant dans le Royal Rumble Match avec le dossard numéro 14. Notre resident DJ Spanishannouncetable a consacré un article fort érudit à la question. Mais après une étude numérologico-historique longue et complexe, je suis en mesure aujourd’hui d’affirmer sur les candidats au Rumble entrés en scène trois numéros après les porteurs du 14 sont tout aussi maudits…

 

 

… et encore plus ridicules.

 

 

La malédiction du numéro 17 au Rumble

 

Sois plutôt le maudit que celui qui maudit.

Le Talmud

 

On sait tout de la terrible damnation qui frappe les malheureux entrant dans le Royal Rumble Match avec le dossard numéro 14. Notre resident DJ Spanishannouncetable a consacré un article fort érudit à la question. Mais après une étude numérologico-historique longue et complexe, je suis en mesure aujourd’hui d’affirmer sur les candidats au Rumble entrés en scène trois numéros après les porteurs du 14 sont tout aussi maudits…

 

 

… et encore plus ridicules.

 

 

La malédiction du numéro 17 au Rumble

 

 

Au risque de radoter quelques lignes à peine après en avoir parlé dans l’introduction, je vous invite fermement, avant de lire plus loin, à vous plonger ou replonger dans le papier sus-cité de Spanish, pour prendre la mesure de l’incroyable lose qui s’est abattue sur pratiquement tous les porteurs du numéro 14 depuis le premier Royal Rumble en 1988. L’article avait été écrit un mois avant le Rumble 2010, et les deux éditions qui se sont déroulées depuis ont encore confirmé la malédiction. En 2010, le 14 revient à MVP : il fera une année épouvantable avant d’être viré fin novembre. En 2011, le numéro échoit à Chris Masters : il ne reverra plus la lumière ailleurs qu’à Superstars, avant de prendre la porte en août.

 

 

Un coup d’œil en haut à droite de l’écran, et tout de suite, l’allure de Chris Masters se fit moins guillerette.

 

 

Je n’ai nullement l’ambition de remettre en cause l’aura sinistre du 14, loin de moi cette idée. Mais il me semble que, obnubilés par la terreur qui s’attache à ce numéro, nous avons négligé un de ses collègues tout aussi affreux : le 17, comme je m’en vais le démontrer ci-après.

 

Pourquoi ces deux numéros sont-ils aussi effroyables pour leurs porteurs ? Il existe une explication relativement rationnelle. Dans un Royal Rumble, les catcheurs les plus importants entrent soit au début (pour réaliser une grande performance, comme par exemple Shawn Michaels et Chris Benoit, qui remportèrent tous deux le Rumble en entrant en première position, respectivement en 1995 et en 2004) soit à la fin (comme les retours surprise de Cena et Edge, victorieux respectivement en 2008 et 2010 en étant entrés en dernier). Les spots du milieu du combat ont donc plus de chances d’être réservés à des midcarders, voire des lowcarders, qu’il faut bien caser quelque part. Or ces types-là sont par définition moins protégés que les main eventers. Ils risquent davantage de voir leur contrat non renouvelé et leur carrière s’effondrer. Il n’empêche que la litanie des malheurs des porteurs des numéros 14 et 17 est exceptionnelle, et la raison seule ne suffit certainement pas à l’expliquer. Il y a de la magie noire dessous.

 

 

Ce monsieur a tiré le 14 une année et le 17 une autre année. Quand on vous dit qu’il y a de la magie noire dans les parages…

 

 

Voici donc la liste des entrants avec le numéro 17, Rumble 2012 non inclus (merci de ne pas spoiler dans les comms, d’ailleurs)

 

 

1988. Dino Bravo

 

Dino Bravo croyait que ce jour était un grand moment dans sa carrière. Non pas pour sa performance, fort honorable d’ailleurs, dans le Rumble Match (entré 17ème alors qu’il n’y avait que 20 catcheurs en tout, il resta 8 minutes dans le ring, contribua à éliminer deux adversaires et fut l’un des trois derniers hommes encore en lice), mais pour un tour de force réussi un peu plus tôt dans la soirée. Très costaud, l’Américano-Italien, âgé à l’époque de 40 ans, avait peu avant le Rumble Match tenté de soulever une barre record de 715 pounds, soit 325 kilos. Et il y parvint, le saligaud, il est vrai avec l’aide de Jesse Ventura. Triche ou pas triche, Bravo se proclamait à la suite de cet exploit le « World’s Strongest Man » et promettait d’en remontrer à la Terre entière. Un gimmick plutôt voué au succès, comme on l’a vu plus tard avec un autre homme le plus fort du monde, et l’arrogant gominé aurait peut-être pu réussir quelque chose… mais il avait tiré le 17 au Rumble. Il était damné, mais ne le savait pas. Il tint le coup un an ou deux, en enchaînant les feuds de midcard et les tag teams, mais le grand push tant espéré ne vint jamais, et il prit sa retraite en 1991.

 

Un catcheur de 43 ans qui prend paisiblement sa retraite, un peu short pour parler de malédiction, direz-vous. C’est parce que la malédiction du 17 sait parfois prendre son temps, pour frapper de façon plus décisive. Le 10 mars 1993, Bravo était découvert à son domicile, tué de… dix-sept balles dans la tête. Oui, dix-sept. Comme son numéro. Si vous voulez savoir pourquoi, il y a la version courte : une partie de sa famille fricotait avec la mafia et il avait pris part à un trafic qui a mal tourné. La version longue vous sera offerte par l’expert Thogril Madjar si vous lui posez la question dans les comms. Il connaît bien l’histoire : c’est lui qui a tiré les dix-sept balles.

 

 

Un peu naïf, Dino Bravo n’a jamais voulu croire que son entourage n’était pas très net.

 

 

 

1989. Tully Blanchard

 

Tully Blanchard fut l’un des plus importants catcheurs des années 1980, un membre éminent des cultissimes Four Horsemen, un combattant unanimement respecté et admiré. Quand fin 1988, il quitte avec Arn Anderson la NWA pour la WWF, on lui promet de grandes choses. Il a 35 ans et encore quelques belles années devant lui. Manque de pot, le 17 lui échoit dès son premier (et unique) Rumble. Ce qui veut dire qu’il est foutu. Il gagne bien les titres par équipes avec Anderson quelques mois plus tard, puis les perd, et là, la malédiction agit : fin 1989, Blanchard est contrôlé positif à la cocaïne. Il quitte la WWF, la NWA ne veut pas le reprendre, il arrête sa carrière, devient born again christian, prêche dans les prisons quelques années, finit par être repris par la WWE en tant que road agent, mais se brouille rapidement avec l’encadrement et se casse en mauvais termes, une fois de plus. A Wrestlemania 28, il sera intronisé au Hall of Fame de la WWE au sein des Four Horsemen. Pour ses mérites d’avant son 17 au Rumble, bien sûr, car ensuite, sa carrière s’est très vite brisée.

 

 

On reconnaît un Cavalier de l’Apocalypse au fait qu’il a la crucifixion représentée en poils sur la poitrine.

 

 

 

1990. Jimmy Snuka

 

Peut-être l’une des rares exceptions à la malédiction. Snuka avait 47 ans cette année-là, mais réalisa une perf honorable, dans son dernier vrai run à la WWF, qui lui offrirait encore l’honneur d’être en 1991 le tout premier adversaire de l’Undertaker à Wrestlemania, et donc en quelque sorte le père de la Streak. Mais le Hall of Famer est aussi le père de Sim Snuka et de Tamina : finalement, la damnation a peut-être juste attendu une génération…

 

 

Salut, on est les enfants d’un mec qui a eu le 17 au Rumble. Nous allons vous interpréter Children of the Damned d’Iron Maiden.

 

 

 

1991. Shane Douglas

 

Il avait tout, Shane Douglas. Le look, le talent, l’énergie… En 1990, la WWF croit en cet athlète de 26 ans, ancien « Dynamic Dude » à la WCW aux côtés d’un certain Johnny Ace dont vous connaissez tous la voix éraillée. Vince fait signer Douglas et lui offre une performance mémorable au Rumble 1991, qui le voit survivre pendant 26 minutes dans le ring. Hélas, il est entré avec le 17. Bingo : son père tombe gravement malade, et Shane doit tout plaquer pour le veiller. Papa meurt cette même année 1991, mais la porte de la WWF s’est refermée. Douglas fera une carrière que d’aucuns considèrent culte, oscillant entre la WCW et l’ECW. On passera sous silence son court retour à la WWF en 1995 avec le gimmick de Dean Douglas, un doyen de fac qui fera long feu. Après la fin de la WCW, et c’est à la TNA qu’il viendra monnayer son image d’idole hardcore. Mais qu'il ait su rebondir ailleurs n'altère pas les faits : le numéro 17 au Rumble lui a coûté son père et sa carrière sous les projecteurs les plus rémunérateurs du catch moderne. Rien que ça.

 

 

– Allez Johnny, la WWF nous veut, on y va !

T’es fou Shane, imagine on tire le 17 au Rumble ! Je veux réussir là-bas, mais je préfère me démerder autrement. Kchhh…

Tant pis pour toi, loser !

 

 

 

1992. Jim Duggan

 

Vainqueur du tout premier Rumble de l’histoire, en 1988, Hacksaw Jim Duggan a de grandes ambitions en cette année 1992. Il ne lui arrivera rien de bon, puisqu’il tire le numéro 17.Celui qui en 1992 feudait encore avec le champion WWF Sgt Slaughter va alors entamer une longue descente dans la card, se transformant en jobber to the stars, puis en jobber to the midcarders. Il a encore un nom connu, donc on l’utilise pour pusher des heels en pleine ascension, comme Yokozuna, qui lui porte quatre Banzai Drops à la suite début 1993, ou encore Shawn Michaels lors de son premier règne de champion Intercontinental cette même année. Vexé, il s’en va à la WCW, où on lui offre rapidement le titre US avant, là aussi, de le réduire progressivement à la midcard, au mieux. OK, je vois que vous n’êtes pas convaincus, tout ça n’est pas super spectaculaire comme chute… alors j’abats ma carte maîtresse : en 1998, il contracte un CANCER DU REIN. Ah ça calme hein ? Il revient quand même fin 1999, mais il est fini. On lui fait abandonner son gimmick de bucheron patriote débile (il rejoint la Team Canada de Lance Storm), puis il quitte la WCW avant qu’elle s’effondre et monnaye son nom sur le circuit indépendant, bref vit la vie classique de tout quinquagénaire ayant eu du succès vingt ans plus tôt. La WWE prend pitié et le ramène à la maison en 2005, où il fera office de bouche-trou à quelques occasions, sans rien de notable. Ah si, en 2009, il est un entrant surprise du Rumble, dix-sept ans (oui, dix-sept, DIX-SEPT !!!) après le jour où il avait tiré le numéro dix-sept. Il aura enfin droit à trois secondes d’antenne à Mania 27, quand il sera intronisé au Hall of Fame. Pour résumer : un type qui pouvait encore y croire au moment où il a tiré le 17, et dont la carrière a depuis été une longue de série d’échecs, avec en prime une putain de sale maladie dégueulasse.

 

 

Hé Vince ! Vince ! Pourquoi j’ai pas eu droit au drapeau américain pour mon entrée au Hall of Fame ? Hein ? Parce que je suis qu’un sale loser qui salirait la bannière étoilée ? OK, ça se tient.

 

 

 

1993. Damian Demento

 

Ce type au gimmick de fou dangereux (bravo, vous l’avez déduit de son nom) avait été signé l’année précédente. Début janvier, il fait le main event de Raw contre l’Undertaker, plutôt un bon signe. Fin janvier, il entre dans le Rumble en dix-septième position : il ne fera plus jamais un ppv de la WWF. Le Rumble aura donc été son seul et unique ppv. Il part en octobre de cette même année, arrête les frais et devient… sculpteur. Avec un succès tel qu’en 2008, on le retrouve avec le gimmick de Demento à courir le cachet dans des fédérations de huitième zone.

 

 

« L’unique différence entre un fou et moi, c’est que je ne suis pas fou. » Salvador Dali

 

 

 

1994. Sparky Plugg

 

OK, l’homme qui incarnait ce gimmick effectuera au final une carrière correcte à la WWE sous le nom de Bob Holly. Mais le gimmick de Sparkly Plugg, au secours ! Un ancien pilote de Nascar devenu catcheur, vous situez ? Heureusement, avec un numéro 17 au Rumble, ce gimmick affreux était mortellement touché : quelques mois plus tard, Holly s’en débarrassait et démarrait réellement une carrière respectable de midcarder qui durera jusqu’en janvier 2009 sans interruption, toujours à la fédération de Stamford. Eh oui, la malédiction du 17, facétieuse, a tué Sparkly Plugg… et sauvé Bob « Hardcore » Holly.

 

 

Oui, il avait des damiers sur les manches. Pour faire comme les drapeaux de courses de voiture. C’est à ce soin apporté aux détails qu’on reconnaît les plus grands. Poussant le professionnalisme jusqu'au bout, il avait aussi une médaille de St Christophe dans le slip.

 

 

 

1995. Mabel

 

2m06, 220 kilos, Nelson Frazier Jr ne passe pas inaperçu dans la rue ou au restaurant avec Trish Stratus. Il ne pouvait pas échapper à l’œil acéré de la WWF, qui en fit d’abord une sorte de rappeur bon enfant, en compagnie de son pote Mo. En 1995, il reçut le numéro 17 au Rumble, et la malédiction prit un tour particulièrement vicieux : au lieu de l’enterrer immédiatement, elle le propulsa d’abord, un court instant, près des sommets, pour mieux le faire plonger dans l’abîme. En effet, cette année-là, Mabel turne heel, monte en grade, gagne le King of the Ring et devient rien moins que First Contender au titre WWF ! Il perd ce match, contre Diesel, à Summerslam, perd encore un Casket Match contre l’Undertaker à Survivor Series en fin d’année et replonge en midcard, et même en lowcard, pour tout le reste de sa carrière. Il grossira de plus en plus, au grand dam de ses employeurs, n’effraiera plus personne, et sera utilisé presque uniquement pour des segments comiques, ses divers gimmicks suivants (Viscera aux lentilles blanches, Big Daddy V. la sex-machine…) rivalisant de ringardise et de connerie. Viré de la WWF en 2000, il réapparaît en 2004. Tout le monde pousse un ouf de soulagement quand il est enfin dégagé pour de bon, en 2008. Sa carrière aura été une longue suite d’humiliations, mais 1995 restera l’année où le destin, sous la forme d’un numéro d’entrée dans une bataille royale, aura été le plus cruel avec lui, en lui faisant miroiter, l’espace de quelques mois, un avenir qui ne serait jamais le sien.

 

 

On dira ce qu’on voudra, mais il avait quand même la classe, Mobutu.

 

 

 

1996. Owen Hart

 

Ha ! Il est dans la liste de ceux qui ont eu le 14 au Rumble, lui ? Non ! Ben moi, je l’ai parmi mes dix-septièmes, nananère ! Owen Hart, c’est tout simplement l’un des plus grands maudits de l’histoire du catch : un talent immense, et une vie brutalement achevée par la faute d’une cascade mal réglée, survenue un peu plus de trois ans après son entrée dans le Rumble à la suite de seize autres candidats.

 

 

On dira ce qu’on voudra, mais il avait quand même la classe, David Guetta.

 

 

 

1997. Latin Lover

 

Bonjour, je suis l’un des meilleurs luchadores du Mexique, et je viens montrer à la WWF ce que je sais faire ! J'y crois à fond, d'autant que j'ai un gimmick génial dont mon nom atteste… Oh, un spot au Royal Rumble, excellent ! Numéro 17 ? Mais c’est super ça, y aura déjà plein de monde dans le ring à ce moment-là, je vais pouvoir vous en mettre plein les mirettes ! Allez, me voilà et… (1 minute 47 plus tard) ah ben je suis dehors ! Alors, je vous ai plu ? Vous m’embauchez ? Non ? OK, je retourne au Mexique, adios, ce fut un plaisir !

 

 

Jamais je n’avais jamais été traité comme ça ! Ils m’ont renvoyé chez moi sans même m’enculer !

 

 

 

1998 et 2009. Goldust

 

L’un des deux hommes à avoir combiné numéros 14 et 17 (deux fois pour celui-ci !). Ouille. Ce type est fils d’un Hall of Famer extrêmement influent backstage. Il est bourré de talent. Il a exactement le gabarit que la WWE adore. Bref, il avait tout pour cartonner au plus haut degré et… il a passé sa carrière à prendre des poses lascives maquillé en drag queen et à se faire traiter de pédé par le public et par ses adversaires (quand il ne brisait pas le kayfabe en pure perte à la WCW). A titre de comparaison, son frangin Cody, à 26 ans, a déjà été champion intercontinental plus longtemps que Goldust au total de ses trois règnes, qui représentent l’apogée de sa carrière. Ben oui, Cody n’a jamais eu le 17 au Rumble, alors que Goldie l’a eu deux fois.

 

 

– Cody, je crois que j’ai trouvé pourquoi ma carrière n’a pas été aussi brillante que je l’espérais : c’est parce que j’ai tiré le 14 et le 17

au Rumble ! Deux fois, le 17 ! C'est pour ça que…

– Pa-thé-tique.

 

 

 

1999. The Godfather

 

Voici l’autre maudit à avoir tiré le 14 et le 17. Avec ça, tu peux changer de gimmick aussi souvent que ça te chante (Godfather, Goodfather, Kama, Papa Shango), t’échapperas pas au destin. Viré en 2002, il vit désormais pour de vrai son personnage de maquereau à fond les ballons puisqu’il est l’heureux propriétaire d’un bar à strip-tease de Las Vegas.

 

 

Ouais, je passe mes journées à palper du blé et à me faire sucer par mes danseuses au lieu de tourner 300 jours par an à me faire cogner dessus par des masses de muscles à la WWE. Satanée malédiction !

 

 

 

2000. Chyna

 

Chyna était la huitième merveille du monde, une femme si parfaite qu’elle fut admise dans le saint des saints, plus encore que le Mont Athos : le Royal Rumble Match, rien de moins ! Sauf qu’en 2000, la merveille chope le 17. Et c’est la catastrophe. Elle prend goût à être seule en compagnie de très nombreux hommes en sueur, quitte la WWE en 2001 (et ne comprend toujours pas que Triple H ait pu lui préférer la fille du boss), se fait sodomiser par le 123 Kid pour un film au titre finement touristique en 2004, où l’on découvre qu’elle possède un clitoris de la taille d’un sledgehammer, et ouvre à 41 ans, en 2011, une porte dérobée vers son jardin secret dans « Backdoor to Chyna ». A part ça, elle est suicidaire, dépressive et complètement à la masse, merci pour elle.

 

 

J’adore quand un plan à trois se déroule sans accroc.

 

 

 

2001 et 2002. Albert

 

Il aura fallu deux tirages consécutifs pour maudire pleinement le robuste, rapide et technique Albert, qui aurait pu être l’un des big men les plus dominateurs de sa génération. Mais malgré toutes ses qualités, il ne se fera jamais une place au soleil dans l’escouade des géants de la WWE. Heureusement, il existe un pays où l’on recueille les gaijin maudits dans leur contrée : complètement oublié en Amérique, il est une immense star au Japon. Là aussi, sous un nom qui sent bon la campagne française d’avant-guerre, d’ailleurs.

 

 

Giant Bernard en japonais, ça veut dire « le grand con qui a chopé deux fois le 17 au Rumble », mais on lui a fait croire que ça signifiait « Puissant guerrier venu de loin ».

 

 

 

2003. Test

 

Longtemps partenaire du précédent. Jeune, puissant, correct dans le ring, impliqué dans des storylines de haut niveau… Tire le 17 en 2003. La suite ? OK, vous l’aurez voulu. Opéré de la colonne vertébrale quelques mois plus tard. Viré avant d’avoir pu revenir dans les rings. Accro aux painkillers, ce qui flingue son retour à la WWE en 2006. Meurt d’overdose début 2009

 

 

Le numéro 17, tu peux pas Test.

 

 

 

2004 et 2008. Shelton Benjamin

 

Un talent éblouissant entre les cordes, mais une carrière extrêmement frustrante pour un type qui, techniquement et athlétiquement parlant, avait peu d’égaux. On tient enfin l’explication : il a eu le 17. Deux fois. Ca ne pardonne pas. Hé, vous savez ce qu’a dit Shelton Benjamin en apprenant qu’il était le 17 au Rumble ?

 

 

Somebody call my momma !

 

 

 

2005. Rene Dupree

 

Il avait 21 ans et un immense avenir devant lui. Il était déjà le plus jeune champion World Tag Team (19 ans) et WWE Tag Team (20 ans de l’histoire). Il savait catcher, il avait le bon look, il avait déjà un palmarès et ce soir-là… il a tiré le 17. Quelques mois plus tard, une hernie le terrasse. Il survit, se remet, tente de recatcher. Il n’a pas compris, le fou. Ce n’était qu’un avertissement. En 2007, quand il peut enfin revenir, il est pris pour entrave à la Wellness Policy. Suit une cure de désintox, puis un retour à la FCW, puis un départ en catimini. Depuis, il traîne ses guêtres en indy, comme un quinquagénaire qui doit payer trois pensions alimentaires. René Duprée a 28 ans.

 

 

Pour jouer un Français fier de son drapeau lors d’un Tribute to the Troops en Irak devant des GI’s armés et probablement ivres, faut de toute façon être suicidaire.

 

 

 

2006. Trevor Murdoch

 

Le nom de Trevor Murdoch est inséparable de celui de Lance Cade, qui fut son allié pratiquement tout du long de sa carrière à la WWE, laquelle dura de 2005 à 2008. La malédiction du 17 n’a donc pas fait de détail. Elle s’est abattue sur les deux comparses, après l’entrée de Murdoch sous ce numéro en 2006. En 2008, Murdoch fut viré sans ménagement, à à peine 28 ans. Il tenta de se relancer à la TNA, sans succès, revint vers la WWE, annonça même qu’il était repris, mais cela ne se fit pas, et retourna sur le circuit indépendant. En ce moment, il participe au projet indien de la TNA. Quant à son camarade Lance Cade, lui aussi viré en 2008, il est mort en 2010 d’une crise cardiaque due à son addiction à diverses drogues.

 

 

– Purée ! T’entends ça Lance ? Lance ?

– Ben non ducon, j’entends pas, je suis mort.

– Ah ouais, exact ! Dingue, ça !

 

 

 

2007. Chris Benoit

 

C’est le grand atout du numéro 17 pour supplanter le 14 en tant que numéro maudit : Chris Benoit en personne, et en 2007 s’il vous plaît ! Soit moins de cinq mois avant qu’il tue sa femme et son gosse et se pende !

 

 

Ouais, j’ai fini par me pendre, parce que le suicide au Samoan Spike, j’ai eu beau essayer dix-sept fois, ç’a pas marché.

 

 

 

2010. Matt Hardy

 

2008 et 2009, vous avez bien suivi, c’est la deuxième apparition avec le 17 de Shelton Benjamin et de Goldust, et on arrive donc directement à l’édition 2010, lors de laquelle Matt Hardy tient vingt-deux secondes dans le ring avant d’être sorti par Kane (cf notre vignette d'intro, superbe capture de wwe.com qui le voit en train de chuter du ring devant une pancarte "Matt for champ"). Matt passera 2010 à faire n’importe quoi et à prendre du poids. Il sera viré à l’automne, gagnera la Ceinture de Plomb et rejoindra son frère à la TNA, mais se fera surtout remarquer par des messages absurdes sur Youtube où il menace de se suicider. Pour l’heure, il n’est toujours pas passé à l’acte, mais même la TNA l’a foutu dehors, et pour ça, il en faut beaucoup. On en est à un point où Jeff semble être le moins taré des deux frangins, c’est dire l’effet du numéro 17.

 

 

– JEFF ! JE ME SUIS FAIT SERRER PAR LES FLICS, PLANQUE LA CAME QUI EST DANS MES POMPES BLEUES, ELLES SONT DANS MON PLACARD, SUR L'ETAGERE DU HAUT ! (héhé, je suis trop malin, maintenant que j’ai prévenu Jeff, ces cons de flics ne trouveront rien !)

– On t’a entendu, Matt.

– Hein ?

 

 

 

2011. Vladimir Kozlov

 

Viré en août de cette même année. Depuis ? Je cite Wiki : He made an appearance on September 4, episode of IGF Wrestling Show in Japan, against Eric Hammer which he lost in under 3 minutes. Nuff said.

 

 

Au moins, le numéro 17 du dernier Rumble est tombé avec les honneurs face à des adversaires prestigieux.

 

 

Résumons: le 17 affiche à son tableau de chasse l'assassin suicidé Chris Benoit (et en 2007 s’il vous plaît, l'année des faits), Owen Hart le martyr du ring, Dino Bravo le flingué par la mafia, Test l’overdosé, Shelton l’incarnation de l’underachiever, Matt Hardy le loser dément, Chyna l’actrice porno, et tout un tas d’autres types dont la carrière s’est proprement effondrée à la suite du tirage maudit. Il y a au moins match avec le 14, que l’on croyait intouchable. Celui-ci a pour arguments principaux les prématurément décédés Eddie Guerrero, Umaga et Davey Boy Smith, ainsi qu’une belle tripotée de losers comme Marty Jannetty ou Joey Mercury. A vous de nous dire en comms si vous préférez que votre catcheur favori tire le 14 ou le 17. Quoi qu'il en soit, en regardant le Rumble 2012, gardez un œil non seulement sur le porteur du numéro de Johan Cruyff, mais aussi sur celui de…

 

 

CQFD.


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