Une classe en dessous

A déjà vu is usually a glitch in the Matrix. It happens when they change something.

Trinity, The Matrix

 

Pour être tout à fait honnête avec vous, ça commençait à faire un bail que je n'avais pas regardé le show bleu de la WWE. Et après avoir vu l'épisode de cette semaine et avant de m'installer devant mon clavier pour en écrire la nalyse, une chose m'a frappé: Smackdown, cette semaine, c'était vraiment le Raw du pauvre.

 

 

Rien qu'avec les costumes déjà, on sent la différence de budget…

 

 

Nalyse de Smackdown du 6 avril

 

A déjà vu is usually a glitch in the Matrix. It happens when they change something.

Trinity, The Matrix

 

Pour être tout à fait honnête avec vous, ça commençait à faire un bail que je n'avais pas regardé le show bleu de la WWE. Et après avoir vu l'épisode de cette semaine et avant de m'installer devant mon clavier pour en écrire la nalyse, une chose m'a frappé: Smackdown, cette semaine, c'était vraiment le Raw du pauvre.

 

 

Rien qu'avec les costumes déjà, on sent la différence de budget…

 

 

Nalyse de Smackdown du 6 avril

 

Soyons clairs cependant: le show n'était pas mauvais, et j'ai passé une heure et demie tout à fait agréable (désolé Panda, je ne trouve pas d'autre mot!), mais chaque segment au presque me rappelait un segment identique mais mieux construit lors du Raw de ce lundi.

 

Un exemple simple: cette semaine, Raw s'est ouvert avec un John Laurinaitis triomphant devant tout le roster et savourant ses nouveaux pouvoirs de manager général des deux shows principaux de la WWE après la victoire de son équipe à Wrestlemania. À Smackdown, Laurinaitis aussi a fanfaronné en ouverture du show, mais accompagné seulement de David Otunga, sur le ring et sous les huées de la foule. Du coup, seul ou presque face au public de la WWE contre lequel il n'a aucun pouvoir, le nouveau manager général était dans une situation que le mettait bien moins en valeur qu'à Raw, où il faisait face à ses employés dont il tient désormais la carrière dans la paume de sa main.

 

L'avantage de ce segment néanmoins est qu'il a permis de développer un nouvel angle concernant Teddy Long. Depuis sa défaite à Wrestlemania, on s'attendait à voir Captain Obvious pointer au chômage, mais fort heureusement, le sympathique ex-manager général de Smackdown a bénéficié de la mansuétude de Laurinaitis. À l'image de la rivalité entre JBL et Shawn Michaels, Johnny tient Teddy par les cordons de la bourse. En effet, il s'avère que les études des trois petits-enfants de Long sont financées par la WWE, mais que le filon peut se tarir sur une simple signature du manager général de Smackdown… C'est donc avec la générosité qu'on lui connaît que Laurinaitis a accepté de continuer à financer les bourses des petits-enfants de Teddy, et même à ré-engager celui-ci à un poste encore à définir sous ses ordres, et tout ce que Long a dû faire, c'est d'avouer devant tout le public d'Orlando que Johnny est meilleur que lui!

 

 

Et si tu déclares devant tout le monde que David Otunga a tout pour devenir le prochain champion du monde poids lourds, peut-être même que je te paierai, Teddy!

 

 

Cette relation dominant/dominé par le pouvoir de l'argent, si elle rappelle l'une des dernières rivalités de Shawn Michaels comme je l'ai écrit plus haut, reste néanmoins un rebondissement intéressant dans cette prise de pouvoir de Laurinaitis, laisse une chance de reconquête au bon Teddy Long, et me donne envie de voir comme ce dernier va réussir à surmonter cette mauvaise passe, ce qui présage des moments intéressants dans les épisodes à venir. Mission accomplie donc. C'est déjà ça de pris, même si l'ouverture du show m'a d'emblée donné l'impression d'une copie "en moins bien" de Raw.

 

Impression confirmée par le match spécial "débriefing de la rivalité Laurinaitis/Long": à Raw, Johnny avait mis en jeu le titre de champion des États-Unis du capitaine de l'équipe Long, Santino Marella, dans un match Triple Menace contre Jack Swagger et Dolph Ziggler. Un combat au rythme enlevé et à l'affiche alléchante… À Smackdown, Laurinaitis a semble-t-il été moins inspiré, et a cédé à la supplique de son conseiller juridique David Otunga, qui a affronté le pauvre R-Truth dans un match à handicap, l'avocat bénéficiant de l'aide de Mark Henry. Malgré une belle performance du pote de Little Jimmy, ce dernier s'est fort logiquement fait détruire par Henry (le tout sous l'œil du probable futur manager de celui-ci, Abraham Washington), avant que l'homme le plus fort du monde laisse, non sans rechigner, le tombé de la victoire à Otunga. Un combat pas dégeu, mais encore une fois, il suffit de comparer avec l'offre similaire de lundi dernier pour mettre un frein à son enthousiasme.

 

 

R-Truth est en plein doute: pourquoi Little Jimmy refuse-t-il le tag et le laisse seul face à Otunga et Henry?

 

 

Le même sentiment de "moins bien" concerne le traitement des ceintures mineures: encore une fois, si le titre de champion des États-Unis a été très bien défendu lundi, on ne peut hélas pas en dire autant de la ceinture Intercontinentale, propriété depuis Mania du Big Show. Dans un match sans enjeu pour le titre, le champion Intercontinental a paresseusement disposé de Heath Slater dans un squash. Cody Rhodes, l'ancien détenteur du titre, présent à la table des commentateurs pendant ce match (on se demande bien pourquoi d'ailleurs, car à part dire "ce championnat est à moi", on ne l'a presque pas entendu), a bien défié le géant chauve après le match avant de fuir, ce qui a eu comme conséquence un WMD dans la tête de Slater en plus du Chokeslam qu'il avait reçu avant de s'avouer vaincu.

 

Gageons que cette provocation de Rhodes indique une poursuite de sa guerre contre le Gros Spectacle jusqu'à Extreme Rules, où j'espère voir Cody reprendre son bien vu comment le nouveau champion Intercontinental semble se contrefoutre de son titre (il n'y a qu'à voir comment il tient la ceinture machinalement en la traînant quasiment au sol au lieu de la porter fièrement sur son épaule) là où Rhodes exhibait sa ceinture avec panache. Et avec un nouveau manager général Heel prêt à tout pour tourmenter les héros du peuple (et alors que comme par hasard, tous les champions individuels sont Faces), la reconquête de Rhodes pourrait recevoir un coup de pouce bienvenu…

 

 

Si tu la veux tant cette breloque, t'as qu'à me la demander gentiment Cody! Pour ce que j'en ai à foutre…

 

 

Autre rivalité partie pour se poursuivre jusqu'à Extreme Rules, celle opposant Randy Orton à Kane. Pourquoi poursuivre cette histoire, qui part sur une base des plus faibles? Parce que franchement, le coup du "je dois te détruire parce qu'en te serrant la main j'ai failli devenir humain et ne plus être le démon favori du Diable", c'est tout sauf captivant… La victoire surprise du gros monstre rouge sur la vipère à Mania avait déjà semé la graine de la poursuite de la rivalité, et dès lors on pouvait se douter que, hélas, nous allions continuer à assister à des combats certes bien foutus, mais sans enjeu réel (et donc de mon point de vue, sans grand intérêt) pendant un mois supplémentaire. Cette semaine, Orton a pu redorer son blason en collant son RKO de la semaine au terme d'un match sans disqualification ni grand éclat (on notera tout de même le toujours impeccable Scoop Slam de Randy, que je ne me lasse pas de voir, pour le coup), et c'est sans entrain que nous assisterons à la suite de cette rivalité dans les prochains épisodes de Raw et de Smackdown…

 

 

Une rivalité qui endort même les deux principaux concernés, c'est dire!

 

 

Revenons au comparatif entre Raw et Smackdown, histoire de sceller le statut officiellement inférieur du show bleu sur son homologue rouge avec un dernier argument: Raw a vu ce lundi le retour d'une brute Face (Brock Lesnar) et celui d'un étranger Heel accompagné d'un larbin (Lord Tensai et Sakamoto). Smackdown aussi a vécu les mêmes événements: le retour d'une brute Face, Ryback (ex-Skip Sheffield) et celui d'un étranger Heel accompagné d'un larbin (Alberto Del Rio et l'inénarrable Ricardo Rodriguez). C'est bien, mais c'est quand même pas tout à fait pareil: Ryback n'a pas le statut de Lesnar, et Del Rio, malgré toutes ses qualités et celles de son laquais n'a pas l'atout de la nouveauté qu'a Tensai.

 

Là où Lesnar a explosé ni plus ni moins que John Cena, Ryback a détruit dans l'indifférence générale un jobber local des plus transparents (et qui a eu bien du mal à obtenir de la Heel-heat tant il insultait le public avec peu de conviction) dans un squash de moins d'une minute. Il est donc un peu tôt pour juger du talent de Ryback, même si son passé en tant que machine de guerre du Nexus sous le nom de Skip Sheffield présage d'un powerhouse tout à fait convenable. Reste à lui trouver une rivalité consistante, car personnellement je ne suis pas fan des squash hebdomadaires censés démontrer la puissance d'un catcheur, je préfère suivre une bonne histoire qui mette cette puissance en valeur (et ça vaut aussi pour toi, Brodus…).

 

 

Putain, je suis chaud, obligé je la gagne, cette saison de NXT!

 

 

L'autre retour, c'est donc celui de Del Rio, qui grâce à Laurinaitis et malgré son appartenance au roster rouge s'est vu attribuer un match pour la place de challenger au titre de champion du monde poids lourds de Sheamus… contre le rouquin. Donc, pour avoir le droit à un match pour prendre le titre de l'Irlandais, Del Rio doit d'abord vaincre le champion, paye ta logique. En tout cas, le combat en lui-même m'a bien plu. Alberto est revenu en pleine forme, preuve en est ce splendide enziguri sur la troisième corde empêchant Sheamus de revenir dans le ring. On notera également que le traitement du championnat du monde poids-lourds à Wrestlemania a dû rester en travers de la gorge du public de Floride, au point d'entendre fleurir des chants "¡SI! ¡SI! ¡SI!" soutenant l'aristocrate mexicain et quelques (légères certes) huées à l'encontre du champion blafard.

 

Toujours est-il qu'au terme d'un combat disputé, Del Rio a gagné son ticket pour un match pour le titre en parvenant à faire croire à l'arbitre que le champion l'avait frappé avec une chaise, causant une disqualification de Sheamus. Ce dernier, ulcéré par cette tricherie éhontée (d'autant que cette fois, contrairement à d'autres, la vidéo n'a pas été utilisée pour rendre justice au champion), décida de se passer les nerfs non pas sur le responsable de cette félonie, à savoir Del Rio, ni même sur son bouclier humain habituel Ricardo Rodriguez, mais bien sur l'arbitre qui a pris l'injuste décision, et qui s'est mangé un énorme Brogue Kick. Faut-il y voir seulement un dérapage de l'Irlandais, ou bien le début d'un Heel-turn de ce dernier? Ce serait bien dommage, tant Sheamus a réussi à devenir un Face formidable, je trouve qu'il est un peu tôt pour le faire repasser déjà du côté obscur de la Force. En tout cas, le retour de Del Rio (et de Rodriguez!) est le seul segment que je considère comme supérieur à son homologue de Raw, Lord Tensai ne m'ayant pas encore pleinement convaincu, lui.

 

 

Ça t'apprendra à briser ma streak de victoires, enfoiré!

 

 

Malgré cette majorité de segments qui m'ont paru comme autant de copies du show rouge (sans compter le Raw Rebound!), il y a quand même eu quelques moments dans ce Smackdown qui n'ont pas eu d'équivalent lundi dernier. Par exemple, il y a cette vignette énigmatique préparant l'arrivée d'un dénommé Damien Sandow, qui a délivré un discours sur l'abêtissement des masses assez proche de celui de Del Rio à ses débuts. Qui est ce Sandow? Apparemment un membre du roster de la FCW, si j'en crois le peu d'informations que j'ai pu lire grâce à certains d'entre vous sur le forum. Que vaut-il sur un ring? Mystère pour ma part, mais on ne peut pas dire que cette vignette ait attisé ma curiosité…

 

 

Ra, Ra, Rasputin! Russia's greatest love machine!

 

 

Un autre chose que Smackdown a eue et pas Raw: un match féminin. Bon, OK, ce n'est pas le truc le plus déterminant que l'on puisse trouver, mais c'est ainsi. Nikki Bella, qui avait soutenu l'équipe de Teddy Long à Wrestlemania et qui est donc apparemment devenue Face d'une façon aussi soudaine qu'inexpliquée (mais bon, on parle des Divas), a donc dû subir les représailles de John Laurinaitis, qui a mis la jumelle sur le ring dans un match contre Beth Phoenix. Mais c'est bien Nikki qui remporta le combat contre la championne, et sur Facecrusher s'il vous plaît et non pas le traditionnel roll-up!

 

La Bella doit in kayfabe sa victoire à une distraction de la meilleure copine des Divas Face Kelly Kelly, qui en réalité n'a pas servi à grand-chose, si ce n'est relancer une rivalité entre la championne Glamazon et la petite fiancée blonde de l'Amérique, avec certainement en ligne de mire un match pour la ceinture au papillon à Extreme Rules… Mais vu l'intérêt que portent la plupart des suiveurs à la division féminine, je pense que j'ai déjà trop écrit sur cette histoire, alors passons si vous le voulez bien à la suite.

 

Car il me reste en effet à évoquer le joyau de ce Smackdown, le segment qui à lui seul justifie de regarder cet épisode, et ce moment de génie, c'est à Daniel Bryan que je le dois. L'American Dragon s'est en effet présenté sur le ring au milieu du show avec AJ, visiblement toujours sous le choc de sa défaite en dix-huit petites secondes à Wrestlemania. Il y a effectivement de quoi l'avoir mauvaise, et Bryan ne décolère pas, déclarant que Sheamus lui a volé son "Wrestlemania moment"… AJ a alors, avec tout l'amour qu'elle porte à son homme, essayé de remonter le moral de l'ex-champion, en lui montrant que le public, avec ses chants "YES! YES! YES!" était derrière lui et le supportait… Et ça, c'est une utilisation des plus intelligentes de la réaction du public, incorporée avec talent dans l'histoire. Mais Bryan est Heel, et ces chants de soutien des smarts sonnent donc naturellement à son oreille comme des chants de moquerie, et là aussi c'est bien joué de la part des bookers car ça permet de mélanger le kayfabe et l'alignement Heel de Bryan avec le réel soutien des smarts.

 

 

– Ces "YES!" que les gens scandent ne sont pas faits pour me soutenir, mais bien pour se foutre de moi! Ces immondes mangeurs de viande ne font que prétendre m'aimer, et je sais très bien distinguer les sentiments réels et ceux qui ne sont que simulés!

– Non, crois-moi, tu ne sais pas…

– COMMENT?!

 

 

Restait à trouver un moyen d'entériner le statut de salaud de l'American Dragon, et pour ça, le moyen était tout trouvé: il lui fallait humilier AJ, la gentille fille chouchou des geeks. C'est donc tout naturellement que Bryan fit porter le chapeau de sa défaite à sa petite amie, déclarant que ce fameux "baiser porte-bonheur" était en réalité un véritable baiser de la mort qui a causé sa perte, et fort d'une mauvaise foi et d'une goujaterie sans nom, il plaqua AJ comme une merde.

 

D'habitude, je préfère ne pas utiliser de gros mots dans mes articles, mais là, je ne vois pas d'autre mot tant Bryan s'est montré cruel envers la pauvre petite AJ (surtout quand il lui a dit qu'elle le dégoûtait quand elle mangeait des cheeseburgers, alors que la belle n'a pas dû voir un sandwich depuis un bail quand on voit son tour de taille). Je n'aime pas quand on maltraite les filles, j'étais par exemple très mal à l'aise quand Cena s'en est pris à Eve au début du Heel-turn de celle-ci, mais je dois reconnaître que dans le cas de Bryan, il a joué sa partition à la perfection. Ça doit être parce que l'ex-champion est Heel, du coup j'ai certainement mieux pris mes distances avec ça qu'avec Cena, mais Bryan a été parfait dans ce segment tout en cruauté et misogynie.

 

C'est donc seul que Daniel Bryan va repartir à la conquête de son titre perdu, une fois Del Rio écarté de la course. La question est: est-ce que Bryan va réussir à rester Heel pendant ce temps? Car malgré le talent dont il a fait preuve durant ce segment, et alors que tout lui donne tort, la moitié de la foule continuait de le soutenir… Faut-il alors croire que poussés par les réactions du public, les bookers seront obligés de faire un double turn entre Sheamus et Bryan? J'espère bien que non, tant les deux hommes excellent dans leurs alignements actuels respectifs!

 

 

Et encore, j'ai été gentil: je n'ai rien dit sur son haleine de chacal!

 

 

Au final, ce Smackdown fait partie des épisodes oubliables du show bleu, d'autant plus que dans l'ensemble il n'est qu'une pâle copie du superbe Raw que la WWE nous a offert quelques jours plus tôt. Mais il reste intéressant à regarder grâce au segment formidable de la séparation entre Daniel Bryan et AJ, et aux quelques questions qu'il nous fait nous poser: quel avenir pour Teddy Long en tant que subordonné de John Laurinaitis? Sheamus va-t-il sombrer du côté obscur? Bryan va-t-il rester le formidable salaud qu'il est? Rien que pour ça, les bookers ont réussi à me faire accrocher de nouveau à Smackdown et à me redonner envie de regarder les prochains épisodes, car ils sont parvenus à me prouver malgré tout que le show bleu en a encore dans le ventre, s'ils veulent bien s'en donner la peine…

 

 

La suite au prochain numéroooooooooooooooooo!


Publié

dans