Costards et cosplay

Thierry Roland, c'était mon maître à penser.

Frank Ribéry (ou pas)


Bonjour à toutes et à tous et bienvenue à la Spanish Announce Table, le seul endroit où sont nées les légendes, où les carrières ont été brisées et où j'assure l'interim de Kovax, en pleine séquence d'enregistrement du tube de l'été qui vous fera remuer vos petites fesses sur la piste de danse du camping en ressuscitant le son des années 80.

 

Aux CDCs aussi, on peut avoir une carrière musicale en plus d'une implication quotidienne dans le catch.

 

Nalyse du RAW du 18 juin

Thierry Roland, c'était mon maître à penser.

Frank Ribéry (ou pas)


Bonjour à toutes et à tous et bienvenue à la Spanish Announce Table, le seul endroit où sont nées les légendes, où les carrières ont été brisées et où j'assure l'interim de Kovax, en pleine séquence d'enregistrement du tube de l'été qui vous fera remuer vos petites fesses sur la piste de danse du camping en ressuscitant le son des années 80.

 

Aux CDCs aussi, on peut avoir une carrière musicale en plus d'une implication quotidienne dans le catch.

 

Nalyse du RAW du 18 juin

Tiens, on va commencer par une polémique à deux balles. En plein milieu du RAW d'hier, il y a eu un long segment avec Cindy Lauper. Et je suis sûr que la critique à son propos va être absolument unanime. On va dire des choses extrêmement désagréables sur ce segment. L'ex-vedette des années 80 est plus forcément au top artistiquement. Son joli minois, qui lui servait d'argument commercial alors, a largement dépassé la date de péremption. Wendy Richter qui l'accompagnait dans le ring, a des bras de camionneurs obèses et on ne peut que se féliciter que sa robe soit suffisamment ample pour cacher le reste de son corps. Rowdy Piper qui est intervenu a pas vraiment sauvé la séquence du naufrage, Heath Slater, non plus et on fera probablement des tonnes de commentaires désagréables, pas forcément à tort.

 

Mais je vais vous faire une confidence, je m'en fous. Moi, j'ai aimé ce segment parce qu'il m'a parlé de mon enfance et de l'histoire du catch. Cindy Lauper, quoiqu'elle soit devenue aujourd'hui a fait énormément pour le business et, sans elle, Wrestlemania n'aurait probablement jamais marché. Physiquement et artistiquement, elle n'est peut-être plus au firmament mais si on la compare aux autres stars présentes sur la carte du tout premier Biggest show of them all, elle n'a pas à rougir. Liberace et Mohammed Ali qui étaient présents aussi, étaient à l'époque des has-beens qui cachetonnaient pour pouvoir survivre. Le premier, essentiellement parce qu'en plus d'être fin de carrière, il avait un mal fou à subsister dans le show-business, parce qu'il était gay. Quant au second, l'amérique puritaine lui faisait payer sa flamboyance passée et son engagement politique actif en faveur du droit des populations afro-américaines. Quant à Mister T, dernier atout « star power » de l'époque, je pense sincérement qu'en terme de postérité, il laisse moins de choses que Cindy Lauper.

 

 

1983 : Cindy Lauper – Girls just wanna have fun

 

 

Alors, on dira et pensera ce qu'on veut du segment, de sa réussite ou de son échec mais, c'était un clin d'oeil nécessaire de Vince à ceux qui ont fait son business. Wendy Richter a une bague de Hall Of Famer au doigt et elle la mérite amplement, peut-être même plus que toutes les autres (et trop peu nombreuses) femmes qu'il y a en ces lieux. Cindy Lauper a fait plus pour la WWE que n'importe quelle autre personne que Vince MacMahon a mis dans la Celebrity Wing de son Hall Of Fame. Même si le segment n'était pas réussi, je pense sincèrement que la réaction du public à son égard a été bien trop irrespectueuse vis à vis de gens qui sont de vraies légendes, au moins autant que Mike Tyson ou Ric Flair.

 

Je ne sais ce que vous en pensez vous mais moi je trouve que ces reviews qui se forcent à trouver du positif sont d'un chiant. Bon, allez, on efface tout, on recommence et cette fois-ci, on fait pas semblant de trouver un truc bon dans ce show juste parce qu'il est moins pire que ce qu'on a vu la semaine passée. On taille des costards quand il faut et on tresse des couronnes de laurier s'il y a lieu. Allez, c'est parti.

 

1986 : The Bangles – Walk Like an egyptian

 

Cindy Lauper plus Rowdy Piper plus Wendy Richter, ça aurait du être un truc bien, on parle de gens qui ont leur place au Hall Of Fame, de figures historiques, des premières pierres sur lesquelles Vinnnie Mac a bati son église. Et c'était à chier. Voilà, ça résume bien l'état de la WWE en ce moment même pas capable de faire le service minimum au niveau mémoriel, là où habituellement elle excelle.

 

Bon, on continue dans le taillage de costards : Titus O Neil & Darren Young contre Primo et Epico. Humm … Que dire … Le match était pas mauvais et la storyline qui l'entoure est un peu écrite. Avec un peu d'optimisme, on pourrait même croire à une sorte de renouveau de la division tag-team. Ouais … Je crois qu'il faut pas trop s'enflammer quand même.

 

A mon avis, y a quelqu'un qui dans les bureaux à Stamford a trouvé un vieux cahier avec marqué dessus « Storylines non-retenues pour Superstars : Saison 2008-2009 » et il a fait du recyclage. Il y a un petit effort louable : on a remplacé le mot « Cryme Time » dans le script initial par le mot « Prime Time », on a remplacé l'équipe des frères Colon par celle des cousins Colon et puis on a rajouté des managers. D'un côté, une bombe latine latine à gros seins et de l'autre Abraham Washington, le seul type qui pendant les derniers six mois de la WWECW n'a fait que Tony Atlas (et encore, il était payé pour le faire).Ah, oui, histoire de finir en beauté, le match se termine sur une sorte de conclusion à la con où les performers se cassent avant la fin, c'est un peu original, ça change mais ça pisse pas loin comme finish.

 

 

1984 : Mylene Farmer – Maman a tort

 

 

La storyline principale du show, elle, était bien plus copieuse. John Laurinaitis qui après avoir été accueilli par son remplacant d'un soir, Mick Foley (toujours très bien Foley), booke le main-event de la soirée John Cena dans un handicap match contre David Otunga, le Big Show et lui-même. Ce truc, au vu des deux mois de la storyline palpitante que nous venons de vivre, donne déjà assez peu envie. Mais ce qui me dérange surtout c'est qu'il faut surtout le suivre en placant très haut la barre du Suspend Disbelief.

 

Franchement, t'en connais beaucoup des boulots où tu te te fais virer comme un malpropre, sans préavis, un jour et où le lendemain, on te laisse te pointer tranquille au bureau, finir de faire des trucs importants qui influent sur le sort de la boîte ? Moi pas, surtout pas quand t'es cadre dirigeant et surtout pas aux Etats-Unis où le code du travail est écrit sur une feuille de papier OCB.

 

Mais bon, c'était une excellente occasion pour la WWE de refaire ce qu'elle avait la veille en mettant une nouvelle fois en scène l'humiliation de John Laurinaitis. Comme au PPV précédant No Way Out d'ailleurs. Cette fois-ci le scénario a été un peu original, on a d'abord vu le Big Show rentrer dans le ring avant d'abandonner lâchement Big Johnny au prétexte qu'il n'avait rien à prouver, puis Otunga se casser avant la fin du match. C'est bien, c'est original un match où les partenaires d'une équipe se cassent avant la fin, ça change un peu.

 

 

1983 : Carlos – Papayou

 

 

Ah, non, merde, c'est quasiment la même chose que le match précédent ? Oh zut, alors … Bon c'est pas grave John Laurinaitis s'est encore une fois fait atomiser par John Cena qui, visiblement, n'a toujours pas compris l'objectif de la campagne Be A Star pour destinée essentiellement aux cerveaux des pré-adolescents.

Continuons à prendre le show à rebours pour causer du match entre Santino Marella et Alberto Del Rio. Ouais, ça s'appelle un squash match. Evidemment, c'était bien mieux que la séquence infligée la veille en PPV où Ryback écrase deux types victimes de malnutrition en hurlant « Feed me more. » Et le fait que la WWE s'applique plus à soigner ce genre de combats quand ils sont gratuits que quand ils sont en PPV est très préoccupant. Mais, là, c'était pas un quelconque Jo Le Clodo (ni deux) qui se faisait aplatir comme une crêpe mais le champion des Etats-Unis. On dira et on pensera ce qu'on veut de Zack Ryder mais quand il avait la ceinture, au moins, elle avait un peu de prestige, surtout quand il cherchait à la conquérir.

 

Bon, une fois ces costards taillés rapidement, passons maintenant aux choses un peu sérieuses. Dimanche, Triple H nous a gratifié d'une promo en Pay Per View qui valait son pesant de cacahuètes. Je passerais rapidement sur la mégalomanie évidente du truc pour m'attacher au fond du discours. Donc, le deal proposé par HHH c'était quoi : « Brock, tu m'as collé, deux procès aux fesses et blessé au bras en moins de temps qu'il ne faut pour le dire, je te propose d'abandonner les deux procès et à la place, on se bat à Summerslam… ». Je sais que Brock Lesnar n'a pas vraiment la tête d'un prix Nobel de Physique (ni de la paix d'ailleurs). Mais bon, le marché est censé être proposé par un type qui comme Triple H se prétend Cerebral Assasin et, très honnêtement, c'est pas le stratagème le plus malin du monde, ça fonctionne même pas du tout comme angle d'attaque pour un match entre les deux.

 

1979 : Julio Iglésias – Pauvres Diables

 

 

C'est d'ailleurs, en substance, ce que lui a rétorqué Paul Heymann venu jouer le rôle d'avocat de Lesnar avant de partir dans un très grand numéro de provocation verbale. Autant le dire tout de suite, l'ex boss de la ECW, la vraie, pas sa version édulcorée made in WWE, est probablement le meilleur talker de tout le business, ce n'est d'ailleurs pas pour rien que lors de sa promo d'anthologie à Las Vegas il y a un an, CM Punk a glissé « I'm a Paul Heymann guy » au détour d'une phrase . Il serait capable de lire l'annuaire et d'en faire une promo enragée. Donc avec un tel angle, boiteux, il n'a pas manqué de faire des étincelles et de tenir un discours qui avait des allures de shoot. Triple H, plutôt bafouillant au micro, a donc du assez vite proposer un argument crédible : « Mettre la photo de Lesnar sur l'affiche de Summerslam » avant de se faire copieusement asticoter par l'avocat du sus-nommé, jusqu'à lui décocher un coup de poing.

 

Incontestablement, l'apport de Paul Heymann dans cette storyline a remis les choses à l'endroit et le fil du récit sur les bons rails de la cohérence. La perspective d'un match Lesnar/Triple H ne m'enchante toujours pas mais elle ne me donne pas envie de fuir. Et comme, on va le voir ensuite, c'est la seule vraie storyline écrite en ce moment on peut supposer que le bonhomme a eu en coulisses un impact sur l'écriture du bazar mais il y a clairement du mieux.

 

 

1982 : Michel Sardou – Afrique Adieu

 

 

Tiens, vous voulez un exemple d'angle scénaristique absolument pas écrit ? Penchons nous donc sur le cas Ziggler. Son match de dimanche en PPV, même s'il est excellent et qu'il restera un moment clé dans sa carrière, celui où le public a clairement fait entendre sa voix pour exprimer à plein poumons son désir de le voir enfin aboutir dans autre chose qu'une impasse, est quand même un sacré casse-tête. Globalement, si la WWE ne décide de mettre en place un truc autour de Dolph, elle crache à la face des fans qui lui ont fait comprendre, très clairement, qu'il n'était pas destiné à jouer les seconds roles, les remplacants de dernière minute, etc … En gros, il faut maintenant, enfin écrire les shows pour Dolph Ziggler, commencer à construire quelquechose autour de lui et ne plus le caser au dernier moment dans le carte du RAW ou du Smackdown de la semaine. C'est ce qui manque, en gros à Dolph depuis environ un an et qui n'a, par exemple, jamais manqué à un Cody Rhodes.

 

Le problème qui se pose maintenant est un problème de timing : incorporer Dolph dans la title picture de Raw serait une erreur, celle-ci est déjà largement squattée par le triumvirat Kane/Daniel Bryan/CM Punk qui, de surcroit, a un joli petit électron qui gravite autour de lui en la personne d'AJ. Mais le build-up de Dolph pour le titre à Smackdown est loin d'être évident parce que Sheamus n'a pas vraiment depuis sa victoire à Wrestlemania fait des étincelles. La victoire à Mania fut terne, car trop courte. Le match suivant à Extreme Rules, bien que remporté, a consolidé le personnage de Daniel Bryan qui a largement bénéficié du soutien du public lors du Pay Per View ; Et là, dimanche, rebelote, le babyface annoncé est largement battu à l'applaudimètre par le heel. Sheamus est donc actuellement dans une phase où il a besoin d'une victoire franche et nette face à un bad guy que le public puisse voir comme une menace légitime mais qui doit surtout réellement être détesté par le WWE Universe. Attendez vous donc à voir Alberto Del Rio en piste pour le titre au Money In The Bank.

 

 

1981 : Pino d'Angio – Ma quale idea

 


Et parallèlement, à ça, il va falloir régler le problème de Dolph qui est dans une impasse scénaristique qu'on pourrait qualifier en termes techniques de « merdier à s'en arracher les cheveux ». Hélas, trois fois hélas, le match de lundi et sa conclusion ont été particulièrement peu concluants dans ce domaine.

 

Déjà, parlons du match. Il était mauvais parce que dans cette confrontation heel contre heel, la WWE a fait jouer à Dolph une partition de babyface qui ne lui convenait pas. Le canevas du match était écrit selon la formule classique de Stamford. Le « méchant » (ici, Swagger, pour ceux qui suivent pas) est dominé dès le début du match mais il arrive très vite à prendre le dessus soit grâce à uen tricherie soit grâce à un coup du sort qui s'abat sur le « gentil » (ici, ce moment est clairement indiqué par la mauvaise réception de Dolph sur un genou). A ce moment là, le bad guy décline tout son répertoire offensif sur la faiblesse exposée (ce sera cette longue séquence qui se termine par des ankle lock) avant que le héros du moment ne remporte la victoire graĉe à sa résistance et un finisher out of nowhere. Ding, ding, Dolph Ziggler a donc gagné le match.

 

 

1984 : Peter & Sloane – Besoin de rien, envie de toi

 

 

Le problème c'est qu'il l'a perdu, en fait, parce que sa performance du soir était chiante à mourir et que ce rôle qu'il a endossé pendant la durée du match lui a interdit tous les mouvements qui font qu'on apprécie énormément son travail dans le ring. Dans la peau du gentil qui subit Dolph Ziggler n'a pas la flamboyance de son personnage de heel qui se la pète et donc la mayonnaise ne prend pas. Si on ajoute à ça, l'enjeu du match, les services managériaux de Vickie Guerrero qui se termine par un baiser qui n'est pas assez chaste pour que leur relation soit strictement professionnelle, ça ne va pas du tout.

 

Je comprends clairement l'intention dans ce baiser, c'est celle qui consiste à réaffirmer que, malgré le match où Dolph a endossé le rôle du babyface, il demeure un « méchant » mais ce baiser avec la langue est tellement peu cohérent avec toute l'histoire du trio Vickie Guerrero/Dolph Ziggler/Jack Swagger depuis maintenant plus d'un an que ça fout juste tout par terre et expose une énorme lacune dans le scénario.

 

 

1989 : Jean-Pierre François – Je te survivrai

 

 

Dans le même ordre d'idée et guise d'un autre exemple d'angle où la cohérence importe peu, on peut considérer l'opener qui opposait CM Punk & Sheamus à Daniel Bryan & Kane. Je me dispenserais des commentaires convenus qui déplorent le fait que ces quatre là ne soient pas en main-event. Le show avait lieu lundi soir dans la banlieue de New York et il était impératif qu'une fois son match terminé, CM Punk puisse aller sur le plateau d'un Late Night Show en centre-ville. Il y avait donc un vrai impératif à le libérer tôt pour qu'il puisse y aller dans le meilleurs conditions et n'avoir que deux heures pour prendre une douche, se rendre sur un plateau télé dans une grande agglomération et sacrifier au rituel de la séquence de maquillage, ce n'est pas beaucoup.

 

Donc, très bon match mais fin abrupte, car provoquée par l'apparition de AJ grimée en Kane qui fait simplement un petit tour du ring en trottinant comme une enfant avant de disparaître. Kane, estomaqué quitte le ring, abandonnant Daniel Bryan à son sort. Lequel n'a pas même le temps de hurler No No No qu'il tombe victime d'un GTS. Certes l'avantage d'un personnage comme celui de AJ qui est clairement défini comme instable psychologiquement, c'est qu'il permet toutes les libertés scénaristiques et donc de s'affranchir de la logique. Mais bon, le finish était quand même assez peu original et surtout il a été réutilisé à peu de choses près deux autres fois dans le même show.

 

Générique de fin : P Lion – Dreams

 

Sur cinq combats, on a quand même eu droit à trois matchs qui se terminent plus ou moins de la même manière avec une victoire obtenue parce que le ring se vidait plus ou moins de combattants. On peut donc légitimement se demander s'il y a des gens qui ont une idée précise de ce qu'ils font dans la creative team à la WWE et la question est d'autant plus critique que les enjeux sont importants. Autant pour permettre l'éclosion de nouvelles stars (Dolph Ziggler) que pour permettre à l'entreprise d'assurer sa viabilité économique à l'heure où la WWE décide d'augmenter la durée de sa vitrine télévisée.


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