Scripteur blanc, coeur noir

Le racisme n'est pas un tout mais l'élément le plus visible, le plus quotidien, pour tout dire, à certains moments, le plus grossier d'une structure donnée.
Frantz Fanon, Pour la révolution africaine

 

 

Chers camarades bonjour, et bienvenue dans un nouvel épisode de Décryptonite, la chronique qui décape les super-héros et leur navire-amiral: la WWE. Aujourd’hui, nous allons évoquer les relations de la WWE avec la question noire dans son ensemble, rien que ça. Attention, ce n’est pas un essai type «Cultural Studies» (1) mais plutôt une nouvelle tentative de comprendre la WWE comme productrice d’un discours et donc d’une idéologie précise.

 

 

L’homme africain a un peu de mal à entrer dans l’histoire de la WWE.

 

 

 

La WWE et les catcheurs noirs

 

Le racisme n'est pas un tout mais l'élément le plus visible, le plus quotidien, pour tout dire, à certains moments, le plus grossier d'une structure donnée.
Frantz Fanon, Pour la révolution africaine

 

 

Chers camarades bonjour, et bienvenue dans un nouvel épisode de Décryptonite, la chronique qui décape les super-héros et leur navire-amiral: la WWE. Aujourd’hui, nous allons évoquer les relations de la WWE avec la question noire dans son ensemble, rien que ça. Attention, ce n’est pas un essai type «Cultural Studies» (1) mais plutôt une nouvelle tentative de comprendre la WWE comme productrice d’un discours et donc d’une idéologie précise.

 

 

L’homme africain a un peu de mal à entrer dans l’histoire de la WWE.

 

 

 

La WWE et les catcheurs noirs

 

Il faut savoir que Vincent Kennedy McMahon est considéré par beaucoup de monde aux USA comme un fieffé raciste qui instille quelques idées nauséabondes dans ses shows (pour s’en convaincre, il suffit de voir la controverse générée en 2006 par les débuts des Cryme Tyme, une controverse qui n’est que la dernière en date d’une longue série). Ses shows sont pourtant suivis par de nombreux Noirs aux Etats-Unis et en Europe, mais aussi par des Africains (les t-shirts John Cena font un tabac à Dakar!). Nous allons voir que ces accusations ne reposent pas uniquement sur des fantasmes et que la WWE demeure, au-delà du politiquement correct, un divertissement très WASP (White Anglo-Saxon Protestant). Vince n’est pas entré dans cette Amérique post-raciale symbolisée par Barack Obama (que le patron de la WWE abhorre) et la vision que convoie sa fédération demeure ancrée dans un différentialisme fondateur des Etats-Unis (2) : les Noirs sont des gens comme les autres… ou presque.

 

 

La preuve que les Noirs sont pas comme nous: ils sont prêts à s’étriper pour un mauvais jean de chez Guerrisold.

 

 

Black Mic-Mac au Capitole

 

L’apparition des lutteurs noirs s’est faite consubstantiellement à l’émergence du catch à la fin du XIXe siècle, avec la présence d’un lutteur comme Viro Small aux premiers galas de lutte (qui tenaient plus de la fête foraine que du sport). Avec Viro Small, les premiers catcheurs de fin XIXe-début XXe s’appelaient Jim «Black Panther» Mitchell ou Reginald «Reg» Siki. A l’origine, le catch américain pratiquait la ségrégation à l’instar de l’ensemble des combats de lutte (un catcheur blanc n’affrontait jamais un catcheur noir). Il y avait même un championnat spécifique dans certaines fédérations, appelé «Negro Championship». Force est de reconnaître que peu de catcheurs noirs ont tenté de briser cet état de fait jusqu’à ce qu’Edward «Bearcat» Wright refuse de lutter dans des salles ségrégationnistes à partir de 1960. Son courage s’avérera payant puisqu’il sera le premier Noir à détenir un titre mondial poids lourds à partir de 1961 (victoire face à Killer Kowalski) puis en 1963 (il bat Freddie Blassie).

 

 

Bearcat aimait vivre dangereusement: ici, il se prépare à un French Kiss sur une Blanche en plein Alabama en 1952.

 

 

Fédération du Nord-Est (elle est basée à New York City), la Capitol Wrestling Corporation (CWC) de Roderick James (Jess) McMahon (dit Grand-Papa) / Vincent J. McMahon (père du Vince qu’on connaît tous) et de Toots Mondt (le vrai fondateur du catch moderne avec Jim Crockett et Jack Curley) ne mise pas vraiment sur les lutteurs noirs et met plutôt en avant comme Faces des Italiens ou Hispaniques comme Pedro Morales, Antonino Rocca, Bruno Sammartino et des «Allemands» quelque peu néo-nazis en Heels, comme Karl Von Hess et Hans Schmidt… peut-être pour plaire au puissant promoteur italo-américain de Philadelphie, Ray Fabiani, ancien rival des McMahon dans la région (pourtant à l’origine du rapprochement de Vincent J. McMahon/Mondt) mais aussi parce que le public était majoritairement d’origine italienne à cette époque (un avant-goût de la Kidz era, en somme).

 

 

Hans Schmidt, le premier nazi des rings (jusqu’à JBL)
 

 

 

 

A la CWC, il n’y a que peu de Noirs sous contrat. Ils affrontent tout de même des lutteurs blancs (la CWC ne pratique pas la ségrégation), mais l’incontournable Bearcat Wright et Sailor Art Thomas sont bookés en tant que Heels (avec plus de succès pour le premier) au sein de cette fédération qui désire partir à la conquête de l’ensemble de la région.

 

 

Kein Platz fur Shwarze Nigger!

 

 

 

Il n’empêche que malgré la ségrégation de l’époque (abolie seulement en 1964), Jess McMahon tout comme son fils Vincent J. McMahon n’ont pas de tabous quand il s’agit de catcheurs noirs. Papy Jess a grandi à West Harlem (3) au moment où la population afro-américaine arrivait en masse dans ce quartier et n’a pas hésité à booker des Noirs dans ses combats de boxe (sa grande affaire, bien plus que le catch), notamment le mythique Jack Johnson, qu’il fera combattre dans des combats « mixtes » dès 1915 contre Jess Willard à La Havane. Vincent K. McMahon, son fils, est un garçon pragmatique, ancien marin durant la Seconde Guerre Mondiale et qui à ce titre, a côtoyé quelques Noirs américains… A la mort de Jess en 1954, Vince J. reprend en main la CWC et commence à mettre en avant d’autres lutteurs noirs, à l’instar d’autres fédérations basées dans l’Ouest.

 

 

 

Allo Maman Bobo

 

Houston «Bobo Brazil» Harris (1924-1998) peut être considéré comme la première superstar noire dans le catch américain. La popularité grandissante de ce lutteur «brésilien» dans les fédérations de lutte de la côte Pacifique, renforcée par sa victoire contre le champion NWA Buddy «Nature Boy» Rogers (1962), en fait une cible de choix pour la fédération de New-York. Admirez ce beau bébé en action!

 

 

On sait enfin à qui le Rock a piqué ses favoris.

 

 

 

Vince J. McMahon commence à booker ce lutteur charismatique et populaire, au finish aussi attendu que l’Attitude Adjustement aujourd'hui, au sein de la nouvelle World Wide Wrestling Federation (WWWF), créée à la suite d’un désaccord avec la NWA sur le titre de Buddy Rogers. Bobo Brazil remportera plus de quatre fois le championnat US poids lourds de la WWWF (il sera introduit au Hall of Fame de la WWE en 1994). On notera avec malice que la référence pour un lutteur afro-américain à un pays lointain, le Brésil, était une manière de contourner les barrières raciales. D’autres lutteurs noirs vont lutter au sein de cette WWWF balbutiante, comme l’ancien footballeur (et républicain patenté) «Big Cat» Ernie Ladd, qui fera un heel arrogant vraiment parfait et un rival de poids pour Bobo Brazil dans les années 1960, mais également pour l’icône André The Giant dans la décennie suivante, comme on le voit dans ce combat tout en subtilité.

 

 

Je te parie un brelan que je ne serai jamais champion WWF avec Vince.
 

 

La WWWF mise donc sur quelques valeurs sûres afro-américaines de la lutte qui ont déjà fait leurs preuves dans d’autres fédérations à l’ouest (4)( la WWA de Los Angeles ou la PNW de Portland), en Floride (Championship Wrestling de Miami) ou dans le Midwest (la WWA d’Indianapolis)… mais elle évite également les catcheurs brutaux comme Abdullah «The Butcher», première légende hardcore, qui n’aura jamais lutté pour une fédération McMahon, tout comme elle est passée à côté de grands noms du Sud tels que Thunderbolt Patterson (qui brilla à la Georgia Championship Wrestling, l’ancêtre de la WCW), ou Porkchop Cash.

 

 

La WWWF de Vince J. McMahon n’a pas vraiment promu par la suite de nouveaux lutteurs noirs dans les années 1970, s'appuyant uniquement sur Ernie Ladd et Bobo Brazil. Seul Sonny King peut faire office de figure nouvelle dans les années 1970 au sein de la fédération du Nord-Est.

 

 

On peut s’interroger sur la timidité de Vincent J. McMahon à ce sujet, mais elle est surtout révélatrice de la confiance que le patriarche McMahon accordait systématiquement aux lutteurs qu’il connaissait depuis longtemps (Sammartino, Morales, Backlund, etc).

 

 

Une tête de neuneu, un nœud pap et le drapeau américain en fond: Bob Backlund, ou la classe selon les McMahon.

 

 

Le produit de la WWWF commençait néanmoins à s’essouffler et seul notre Andre The Giant national y apportait un peu de sang-neuf. Jusqu'à la révolution des années 1980.

 

 

Années 1980 : un âge d’or en trompe-l’œil

 

Dès la fin des sweet seventies, le jeune Vincent K. McMahon s'implique dans la fédération de son paternel, qu’il contribue à renommer Word Wrestling Federation (WWF)… et finit par racheter la Capitol Wrestling Corporation à son daron, via sa compagnie Titansports en 1982 (on appelle ça tuer le père!), et d’entamer contre les vœux de l'ancêtre une politique de développement national au détriment des autres fédérations de la NWA (qu’il révoque).

 

 

Pour lancer son entreprise, Vince McMahon, l’enfant de la Caroline du Nord, a besoin de nouvelles têtes. C’est ainsi que VKM débauche littéralement les grands noms afro-américains d’autres fédérations : The Birdman «Koko» B. Ware, Rocky Johnson, Tony Atlas, Junkyard Dog, Kamala, Bad News Brown ou encore Butch Reed.

 

 

A cette myriade de nouveaux lutteurs on peut ajouter le lancement du premier Wrestlemania en compagnie de la star noire du moment : Mr.T., l'inoubliable Barracuda de notre enfance, un homme tellement imposant qu’en sa compagnie cette flipette de Hulk Hogan n'a pas peur d'aller jusqu'au ring, sur une chanson qui fait encore pulser 25 ans plus tard.

 

 

«Koko» B. Ware est pour sa part un top babyface de la nouvelle WWF. Sa gimmick colorée (il se balade avec un perroquet), ses tenues flashy et son style voltigeur en font très vite un favori de la foule, comme on peut le constater ici, face à un grand balèze qu'il achève avec classe.

 

 

Koko. B. Aware.
 

 

Les gimmicks naissantes reposent le plus souvent sur des stéréotypes et nous avons là, celle du «Noir de bonne humeur qui chante et qui danse»… Bref, à l’heure où les Afro-Américains entrent en masse dans les universités, VKM et ses bookers optent pour un personnage à la Little Richard.

 

 

Rocky Johnson et Tony Atlas (futur cornac de Mark Henry) sont également deux lutteurs très populaires provenant d’autres fédérations régionales. Ils seront les premiers champions afro-américains par équipe de la WWF en 1983. Leur gimmick à eux est fondée sur la «soul» (l’équipe se faisait appeler la «Soul Patrol») et, comme de juste, le rythme dans la peau… Les bookers de la WWF rappellent parfois les pires sociologues/psychologues du début du XXe siècle. La qualité de la vidéo est ce qu'elle est, mais ça vous donne une idée.

 

 

Le chanteur de Boney M, c'est celui de droite.
 

 

Le cas de Sylvester Ritter « Junkyard Dog » est plus intéressant. Gimmick créée à l’origine par «Cowboy» Bill Watts (que l’on dit raciste assumé), le personnage «canin» de Junkyard Dog, par une sorte de renversement apterien (du nom de la théorie d’Apter, que vous connaissez tous), est plus profond qu’en apparence: le fait qu’il se balade avec des chaînes fait référence à l’esclavage et qu’il vienne avec sa propre musique accentue le côté indépendant, sans oublier qu’il ne fait pas seulement danser les enfants noirs sur le ring! Tout ceci confère à cette gimmick un double-fond digne qu'on s'y attarde.
 

 

Junkyard ne sortait jamais sans son anti-vol.
 

 

Du côté des heels des années 1980, les bookers et VKM font appel aux peurs primaires des WASP américains, à l’Afrique mystérieuse et inquiétante représentée par le personnage de Kamala (James Harris dans le civil). La gimmick du géant ougandais est une idée du promoteur et catcheur de Memphis, Jerry «The King» Lawler. Elle met en scène un colosse africain anthropophage et cruel exterminant ses adversaires. Ben quoi? Arrivé en 1986 à la WWF, Kamala s’impose assez vite comme un top heel de la fédération, mais le petit «plus» de VKM c’est d'adjoindre au primitif de la brousse un homme masqué au style colonial, Kim Chee (joué par Steve Lombardi, le célèbre Brooklyn Brawler), souvent armé d’un fouet pour dompter le sauvage Africain! Pire, il revendra plus ou moins Kamala à Harvey Wippleman au début des années 1990, tel un esclave. ici, vous trouverez une présentation tout en finesse de ce personnage complexe et séduisant.

 

 

On est dans les années 1980, et la WWF en est toujours au noir et blanc.

 

 

«Bad News» Brown (Allen Coage) est un autre heel d’origine afro-américaine. Le personnage est somme toute sobre : un Noir chauve en speedo noir, impitoyable et de mauvaise humeur. A la fin des années 1980, il est considéré comme l’un des rares méchants de la fédération à pouvoir prétendre au titre suprême (que VKM lui aurait d'ailleurs promis). Malgré quelques matchs pour le titre face à Randy Savage et plusieurs feuds notables, Bad News Brown quittera la WWF au début des années 1990 sans titre majeur. Certains observateurs ont vu en ce personnage efficace les prémices de le gimmick future d’un Stone Cold Steve Austin. Il demeure le premier afro-américain à la WWE avec une gimmick éloignée des clichés habituels même si, comme on le voit dans cette promo, où il explicite sa haine de la couleur jaune, il n'omet pas de souligner qu'il a grandi dans la rue (à partir de 1'21, avant c'est un récent guest host de Raw qui exhibe un joli costume de scène)…

 

 

Butch «The Natural» Reed peut, quant à lui, faire office de modèle pour Shelton Benjamin avec sa teinture blonde et ses lunettes noires, mais à la différence du Gold standard, il n’a gagné aucun titre en trois ans de présence (1986-1989). On le voit ici battre un vieux alors que Vince, aux commentaires, parle d'autre chose.

 

 


Arrête Ric Flair, on t’a reconnu.

 

 

Sa gimmick de heel stylé et arrogant s’éloigne des canons stéréotypés de la WWF. Il faut également noter qu'il était accompagné par le premier manager noir, le célèbre Docteur du style Slick (Kenneth Johnson). On peut considérer le Dr Slick comme le premier avatar des gimmicks afro-américaines issues de la rue et du hip-hop, à telle enseigne que le bon doc a enregistré une chanson de rap kitschissime pour la WWF. Dr Slick sera l’un des managers heels les plus importants de la fédération, à l’égal d’un Bobby Heenan, avec dans son écurie des lutteurs comme Akeem le Roi de l’Afrique (joué par un Blanc, en l’occurrence l’ex-One Man Gang) ou le Big Boss Man.
 

 

Crossover insolite où Huggy les bons tuyaux croise Bud Spencer.

 

 

Les années 1980 sont ainsi une rampe de lancement pour les catcheurs noirs… mais cet apparent progrès sera à double tranchant, puisque VKM et son équipe créative vont faire reposer ces gimmicks sur un imaginaire très sudiste. Le début des années 1990 à la WWF sera en revanche un quasi désert pour les catcheurs noirs.

 

 

Maquillage, ongles vernis, transe… Jeff Hardy a tout piqué à Papa Shango.

 

 

 

O sombreros des amères nineties

Le début des années 1990 n’apporte pas vraiment de nouveauté en matière de lutteurs noirs. La WWF recycle la crainte des WASP envers l’Afrique avec le catcheur vaudou Papa Shango, mais sans grand succès. On retiendra également le court séjour de Mr. Hughes à la WWF (1993). Ce big man noir, tout droit sorti des films de gangsters des années 1940, devait être un rival de poids à l’Undertaker, comme on le voit dans cette courte vidéo, où il effectue quelques chokeslams spectaculaires et éclate le Taker avec la propre urne de celui-ci.

 

 

Morpheus sans le manteau… eh bien c'est pas vraiment la même.

 

 

Une petite incise sur une gimmick très borderline, celle de Virgil (Mike Jones), le garde du corps du Million Dollar Man Ted Dibiase. Beaucoup ont vu dans le rôle de Virgil une situation caractérisée d’esclavage ou du moins d’une situation où l’homme noir est placé en situation d’infériorité… les bookers iront d'ailleurs jusqu’à faire humilier un enfant noir par le millionnaire, sous les yeux d'un Virgil silencieux (heel heat garanti!). Cette séquence se trouve à la quatrième minute de cette vidéo fort instructive à tous points de vue.

 

 

Virgil (non, pas le poète) finira, en 1991, par se révolter contre son maître, tel Spartacus, ce qui donnera une rivalité autour de la ceinture du Million Dollar Man… malheureusement, son personnage déclinera suite à cette feud.

 

 

La scène qui a inspiré le film The Wrestler.

 

 

De 1990 à 1994, les Noirs ne sont globalement pas à la fête à la WWF… aucun d'entre eux ne catchera en simple dans les Wrestlemanias, à part Virgil à WM VII.

 

 

En vérité, VKM et les bookers s’inquiètent surtout des divers scandales et autres affaires de dopage qui secouent la fédération (voir l’article Yes WWE can!). Dusty Rhodes apportera tout de même un vent de fraicheur avec le personnage du manager féminin Sapphire (Juanita Wright). Le génie de Dusty Rhodes était de suggérer une relation entre un catcheur blanc, un homme ordinaire (Common man) symbolisant le rêve américain, et une femme d’origine afro-américaine : admirez ce du Dream, ça vaut presque l'insurpassable "Real American" de Hulk Hogan. La rivalité mixte entre ce duo et celui que constituaient Randy Savage et Sensational Sherri Martel est d’ailleurs restée dans les mémoires.

 

 

Et après on s’étonne des problèmes psychologiques de Goldust.

 

 

L’heure du renouveau?

 

Il faudra en vérité attendre 1994 pour voir de nouveaux talents afro-américains éclore, avec les Men on a Mission (Mabel et Mo)… Accompagnés de leur manager-rappeur Oscar, cette équipe au nom très mormon avait la mission au sein de la WWF de redorer l’image des Afro-Américains via un discours constructif et positif (les MoM agissent pour leur voisinage de Harlem. Des R-Truth avant l’heure.

 

 

La vrai mission des MoM: réhabiliter l’association du jaune et du violet.

 

 

Mabel tirera son épingle du jeu en étant le premier Noir à gagner un King Of the Ring, en 1995, après un heel-turn en King Mabel (on retrouvera la même gimmick de roi noir mégalo dix ans plus tard avec Booker T.). VKM, qui apprécie son physique massif, lui donne une chance contre le Champion Diesel en 1995, mais le gros nounours n'ira pas plus loin malgré des incarnations futures en Big Daddy V et en Viscera.

 

 

Aux dernières nouvelles, Viscera est détenu dans un bunker anti-atomique des McMahon en qualité de réserve de viande en cas de coup dur.

 

 

La WWF a également recours au catcheur expérimenté et voltigeur Flash Funky (ou 2 Cold Scorpio), un lutteur à la gimmick funky (comme Rocky Johnson), accompagné de ses «funkettes», qu'on voit ici en action contre ce taré de Brian Pillman, qui catche dans une robe très seyante, ce qui attirera évidemment Goldust (mais la WWE et la sexualité est une autre histoire, dont on vous entretiendra peut-être un jour si vous êtes sages).

 

 

On voit des trucs cheulous si on s’amuse trop longtemps avec un kaleïdoscope après avoir pris un acide.

 

 

Au moment où la WCW récompense Ron Simmons (oui, l'homme qui dit Damn) du titre poids lourds (1992), la WWF, elle, fait du surplace question catcheurs noirs. Pour pallier ce manque, les bookers font appel au personnage d’Ahmed Johnson (qui inaugure la vogue des prénoms musulmans pour les lutteurs afro-américains de la WWF). Sa venue est une mini-révolution dans la fédération de Stanford. Puissant, avec une prise de finition spectaculaire (le Pearl River plunge), Johnson est un véritable Batista avant l'heure, qui ravit très vite le championnat intercontinental et un slammy award, ce qui est une première pour un Afro-Américain! Malheureusement, la volonté de VKM, des pépins physiques et des manœuvres dangereuses (à la Mr. Kennedy) vont stopper son ascension vers le Main Event et le précipiter vers une rivalité avec Faaroq Asad (Ron Simmons, débauché de la WCW) puis la Nation of Domination, qu'il finira par rejoindre. Admirez ce combat, et notamment l'entrée de la Nation (on y arrive immédiatement).

 

 

Si vous me trouvez balaise, attendez de voir le fils que j’ai eu avec un flacon de stéroïdes, je l’ai appelé Ezekiel Jackson.
 

 

 

 

Black Nation

 

1996: la WCW et Scott Hall fondent le New World Order (nWo)… La WWF est au fond du trou et tente un coup de poker en fondant un clan heel afro-américain: la Nation of Domination. Ce clan, composé majoritairement de Noirs (sauf Crush, coiffé de tresses pour l’occasion, et le Latino Savio Vega) s’inspirait directement du groupe politique à tendance antisémite Nation of Islam et des Black Panthers, dont elle reprenait le célèbre salut du poing fermé. Le manager du groupe, Clarence Mason, avec son nœud papillon, ressemblait étrangement au leader de la Nation of Islam, Louis Farrakhan, voire au fondateur de celle-ci, Elijah Muhammad. Admirez un peu ça, la NOD en action face à la Legion of Doom (tout droit échappés de Hellraiser) accompagnés d'un Ahmed Johnson qui a adapté ses fringues à l'occasion.

 

 

Il avait quand même de la gueule, le podium du 200 mètres à Mexico 1968.

 

 

 

Faarooq faisait office de leader du groupe et la WWF exploitait ses talents au micro, dans lequel il déversait sa rage contre le système blanc. Si la Nation était un clan orienté afro-américain en 1996, il deviendra exclusivement afro-américain en 1997 quand Faarooq vire Crush et Savio Vega pour «sang impur» au profit de Kama Mustapha (futur Godfather et ex-Papa Shango), Ahmed Johnson (pour un court heel-turn), Rocky Maïvia (rebaptisé «The Rock», mais it doesn't matter what his name is, pas vrai?) et de Mark Henry…

 

 

Malgré ce discret signal sous la forme d’un liseré arc-en-ciel sur le couvre-chef de Faarooq, on ne recensera aucun homosexuel déclaré au sein de la Nation of Domination.

 

 

 

On peut néanmoins considérer que le contenu politique du clan s’est étiolé à mesure que le Rock s'est mis à dominer le groupe, avec une «black nation» qui rebaptise ses membres (Kama en Godfather) pour faire oublier le côté musulman des débuts et finit par accueillir des titulaires blancs en son sein (en l’occurrence Owen Hart en 1998) : ça c'est du heel turn, baby.

 

 

La Nation of Domination est le premier clan de la WWF (à propos de clans, ne ratez pas un prochain article sur ces pages dans quelques jours). Et à l’instar de la nWo de la WCW, il n’était pas dépourvu de message idéologique, comme on le voit. Au discours revendicatif et à l’organisation structurée de la Nation, la WWF opposait le joyeux bordel et la vision nihiliste et jouisseuse de DegenerationX, invalidant par la même occasion toute tentative d’action collective militante. Derrière l’échec de la Nation, le discours antisyndical ?

 

 

Je savais que j’aurais dû faire appel à Bernard Thibault.

 

 

On peut néanmoins exempter les bookers et VKM d’une création maligne puisque le groupe n’est pas le fruit de l’imagination des scénaristes de la WWF, mais celui d’une équipe de lutteurs de la United States Wrestling Association, les PG-13 (JC Ice, Wolfie D)… la fédération de Vince ne connaît pas les droits de propriété intellectuelle!

 

 

Ere attitude ou ère des clichés?

 

L’accession du Rock au titre suprême de la WWF en novembre 1998 est évidemment un événement puisqu’elle consacre le premier champion de la WWF d’origine afro-américaine (bien qu’il soit métis). Mais son succès ne doit pas faire oublier l’absence d’autres stars noires de poids au sein du roster de la WWF… et le retour des gimmicks fondées sur des clichés racistes.

 

 

Ainsi, pour la WWF, les lutteurs afro-américains sont soit des maquereaux (The Godfather), soit des machines sexuelles (la WWF reprenant le stéréotype des Romains qui insistaient sur la taille prétendument surdimensionnée du s.e.x.e des Noirs pour signifier leur animalité ) avec la gimmick du Sexual Chocolate Mark Henry : ici, l'homme le plus fort du monde a rencart avec la femme la plus forte du monde, Chyna (ce qui finit forcément par une baston dans un bar, comme quand la Chose sort avec Miss http://www.youtube.com/watch?v=eyC4HNQypmA">Titantron est à l'avenant.

 

 

Mark Henry en pleine puberté, l’âge des attouchements entre potes dans les vestiaires.

 

 

 

L’ère Attitude, inaugurée et dominée par The Rock et Austin, n’est pas vraiment une bonne période pour les Afro-Américains, tant la figure du Rock écrase les autres lutteurs au teint mat. La WWF n’hésite d’ailleurs pas à tomber dans des storylines douteuses comme celle entre Rikishi et Austin: Rikishi est puni pour avoir tenté d'écraser le péquenot texan en voiture, et se voit doter d'un Titantron mettant en valeur son énorme cul.

 

 

Beth Phoenix de dos, c'est tout de suite beaucoup moins sexy.

 

 

Le heel turn de Rikishi en gangster des rues et sa feud contre le Rattlesnake ne dureront qu’un temps très court, tant la WWF sentait pointer les accusations de guerre raciale (Rikishi est pourtant Samoan)… Les bookers finiront par préférer pour le futur porte-drapeau de la NWE une rivalité avec le Rock.

 

 

L’arrivée de Booker T., suite au rachat de la WCW, changera un petit peu la donne puisqu’il est le seul main-eventer ayant signé avec la WWF… Champion en titre de la WCW, il entamera évidemment une rivalité avec le Rock, puis Austin auquel il livrera une bagarre assez divertissante dans un supermarché.

 

 

Si t’es le roi, un conseil,ne va pas faire tes courses toi-même.

 

 

Outre Booker (qui fera office de main eventer noir jusqu’en 2007), D-Von des Dudley Boyz (équipe interraciale) sera l’autre poids lourd Afro-Américain de la WWF (ce qui ne fait pas grand monde) censé pallier un Rock de plus en plus sur le départ.

 

 

 

Bug à la WWE

 

L’ère Attitude finissant, la WWF (bientôt WWE) est partie à la pêche aux nouveaux talents… plutôt blancs ! Brock Lesnar (que beaucoup soupçonnent de racisme (comme peut en témoigner ses dernières déclarations sur le fait qu’il soit foutu comme un black… une référence à son ancien coach à l’université du Minnesota, Shelton Benjamin ?), John Cena, Randy Orton… c’est vers eux que les bookers de la WWE se tournent et non vers un Orlando Jordan (viré avant tout pour cause de bisexualité, cela dit) ou un Shelton Benjamin cantonné à la Team Angle, humilié par la catchphrase de Kerwin White (Chavo Guerrero) «If it's not Kerwin White, it's not right» ou se baladant avec sa môman, car pour VKM, un Noir est forcément issu d’une famille monoparentale. La môman en question est tout sauf caricaturale, bien sûr.

 

 

Oh non, je croyais que plus personne ne se souvenait de ça!

 

 

La WWE tente également de repasser le plat de la Nation of Domination avec le clan de Théodore Long, le Thuggin' And Buggin' Enterprises (composé de D-Lo, Mark Henry, Rodney Mack, la fougueuse Jazz et Chris Nowinski) dont le message reposait sur une vérité: les Afro-Américains sont discriminés au sein de la WWE, discours également relayé par une certaine élite libérale, d’où la présence dans ce groupe du lutteur de Harvard, Chris Nowinski. Un joli Titantron à signaler pour ce clan, qui se distinguera comme de juste par quelques stroylines vaseuses comme le «Rodney Mack White boy challenge». Le défi lancé par Mack est assez simple: un lutteur blanc doit le vaincre en moins de cinq minutes. S'il échoue, l'hypothétique supériorité de l’homme noir sur l’homme blanc est censément renforcée. Le challenge tiendra jusqu’à ce que Goldberg y mette fin, en 26 secondes.

 

 

Suite à quoi Rodney Mack s’est immédiatement reconverti dans la carrosserie.

 

 

Les bookers et VKM essaieront enfin de promouvoir un nouveau lutteur noir comme babyface de la fédération: Bobby Lashley. Doté d’un physique hors du commun, Lashley n’atteindra cependant jamais le niveau supérieur (plus peut-être à cause de son charisme de porte-manteau qu’au racisme latent des bookers ), même s'il sera champion ECW et représentera Donald Trump face à VKM dans la fameuse Bataille des millionnaires de Wrestlemania 23. Lashley tente actuellement de se refaire à la TNA tout comme Elijah Burke, sous-utilisé à la ECW.

 

 

J’ai pas de charisme, moi? Ben si c’est comme ça j’arrête de respirer jusqu’à ce que… heu… je disais quoi déjà?

 

 

 

Gangsta’s paradise

 

La période récente à la WWE a été marquée par l'entrée en force de la culture hip-hop/gangsta assez populaire auprès des kidz. C’est ainsi que les bookers de la WWE ont créé les personnages de MVP (Montel Vontavious Porter), R-Truth et surtout Cryme Tyme, qui provoquera la polémique (on soulignera l’apport dévastateur du Vanilla Ice de la lutte, c’est-à-dire John Cena, à cette sous-culture catchesque : c’est un peu comme si Slam Master J était devenu main-eventer).

 

 

Je me sens complètement black les gars, j’ai vu huit fois le Flic de Beverly Hills !

 

 

 

En effet, l’équipe de JTG et de Shad Gaspard (qui sont face) met en scène deux voyous de Brooklyn prêts à tout pour faire de l’oseille, menteurs et chapardeurs. Si les bookers de la WWE arguent que cette équipe est une caricature de Gangstas, une satyre du rap bling-bling à ne pas prendre au premier degré, la communauté afro-américaine, elle, y a surtout vu des clichés racistes qui desservent la cause noire, au point de faire une pétition demandant la dissolution de cette équipe!

 

 

– Dissolution?
– Solution!
– Rhaa, tu m’as encore eu!

 

 

Mieux: les storylines de la WWE envisagent désormais le choc des cultures WASP/Gangstas via des rivalités très limite comme celles entre MVP l'ex-taulard et le All American-American Jack Swagger, enfant propre sur lui des beaux quartiers. Que dans cette storyline, MVP soit le gentil et Swagger le méchant n'est pas important: une fois de plus, la corrélation entre couleur de peau et criminalité est discrètement soulignée.

 

 

– Quand j’avais dix ans, on m’a piqué un vélo, je suis sûr que c’est toi qui as fait le coup.

– Quand t’avais dix ans, j’étais en taule.
– Ben ça t’apprendra à piquer des vélos.

 

 

 

Bref, toutes ces années, diverses suspicions de racisme plus ou moins conscient ont pesé sur la WWE. Dans ce contexte un brin pesant, la fédération reine se serait bien passée d'un récent scandale lié au comportement de l'un de ses principaux (et meilleurs!) scripteurs…

 

 

Hayes : le mauvais goût de l’Amérique

 

L’ancien membre des Freebirds possède une réputation sulfureuse depuis son arrivée comme scripteur en chef de Smackdown. Accusé d'avoir fait des déclarations racistes à l'égard d’un assistant créatif noir de Stéphanie McMahon, mais aussi à l'égard de Bobby Lashley ou de Mark Henry, Michael Hayes cumule les remarques «politiquement incorrectes» et n’hésite pas à user de mots tabous comme «Nigga» (nègre) …. ce qui fait dire à Booker T. qu’il se prend lui-même pour un Noir.

 

 

– Hé ouais bro, d’ailleurs mon prénom c’est pas Michael, c’est Isaac! I’m gonna make love to ya woman…

 

 

La dernière saillie en date de ce catcheur sudiste, qui avait le drapeau confédéré pour peignoir à l'époque de sa grandeur sur les rings, visait le candidat Barack Obama («Si Barack Obama devient président, je déménage au Canada», menace non suivie d'effets à notre connaissance). VKM et le staff managérial connaissent cette propension de Hayes à insulter les lutteurs noirs sans pour autant sévir. Il faut dire que le produit Smackdown est au beau fixe grâce au redneck Hayes, qui a l'art de concocter des storylines crédibles (on se demande cependant si c'est à lui qu'on doit le Word Up des Cryme Tyme).

 

 

Les Teletubbies ont vraiment mal tourné.

 

 

La WWE et les Afro-Américains: un rendez-vous manqué?

 

La situation actuelle des Noirs à la WWE n’est pas brillante. Ils sont dix, hommes et femmes confondus, présents dans les trois rosters de la fédération, et seul Kofi Kingston détient une ceinture avec sa gimmick de Jamaïcain forcément «cool».

 

 

Pour que l’anniversaire de vos enfants soit vraiment inoubliable, invitez Kofi!

 

 

On pourrait d’ailleurs s’interroger sur ce championnat US tant il fait office de titre bis voué aux Noirs depuis près de quatre ans à l’instar du Negro Championship de sinistre mémoire! Si chacun s'accorde à reconnaître l'exceptionnel talent in-ring de Shelton Benjamin, on peut se demander pourquoi il n'a jamais bénéficié d'une storyline correcte (plus rien, en réalité, depuis l'abêtissant épisode de sa momma). Son mic skill déficient a parfois bon dos… Quant à Kofi, immense star en devenir vu ses qualités physiques et techniques, doté d'un charisme indéniable, personne ne semble pressé de lui donner une storyline, comme si son personnage de rasta souriant était nécessairement unidimensionnel.

 

 

Toujours chambreur, Kofi fait apparaître le faciès de son adversaire sur son slip.

 

 

 

Depuis Booker T, viré il y a trois ans après une humiliation subie par le symbole local Triple H, aucun Noir n'a ne serait-ce qu'approché l'un des deux grands titres (WWE ou Heavyweight). Par comparaison, la TNA apparaît comme un Eldorado pour les catcheurs noirs: Booker T. promène ses tresses à la Main Event Mafia tandis que Lashley et Burke (rebaptisé D'Angelo Dinero), mais aussi Consequences Creed, Jay Lethal et bien sûr Awesome Kong sont des têtes d'affiches établies ou en devenir.

 

 

Jay Lethal, l’enfant illégitime de Randy Savage et d’une boule disco.

 

 

 

Le catch n’est pourtant plus depuis longtemps un divertissement réservé aux seuls WASP ou aux Italiens et, comme on l'a dit en intro, la WWE est très populaire chez les Noirs américains, en particulier auprès des kidz. Le businessman VKM en a conscience, mais il reste du boulot pour qu'il incite ses scripteurs à ne plus confiner les catcheurs noirs dans des gimmicks de rappeurs, de criminels ou d'abrutis joviaux. Elevé dans la Caroline du Nord ségrégationniste, Vince entretient des rapports complexes avec ses compatriotes noirs (il suffit de voir le directoire de la fédération de Stamford) qui l’empêche de propulser la WWE au-delà d’une certaine barrière culturelle. Le plafond de verre contre lequel butent sans cesse les Afro-Américains au sein de la fédération pourrait aussi être le signal d’un délitement créatif et sportif de la WWE…

 

 

Superblack à la WWE…. pour l'instant il n'y a jamais eu de suite.
 

 

 

 

 

 

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Notes
(1) Ce n’est pas vraiment la tradition française, et divers auteurs, comme Jordi Vidal dans Servitude et Simulacre (Allia, 2007) ont écrit tout le mal qu’ils pensaient de ce type d’études qui « masquent » les rapports de classe. Et puis la culture ne s’épuise-t-elle pas à définir son propre objet ?
(2) Différentialisme exposé dans les ouvrages d’Emmanuel Todd Le destin des immigrés (Seuil, 1995) et Après l’Empire (Seuil, 2002).
(3) 1424, Amsterdam Avenue à West Harlem plus exactement, si lors de votre voyage à New York vous voulez allez rendre hommage à l’équivalent catchesque de la maison de Joseph à Nazareth.
(4) Je vous parle d’un temps que les moins de trente ans ne peuvent pas connaître: à l’époque, le catch américain était «régionalisé», il n’y avait pas de fédération unique aux Etats-Unis mais une kyrielle de fédérations territoriales plus ou moins indépendantes possédant chacune leur champion. La North Wrestling Alliance (NWA) tentera d’unifier les différentes parties avec des champions reconnus sur l’ensemble du territoire américain en réunissant plusieurs fédérations dans un seul conglomérat. Cette situation durera jusqu’en 1983.

 

 

Bon écoute négro, tu profites d'avoir la main levée pour enlever fissa ta photo de Martin Luther King, elle n'a rien à foutre là.


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