Chacun sa route, chacun son chemin

Can you help me occupy my brain?
Black Sabbath, Paranoid

 

Sous le fin vernis du divertissement, les scripteurs de la WWE nous font passer un message aussi lucide que désespérant: dans ce monde, c’est toujours chacun pour sa gueule.

 

 


Entretuez-vous, le Diable reconnaîtra les siens.

 

 

Analyse de Smackdown du 30 octobre et de Raw du 2 novembre


Can you help me occupy my brain?
Black Sabbath, Paranoid

 

Sous le fin vernis du divertissement, les scripteurs de la WWE nous font passer un message aussi lucide que désespérant: dans ce monde, c’est toujours chacun pour sa gueule.

 

 


Entretuez-vous, le Diable reconnaîtra les siens.

 

 

Analyse de Smackdown du 30 octobre et de Raw du 2 novembre

 

Vous êtes un penseur américain. Un philosophe sérieux doublé d’un sociologue avisé. Vous avez un don indéniable pour le récit, d’ailleurs dès l’enfance, vous amusiez vos parents avec vos petits films tournés sur le caméscope familial. Maintenant, vous êtes un adulte conscient de vos dons, et vous voulez expliquer la vie à vos compatriotes et, tant que vous y êtes, au reste de la planète. Deux solutions s’offrent à vous. Vous pouvez vous lancer dans une carrière d’écrivain, de scénariste ou d’autorité intellectuelle. La route est longue, la concurrence est acharnée et, surtout, vous ne toucherez probablement que les classes les plus éduquées de la société. Ou alors vous devenez scripteur à la WWE et, sous couvert de storylines catchesques, vous convoyez votre analyse auprès des masses qui regardent religieusement vos shows de Seattle à Tokyo en passant par Birmingham, Nœux-les-Mines et Achkhabad.

 

 


Parce que faut dire ce qui est, les masses, elles ont quand même besoin de vos lumières.

 

 

« Le capitalisme, c’est la guerre de tous contre tous; le socialisme, c’est exactement le contraire », ricanait un dicton soviétique. Le constat est clair. Là où il y a des hommes, il y a la guerre, permanente et impitoyable, qui les oppose pour une place au soleil. La solidarité, l’amitié, le sacrifice, etc. ne sont que des options temporaires et luxueuses. Tôt ou tard, on revient à l’instinct de conservation et on joue sa propre carte, sans se soucier de ses anciens comparses.
C’est le sens profond des principaux développements actuels à la WWE. Le tableau qui se dégage autour des deux grands titres est, à cet égard, particulièrement démonstratif. Le WHC comme la ceinture WWE seront en jeu, à Survivor Series, dans des matchs à trois mettant en présence, chaque fois, le champion du moment et deux adversaires qui se trouvent être partenaires au sein de la même équipe: Cena contre DX et le Taker contre Jerishow. Les maîtres des marionnettes qui décident, dans l’ombre des coulisses, du destin de nos idoles, se font un malin plaisir de créer ces expériences de laboratoire qui verront nécessairement les duos se décomposer. Et les spectateurs du monde entier seront forcés d’enregistrer cette froide réalité: l’homme est un loup pour l’homme, même pour son partenaire d’équipe.

 

 


C’est une métaphore, Show, ça ne veut pas dire que tu peux manger Chris.

 

 

Jericho le répète sans cesse mais personne ne l’écoute: il est un homme droit et sincère. Ce n’est pas une posture, c’est parfaitement vrai. Oui, le heel est honnête et le face est hypocrite. Le heel ne ment pas à la foule en prétendant agir pour autre chose que pour son propre bien. Il veut gagner au grand jeu de la sélection naturelle. Le face aussi, mais le heel, lui, l’admet sans honte. C’est pourquoi les dissensions internes apparaissent déjà au sein du couple heel Jerishow, tandis que l’équipe face DX tente de nous faire croire qu’elle saura préserver son amitié au-delà des Survivor Series. C’est évidemment un preux mensonge. Triple H et Shawn Michaels ourdissent déjà, chacun dans son coin, la meilleure façon de trahir l’autre, mais ils n’abattront pas leurs cartes d’ici le ppv, en bons hypocrites.

 

 


Psst, organise un Extreme Rules Match entre Shawn et la totalité du roster de la WWE, et je t’arrange une soirée avec les Bella Twins.

 

 

En attendant, Jerishow n’a aucune raison de se déliter définitivement. Après tout, ils sont quand même champions par équipe ensemble. Et ils ont encore besoin l’un de l’autre, par exemple pour exploser ce crétin de Cena, comble de l’hypocrite moderne car il a fini par croire lui-même à son mantra stupide de Hustle, Loyalty, Respect. D’où un rabibochage de circonstance entre le petit blond et le grand chauve, qui malgré quelques bisbilles ont fini Raw les bras levés, debout au-dessus des corps inanimés du Marine mais aussi des DX, venus jouer la solidarité des Faces, comme s’ils ne se réjouissaient pas secrètement de voir leur futur adversaire des Series se faire molester.

 

 


Le genre de scène que wwe.com devrait mettre en ligne en 1024×1024, ça boosterait leurs téléchargements de fonds d’écran.

 

 

Le rappel au public la fragilité de l’amitié dans notre monde de brutes a été particulièrement brutal dès Smackdown, par la grâce d’une séquence à montrer dans toutes les écoles de booking. Rey Mysterio était venu pour tenter de sauver sa belle histoire d’hommes avec Batista, légèrement remise en question après le tabassage du premier par le second à Bragging Rights. Mais il est reparti la queue entre les jambes: pas dupe, l’Animal, sidérant de rage rentrée, l’a renvoyé à son monde onirique où des petits garçons masqués embrassent avec adoration ses figurines. Mysterio n’a évidemment besoin de Batista que pour surveiller ses arrières. Il le manipule depuis des lustres pour survivre dans cette jungle pleine de grands prédateurs qu’est la WWE. Mais au lieu de le remercier en le laissant gagner le titre de champion poids lourds, il l’en a empêché, tentant d’avoir le beurre (le soutien indéfectible de l’Animal) et l’argent du beurre (la ceinture).

 

 


Dog, tant que je te tiens, tu me dépannerais pas de 10 000 dollars? J’ai planté ma caisse hier en rentrant bourré de l’hôtel où je venais de baiser ta femme.

 

 

Faudrait voir à pas prendre les haltérophiles dopés phillipino-grecs pour des crétins finis: l’expression de stupidité arborée par Batista depuis son face-turn en 2005 n’était qu’un leurre, évidemment. Cette fois, sa vraie nature bestiale est ressortie. A travers ses petits yeux cruels brillait toute la colère d’un homme qui vient d’émerger d’une longue catalepsie. Des années à faire le gentil, à serrer des mains dans le public et à voler au secours de ses copains, avec au final l’image d’un benêt bien brave… merci bien. Batista a enfin percuté les paroles de sa chanson d’entrée (« I walk alone ») et les corps désarticulés de ceux qui se mettront en travers de son chemin vont bientôt joncher les rings et les couloirs des stades.

 

 


Range ce panneau, petit homme. Là où va Batista, il n’y a pas d’amour. Il n’y a que rage et destruction.

 

 

Ce n’est d’ailleurs que justice que le premier à faire les frais du magnifique turn de l’Animal fut nul autre que Matt Hardy, lui dont le face-turn honteux post-guerre fratricide résonne encore comme l’abdication la plus pathétique de l’année. Matt est redevenu le bon camarade, heureux de squatter le midcard (waah cool il a battu le nullissime Esssscobar vendredi) et sans doute effrayé de sa propre audace du temps de sa feud contre Jeff. Les cimes qu’il a tutoyées ce printemps (feud très polémique, énorme heat, plusieurs grands matchs en ppv consécutifs) ont donné au grassouillet craintif qu’il n’a jamais cessé d’être un vertige de tous les diables, et il paraît désormais bien décidé à rester jusqu’à la fin de ses jours dans un ventre aussi mou que le sien. Fort bien, mais quelle mouche l’a piqué d’aller donner des leçons de morale à Batista au moment même où celui-ci entrait sur le sentier de la guerre? Matt se posait-il en exemple à Batista? Et puis quoi encore? Débarrassé des encombrants oripeaux de la servilité volontaire, l’Animal n’a rien à voir avec cette larve rampante, qu’il choisit dans un premier temps d’ignorer royalement, avant de changer d’avis et de le détruire sans pitié, prélude à un nouveau carnage prévu au prochain Smackdown.

 

 


Twitter de Matt Hardy: Parlé à Batista de son comportement. J’ai été ferme et direct. Je pense l’avoir impressionné. Assez content de moi pour le coup.

 

 

La morale est nette: une équipe sert surtout son maillon le plus faible. Le rappel du nom de Marty Jannetty lors de la récente mini-feud entre Morrison et Miz n’est d’ailleurs pas dû au hasard… Si Roger Federer et Arnaud Clément décident de jouer une saison en double, lequel des deux va insister pour prolonger l’association, bloquant la carrière individuelle de l’autre? Ben voilà, c’est ce ressort évident que les scripteurs ont décidé de mettre en évidence. La Legacy, à cet égard, est emblématique. Certes, Orton a bénéficié des run-ins répétés de ses deux esclaves au cours de l’année écoulée, mais ce sont bien Rhodes et DiBiase qui ont le plus profité de la stable. Sans elle, ils seraient probablement au même niveau de la carte que Carlito et Primo, voire que Sim Snuka et Manu. D’où leur obéissance canine au boss, quand bien même il prend à ce dernier l’envie de les humilier. Orton, qui leur en avait déjà fait voir de toutes les couleurs avant la naissance de la Legacy, les a traînés dans la boue à plusieurs reprises depuis quelque temps, du RKO sur papa Rhodes à la destruction d’un DiBiase tétanisé il y a deux semaines. Mais les chienchiens continuent de ramper devant lui, conscients qu’il s’agit de leur meilleure chance de salut — pour l’instant du moins, jusqu’au moment où ils se sentiront assez forts pour lui tenir tête. D’où l’achat de la fameuse caisse la semaine dernière, et la volonté, cette fois, d’en découdre avec Kingston le vandale.

 

 


– Bon Cody, comme c’est moi qui ai payé la voiture de Randy, je pense que ce serait que justice que ce soit toi qui paies au distributeur pour les Cocas.
– Tain Ted, t’es vraiment mesquin.

 

 

Evidemment, les fils de sont accourus au secours de Randy dès le début de son match contre Kingston, suivis de près par deux autres grands corniauds devant l’éternel, MVP et Mark Henry, ex-heels reconvertis dans la facerie hypocrite. Combat à six, concours de dropkicks, victoire provisoire des faces, mais tout ça va probablement imploser assez rapidement, dès après les Series. En attendant, il est quand même bien cool de voir Orton catcher face à Kingston. La Vipère a passé tout 2009 à essayer de s’en sortir face à des gars plus puissants que lui — Triple H, Batista, John Cena, Shane McMahon… A présent, c’est lui le balèze et Kingston le rapide. L’occasion de voir d’autres facettes du catch ortonien, et d’élever au main event un Kofi presque tweener dans son comportement, et surtout enthousiasmant par sa facilité au micro, maintenant qu’il n’a plus à la jouer Jah Rastafarai. Dorénavant, rien ne semble pouvoir entraver son accession au sommet de la Féd, et on serait très surpris s’il ne touchait pas au titre rapidement.

 

 


Toujours aussi fins, les messages subliminaux de la WWE.

 

 

Mais dans cette jungle où chaque alliance n’est que le prélude à une trahison, l’ambition personnelle n’est pas l’unique principe moteur. Un sentiment aussi pur que la soif de vengeance est également à l’honneur. Le coup de génie de cette semaine aura été de faire s’exercer la vengeance de CM Punk pour son incapacité à s’emparer du WHC malgré tous ses stratagèmes, non pas sur le Taker (trop dangereux), non pas sur Vince (encore plus), non pas sur lui-même (trop introspectif) mais sur ce pauvre grouillot de Scott Armstrong. Grand moment de heelisme que celui qui vit Punk se réjouir bruyamment d’obtenir un match contre Armtsrong: il avait la garantie de pouvoir passer ses nerfs sur une victime facile, qu’il chargeait en plus de ses propres erreurs. Eh oui, martèlent les scripteurs, WWE is life, et dans la vie, vous verrez souvent, jeunes adolescents idéalistes au regard aussi pur que la neige du Kilimandjaro, de sinistres connards dégommer des types plus faibles qu’eux sans aucune pitié, et en étant fiers en plus.

 

 


Et devine qui sera mon adversaire la semaine prochaine?

 

 

Chacun pour soi, donc, dans ce système ultra-concurrentiel où tous les coups sont permis, si ce n’est encouragés, pour se faire une place au soleil. Illustration suprême ce weekend, plus encore que le magnifique turn Batistien ou le déferlement de sadisme punkien: le monstrueux beatdown infligé par Sheamus à Jamie Noble. Ce qui a rendu ce squash si impressionnant, c’est bien sûr l’horrible powerbomb portée à même le sol à l’extérieur du ring mais, surtout, le fait que Noble a fait quelque chose d’étonnamment rare dans le catch masculin: il a crié de douleur. Le nabot a émis plusieurs râles rauques, tellement crédibles qu’on espère vraiment que les bumps n’ont pas été encore plus rudes qu’ils en ont eu l’air, et relevant plus du ahanement du prévenu dans une salle de torture nord-coréenne que du meuglement de Cena fouetté par Orton. Quand on y ajoute la spéciale de Sheamus, qui consiste à relever l’adversaire au compte de deux pour continuer le massacre, sans oublier la continuation du carnage après la fin du match, on a eu là un squash si réussi qu’il en est devenu presque écoeurant. Si Sheamus surfe sur cette heat qu’il a générée ce lundi jusqu’au main event et brille pendant des années au firmament de la WWE, il faudra qu’il n’oublie pas de remercier, lors de son discours d’intronisation au Hall of Fame en 2035, non seulement son poto Triple H mais aussi le brave Jamie Noble, qui a beaucoup pris sur lui pour mettre le Celte over. Etape suivante pour Sheamus s’il souhaite pérenniser sa heat: au nom de la grandeur irlandaise, détruire Hornswoggle.

 

 


– C’est fini Sheamus, le match est terminé.
– Comment ça c’est fini? Il respire encore!

 

 

De son côté, son homologue de Smackdown, Drew McIntyre, poursuit son petit bonhomme de chemin. Comme prévu, il a démarré un programme avec professor Finlay, et il est reparti sur les mêmes bases qu’avec R-Truth: attaque dès l’extérieur du ring, fin du match. A venir: plusieurs vrais matchs Ecosse-Irlande, et à terme une possible stable celtique Sheamus-Drew sous l’influence du vieux druide Finlay…

 

 


Deux fois plus fort que Edge: la Superstar classée XX!

 

 

Dans ce monde testostéroné à l’extrême, les filles ont du mal à faire leur trou à cause des storylines vaseuses qui leur sont réservées (quand il y en a). La WWE, souvent monstrueusement efficace dans ses storylines masculines, semble frappée de paralysie cognitive quand il s’agit de faire quelque chose de son roster féminin. A Smackdown, pour fêter Halloween, on a donc eu une séquence pitoyable tenant du bal masqué de fin d’année en CM2, où quatre catcheuses, dont la championne McCool et la star James, ont été forcées à dansouiller pour ces jobbers de Cryme Tyme (en sens inverse, ça équivaut à un concours de string-léopard entre Cena, Hunter et le Taker arbitré par Rosa Mendes et Jillian Hall). Segment ridicule, et on aimerait bien savoir quel est le rapport des déguisements de Natalya (torero), James (Elektra) et Layla (Michael Jackson) avec Halloween. Seule Michelle en diablesse était connectée à la raison d’être de la teuf mais elle a pas de mérite, l’Undertaker la force toujours à se fringuer comme ça dans l’intimité.

 

 


Mickie, t’as de la chance que Daredevil soit aveugle.

 

 

Le scripteur venu soumettre à Beth Phoenix l’idée qu’elle pourrait participer au concours de déguisements d’Halloween habillée, par exemple, en autruche, ou en cabine téléphonique, ou en égérie de Russ Meyer, a dû repartir avec quatre dents en moins, parce que la sculpturale Beth avait mieux à faire ce soir-là: elle a dégommé une certaine Jenny Brooks, dont il est curieux de souligner que le duo Stryker-Grisham en parla longuement, la présentant comme un réel danger et rappelant qu’elle avait été à la même fac que Phoenix et avait été la seule à la vaincre sur un tapis de lutte, tandis que le lendemain, dans son compte-rendu du match, le site de la WWE ne prit même pas la peine de citer son nom, la qualifiant seulement de « local competitor », comme tous les jobbers jetés en pâture semaine après semaine à l’ECW à Kozlov et Jackson. Bon, tant pis pour sa gueule.

 

 


Quand Beth retrouve une ancienne condisciple, l’émotion est toujours au rendez-vous.

 

 

Les filles de Raw n’ont été mieux en loties qu’en apparence. Alors certes, elles ont eu droit à une Battle Royale en bonne et due forme pour le titre de first contender, et non pas à un squash et un concours de mardi gras. Mais ladite bataille a été bien poussive, les éliminations ont été moches, principalement opérées sous la première corde, Gail Kim a été virée du ring la première, Swagger s’est pointé pour reluquer Eve, ce qui se comprend, mais sans peser sur le match, et la seule satisfaction de la soirée a été de voir la belle, déliée et charismatique Alicia Fox obtenir un nouveau title shot.

 

 


De mieux en mieux foutus, les miroirs déformants de la WWE.

 

 

Rien de très notable cette semaine autour des deux titres intermédiaires. Le Miz s’est vengé de Bourne, qui a eu droit à plus d’exposition que d’habitude, peut-être un bon signe pour lui, à moins qu’il soit le prochain petit gabarit à être offert à Sheamus. Et Ziggler a battu Morrison par count-out, sans qu’il ait été clairement spécifié que ça lui vaudrait un nouveau title-shot. Les matchs entre ces deux-là sont toujours bons, mais au micro, ça ne décolle décidément pas.

 

 


Ziggles, ta mère est tellement grosse qu’il faut une carte routière pour trouver son trou du cul! LOOOOOLILOL ZIGGLES PROUT PIPI CACA PANPAN CUCUL LOOOOL!

 

 

Deux mots des guest hosts de Raw. Chacun sait bien qu’Ozzy, tel Hulk Hogan, se repose depuis longtemps sur sa gloire passée, qu’il essore éhontement sous la forme d’une émission familiale de real tv. Il n’y avait donc pas grand-chose à attendre de celui qui n’est plus, depuis longtemps, un Prince of Darkness, lobotomisé par la drogue au point de prendre pour épouse une ignoble virago ressemblant à une heel de Desperate Housewives (qui n’a pas rêvé, à son dixième « really? », qu’un sniper fou se soit introduit dans la salle et la dégomme d’une bastos en pleine tête?). On espérait cependant que, fort de ses années de collaboration sporadique avec la WWE, il serait un peu mieux au fait du produit et de ses stars que les guests précédents. Après tout, n’allait-il pas vouloir tenir la dragée haute à son ancien guitariste Zack Wylde, qui a payé de sa personne il y a deux semaines à la TNA, lors de Bound for Glory? On avait tort. Les catcheurs ont eu beau leur souffler leurs répliques à l’oreille, les Osbourne ont parlé de Kobe Kingston et d’Evan Brown. C’est vrai que quand on s’appelle OsBOURNE il est difficile de se souvenir du nom BOURNE. De même, Ozzy l’a joué « c’est qui ce type? » en voyant Chris Jericho, l’une des plus grandes stars de la WWE et accessoirement tellement fan de l’ex-frontman de Sabbath qu’il a nommé son groupe à lui, Fozzy, en son honneur.

 

 


Par quel noir maléfice as-tu réussi, immonde putain, à mettre ton grappin de rapace sur l’esprit faible mais indéniablement poétique de l’idole de mes jeunes années?

 

 

Au-delà de la promo réglementaire (en l’occurrence, l’autobio du bouffeur de colombes), on a eu droit à un contest tellement débile que le Great Khali a été sorti de la naphtaline pour l’occasion, sans que Lawler ou quiconque ne juge utile d’expliquer ce qu’un blessé de Smackdown foutait là. Peu importe, ça nous a permis d’entendre (sur le skit risible de Santino) le monstrueux riff d’entrée de Paranoid, qui fait encore headbanger le monde quarante ans après sa création, et d’aller pisser pendant le très prévisible passage Chavo / Jillian / baffe de Sharon sur Jillian / Giant Chop de Khali sur Chavo / splash d’Horny déguisé… et surtout, ça nous a offert un moment de nawak génial comme la WWE en a le secret: Chris Masters est venu jouer des pecs sur Money Train, avec un talent et un sens du rythme certains. Eh ouais, comme chez les Divas, c’est sa poitrine qui représente son premier, voire unique atout.

 

 


Chris Masters joue également de la batterie avec ses couilles.

 

 

Terminons par la satisfaction markeuse du weekend: les résultats de Chris Jericho. Attention, z’êtes prêts? Donc, ce weekend, Chris Jericho, l’homme qui a récemment jobbé pour JTG, pour MVP, pour Mysterio, pour Batista et pour tout un tas de guest hosts, a successivement 1) battu Kane, dans un match très correct, pour se qualifier au Triple Threat autour du WHC à Survivor Series.

 

 


I am…

 

 

2) Réussi malgré le soutien pour le moins partiel du Big Show à faire le tombé sur John Cena lors du triple threat de Raw.

 

 


… the best in the world…

 

 

3) Etalé Triple H d’un beau Codebreaker dans la foulée, avant de repartir vers le soleil couchant.

 

 


… at what I do, you ignorant sycophant hypocrite germ incubators.

 

 

Alors oui, il était écrit d’avance que Y2J devait renforcer sa cred dans la perspective de son title shot, mais on n’est pas bégueules, on prend, et on est prêts à en reprendre une louche la semaine prochaine (un petit Codebreaker au Taker, s’il daigne se montrer?).

 

 


Ouais, surtout quand Chris est dans les parages.


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