La nuit des étoiles

Moi ça me tue qu’on fasse fondre les glaces en volant aux quatre coins du monde pour en ramener des avis aussi fades. C’est toujours les mêmes platitudes : « Ha oué j'étais à Brooklyn en août, c’est génial, ça bouge, ya une espèce d’ébullition créative, c’est cool. »

Marina Rollman, La bêtise insondable du touriste

 

Les chaudes nuits d’été de New-York, capitale du monde, vont vibrer pendant une demi semaine au son du ring. Pour la deuxième année consécutive, la WWE pose ses valises au Barclay’s Center de Brooklyn. Mais avant de suivre un Summerslam à la carte dantesque, les fans du noble sport-spectacle ont le plaisir d’assister à la deuxième édition de l’NXT Takeover local. L’an dernier, le show a marqué l’Histoire. Un match féminin extraordinaire a précédé un affrontement aux échelles légendaire. Plus généralement, le niveau des TakeOver a toujours été élevé et aucun d’entre eux n’a déçu. Il y a donc un rythme à tenir et une vraie exigence de qualité. Alors pour l’occasion, c’est comme l’an dernier votre chroniqueur préféré Rapha-Hell, le « Demon’s favorite nalyseur » qui revient sur l’événement.

 

 

Avec même des RKO from nowhere !

 

 

Nalyse de NT TakeOver Brooklyn II

 

 

Moi ça me tue qu’on fasse fondre les glaces en volant aux quatre coins du monde pour en ramener des avis aussi fades. C’est toujours les mêmes platitudes : « Ha oué j'étais à Brooklyn en août, c’est génial, ça bouge, ya une espèce d’ébullition créative, c’est cool. »

Marina Rollman, La bêtise insondable du touriste

 

Les chaudes nuits d’été de New-York, capitale du monde, vont vibrer pendant une demi semaine au son du ring. Pour la deuxième année consécutive, la WWE pose ses valises au Barclay’s Center de Brooklyn. Mais avant de suivre un Summerslam à la carte dantesque, les fans du noble sport-spectacle ont le plaisir d’assister à la deuxième édition de l’NXT Takeover local. L’an dernier, le show a marqué l’Histoire. Un match féminin extraordinaire a précédé un affrontement aux échelles légendaire. Plus généralement, le niveau des TakeOver a toujours été élevé et aucun d’entre eux n’a déçu. Il y a donc un rythme à tenir et une vraie exigence de qualité. Alors pour l’occasion, c’est comme l’an dernier votre chroniqueur préféré Rapha-Hell, le « Demon’s favorite nalyseur » qui revient sur l’événement.

 

 

Avec même des RKO from nowhere !

 

 

Nalyse de NT TakeOver Brooklyn II

 

 

Avertissement ! Pour cause de vacances estivales et de la séparation des brands qui a redonné du prestige à Smackdown, votre chroniqueur n’a pas eu l’occasion de regarder les weeklies d’NXT depuis plus d’un mois. Il est donc possible que vous trouviez sa nalyse illogique, incohérente ou ignorante de la situation du moment : dans ce cas-là c’est simple, dites le en commentaires.

 

 

No Way José Vs Austin Aries

 

 

C’est au son des pouet pouet du trublion latino que commence la soirée de catch. Dans un univers dédié au talent intrinsèque, la popularité de No Way José étonne et détonne. Le rookie arrive et forme une petite chenille autour du ring avec des membres du public. Mais la concentration se lit sur son regard lorsqu’arrive son adversaire. Il faut dire qu’Austin Auries n’est pas un perdreau de l’année. Plus expérimenté, le vétéran passé par la TNA cherche à prendre l’ascendant psychologique en giflant son rival et en fuyant entre les cordes. Malgré cette attitude détestable, le public chante en masse le nom du double A. Décidé à se surpasser, le jeune No Way réussit à prendre le dessus en début de rencontre, à coups d’atémis, de gifles et de kicks. Il étouffe Austin qui tente même à deux fois de fuir dans les gradins. Le combat suit un drôle de rythme, rapide mais parfois brouillon. Les deux hommes ont l’occasion de sortir de bien jolis coups, comme quand le Greatest Man descend du coude sur la nuque de son adversaire, ou quand No Way contre une tentative de souplesse.

 

 

No Way in hell

 

 

Comprenant qu’il doit sortir le meilleur de lui-même, José s’enflamme. Il tente de placer Aries sur le sommet du turnbuckle, mais l’ancien ROH retourne la prise en un Sunset flip avant de lui porter sa soumission. Tordu de douleur, le rookie abandonne logiquement.

Aries était évidemment le meilleur, mais la différence de niveau énorme sur le papier n’a pas sauté aux yeux : le vétéran s’est adapté et le gamin barbu a élevé grandement son catch pour l’événement. Peut-être décidé à en rajouter, Austin continue d’attaquer son malheureux adversaire. Il est interrompu par une musique asiatique qui fait sursauter la foule : Hideo Itami est enfin de retour après plus d’un an de convalescence ! Le prodige du Japon se saisit d’Aries et, pour faire exploser le public de joie, lui claque un Go To Sleep dans la molaire. Ça promet.

 

 

Tu as tué mon frère. Tu vas mou-ir !

 

 

Billie Kay Vs Ember Moon

 

 

Voilà une des limites de mon statut de suiveur aléatoire d’NXT, je ne connais pas ces deux jeunes femmes qui sont nouvelles dans la fédération. On me souffle à l’oreille qu’Ember Moon est une transfuge de la Shimmer qui fait ses débuts ce soir. A leur entrée et dès les débuts du combat, on comprend vite que la rencontre servira à mettre en valeur celle qui porte des lentilles rouges et dont le nom évoque le satellite naturel de la Terre. Sa rivale ne montre pas grand-chose et le match est rapidement plié, sur un impressionnant Stunner porté depuis la troisième corde. Victoire d’Ember Moon qui avec son style atypique devrait trouver sa place dans une division bien appauvrie.

 

 

Félindra ? Tête de tigre !

 

 

Bobby Roode Vs Andrade Almas

 

 

L’événement est de taille. Après des années de domination à la TNA, le grand, l’immense, le charismatique Bobby Roode a rejoint les rangs de la WWE. Et la fédération de Stamford fait tout pour glorifier le prestige du transfuge. Glorious, c’est sa ligne de conduite et sa délicieuse musique d’entrée. Vêtu d’un peignoir, descendant d’un podium conçu pour l’occasion, Roode débarque à Brooklyn comme un Dieu descend de l’Olympe. On est en plein dans la surenchère bigger than life comme on l’aime pour construire un personnage déjà légendaire.

 

 

Il est prêt pour bourrer Bercy.

 

 

Le Canadien électrise la salle, son ego visiblement surdémesuré ne lui attire aucune huée. Face à lui, Andrade Almas pâtit d’un manque de popularité.

Les deux hommes s’amusent beaucoup tout au long du match à faire réagir la foule et à se provoquer mutuellement : l’un en répétant son mantra de gloire, l’autre en réalisant quelques pirouettes entre les cordes qu’il utilise comme un hamac. Mais fanfaronner ne suffit pas pour l’emporter. Roode fait valoir sa puissance impressionnante pour détruire le Mexicain qui lui résiste bel et bien. Il faut voir comment le latino se projette depuis la troisième corde sur son rival, ou encore comment il descend en saut arrière du turnbuckle pour contrer une attaque.

 

 

Avec moi, tu vas morfler, Kendji, je te le dis !

 

 

 

L’affrontement est plaisant et équilibré. Il est finalement conclu par la presque décevante Glorious Bomb de Bobby qui lui donne une victoire logique. Le transfuge peut lever les bras au ciel et la foule chanter son thème qui a de beaux jours devant lui dans le show jaune.

 

 

NXT TagTeam Championship : The Revival © Vs Gargano & Ciampa

 

 

Bon, c’était sympa ces affrontements pour la gloire, mais les choses sérieuses commencent enfin. Car à NXT, il y a aussi des hommes qui se battent pour des titres.

 

 

Chauves must go on.

 

 

Ce soir, The Revival se présente en tant qu’équipe double tenante des ceintures. Ils affrontent un duo récemment formé, que je n’ai par conséquent pas eu la chance de voir encore en action : Johnny Gargano et Thomasso Ciampa. Ici, les rôles sont clairement définis : les champions sont des méchants parfaits. Vilains, tricheurs, couards, ils accumulent les pires coups vicieux durant la rencontre, prêts à tout pour fuir, empêcher un tombé ou un tag, ou attaquer dans le dos. A leur crédit, il faut leur reconnaitre un excellent travail en équipe. La foule, elle, n’a d’yeux que pour le ptit Gargano qu’elle surnomme « Johnny Wrestling ».  Mais le jeune homme est sans cesse neutralisé par Dash & Dawson.

La rencontre est une succession de nearfalls et de contres spectaculaires. Les dernières minutes sont une pure folie : chaque duo semble à deux doigts de réussir le KO, mais il y a toujours un sursaut, un retour pour éviter la défaite. Lorsque les challengers réussissent à placer leur spéciale sur Dash Wilder, l’arbitre compte trois coups au sol… Mais se rend compte que le champion a un pied sur la corde : le tombé n’est pas valable. Dawson en profite pour éclater Ciampa sur le poteau et le duo d’affreux travaille la jambe de Gargano qui ne peut résister à la douleur et abandonne.

 

 

Sur le fil.

 

 

Au bout de la fatigue, au bout de l’affrontement, les champions réussissent à conserver leur précieux pour ce qui est à ce moment le meilleur match de la soirée et un des meilleurs de l’année dans la division jaune. Leurs malheureux adversaires ont comme maigre lot de consolation une ovation impressionnante de la part du public de Brooklyn.

 

 

NXT Women Championship : Asuka © Vs Bayley

 

 

Il y a un an, Bayley écrivait l’Histoire en battant Sasha Banks pour remporter le titre féminin de la maison école. 365 jours plus tard, elle court derrière son titre abandonné il y a quelques mois à l’imbattable japonaise, sous les yeux de Sasha devenue la championne de la WWE.

 

 

Bayley a du mal à accepter la supériorité d’Asuka en face.

 

 

Face à une foule partagée, les deux femmes donnent le meilleur d’elles-mêmes. Pour éviter d’être à nouveau surclassée, Bayley fait preuve d’une agressivité nouvelle en début de rencontre, vite calmée par les genoux d’Asuka. Dominante, la championne joue un peu avec sa proie mais la Californienne trouve la force de revenir en utilisant les coins du ring comme une arme. Les deux guerrières se rendent coup pour coup sous les applaudissements. Asuka fait valoir ses qualités au sol et entraine Bayley dans de multiples soumissions douloureuses. La courageuse challenger résiste et place même un Bayley to Belly de nulle part, qui s’arrête au compte de deux. Hors d’elle, la câlineuse perd ses nerfs et sa concentration. Giffler Asuka ne lui donne pas la victoire : elle encaisse en revanche un dernier kick létal. Bonne perdante, Bayley congratule celle qui reste donc championne.

 

 

Culés d’niakoués.

 

 

Alors qu’Asuka regagne les vestiaires, le public communie avec sa favorite. Rien n’est acté, rien n’est écrit, mais il semble fort probable que cette superbe prestation fut la dernière de Bayley à NXT. Quel avenir pour elle qui a écrit si fort la légende de la division jaune ? Va-t-elle se jeter dans les pattes de la championne féminine de Raw ce lundi (je ne spoile pas, vous saurez la réponse quand vous lirez ces lignes) ou intégrera-t-elle Smackdown ?

Asuka, elle, semble promise à un long règne de domination.

 

 

NXT Championship : Samoa Joe © Vs Nakamura

 

 

Alors que le public attend de pied ferme cet affrontement final,  un jeune Afro-américain surgit sur la rampe. Il dégaine un archet et un violon et virevolte sur le noble instrument. Instant de grâce où une salle remplie de milliers de bourrins adeptes de baston est suspendue à ce son médiéval.

Puis Nakamura arrive et c’est l’explosion de joie. Le musicien se déchaine tandis que le King of Strong Style danse dans sa tenue rouge. Nous sommes entre esthètes. Lorsque la musique s’arrête, le public prolonge le plaisir en entonnant le rythme a capella.

Quelques minutes plus tard, le champion fait plus dans la sobriété. Samoa Joe débarque sur sa musique barbare : il n’est pas là pour rigoler.

 

 

Enlève-moi ce pantalon de tafiole ! C’est du homard non ?

 

 

Le combat entre les deux styles est très attendu. Il est, pour dire vrai, long à démarrer. Faisant honneur à son surnom de Submission machine, Joe passe de longues minutes à travailler son rival au sol et dans les coins. La foule chante pour soutenir le Japonais, mais on s’ennuie un peu. Tout se réveille lorsque les deux hommes commencent à sortir du ring : après avoir subi les genoux de Nakamura, Samoa se projette à travers les cordes jusqu’à l’extérieur dans une prise suicidaire mais efficace.Shinsuke reprend ensuite le dessus : là où il faut un temps très long au champion pour appliquer ses torsions, le challenger n’a besoin que de quelques secondes pour faire parler ses genoux et coudes.

 

Les lariats du SoCal lui permettent de revenir en selle et il semble à chaque occasion disposer d’une nouvelle soumission pour abîmer son adversaire. Mais à chaque fois, Nakamura finit par trouver les cordes. Le Japonais porte même une German Suplex au Samoan avant d’encaisser le destructeur Muscle Buster. Il se relève au compte de deux. Qu’à cela ne tienne, JoJoe en prépare un second, mais Shinsuke ne se laisse pas compter. Il envoie deux violents Kinshasa consécutifs dans la mâchoire meurtrie du champion qui en abandonne son titre. Un, deux, trois. Sous une explosion de joie, le roi du Strong Style reste invaincu à NXT et soulève le titre en or quelques mois après son arrivée.

 

 

Le grand remplacement.

 

 

En effet, entre le retour d’Itami, la confirmation d’Asuka et le couronnement de Nakamura, la nuit penchait du côté du soleil levant.

 

Comme à chaque occasion, ce TakeOver a rempli toutes ses promesses, dans une arène conquise à l’avance qui s’est régalée.

 

Je retiens personnellement la folie des entrées de Roode et de Nakamura, ainsi que les trois matchs pour les ceintures, proprement extraordinaires. Malgré le charisme de Roode et d’Aries, les deux anciens de la TNA m’ont semblé moins mis en danger et donc moins en mesure de montrer un niveau spectaculaire. Ce fut en tous les cas une très grande soirée de catch, grâce à des hommes et des femmes au sommet de leur talent.

 

 

Une soirée aérienne.

 


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