Loi des Series

The only time of the year when Raw and Smackdown go head to head.

Auteur inconnu du 21ème siècle.

 

La trente et unième édition des mythiques Survivor Series présentait ce dimanche à Houston une carte digne des très grands soirs. Après avoir critiqué les constructions scénaristiques des affrontements inter-brands, après avoir douté du choix des participants aux matchs éliminatoires, après avoir espéré certains retours et avoir subi certains autres, les fans ont enfin pu se caler sur leur canapé pour oublier tout ça et simplement profiter du spectacle. Parce qu’au final, ce qui compte, c’est qu’on passe une bonne soirée pleine de catch. Mission accomplie ?

 

 

Fiers d’être bleus.

 

The only time of the year when Raw and Smackdown go head to head.

Auteur inconnu du 21ème siècle.

 

La trente et unième édition des mythiques Survivor Series présentait ce dimanche à Houston une carte digne des très grands soirs. Après avoir critiqué les constructions scénaristiques des affrontements inter-brands, après avoir douté du choix des participants aux matchs éliminatoires, après avoir espéré certains retours et avoir subi certains autres, les fans ont enfin pu se caler sur leur canapé pour oublier tout ça et simplement profiter du spectacle. Parce qu’au final, ce qui compte, c’est qu’on passe une bonne soirée pleine de catch. Mission accomplie ?

 

 

Fiers d’être bleus.

 

 

Préshow

 

C’est désormais une habitude pour les PPV du Big Four. Non seulement la carte principale pleine à craquer nous promet bien quatre heures de show, mais le pré show exclusif au Network nous offre deux heures de plus ! Evidemment, à ce compte là, la soirée débute à 17h heure locale, et l’arène est bien vide quand les premiers gladiateurs commencent à s’affronter. Ceux qui ont eu le courage de visionner auront pu voir Elias prendre le dessus sur Matt Hardy, Enzo Amore conserver son titre face à Kalisto et Sami Zayn et Kevin Owens disposer de Breezango.

Un petit mot quand même sur ces affrontements ?  Notons qu’Elias continue son bonhomme de chemin avec un style peu raffiné mais avec un personnage qui fonctionne à merveille. Enzo Amore s’est imposé en prenant le dessus sportivement : pas d’énorme triche, pas d’intervention, le G certifié fut juste meilleur que le luchador, un parti pris étonnant mais c’était plutôt divertissant à regarder. Enfin, Owens et Zayn, privés du main event et en pleine lutte syndicale, n’ont pas eu trop à forcer.

 

 

Je marche seul… Sans témoin, sans personne, je marche seul.

 

 

Main show

 

Le vrai spectacle commence par une affiche alléchante et attendue. Le New Day affronte les trois membres du Shield enfin réunis. La faction la plus légendaire du 21ème siècle croise le fer contre le trio le plus constant et efficace de ces trois dernières années. Les attentes des suiveurs sont élevées.

 

L’avantage commence du côté du New Day qui isole Dean Ambrose pendant de longues minutes, notamment dans un Unicorn Stampede qui n’en finit pas. Les comparses du Lunatic se voient obligés d’intervenir  et la foule retrouve ses vieux réflexes en huant les Superman Punch de Roman Reigns. Rollins et Ambrose enchainent Kingslayer et Dirty Deeds sur Kofi, mais Woods vient sauver son équipe. Ça y est, l’arène est bien chaude et entonne les premiers « This is awesome ! » pendant que Seth se comporte en vrai chef d’équipe et coordonne les mouvements. Le Shield croit avoir match gagné et s’apprête à porter la triple Powerbomb, mais « New Day gots new life » comme le crie Michael Cole. Big E envoie Reigns sur l’escalier, Kofi délivre son paradis troublé à l’architecte et les trois licornes portent un impressionnant double Midnight Hour sur Rollins et Ambrose.

 

 

Il est deux fois minuit les amis ! Donc il est… Euh, bon, ben il est deux fois minuit !

 

 

Malheureusement pour eux, Roman reste Reigns. Le beau gosse casse le tombé, porte le Spear dévastateur sur Kingston et les trois chiens de la justice s’assurent la victoire via une Powerbomb depuis la deuxième corde.

Le match était un plaisant opener de PayPerView, mais au vu de l’histoire derrière ses six hommes, et du statut légendaire des deux équipes, on peut trouver la copie rendue un peu sage et légèrement brouillonne (on s’est un peu perdus en chemin sur les hommes légaux). Au final, malgré la défaite, le New Day parait mieux rodé et plus divertissant que le Shield qui doit encore trouver son plein régime.

 

 

– Haa on est bien ensemble, hein les amis ? Vous êtes vraiment bons pour m’aider à devenir populaire et me faire gagner le prochain Rumble.

– Oh putain ça y est je me rappelle pourquoi j’étais parti.

 

 

La suite promet de la belle bagarre mais aussi un peu plus de douceur puisque démarre le match féminin à éliminations. L’équipe de Raw portée par Alicia Fox compte Bayley, Sasha Banks, Nia Jax et Asuka dans ses rangs. En face, Becky Lynch mène Natalya, Tamina, Carmella et Naomi.

 

Les deux capitaines commencent l’affrontement, mais alors que Becky semble dominer facilement la renarde, elle ne voit pas Bayley se taguer dans la rencontre et lui porter un petit paquet fatal. Après seulement deux minutes de match, l’équipe bleue perd sa capitaine ! Malheureusement pour la câlineuse, ce sera sa seule action de la rencontre. Suite à un travail collectif de Smackdown, Tamina finit Bayley d’un étouffant Superfly Splash. L’hommage à papa est mignon et équilibre les débats. Survoltées, les filles bleues enchainent les réussites : Tamina continue sur sa lancée et élimine par décompte à l’extérieur sa rivale de carrure Nia Jax. Alicia Fox est furieuse et se laisse éliminer par Naomi au cours d’un tombé complètement foireux. La diva du fluo n’a pas le temps de pavoiser : coincée dans le Banks Statement, elle abandonne dans la foulée.

 

 

– Allez hop ! C’est fini tu t’casses ! Barre toi à la douche la rouquine parce qu’ici ça empeste !

– Ha, ça y est, Bayley teste une nouvelle gimmick.

 

 

Nous sommes donc à trois à deux. Il reste la Boss et Asuka côté rouge, Carmella, Natalya et Tamina côté bleu. La porteuse de la valise croit prendre le dessus sur la Japonaise, mais elle ne fait que l’agacer. Un coup de pied dans le nez plus tard, Carmella retourne aux vestiaires. Sasha et Natalya croisent alors le fer dans un joli face à face conclu par la domination de la Canadienne. Banks est contrainte de taper dans le Sharpsooter. A ce moment-là, Asuka est donc toute seule contre Natalya et Tamina. Et tout le monde comprend qu’elle va les bouffer. C’est chose faite en trois minutes et deux soumissions différentes.

A l’issue de ce match à éliminations, seule reste debout la nouvelle sensation du soleil levant. Le résultat est compréhensible et très logique : Asuka apparait comme une menace imbattable, sans pour autant tirer la corde trop loin (certaines rumeurs parlaient d’une élimination complète de la team bleue par l’ex championne NXT). A part elle, difficile toutefois de trouver que les filles ont brillé. Tamina aura eu plus d’exposition que les autres, Bayley, Becky, Sasha ou Natalya se limitant à des apparitions éclipses.

 

 

Déjà fini ? C’est tranquille comme taff en fait.

 

 

Ça fait deux à zéro pour Raw, ce que Stephanie Mc Mahon ne manque pas de rappeler à Daniel Bryan en coulisses. Mais surtout, elle instille le doute dans l’esprit du barbu en lui faisant comprendre que si Shane perd ce soir et lâche les manettes du show bleu, le Yes Man se retrouve seul au pouvoir… Bryan semble réfléchir sérieusement à la question.

 

Retournons sur le ring pour le premier affrontement « champion bleu contre champion rouge » de la soirée. Après s’être clashés sur Twitter, le Miz et Baron Corbin sortent leurs muscles sous les yeux de madame Mizanin. Le match est relativement court. Miz utilise son entourage féminin comme masculin, sa science du ring et sa fourberie pour dominer quasiment toute la rencontre en travaillant Corbin à la jambe. Mais lorsqu’il essaye de fanfaronner avec ses Hit kicks, le Baron se relève et place son End of Days. Résultat logique tant Corbin a besoin de victoires probantes, on note tout de même qu’il aura subi et gagné à la manière d’un gentil alors que le public était totalement du côté de son adversaire.

 

 

Et bien je lance ici même et à la cantonade un « tire sur mon doigt » open challenge !

 

 

La thématique de la soirée se poursuit avec un deuxième « clash de champions ». Cesaro et Sheamus ont récupéré les titres de Raw aux dépends du Shield. Ils se retrouvent donc face à ceux qui ont envoyé toute la division bleue par équipes au pénitencier : les frères Usos. Jey et Jimmy nous gratifient d’une de leurs excellentes entrées parlées où ils vomissent leur fiel à un rythme effréné. C’est du bon, ça commence bien et ça mériterait déjà des « This is awesome ».

 

Les premières minutes de la rencontre sont intenses et équilibrées : Sheamus est un peu secoué par l’énergie des Usos, Cesaro aide son équipe à reprendre le dessus à coups de manchettes tandis que la foule regarde et apprécie sans vraiment savoir pour qui se positionner. Superbe enchainement lorsque, The Bar étant hors du ring, Jey se précipite mais encaisse en plein vol un uppercut suisse. Jimmy venge son frère en se projetant par-dessus la troisième corde, mais est bloqué dans le Rolling Senton de Sheamus. Les Européens dominent alors lentement jusqu’à ce que Jimmy ne passe la main à son jumeau. Les kicks, les claques et les Samoan Drops font du mal à Cesaro qui survit grâce à de nouveaux uppercuts.

 

 

Prêt à la mise sur orbite !

 

 

 Le Suisse et l’Irlandais tentent une combinaison depuis le turnbuckle, mais le Samoan contre et réussit l’exploit de porter un Drop au rouquin depuis les épaules du chauve. Les frères ont gagné la rencontre : il leur suffit de quelques enchainements pour finir. Après avoir chacun leur tour envoyé le pied dans la mâchoire de Sheamus, Jey se propulse par-dessus la troisième corde sur Cesaro pendant que son jumeau splashe le corps inanimé de l’Irlandais. Un, deux, trois et c’est ainsi que la Barre rejoint le pénitencier. Cet affrontement d’une quinzaine de minutes a tenu toutes ses promesses et vole le show. Certains parmi nos éminents chroniqueurs de Catch’Up (le podcast des Cahiers du catch que je vous invite à suivre) estimaient que l’issue de ce match allait sûrement nous donner l’Equipe de l’année. Difficile tout de même de dire quel duo aura le plus impressionné en 2017, et les quatre hommes ont tenu leur rang ce soir. Usos ou The Bar, ils sont dans tous les cas au summum de leur talent.

 

 

Echhffpupf thwhifft pchu ffchort ! Ha ha ha.

 

 

A peine le temps de se remettre de ce beau spectacle : les filles réinvestissent le ring, ce coup-ci la qualité prime sur la quantité. La championne au long règne Alexa Bliss affronte la nouvellement couronnée Charlotte. La fille Flair est indéniablement une des athlètes les plus douées de sa discipline. Mais Miss Bliss est complètement unique dans son style et imprévisible. Tant mieux si elle ne maîtrise pas tous les codes du métier, elle invente ses propres règles. Dès le début du match, elle fait choir brutalement son adversaire hors du ring en lui saisissant la main. Forte de cette avantage, Alexa domine longuement en travaillant les côtes de sa rivale. Charlotte reprend l’avantage et tente un Moonsault, que Bliss contre. Les deux jeunes femmes, les seules à avoir gagné les titres féminins des deux divisions, se rendent coup pour coup et se soumettent à tour de rôle au centre du tablier.

 

 

T’es rien qu’une moche.

 

 

Même le Natural Selection de Charlotte ne lui donne pas la victoire. Le Moonsault est à nouveau évité, Alexa réussit un superbe DDT qui semble achever la rencontre, mais Charlotte a le pied sur la corde. La petite blonde perd alors ses nerfs et le fil du match : son Twisted Bliss est contré par les genoux de la Queen qui enchaine un bon coup de botte et une Figure Eight. Hurlant de douleur et de frustration, Alexa Bliss ne peut que taper. Charlotte a gagné la manche, Smackdown prend la tête à 3-2 mais l’essentiel est ailleurs : les deux blondes ont probablement livré la meilleure rencontre féminine de l’année dans un PPV de la WWE.

 

 

– Tu vois ce que te disait Mickie : ça ressemble à ça, un vrai décolleté de catcheuse.

– Ho mon dieu, ça sur moi, jamais.

 

 

Enfin, il est temps non pas de finir la soirée mais de refermer cette thématique des oppositions de champions, et ce par la plus grosse affiche. Brock Lesnar, à Raw, domine la division depuis WrestleMania mais ses apparitions sont toujours aussi peu nombreuses. En face, son adversaire est un champion bien plus frais mais tout aussi valeureux : AJ Styles, le Phenomenal One a réussi in extremis à nous éviter Jinder Mahal en tête d’affiche d’un PPV du Big Four. L’Indien méchant est bon pour regarder le show depuis son tapis. Mais un homme normalement constitué, fut-il un surdoué comme AJ Styles, peut-il être vraiment prêt à Brock Lesnar ?

 

 

Monsieur et Madame Lesnar ont un fils. Comment s’appelle-t-il ? Brock. Parce que BRRRROOOOCK… LESNAR !

 

 

Le gars d’Atlanta se fait cueillir à froid et la Bête joue avec lui comme avec une poupée chiffon. AJ encaisse les coups, se fait projeter d’un bout à l’autre du ring et subit son entrée à Suplex City. La foule soutient équitablement les deux titans de la discipline qui se font face. La rencontre est d’abord à sens unique, mais Lesnar reste Lesnar. Econome dans ses mouvements, le Mercenaire perd trop de temps à reprendre son souffle et à sautiller entre deux souplesses. Il laisse trop d’ouvertures pour qu’AJ Styles n’en profite pas. Profitant d’une première erreur de timing qui envoie Brock genou contre le poteau, le Phenomenal attaque avec ses armes : vitesse, agilité, kicks, et le revoilà dans le match. Lesnar a mal à la jambe mais continue de passer une spectaculaire souplesse de temps en temps.

Styles domine à l’extérieur du ring, et case un Enzugueri des familles au moment de remonter sur le tablier, enchaine avec un Moonsault puis un 450-Splash sur le corps de la bête.  Dommage, l’adversaire face à lui n’est pas humain : Brock casse le tombé et tout reste à faire. AJ régale alors la foule et sûrement notre cher ami Jyskal grâce à une nouvelle trouvaille : il contre une tentative de F-5 en Calf Crusher. Si, c’est possible, mais il faut être AJ Styles.

 

 

Et pim, sur le cerveau ! Je suis sûr que tu as pas du l’échauffer beaucoup, Brock.

 

 

Là, les chants « This is awesome ! » trouvent toute leur place. Lesnar se relève même d’un Phenomenal Forearm. Si ça ne passe pas du premier coup, peut-être du deuxième, alors le champion WWE se repositionne sur les cordes pour doubler la mise. Las, il est chopé en plein air et ne se relève pas du F-5 finalement exécuté.

 

On attendait beaucoup de ce duel, on espérait surtout que Lesnar ne la joue pas trop petit bras. Il faut dire que les dernières apparitions du champion ont laissé un goût de trop peu en bouche. Ce soir, le niveau a été clairement supérieur. Essentiellement grâce à un AJ Styles impérial et une histoire racontée parfaite. Le surdoué n’a rien pu faire contre la force brute de Brock qui l’a complètement étouffé d’entrée, mais il s’est remis du choc initial pour creuser les failles du colosse et imposer son style. Lesnar est intouchable et imbattable parce que c’est Lesnar, et on peut regretter qu’un seul F-5 ait suffi alors qu’on aurait bien repris trois minutes de plus. Mais la copie est tout à fait satisfaisante. Dommage qu’il s’agisse probablement de la dernière prestation du champion universel sur les rings en 2017. Et plus son tableau de chasse se remplit, plus on se demande qui pourra abattre le Minotaure en toute légitimité.

 

 

Et pour le plaisir, un p’tit Calf Crusher !

 

 

Enfin du coup, pour celles et ceux que ça intéresse, Raw versus Smackdown, on est à 3-3. Egalité parfaite, le main event va pouvoir trancher. Et quelle affiche, puisque les grands noms passés et présents de la discipline sont au rendez-vous (mais plutôt les passés, tout de même) : Kurt Angle mène sa division avec Braun Strowman, Samoa Joe, Finn Balor et Triple H revenu du néant.

En face, l’excentrique Shane espère bien gagner avec Shinsuke Nakamura, Bobby Roode, Randy Orton et John Cena. Quoi qu’on en dise, ces teams ont de la gueule, et c’est parti pour trente minutes de combat.

 

 

Attention messieurs ! Je ne veux voir aucun comportement illicite, aucune attaque d’homme non légal, aucune intervention ! Je n’hésiterais pas à être très en colère !

 

 

Braun Strowman n’est pas là pour faire de la figuration et il le prouve d’entrée : à la première seconde de la rencontre, il envoie valdinguer Shane d’un bout à l’autre du ring. S’ensuivent alors plusieurs combinaisons sympathiques, de celles dont on se dit qu’en un contre un ça ferait un beau match. Samoa Joe, très populaire, enchaine quelques mouvements face à Randy Orton. Puis, Balor et Nakamura se retrouvent en tête à tête pour la grande joie du public et d’eux-mêmes. Triple H s’invite et se retrouve face à Bobby Roode, qui lui ressemble physiquement beaucoup. Même Kurt Angle vient donner quelques souplesses malgré son manque de forme. Le match commence alors véritablement, Nakamura résiste héroïquement à Angle et Triple H mais il est brisé comme une marionnette par la force du Powerslam de Braun Strowman. Bobby Roode prend la relève et connait le même sort : par l’action du monstre parmi les hommes, Smackdown n’a plus que trois participants.

 

 

– Qui c’est qui a commandé un Japonais ?

– Sacré Braun, toujours le mot pour rire.

 

 

Heureusement, c’est le moment choisi par l’équipe rouge pour péter les plombs. Joe et Strowman s’embrouillent, Triple H et Angle se disputent le leadership, c’est trop beau pour les bleus qui en profitent et lancent une baston générale. Shane a compris que Braun est l’élément le plus dangereux. Toute sa clique se lie donc pour projeter le géant barbu sur la table des commentateurs. Oui tous, même les deux déjà éliminés, ce qui semble tout à fait autorisé. Shane veut en rajouter et s’apprête à sauter sur le monstre depuis le haut du turnbuckle mais il est refroidi par Samoa Joe, l’homme légal chez les rouges. Malheureusement pour lui, le Samoan est éliminé par John Cena l’agent libre qui n’a même pas pris la peine de mettre un T-shirt bleu. Kurt décide alors de prendre les choses en main, et les deux hommes nous rejouent leur historique conflit pour les débuts à la WWE de Johnny Boy. Angle n’a plus le physique d’un combattant et le duel est poussif, mais il réussit à prendre le dessus sur son cadet. Bien aidé il est vrai par Finn Balor et son Coup de Grâce porté discrètement sur le Marine dans le dos de l’arbitre : un, deux, trois, John Cena sort de ce PPV par la petite porte.

 

 

– Chat, Braun.

– Chat !

– Chat, c’est toi le chat.

– Non les gars, j’suis perché.

 

 

Puisque l’idole de la fin des années 2000 est éliminé, son rival historique prend le relai : Randy Orton, relativement frais, élimine Finn Balor d’un R-KO et semble sur le point de neutraliser les papys Hunter et Angle. Mais alors qu’il s’apprête à faire un tag à Shane O’Mac, le fils du patron est attaqué par le retour de Kevin Owens et Sami Zayn, décidément rancuniers. On passera sur le fait que Shane arrive à lui tout seul, aidé d’une chaise, à faire fuir les deux Québecois. Car pendant qu’il a le dos tourné, son camarade Randy subit un nouveau Powerslam d’un Strowman ressuscité.

Et voilà comment, à se planquer toute la rencontre, le fils Mc Mahon se retrouve seul survivant de son équipe contre Braun, Angle et Triple H. ça sent quand même la fin pour les bleus.

 

 

Aïe, ma prothèse !

 

 

Du côté rouge, chaque prédateur veut avoir le privilège d’achever la bête mourante. Braun est renvoyé sur la touche par Triple H, lui-même victime d’un tag à l’aveugle de Kurt Angle. Le GM rouge veut la peau du commissionnaire bleu. Et il réussit à prendre le dessus dans ce duel de quasi quinquagénaires en bloquant le fiston dans son Angle lock. Shane hurle de douleur, il s’apprête à taper mais réussit à approcher les cordes, Kurt le ramène au centre du ring… Tout ça est trop long pour Triple H. Le Game intervient et porte à la surprise générale un Pedigree à Kurt Angle !

Il pousse même le vice jusqu’à aider Shane à couvrir le corps du GM. Un instant de flottement parcourt la salle qui se demande à quoi rime cette alliance entre beaux-frères, mais elle ne dure pas. Hunter voulait juste faire d’une pierre deux coups et il finit le frangin de sa femme par un nouveau Pedigree dévastateur.

L’équipe rouge des hommes fait aussi bien que les filles et permet à Raw de remporter la dernière manche symbolique ainsi que le total des confrontations. Le Cerebral Assassin est visiblement tout content de son coup et croit avoir prouvé sa domination à la fois au clan adverse et à sa propre écurie, mais c’est sans compter sur la nouvelle force en présence. Furieux d’avoir été écarté du dénouement, Braun Strowman détruit le Game et clôt la soirée télévisée bras levés, seul dans le ring et ovationné par la foule.

 

 

– Ha, qu’on est beaux, tous les deux en vainqueurs sur la photo finale !

– Oui alors toi, attends que ce qui vient de se passer ne me monte au cerveau avant de fanfaronner.

 

 

C’est donc ainsi que s’achève l’édition 2017 des Survivor Series. Ce fut une longue soirée mais le pari semble gagné. Le public, acquis à la cause de nombreux catcheurs, a visiblement passé un très bon moment. Les chants « This is awesome ! » ont régulièrement retenti dans l’arène. Ils n’étaient pas forcément tous mérités, mais on peut tout de même féliciter la WWE pour la copie rendue. Si l’on attendait peut-être un peu plus du retour du Shield, les combats impliquant les championnes, les équipes et les champions mondiaux étaient d’excellente facture. Bravo à Charlotte, Alexa, AJ Styles, Lesnar, les Usos et The Bar pour ces très bons moments.

 

Quand à l’affiche finale, elle parait avoir choisi la bonne voie pour le futur. Kurt Angle et Shane Mc Mahon n’ont pas un très bon niveau sur le ring, mais leurs faiblesses peuvent plus facilement se camoufler dans ce type de matchs où les participants tournent très vite. Notons l’insipide performance de John Cena, même pas foutu de s’impliquer vestimentairement dans la bataille, et qui aura vraiment livré une prestation de part-timer venu faire cinq minutes pour toucher son chèque. C’était peut-être sa plus mauvaise apparition en PPV de tous les temps. A contrario, Nakamura a livré son meilleur match depuis sa montée à Smackdown, et les garçons tels que Bobby Roode, Finn Balor et Samoa Joe ont pu un peu exprimer leur talent. Enfin, le segment final est peut-être révélateur de l’avenir : les petites bisbilles de vieux entre les tauliers n’ont intéressé personne, et le faux switch de Triple H est tombé comme un coup d’épée dans l’eau. Retenons en revanche que le dernier debout, le héros final de la soirée, celui qui a éliminé trois adversaires à lui seul, c’est Braun Strowman.

 

Le géant sort une année exceptionnelle, vierge de titre mais où il aura impressionné face à tous ses rivaux. La foule l’attend et l’espère, tant et si bien qu’il est devenu (preuve en est ce soir) l’un des rares noms actifs du roster à tenir la comparaison face aux légendes fatiguées. La WWE a déjà raté une belle occasion d’écrire l’Histoire en n’osant pas lui donner le titre universel à Summerslam. Mais si les scénaristes et Vince ne se mettent pas à pédaler dans la merde, Braun est un candidat naturel à gagner prochainement un Royal Rumble ou un titre suprême à WrestleMania. Ce serait mérité.

 

 

Je suis une bande de jeunes à moi tout seul.


Publié

dans