L’ICWA fait son cinéma

L'art du cinéma consiste à s'approcher de la vérité des hommes, et non pas à raconter des histoires de plus en plus surprenantes.

Jean Renoir

 

Gordon, notre vaillant reporter qui ferait passer Tintin pour un pantouflard abonné aux chiens écrasés et aux agressions de vielles dames, est un rédacteur privilégié. Grâce à la gentillesse de l’ICWA et aux bons contacts que nous entretenons avec eux, il a eu le bonheur d’être l’invité VIP du dernier jour du tournage de «Catche-moi si tu peux» une série de Canal+. Resto, conférence de presse, caméras, acteurs et stars de la TV, Arthemiz a eu le droit à la totale et nous raconte sa journée ici.

 

 

Voilà à quoi on pensait jusqu’à présent quand on associait «Catch» et «Cinéma». Il était temps de réparer cette injustice.

 

 

L’ICWA et le tournage de «Catche-moi si tu peux»

L'art du cinéma consiste à s'approcher de la vérité des hommes, et non pas à raconter des histoires de plus en plus surprenantes.

Jean Renoir

 

Gordon, notre vaillant reporter qui ferait passer Tintin pour un pantouflard abonné aux chiens écrasés et aux agressions de vielles dames, est un rédacteur privilégié. Grâce à la gentillesse de l’ICWA et aux bons contacts que nous entretenons avec eux, il a eu le bonheur d’être l’invité VIP du dernier jour du tournage de «Catche-moi si tu peux» une série de Canal+. Resto, conférence de presse, caméras, acteurs et stars de la TV, Arthemiz a eu le droit à la totale et nous raconte sa journée ici.

 

 

Voilà à quoi on pensait jusqu’à présent quand on associait «Catch» et «Cinéma». Il était temps de réparer cette injustice.

 

 

L’ICWA et le tournage de «Catche-moi si tu peux»

 

Cette mini série, co-produite par Canal+ et la Parisienne d'images, a pour finalité d'être diffusée en trois épisodes de 26 minutes. Le pitch est simple : mélanger une histoire d'amour et une histoire de catch, c'est-à-dire raconter une histoire d'amour entre deux catcheurs. Aux commandes de cette série se trouve Medhi Ouhab, dont ce sera la première réalisation, le rôle principal étant confié à Judith Davis, charmante actrice issue du monde du théâtre. Que vient faire l’ICWA là dedans ? Elle est la garantie technique, fournissant matériel, conseils et doublures, les costumes étant eux l’œuvre de la costumière de la production.

 

 

Qui s'est clairement inspirée de Piggy James.

 

 

La journée commence pour moi vers 12h car j’ai la chance d’être convié au déjeuner presse (ouais, les Cahiers du Catch sont considérés comme appartenant au gotha de la presse catch, c'est la classe), avec mes confrères de Catchmag et de Star Catch. Comme les équipes techniques ne sont pas encore tout à fait prêtes, cela me laisse le temps d'observer la tonne de matériel qui figure in ring: Caméras, éclairages en tout genre, bannières Canal+ pour décorer les abords du ring, titantron, et surtout l'affiche qui décore entièrement la salle, et qui annonce le retour de notre héroïne sur ses terres: Elle revient, c'est la Bomba Léa.

 

 

Et c’est de la bombe, baby !

 

 

In ring, Christophe Agius travaille ses annonces et les catcheurs ICWA répètent les derniers moves, sous les instructions du réalisateur. Le plus dur semble de trouver ses marques: En effet, la majorité des tournages catch ont eu lieu dans le fief de l'ICWA à Béthune. Le tournage dans une autre salle, la «Condition Publique», impose donc de nouveaux réglages.

 

 

Cher public, Bomba Léa, c’est de la bombe baby!!! Ouais nan, ça c’est nul, laisse tomber.

 

 

Peu de temps après, la pause repas est enfin officiellement décrétée et nous rejoignons le restaurant. Placé en face de Bruno Gaccio (créateur des Guignols) et ayant à ma gauche l'actrice principale, nous débattons de la situation du catch en France autour d'un bon repas, du lien qui unit catch et télévision mais surtout de la réflexion qui a entouré le tournage de cette série. En effet, d'après Bruno Gaccio, le plus dur était tout d'abord de trouver une fédération partenaire. Il était hors de question pour lui de travailler avec une fédération américaine, tout d'abord parce que la WWE est inaccessible, mais surtout parce que le circuit Indy est miné par des affaires de dopage et a de ce fait une image un peu pourrie qu'il ne voulait pas véhiculer. Après avoir démarché plusieurs fédés, le choix de l’ICWA s'est finalement imposé assez naturellement. Le Nord étant une terre de catch (on a l'Ange Blanc et le Bourreau de Béthune, nous, messieurs!), et la fédération de Booster & Cº faisant preuve de sérieux et de professionnalisme, la production s'est assez rapidement convaincue qu’elle faisait là le meilleur choix. Bien sûr, nous évoquons aussi beaucoup le film. En effet, nous n'avons pas eu le synopsis et ne savons pas où en est le tournage. En réalité, nous en sommes au seizième jour et la journée est consacrée aux répétitions du Main-Event qui scellera le dénouement de l'histoire, un combat que je vous conterai plus bas, mais évidemment sans dévoiler la fin du film !

 

Mais pourquoi un film sur le catch au fait? La réponse apportée par le réalisateur est simple et assez intéressante: « Parce que le catch, c'est pas comme la boxe: déjà parce que tu sais qui va gagner, mais aussi parce que un film sur la boxe, tu mets un entraineur alcoolique, un mec sur le retour, et tu fais ta trame sur «est-ce que l'entraineur va revenir et motiver son poulain?». Certes, ce n’est pas tout à fait faux. Mais c’est aussi oublier que tout film du genre, à commencer par l’excellent Wrestler, emprunte largement à ce type de cliché, ce qui n’est pas une tare insurmontable quand c’est bien filmé et bien réalisé. Bon, il n’a pas voulu nous dire que le catch buzze à fond en ce moment et que l’occasion était trop belle, mais il doit y avoir un peu de cela.

 

Puis, Judith Davis nous parle brièvement de sa formation: deux jours intenses d'entraînement pour apprendre les rudiments du catch, adhérer à l'esprit de la discipline et disposer tout de même d'une certaine base technique. Pour les mouvements plus complexes, on fait appel à sa doublure, Kym Kaycee, mais il s’agit tout de même d’assurer un minimum de crédibilité. Daniel nous apprend à l’occasion qu'en réalité, son rôle de «professeur» ne consiste ici qu'à inciter l’acteur au dépassement de soi. Il faut se sentir en confiance pour faire tel ou tel mouvement, lorsqu'il est possible pour un être humain non-entraîné de le réaliser, sinon on ne le réussira jamais. Et Judith ayant placé un joli Hurracanrana durant le tournage, on peut penser que la confiance était là. Chacun a donc finalement aidé l'autre, sans tâcher d'empiéter sur les domaines réservés respectifs. Si les catcheurs ont conseillé les acteurs et inversement, cela s'est fait de manière saine, dans un souci de cohésion. Car le plus dur dans cette collaboration avec l’ICWA a été de définir les rôles: changeait-on les gimmicks? Amenait-on l'idée du téléfilm dans les feuds?

 

Finalement, le choix a été fait d’adapter les gimmicks au téléfilm et avec les masques, ni vu ni connu, je t’embrouille. Puis chacun des protagonistes fait part de son stress. Daniel de son angoisse au moment de jouer les acteurs, rôle auquel il n'est pas habitué, et Judith de sa peur d'apprentie catcheuse, qui souhaite rendre les prises crédibles à l'écran. Daniel relève tout de même que chaque corps de métier possède ses « gammes », le genre de truc qui ne s'oublie jamais. Par exemple, Daniel avoue stresser lorsqu'il est dans l'ombre, mais ne jamais stresser lorsqu'il combat. Finalement, notre table aboutit à un constat: Catch et théâtre devaient sans aucun doute se ressembler au commencement.

 

 

– Catch et théâtre devaient vachement se ressembler au commencement, au tout début je veux dire.

– Mwahahaha, il est complétement bourré le mec des Cahiers du Catch.

 

 

Puis, chacun rejoint finalement le ring pour procéder aux répétitions de l'après-midi. De notre côté, nous discutons de tout cela entre rédacteurs présents, pendant que Philippe Chéreau, l'autre voix du catch en France, vient déjeuner.

 

Si le repas était détendu, l'après-midi est plus studieuse. Le régisseur nous dégage un créneau pour interviewer la Bomba Léa (voir plus bas), puis nous sommes invités à nous assoir sagement pour assister aux répétitions. Il est 13h45, le show ne commencera qu'à 20h. La première heure est consacrée aux réglages techniques: lumière, son, image, codes pour lancer la musique, etc. L'ambiance est relativement détendue: Agius tacle comme à son habitude Philippe Chéreau, sous nos yeux amusés, tandis que Bruno Gaccio offre à l’assemblée quelques blagues dont il a le secret.

 

 

Mwhaha, pt2lol Chéreau! Sinon, tu la connais celle de la bite qui poursuit un cul?

 

 

Durant cette heure de réglages techniques, nous discutons entre fans du push de Sheamus, et je fais une promo d'enfer sur le thème «les contributeurs des Cahiers sont les meilleurs dans le monde dans ce qu'ils font». La classe, n'est-ce pas?

 

 

Les rédacteurs spécialistes du catch en pleine réunion.

 

 

Puis, nous passons à la seconde heure de répétitions. Ici, les acteurs entrent en jeu. Le but est de travailler des mouvements sans la présence du public, afin de faire des raccords en cas de botch durant le show. En effet, ici, les mouvements sont réalisés par les acteurs eux-mêmes et non pas leur doublures. Les combats seront donc filmés en plan-séquence par une caméra aérienne, afin qu'on ne se rende pas compte des artifices. Ceci dit, le gabarit des doublures fait qu'au fond, si l'on ne s'intéresse qu'aux combats, on voit très peu la différence. Au menu de l'après-midi, 1h30 de sauts depuis la troisième corde et de splash, puis, souplesse, 10-punch dans le coin, étranglements, etc. Surgit alors l’incident technique imprévu : alors que Daniel assiste Judith, son pantalon craque, sous nos yeux amusés. Mais on ne rigole pas, on a bien trop peur pour ça.

 

 

C’est dans la boite? Ça pourrait faire un malheur au Zapping!

 

 

L’équipe de l’ICWA est comme on s’y attendait très professionnelle: Kym Kaycee conseille Judith et Joe E Legend, qui interprète Emilio Pocoloco, apporte de précieux conseils aux différents protagonistes. Agius et Chéreau ayant enfilé le costume, ils procèdent aux derniers raccords caméras et lisent leurs quelques notes, tout en conseillant les techniciens: ils ne sont en effet pas avares d'idées pour aboutir à un degré certain de réalisme. Le combat sera ultra-scripté, et il y aura des phrases précises à dire, tout en conservant l'esprit du catch. L'ambiance est studieuse, mais détendue. Néanmoins les répétitions sont difficiles, Judith alias la Bomba Léa rate plusieurs fois sa scène où elle est censée faire un hot tag et enchaîner avec une corde à linge. Finalement, les prises sont meilleures et le résultat semble satisfaire le réalisateur.

 

 

Joe E Legend (à droite) Alias Emilio Pocoloco, en pleine discussion avec le réalisateur, Mehdi Ouahab (à gauche, donc). Mais de toute façon ça se voit un peu qui est le catcheur.

 

 

Après un nouveau détour à la bouffe (la cantine pour l'équipe technique), ou Christophe Agius, assis à une autre table, reprend ma catchphrase (enfin celle du Miz) au détour d'une conversation, le tournage reprend et nous prenons place sur les sièges qui nous sont réservés, et nous observons la foule. Les pancartes fleurissent, certaines fournies par la prod, d'autres non.

 

 

C’est bon Gordon, on a compris que tu la kiffes, la petite actrice!

 

 

Problème: une pancarte à la gloire de notre duo de commentateurs indique «Bienvenue à Roubaix»: Or, l’action, par la magie du 7e art, est censée se dérouler à Béthune. Le technicien trouve la parade en repliant légèrement la banderole. Je jette un œil pensif sur la salle, en me disant que l'ambiance de la « Condition publique » n'est pas sans rappeler une époque ancienne où Lille était une terre de Catch, c’est un parfum d'antan qui plane sur cette salle.

 

20h15, la musique du show retentit… Mais diffère de d'habitude. Pour les besoins du film, point de «Let me Entertain you» de Robbie Williams (themesong officiel de l'ICWA), mais le traditionnel et culte «We will Rock You» de Queen. Agius et Chereau entrent en scène, et nous expliquent le déroulement de la soirée. En effet, nous serons non pas à Roubaix, mais à Béthune, pour le tournoi Open Ring qui se déroulera en deux manches, demi-finale, et finale. Et le premier combat est d'ores et déjà annoncé. La première équipe à rejoindre le ring est originaire de Béthune; elle est l'ennemie jurée de la Bomba Léa. Il s'agit de l'équipe composée par La Big Bertha et le Lover Masqué. Face à eux, des catcheurs qui incarnent le renouveau de la ICWA: la moitié des champions par équipe, Peter Fischer, et sa partenaire féminine, la divine Amy Morgane.

 

 

1ere Demi-finale de l'Open Ring: Big Bertha & le Lover Masqué vs Peter Fischer & Amy Morgane.

 

Lors de la traditionnelle jauge pour tester la réaction de la foule, le Lover et Bertha (interprétée par Bad News Bulla Punk) se font copieusement huer. Vexée, Bertha/Bulla qui arbore une magnifique chevelure blonde et une tenue léopard à faire pâlir d'envie Dolph Ziggler, place sur ses adversaires un double coup de la corde à linge. Une fois la cloche sonnée, Peter Fischer sort du ring, mais Bertha enchaîne avec un scoop slam et sa terrible descente de la cuisse: Elle tente le tombé, et nearfall, ce qui permet à Chéreau de placer son traditionnel « Simplement deux! ». Puis Amy se réveille et fait parler son catch technique. L'équipe de la Grosse Bertha travaille sa heel-attitude, et le tag est fait. Le Lover Masqué enchaîne un three amigos que n'aurait pas renié Chavo mais Amy s'en sort et fait le Tag. Peter Fischer domine, mais se fait surprendre sur une intervention de la Grosse Bertha, qui l'empêche de réaliser une souplesse.

 

Finalement, on aboutit à un double tag et l'entrée d'Amy Morgane déménage. Elle bosse en équipe durant les cinq secondes règlementaires et ça s'avère très efficace. Malgré cela, Amy se retrouve au sol et subit un tombé. 1,2, la main de l'arbitre frappe une troisième fois le sol, mais pile au même moment, Amy se dégage! Alors que Christophe Agius avait sonné la cloche, scellant la victoire de la Grosse Bertha. Mais Bertha ne perd pas la main, réimposant son finish, pour le compte de trois, définitif cette fois. Après le match, l'équipe formée par Bertha et le Lover masqué se dirige vers la table des commentateurs et vole les ceintures symbolisant l'Open Ring, et font une promo micro axée sur le fait qu'ils seront vainqueurs du tournoi. Le match fut passionnant, indécis, avec de bonnes interventions de la part des protagonistes (même si le but était, dans le cadre du téléfilm, de mettre la Grosse Bertha en avant) et une foule hyper réactive. Et la réaction du public va encore aller crescendo, puisque Chris Agius engrange en heel-heat énorme en insultant les spectateurs, les trouvant « moches et ressemblant à la famille de Chereau ». Puis, nous sommes invités à exprimer nos sentiments à l'annonce des noms des protagonistes: La Big Bertha est huée, la Bomba Léa applaudie, etc. Le but cinématographique étant ici d'enregistrer les réactions du public pour les intégrer à la bande-son, tout en permettant à Peter et Amy de récupérer et de se changer, mais le public ne le sait pas forcément. Mais l'effet est supérieur à celui escompté puisque la foule est chaude bouillante pour la seconde demi-finale.

 

 

Seconde Demi-Finale de l'Open Ring: Bomba Léa et Emilio Pocoloco vs Los Enamorados

 

La première équipe à entrer sur le ring marque le retour de la reine du Catch, partie au Mexique, mais revenue sur ses terres pour gagner cet Open Ring: Il s'agit de la Bomba Léa, toute de rouge vêtue, accompagné de son partenaire du jour, décidé à l'aider à gagner ce match et le tournoi: Emilio Pocoloco. Face à eux, une team venue tout droit du Mexique, Los Enamorados. Clairement, cette dernière équipe ne part pas favori. D'ailleurs, si l'entité masculine des Enamorados tente de s'imposer avec une clef de bras en début de match, cela ne fait aucun effet sur Pocoloco, qui, pour l'occasion, fait semblant de souffrir, avant de retourner la prise, et de narguer la fille à l'extérieur du ring, tendant la main de son homologue puis la retirant afin d'éviter le tag. Pocoloco, pourtant face, se sert malgré tout de l'arbitre pour perturber l'équipe des Enamorados. Finalement le tag a lieu. La Bomba Léa entre sous les encouragements du public; les catcheuses se jaugent, on teste sa force, et on lutte au sol.

 

Rapidement, un nouveau tag a lieu, et les entités masculines de chaque équipe se retrouvent face à face. Pocoloco domine clairement son adversaire et porte une Leg Drop depuis la troisième corde, pour tenter le tombé. Mais l'équipière de son adversaire intervient, et travaille désormais en équipe, gagnant en heel-heat. La fille des Enamorados place un Moonsault qui aboutit à un nearfall. Puis, porté par la foule, Pocoloco trouve son second souffle. Il place une série de coups d'avant-bras, puis se fait contrer. Un double tag à lieu et la Bomba Léa est on fire. Son équipe profite des cinq secondes pour imposer un 10-punch dans le coin à chacun des adversaires, puis un second rope-clothesline qui aboutit au tombé et au compte de trois.

 

 

Elle revient, et elle est pas contente.

 

 

L'après-match enchaîne avec une promo micro de la Bomba Léa qui nous explique pourquoi elle est revenue en France. Elle invoque trois raisons: Tout d'abord, ce fabuleux public qui lui manque. Ensuite, une furieuse envie de gagner ce tournoi. Et enfin, annoncer à ses fans qu'elle est partie au Mexique se marier avec Emilio Pocoloco. Un roulage de pelle plus tard, Big Bertha et le Lover masqué interrompent ces effusions et veulent un fight. L'arbitre et la sécurité interviennent, et notre duo de commentateurs annonce dix minutes d'entracte. Une fois le public désaltéré, now it's time for the mainnnn-event!

 

 

Pas facile de combattre quand on a la tête soudée à celle de son adversaire.

 

 

Finale: Bomba Léa et Emilio Pocoloco vs Big Bertha et le Lover masqué.

 

Les deux équipes entrent sur le ring, et la team Bertha est copieusement huée. Vexée, les deux compères quittent le ring. Après quelques secondes de brain-storming intense, l'arbitre fait annoncer que si au compte de 10, l'équipe n'est pas revenue, elle perdra le match et leur droit à contester le titre ultérieurement. En réalité, on change juste l'acteur par sa doublure, et l'équipe revient au compte de 8. Le Lover Masqué démarre les hostilités et fait bonne figure, mais se fait contrer sur un crossbody mais parvient finalement à placer un ciseau de tête. Pocoloco est au sol et Léa réclame le tag, qui a lieu. La Big Bertha fait un blind-tag sur son partenaire et place son Bertha Driver sur Léa, blessée à la jambe. L'arbitre, Monsieur de Kerzaudec file s'inquiéter de la santé de la Bomba Léa mais se fait éjecter à l'extérieur par Big Bertha. C'est alors la foire sur le ring. Emilio vient prendre soin de sa femme, mais se prend un coup de chaise de la Big Bertha. Pocoloco se traîne hors du ring, Bertha le surveille du regard, et in ring, Léa se retrouve face au Lover Masqué. Ce dernier prend alors le micro, et retire son masque… La suite, vous la connaitrez en regardant le téléfilm au printemps 2010 sur Canal+. On retiendra juste que Pocoloco revient dans le ring, assisté de son frère Eduardo.

 

 

Rencontre avec Judith Davis aka Bomba Léa, actrice principale de «Catche-moi si tu peux»

 

La journée aura également permis d'obtenir une interview de celle qui joue la Bomba Léa, à savoir Judith Davis. Arborant une tenue de catch rouge flashy, et de magnifiques cheveux bouclés, elle a accepté de répondre à quelques questions autour de son rôle et de son ressenti quant à son expérience catch, et des réponses franches et sans concession.

 

 

Oh oui Gordon, catche-moi si tu peux…

 

 

Judith, peux-tu nous expliquer comment tu t'es retrouvée dans ce rôle de Bomba Léa?

Très simplement, et comme à chaque fois, mon agent à reçu la proposition de rôle. Lorsqu'il m'en a parlé, j'ai cru qu'ils s'étaient trompés de personne! Par rapport à l'image que j'avais des catcheuses, à savoir des femmes sportives et très musclées, je ne pensais pas du tout être capable de tenir ce rôle. Mais, finalement, après le casting, et trois essais, j'ai été retenue.

 

Qu'est-ce qui t'a motivé pour tenir ce rôle?

Un projet motivant, et une envie de faire tomber les clichés. Par ailleurs, c'est aussi la première œuvre et la première réalisation de Medhi Ouhab, il y avait donc un challenge intéressant.

 

Comment t'es-tu préparée?

J'ai suivi une formation de deux jours dispensée par l'équipe de Daniel. J'ai notamment travaillé avec Delphine et Tatiana (Bulla Punk et Kim Kaycee, NDLR). Mes débuts furent peu orthodoxes, la doublure prévue était absente et nous étions plus ou moins en retard sur le tournage, j'ai donc du, après avoir appris les bases, faire un combat de six minutes sans doublure aucune. Mais apparemment je m'en suis sortie (rires)! J'ai notamment porté un « Rana » (un Hurracanrana, NDLR), ce dont je suis très fière.

 

Que retires-tu de ce tournage?

Une rencontre avec des gens très sympas, et surtout, j'ai découvert une autre facette de moi-même; pas tant sur ma personnalité, mais je me suis découvert comme étant capable de faire des choses insoupçonnées. Daniel m'a beaucoup aidé à prendre confiance, et cela a été bénéfique. Lorsque on prend un peu de retard, que tu n'arrives pas spécialement à réussir tes mouvements, que Daniel te réexplique et qu'il te dit « Maintenant, tu vas le faire et tu vas réussir », et que ca se produit, c'est juste génial!

 

Tu as donc suivi une formation, mais tu as tout de même une doublure: Est-ce que tu aurais aimé pouvoir faire toutes les cascades toi-même?

Il est évident que les délais ne nous permettent pas d'approfondir la technique. Néanmoins la formation fut intense, et je suis fière d'avoir réussi seule, quelques mouvements. Mais certaines prises étaient plus difficiles et nous n'avions pas le temps, et Tatiana a été géniale dans son rôle de doublure, nous nous sommes très bien entendues. Néanmoins, comme je l'ai expliqué, j'ai tout de même tenu six minutes pour un combat filmé sans doublure! Donc je pense qu'avec quelques semaines d'entraînement supplémentaires, j'aurai pu réussir plus de choses.

 

Dernière question, Judith: Quel est le moment, l'image, que tu retiendras de ces 18 jours de tournage?

(Elle réfléchit). Je crois que je vais citer une scène: Celle ou Alfredo et Bertha empêchent Eduardo (Abis Abis) de monter sur le ring. C'est une scène assez forte, d'autant que je suis une fan du personnage d'Eduardo, et Abis est quelqu'un d'extraordinairement gentil.

 

 

Une dernière question Judith, tu fais du 95C, je me trompe pas?

 

 

L'équipe du film « Catche moi si tu peux »

Les acteurs et leurs doublures

 

Distribution:

Léa/Bomba Léa: Judith Davis (Doublure: Kym Kaycee)

Mathias/Le Lover Masqué: Martin Pautard (Doublure: Kid Mike)

La Big Bertha: Mathilde Braure (Doublure: Bulla Punk)

Emilo Pocoloco: Joe E Legend

Eduardo Pocoloco: Abis Abis

Alfredo Garcia: Arsène Mosca.

Faustine: Justine le Pottier.

Los Enamorados: Peter Fischer et Amy Morgane.

Romain: Daniel Jalbert.
Réalisation: Medhi Ouhab.

Production: La Parisienne d'images (Gilles Galud) / Canal +/ La Fabrique (Bruno Gaccio).

 

Le synopsis est ici: http://tele.premiere.fr/News-Tele/Canal-Catch-moi-si-tu-peux-Une-nouvelle-creation-en-tournage/%28gid%29/2137666

 

Un grand merci à Pierre-Yves et à la ICWA pour l'invitation, à CatchMag et Star Catch pour la sympathique journée, à Ludovic Cheber pour les photos, à Judith Davis, Medhi Ouhab et Bruno Gaccio pour leur gentillesse et leur disponibilité.

 

Credits photos spécifiques au tournage: L.Cheber/Star Catch & La Parisienne d'Images/La Fabrique/Canal+.


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