Le sprint final

Qu’en attente de ce qu’on aime une heure est fâcheuse à passer!
Pierre Corneille

 

 


Finalement, ça me plait bien de dormir ici. Taker, tu prends le canapé.

 

 

Analyse du Smackdown du 27 mars et du Raw du 30 mars 2009

 

 


Qu’en attente de ce qu’on aime une heure est fâcheuse à passer!
Pierre Corneille

 

 


Finalement, ça me plait bien de dormir ici. Taker, tu prends le canapé.

 

 

Analyse du Smackdown du 27 mars et du Raw du 30 mars 2009

 

 

Il reste quelques jours et un Smackdown d’ici à Wrestlemania. On n’en peut plus d’attendre. Le buildup des combats progresse en peloton serré : les affrontements dont la construction avait pris du retard ont donné un coup d’accélérateur, tandis que ceux qui avaient démarré sur les chapeaux de roue font du surplace. Resserrement général. Tout le monde attend l’emballage final. On arrive à la flamme rouge. La tension est à son comble. Quel combat va griller la politesse aux autres et voler le show? Et surtout, allons-nous continuer à filer cette métaphore cycliste usée jusqu’à la corde?

 

 

 

A ce stade, on imagine que nos centaines de milliers de lecteurs et lectrices (et regardeurs d’images rigolotes) piaffent autant d’impatience dans l’attente de Wrestlemania que Mark Henry à la vue d’un Maxi-Sundae au beurre de cacahuète. Nous partons de l’idée que tout le monde a vu les deux derniers épisodes de Smackdown et de Raw — mais histoire de vous les remettre en mémoire, en voici un rapide rappel.

 

 


Et pour les mal-comprenants, je vais étayer ce rappel de plein d’images.

 

 

Mais que se passe-t-il? Mais qu’est-ce qu’il se passe?

 

A Smackdown, vendredi, Matt Hardy caresse et embrasse un chien qui ressemble comme deux gouttes d’eau à celui de Jeff, qui a malencontreusement cramé (le chien, pas Jeff) dans l’incendie de sa maison (de Jeff, pas du chien). Vu comment Matt Hardy exprime son affection, on comprend encore mieux que Lita l’ait plaqué pour Edge. Matt bat également R-Truth qui passait par là. « What’s up? » qu’il demande, et boum, il prend un Twist of Fate. Il a sa réponse.

 


Pratique: le nom de R-Truth est écrit sur son pantalon. Comme ça, il ne se le fait pas piquer au vestiaire.

 

 

Le Big Show massacre à lui tout seul le couple Jesse et Festus, tout droit évadé de « Des Souris et des Hommes ». Cena se pointe ensuite pour un énième speech sur l’importance de Wrestlemania, au cas où on n’aurait toujours pas percuté, puis Show le défie pour le Raw de lundi. Histoire de montrer comment il est balèze, Cena déséquilibre le Show au moment où celui-ci est en train de sortir du ring. Le Show est furax, Cena prend la pose. Qu’il en profite, vu ce qu’il va encaisser trois jours plus tard à Raw.

 


Le Big Show aurait pu pardonner beaucoup de choses à John Cena, mais pas une maîtrise aussi approximative de Photoshop.

 

 

Les huit engagés du Money in the Bank s’affrontent une nouvelle fois, et c’est Kane qui gagne mais l’Irlandais et demi défonce tout le monde après la fin du match, grimpe symboliquement à l’échelle et met la main sur la malette.

 


Hey Horny, tu sais quelle est la différence entre toi et moi? Toi, tu n’as pas de nain!

 

 

Gail Kim interrompt un combat soporifique entre Michelle McCool et Maryse et leur montre en deux secondes qui c’est la boss.

 


Maryse, la seule femme qui bronze entièrement nue mais avec des gants.

 

 

Les duos Miz / Morrison et Carlito / Primo ont réglé le problème des jumelles Bella à leur façon, puisqu’ils en ont récupéré une par équipe. Les filles se font des grimaces et finissent par se cogner entre elles. On imagine que celle qui doit se farcir les frangins Colon, qui ressemblent extraordinairement à des aisselles pas fraîches, doit avoir la rage contre sa chanceuse sista, qui se balade (et plus si affinités) avec le plus beau gosse de la WWE (Morrison) et le « chick magnet » Miz…

 

On builde rapidement Mysterio / JBL pour le titre IC (eh oui, comme le buildup a grave du retard, on se retrouve à imposer ces deux gars de Raw dans un épisode de Smackdown, mais bon, c’est pour la bonne cause). Comment on le builde? Mysterio livre un excellent combat à un Chavo qui mérite mieux que son statut actuel de larbin de Vickie, avant de se faire bigbooter la gueule par JBL. Du classique, mais solide. La suite à Raw, où ils s’affronteront directement, sans que le titre soit en jeu, of course.

 

Enfin, clou de la soirée, une procession de druides tout de blanc vêtus escorte jusqu’au ring, sur une bande-son évoquant irrésistiblement « Sade, prends-moi » d’Enigma (je vous parle d’une scie que les moins de 20 ans ont la chance de ne pas connaître — tenez, c’est cadeau), un homme en long imperméable et chapeau, tout aussi blancs. Le Taker dans une pub pour Ariel? Gandalf le Blanc après sa retraite méditative suite au combat contre le Balrog? Non, c’est évidemment Shawn Michaels, qui livre, une fois dans le ring, la promo qu’on attendait depuis longtemps sur le thème « Tu es ombre, je suis lumière, tu es nuit je suis jour, tu es cave humide, je suis tube de néon ». Le Taker emploie bien sa magie noire pour apparaître dans la fumée (car oui, Michaels parle dans des volutes de fumée blanche qui lui montent jusqu’aux genoux), mais le Kid s’enfuit, sa musique retentit et, sous le regard stupéfait de l’Undertaker, Michaels se met à danser en exhibant un joli marcel blanc. Yeeeha!

 


Dans la feud Michaels / Undertaker, le Ku Klux Klan a clairement choisi son camp.

 

 

Le lundi suivant, à Raw, on poursuit dans la même veine: après un combat de 18 Divas auquel ne prendront part que six d’entre elles avant que le pin soit scoré, Santino arrivé fringué en Borat et exécute une danse barbare avant d’être éjecté du ring.

 


Evidemment, c’est la cohue pour récupérer le maillot de Santino.

 

 

Mysterio et JBL se livrent un non-title match, naturellement remporté par le nabot volant; les 8 du MITB, décidément inséparables, exécutent un mini Royal Rumble dont Kane sort encore une fois vainqueur (Mark Henry apparaissant à nouveau comme un gros débile, puisqu’il tourne le dos à ses adversaires pendant des plombes pour apostropher Hornswoggle, qui lui fait des pieds-de-nez depuis l’extérieur du ring; du coup, le gros Mark se fait jeter comme McOcee à l’entrée d’une boîte de nuit). Les Hardy font relâche et laissent la place à un montage de films familiaux tournés par papa-maman depuis 30 ans. Merci!

 

 

Jericho bat Jerry Lawler en le bloquant au moins deux secondes durant dans ses Walls, avant de se prendre une droite et de quitter le ring micro en main, promettant d’ »annihiler » les trois vieillards cacochymes qu’il devra se farcir dimanche.

 

 

Michaels se fout encore une fois de la gueule du Taker, en débarquant en cercueil, puis en sweetchinmusicant le croque-mort venu faire le nerveux sur le ring; enfin, pour ce qui concerne les deux titres, le Big Show squashe Cena comme si c’était Festus, ce qui est extraordinairement jouissif et fait d’un coup méchamment grimper la cote du géant pour dimanche prochain (à noter qu’Edge passe à la fin pour charogner un peu la dépouille de Cena, ce pour quoi nul ne le blâmera); et surtout, Orton lâche une promo récapitulative pour ceux qui n’ont pas suivi les épisodes précédents, avouant au passage que son prétendu syndrome de violence incontrôlable était complètement bidon, avant de voir débarquer tout ce que la famille McMahon compte de porteurs de chromosomes XY, à savoir Shane, Vince et Triple H. Les trois invincibles balaient en un tournemain les gardes embauchés par Randy, une bagarre démarre entre les boss et la Legacy, et là-dessus l’émission se termine abruptement, alors qu’ils sont tous en train de se castagner sur le ring!

 


Calmos Vince, c’est pour après le show, la piquouse.

 

 

Ce qu’il faut en penser si on ne sait pas quoi en penser

 

Résultat des courses: comme nous le disions en intro, les combats qui semblaient les plus alléchants depuis quelques semaines font du surplace tandis que ceux dont le buildup était insuffisant ont été bien boostés.

 

 

On passe rapidement sur le désastre de la feud Hardyesque, que seule l’immolation par Jeff du chien de Matt aurait pu sauver de l’anémie la plus totale. On a attendu en vain. Le combat sera bon, mais la creative team s’est cassé les dents sur cette histoire. La révélation à demi-mot du fait que c’est Matt qui a été le responsable de tous les malheurs que Jeff a connus depuis des mois a été passée par pertes et profits, et si le maquillage de Jeff permet de dissimuler partiellement la faiblesse de son jeu, c’est un bon gros masque à la Docteur Fatalis qu’il aurait fallu pour cacher l’inexpressivité de Matt…

 


Quoi? Ce sont vraiment les chiffres d’audience de la feud entre les frères Hardy?

 

 

En revanche, l’intérêt grimpe pour les autres batailles prévues. Santino semble devoir voler la vedette à l’empoignade des 25 Divas, même s’il n’y prendra pas part, mais on ne va pas s’en plaindre. Une bonne rigolade d’entrée de jeu avant de passer aux choses sérieuses, why not?

 


En voyant arriver Santino, les divas comprennent pourquoi la capitale de la mode, ce n’est pas le Wallmart d’à côté mais Milan.

 

 

On est désormais plus curieux de l’issue de l’unification du titre par équipes: apparemment, ce n’est pas seulement le statut d’unique équipe championne de la WWE qui est en jeu entre les Colon et Morrimiz, mais aussi le droit de réaliser un fantasme masculin vieux comme le monde: coucher avec des jumelles, bombasses qui plus est. On doute cependant que cette vidéo-là se retrouve sur WWE.com. De plus, ce sera un « lumberjack match » (rappel du principe: le ring est entouré de tout un tas de catcheurs copains des uns ou des autres, et dès que tel ou tel participant se retrouve à l’extérieur du ring, les « bûcherons » ont le droit et le devoir de lui péter la gueule); et comme lesdits bûcherons seront recrutés parmi les recalés des main events (sans doute Kozlov, Khali, Kendrick et Jackson et autres Mike Knox), ils devraient être bien vénères… surtout que les jumelles Bella, véritables détonateurs à hormones, ne devraient pas être bien loin.

 

 

A force de se cogner deux fois par semaine en groupe, les huit gars du MITB ont montré qu’ils pouvaient enchaîner les spots sympas, et même si on ne nous enlèvera pas de l’esprit, mon p’tit Jean-Mimi, que deux high flyers de plus auraient rendu le spectacle plus attrayant, on s’attend désormais à une bonne demie heure bien intense. Et le nain devrait morfler.

 

 

JBL / Mysterio ne déchaînera certes pas les passions, mais les promesses réitérées du Texan de « faire quelque chose d’historique » ce soir-là laissent planer une petite odeur de soufre sur cette rencontre. Peut-être un coming-out? De toute façon, Mysterio, on le regarderait catcher contre un tronc d’arbre que ce serait toujours un plaisir.

 

 

Le grand gagnant des événements de ces deux derniers shows est incontestablement le combat pour le prestige qui opposera Michaels à l’Undertaker. Pourtant, les choses étaient mal engagées. Au sortir de No Way Out, le HBK peinait à se débarrasser de son intrigue économique avec JBL; quant au Taker, il paraissait parti pour une feud sinistre avec un énième adversaire de second rang, du genre Kozlov, afin d’étendre d’une année supplémentaire sa streak de 16 victoires consécutives à Wrestlemania — une série dont il faut rappeler qu’elle a été forgée face à bon nombre de jobards (dont Giant Gonzales, King Kong Bundy, Big Boss Man, Psycho Sid et autres Mark Henry). Une fois le combat entre les deux vétérans finalisé, leurs premières promos ne semblaient mener nulle part: ils rappelaient qu’ils se respectaient mutuellement mais ne se craignaient pas — super, on avait l’impression d’entendre des débats entre deux candidats aux municipales à Alençon. Mais ces derniers jours, Michaels s’est ébroué, a retrouvé ses atours de Heartbreak Kid, son sourire enjôleur et son énergie, est allé défier le Taker sur son propre terrain, celui de la manipulation psychologique, a même profané son esthétique morbide de cimetières et de cercueils, et on suit ça avec avidité, sachant qu’avec deux types comme ça, le duel fera forcément date, quelle qu’en soit l’issue.

 


Oh merde, ils lui ont pas donné la bonne pilule.

 

 

En revanche, les buildups des trois combats ayant suscité le plus de passions ces dernières semaines ont apparemment atteint leur point culminant depuis un petit moment. Jericho ne semble plus avoir grand-chose à dire aux vieux, et son combat face à Lawler l’a montré bien trop faible à notre goût: s’il galère autant face à un seul pépé, comment peut-il prétendre en allonger trois, sans même parler de Flair et de Rourke qui traîneront dans les parages? On continue de penser que l’idée initiale était de sortir du formol Hogan ou Austin pour remettre les idées et les dents en place à Jericho, mais que leur état de santé ne le permettant pas, la creative team a dû se rabattre en catastrophe sur une solution de rechange moyennement enthousiasmante. Le bon Chris a eu bien du mérite jusqu’à présent à rendre crédible sa rage contre ces vieux darons qui refusent de passer la main; il lui en faudra encore plus pour avoir avec eux un match correct dimanche prochain…

 


Et depuis qu’on m’a installé une poche fécale, je n’ai même plus besoin d’aller aux chiottes! Wooo! Alors, on fait moins le malin, hein, p’tit con?

 

 

Le triangle Edge / Show / Cena qui tournicote autant autour de Vickie qu’autour de la ceinture a un peu baissé d’intensité, même si l’indiscutable victoire du Show sur Cena permet de regarder tout ça sous un angle nouveau, qui était pourtant évident: on a deux mecs à peu près normalement constitués (enfin, faut le dire vite pour Cena) face à un monstrueux mastodonte. Mais le peu de travail micro en main ces derniers jours a quelque peu mis de côté l’aspect amoureux du truc. Avant le combat de lundi, Edge avait proposé à Cena une alliance tactique dimanche face à Show. Fidèle à son image de gros con, Cena a refusé sans même y réfléchir. Après avoir foiré un FU et un STFU sur le béhémot, et encaissé un bon gros chokeslam des familles, il va peut-être changer d’avis…

 


Attention, ça va éclabousser.

 

 

Enfin, on a toujours aussi hâte de voir Orton et HHH s’écharper, d’autant qu’Orton a glissé que HHH serait dépouillé de sa ceinture s’il perdait par disqualification ou se pointait avec un sledgehammer. Avec les McMahon rétablis, la balance penche lourdement du côté de l’éternel Trips, d’autant que chaque fois qu’il a pu mettre ses grosses paluches sur le sublime Randy au cours de ces dernières semaines, il a clairement pris l’avantage. Reste à voir comment sera géré le retour aux affaires de Vince: maintenant qu’Orton a incidemment avoué que son IED était inventé de toutes pièces, qu’est-ce qui empêche, en théorie, le big boss de le foutre dehors? On imagine qu’il veut d’abord voir Randy se faire massacrer par Trips, le salopard. Il n’empêche que, aussi intense qu’Orton se soit montré lors de sa promo de ce lundi (au point de craquer et de lâcher quelques gros mots prestement bippés par la prod), l’histoire n’a pas beaucoup progressé. Allez, vivement dimanche comme dirait l’autre (en attendant, on fera demain un petit article où McOcee aux yeux revolver et votre serviteur confronteront leurs dons divinatoires; et le Smackdown de vendredi soir? Tant pis, on l’anticipera!). Les commentaires ci-dessous sont un espace dévolu à votre liberté d’expression, profitez-en, des gens sont morts pour ça.

 

 


Nous avons percé à jour les manigances de Vince McMahon pour affaiblir Orton: il a remplacé Ted diBiase par Dany Boon!

 


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