Pay per vieux

L’homme est malmené non pas tant par les événements que, surtout, par ce qu’il pense des événements.
Montaigne

 

Ce Wrestlemania censément historique n’a été sauvé de la médiocrité que par la grâce de deux vétérans. C’est un concert d’imprécations qui s’élève de la communauté des suiveurs. Nous y joignons nos cris d’orfraie.

 

 


Les gladiateurs ont déplu au public, qui demande la mort pour tout le monde.

 

 

Analyse de Wrestlemania XXV

 


L’homme est malmené non pas tant par les événements que, surtout, par ce qu’il pense des événements.
Montaigne

 

Ce Wrestlemania censément historique n’a été sauvé de la médiocrité que par la grâce de deux vétérans. C’est un concert d’imprécations qui s’élève de la communauté des suiveurs. Nous y joignons nos cris d’orfraie.

 

 


Les gladiateurs ont déplu au public, qui demande la mort pour tout le monde.

 

 

Analyse de Wrestlemania XXV

 

 

Dimanche dernier, on avait tout oublié. Les buildups laborieux des combats annoncés, les craintes suscitées par la moitié des participants au Money in the Bank, la nécessité de se fader du Jimmy Snuka dans le ring et du Kid Rock à ses abords, la certitude d’assister à un énième triomphe de l’insatiable Triple H et de l’insupportable Cena, une Battle Royale féminine qui laissait augurer le pire… Toutes ces appréhensions s’étaient évaporées dans l’attente du grand soir. Sur toute la planète, des millions d’individus oubliaient qui leur acné persistante, qui leur calvitie naissante, qui les deux… car c’était le soir de Wrestlemania!

 

 


Dès le début du show, McOcee comprit que ça sentait le roussi.

 

 

Quelques heures plus tard, la gueule de bois n’en était que plus violente. A quelques exceptions près, l’immense show espéré a tourné court, la faute à une creative team aussi inspirée qu’un âne sous sédatifs. La bonne nouvelle, c’est qu’après avoir touché le fond, la WWE ne peut que remonter. En théorie, du moins… A propos, vous connaissez la différence entre un optimiste et un pessimiste? L’optimiste pense que ça peut pas être pire. Le pessimiste pense qu’on n’a encore rien vu.

 

 


Eh ouais, vous avez encore rien vu. Attendez que j’enlève mon chapeau.

 

 

Varier les plaisirs? Hors de question!

 

Il fut un temps où la WWF-WWE s’épanouissait en plusieurs dimensions. Le titre de champion du monde était, bien sûr, le plus convoité, mais le titre Intercontinental était également très prestigieux, la ceinture par équipes avait une vraie signification et la division féminine ne ressemblait pas à un mauvais épisode de Benny Hill (plutôt à un bon de Fritz the Cat). Ce temps-là, hélas, est révolu. Le titre de champion du monde s’est dédoublé, et ses deux avatars – le WWE Championship et le World Heavyweight Championship – monopolisent toute l’attention. Pour le reste, circulez, y a rien à voir.

 

 


Trois dollars pour cette magnifique ceinture de champion intercontinental, trois dollars, qui dit mieux? Ah, le petit monsieur masqué au fond propose quatre dollars et un burrito! Qui propose davantage? Personne? OK, adjugé!

 

 

Le titre Incontinental n’est qu’un nonosse jeté aux midcarders obéissants, tout comme son frère jumeau, le titre de champion des Etats-Unis, sans même parler de celui de champion ECW. A Wrestlemania, le combat pour le premier a duré une dizaine de secondes, le temps pour un Mysterio grimé en Joker light d’envoyer JBL prendre une retraite bien méritée aux côtés de Bernard Madoff; le deuxième n’a même pas été défendu (son tenant, MVP, participait au Money in the Bank dans le rêve de pouvoir, en cas de victoire, postuler à l’une des deux grandes ceintures, ce qui en dit long sur son attachement à son titre); et le troisième n’a même pas eu droit de cité: où était Jack Swagger?

 

 


Toi aussi, joue avec nous au grand jeu du « Mais où est donc Jack Swagger? »!

 

 

La division par équipes était dans le coma depuis longtemps, les vraies équipes solides pouvant se compter sur les doigts d’une main de Django Reinhardt (Miz & Morrison, les Colon, Cryme Tyme et, heu, Jesse et Festus). L’idée d’unifier les titres a donc été accueillie avec joie, d’autant que le match opposant les fringants M&M aux frangins portoricains s’annonçait très spectaculaire, et que sa stipulation « lumberjack » promettait, en prime, de réjouissantes interventions de divers catcheurs exclus des autres main events. Las, le combat, s’il eut bien lieu (pour s’achever à la surprise générale par une victoire des Colon) n’a même pas été diffusé, sur un pay per view de trois bonnes heures! Un vrai crachat dans la gueule de nombreux fans, ce match ayant tout à fait le potentiel pour être un show stealer de première bourre. Et un signal très clair du désintérêt total des « powers that be » à l’égard de la division par équipes, qui était pourtant, il n’y a pas si longtemps encore, un point focal de la WWE.

 

 


– Dites, les gars, puisque apparemment vous n’avez rien à faire, ça vous dirait pas d’aller essayer de gagner la ceinture par équipes?
– Heu, ça serait avec plaisir Randy, mais là, on a piscine.

 

 

Quant aux Divas, le foutage de gueule est intégral. Pour Vince et ses sbires, une bonne femme n’est là que pour faire joli en maillot de bain, point. La Bataille royale a été une vaste farce. En partie à cause de la victoire finale d’un Santino Marella dont les talents d’acteur méritent mieux que d’être mis à contribution pour rejouer la Cage aux Folles (même si, à vraie dire, il nous rappelle surtout la partition de Didier Bourdon dans le sketch « Les pétasses » des Inconnus). En partie à cause de l’absence totale de présentation des grandes anciennes, qui auront donc fait le déplacement pour rien (notamment Torrie Wilson et la cultissime Sunny, qu’on n’aperçut que fugitivement au moment de leur élimination). En partie parce que Trish Stratus a finalement décidé de rester bien au chaud (elle aurait, selon certaines sources, refusé de se prêter à la farce Santino, et on la comprend). En partie parce que c’était l’occasion rêvée de mettre en avant l’excellente Gail Kim et qu’elle a été éliminée parmi les premières. En partie parce que les Divas sont arrivées sur le ring en dansouillant autour de Kid Rock (qui avait déjà du mal avec le playback), ce qui accentue un peu plus encore leur aspect de potiches sorties tout droit d’un plateau de jeu télé débile.

 

 


Pendant un court instant, qui fut sans conteste le plus marquant de toute son existence, Kid Rock goûta à la vie de rêve de Santino Marella.

 

 

On retiendra cependant la belle perf de Beth Phoenix, qui a nettoyé le ring à elle toute seule ou presque, et on prie pour qu’un courrier véhément de Michelle Obama ou d’Hillary Clinton engage la WWE à mettre de côté un « humour » qui tient à la fois de la fin de banquet chez les Bigard et du calendrier de camionneur.

 

 


Looool, un mec déguisé en nana hé! Wah le con! Ptdrrrrrrrr!!!!

 

 

De bonnes Faces de vainqueurs

 

Ce qui compte, à la WWE, ce sont donc les deux grands titres, le WWE et le WHC. Naturellement, ce sont donc ces deux main events qui ont clôturé le show. Et sans aller jusqu’à faire nôtres les diatribes qui pullulent sur de nombreux blogs et forums, nous dirons que les combats n’ont pas rempli les attentes qu’ils avaient suscitées, loin de là. Non pas à cause des performances des acteurs impliqués, mais surtout par suite d’un booking désastreux.

 

Commençons par un succédané de ces deux titres, le Money in the Bank, dont le vainqueur peut, faut-il le rappeler, « challenger » à n’importe quel moment le champion de son choix. On se demandait ce qu’allait apporter, dans un combat fait pour les gars agiles comme celui-ci, la présence simultanée de deux forces de la nature comme Kane et Mark Henry. La réponse est: pas grand-chose. Si les deux colosses ont bien uni leurs forces pour renverser une échelle ou deux, ils ont tout de même considérablement ralenti le rythme global. Il n’empêche que le match a eu son comptant de spots marquants, à commencer par un salto de malade exécuté depuis le haut d’une échelle et directement sur ses adversaires agglutinés au sol par un Shelton Benjamin encore une fois superbe et dont on désespère qu’il obtienne un jour un push significatif.

 

 


Kane est tellement surpris par le banzaï de Shelton que sa tête s’en décalotte!

 

 

Kingston a également bien tiré son épingle du jeu, avec quelques séquences époustouflantes de vélocité, de même qu’un Christian imaginatif. Finlay et MVP n’ont pas spécialement marqué les esprits, et on commence à en avoir marre de voir Hornswoggle faire chuter d’un seul splash plusieurs types qui pèsent trois fois son poids. Surtout, la victoire de Punk, quand bien même elle récompense un catcheur méritant, nous laisse dubitatifs. Que fera-t-il de mieux avec la mallette cette fois que l’an dernier, quand il avait fini par la rentabiliser en volant la ceinture à un Edge à moitié mort? Mais ce n’était que le premier Face de la soirée à exulter. Hélas.

 

 

 

Hélas car John Cena, dont la ressemblance avec un bonhomme Malabar est chaque jour plus troublante, a comme prévu remporté le titre WHC dans le combat à trois qui l’opposait au tenant Edge et au Big Show. On s’y attendait, parce que la storyline voulait qu’Edge et Show se dispersent à cause de leur ardeur commune (et ô combien compréhensible) pour Vickie Guerrero, et que Cena en profite pour gratter la victoire. Le problème, c’est le booking complètement raté du match. Qui est l’homme qui s’est arrêté dans son élan de peur de percuter Vickie, et s’est mis à parlementer avec elle en plein combat? John Cena! Edge et Show ont-ils prêté une attention particulière à Vickie? Se sont-ils laissés emporter par leur rivalité? Nullement. Edge a bien porté à Vickie un spear involontaire. Et alors? Le combat a continué et Cena a fini par gagner à la régulière, en réalisant notamment un exercice de force inaccessible à un être humain n’ayant pas eu sa dose de potion magique, quand il souleva d’un seul coup le Big Show et Edge, juché sur le dos du géant.

 

 


En vérité Cena n’a aucun mérite: Edge et le Big Show ont inhalé plein d’hélium avant le match.

 

 

La storyline était en or, en tout cas pour un combat à trois. Mais les bookers ont chorégraphié un Triple Threat habituel, sans rien faire de l’éclat dû au déchaînement des passions auquel on a assisté depuis des mois, Smackdown après Smackdown. On se souviendra du spot de Cena tenant sur ses épaules 400 kilos de Big Edge, et peut-être de son effrayante entrée en compagnie d’une centaine de clones, et c’est tout.

 

On a presque eu pitié du nouveau champion, d’ailleurs. Une foule remontée l’a copieusement hué tout du long, y compris lors de sa célébration d’après-match, et les panneaux « U can’t wrestle » et « Boo this man » ont fleuri un peu partout. Quand la WWE finira par percuter que les 3-5 ans, cœur de cible de Cena, ont un pouvoir d’achat limité, elle en fera un heel du feu de Dieu. La haine d’une bonne partie du public est déjà là, il ne lui reste qu’à se baisser pour la ramasser.

 

 


C’est un public ravi qui applaudit à tout rompre la victoire de son champion.

 

 

La situation est quasiment inverse pour Randy Orton. Voilà un homme présenté, ces derniers mois, comme un psychopathe fini, violenteur de femmes, agresseur de vieux messieurs sans défense, menteur patenté, lâche se cachant derrière ses médecins et avocats, hyène putride attaquant en meute des proies blessées… Le voici enfin opposé au pater familias à la dignité outragée qu’il ne cesse de harceler depuis des lustres. Et que scande la foule, quand Randy et Triple H se retrouvent gueule à gueule? « RKO! RKO! » On la comprend, la foule, et on partage pleinement ses sentiments. Randy est plus jeune, plus talentueux et même plus intense que Triple H (et nettement plus agréable à regarder). Sa sombre popularité est à son zénith, en dépit des affronts portés à son image de super heel depuis le Royal Rumble.

 

 


Ses oreilles pointues trahissent ses origines: Randy Orton est moitié humain, moitié Elfe.

 

 

Mais chez les Mac Mahon, il y a le père, le fils et le saint-esprit (celui qui féconde la fille). Triple H n’a pas encore décidé de passer le flambeau au leader de la nouvelle génération. Il est vrai qu’il n’avait plus gagné à Mania depuis cinq éditions, et le pauvre devait s’en sentir frustré, du haut de ses douze titres de champion. Pourtant, quelle culmination ç’aurait été si l’on avait vu, ce dimanche, le simple scénario suivant: ayant Orton à sa merci, parfaitement conscient de perdre son titre s’il est disqualifié, un Triple H au sommet de sa rage massacre Randy à coups de moniteur de télé, de caméra, de chaise, de sledgehammer, de Michael Cole et de tout ce qui lui tombe sous la main. Il est disqualifié, mais continue de frapper, si bien qu’il faut l’intervention d’une dizaine d’arbitres, de gardes, de Priceless et même de McMahon pour l’arracher au corps inerte de son ennemi. Un Orton inanimé est sacré champion tandis que Triple H a démontré que, quand on s’en prend à sa famille, il est prêt à vous en faire payer le prix, quitte à sacrifier un énième titre de champion. La feud pourrait continuer et déboucher sur quelque Hell in a Cell à Backlash. En attendant, Orton serait le champion et HHH aurait eu, enfin, son grand moment à Wrestlemania, celui qu’il attend toujours après une bonne dizaine de participations…

 

 


Heureusement que Triple H n’a pas éclaté ce moniteur sur le crâne de Randy Orton, sinon il l’aurait complètement défoncé. Le moniteur.

 

 

Mais non, il fallait clore le show par la traditionnelle pluie de confettis sur le Face champion, youpi les kids, et maintenant au dodo, vous reverrez Triple H demain matin sur votre paquet de corn-flakes.

 

 


Et en plus il crache de l’eau vers le haut! Comme une baleine! Youpi youpi youpi!

 

 

 

Pas d’enjeu = le grand jeu

 

Et finalement, ce sont les trois combats sans la moindre breloque à gagner que l’on retiendra de ce Mania. Ce qui en dit long, en creux, sur les capacités des bookers à profiter de la dramaturgie automatiquement propre aux matchs avec un titre en jeu.

 

 


Roddy Piper vient de remonter le mécanisme dans le dos de Jimmy Snuka. Il a une autonomie de trente secondes avant de s’effondrer.

 

 

L’affrontement de l’iconoclaste Jericho et des trois darons a été plus agréable que prévu, grâce à la prestation exceptionnelle fournie par Ricky Steamboat, intronisé la veille au Hall of Fame. A 56 ans, soit un an de plus que Piper et neuf de moins que Snuka, le Dragon est apparu dans une très bonne forme et a semblé parfaitement crédible en tant qu’opposant sérieux à Jericho, multipliant les mouvements de classe. S’il a fini par succomber, il est au moins tombé avec les armes à la main.

 

 


Ricky Steamboat, 56 ans et toutes ses dents (pour encore une demi-seconde).

 

 

C’est après que les choses se sont gâtées. D’abord avec une nouvelle ridiculisation de Ric Flair, incapable d’accompagner le Code Breaker de Jericho; ensuite, avec l’interminable séquence Mickey Rourke. Rourke, qui n’a pas prononcé un mot au micro, a joué son rôle avec une nonchalance confinant au j’m’enfoutisme le plus total. Après avoir daigné monter dans le ring, il a allongé une gauche qui est passée à 20 bons centimètres de la tête de Jericho, sur laquelle ce dernier a bien dû s’effondrer, rappelant la vieille blague « si je te mets une droite tu meurs, si je te rate, avec le courant d’air tu t’enrhumes ». Un acteur du calibre de Rourke, a fortiori boxeur amateur, aurait pu faire quelque chose de plus. Un petit speech bien troussé et un crochet plus crédible, à défaut de « Ram Jam » (sa prise de finition dans « The Wrestler »), c’était trop demander? A tout prendre, on aurait largement préféré se passer de l’apparition de Rourke, ainsi que de celle du fils qu’il a eu avec une chèvre, j’ai nommé l’infâme Kid Rock, pour gagner un peu de temps et assister, par exemple, au match de réunification des ceintures par équipes… Mais Vince n’est toujours pas revenu de la répercussion qu’avait eue en son temps la participation à Mania de Mr. T. et d’Alice Cooper, et cherche depuis à retrouver la flamme. Faut vivre avec.

 

 


Mickey Rourke interprète ici un grand texte classique: « Ferme ta boîte à camembert, tu l’ouvriras pour le dessert ». Quel talent!

 

 

De leur côté, les Hardy ont fait ce qu’ils font de mieux depuis le berceau: se foutre sur la gueule avec entrain. Un bon fight à base de tables, de chaises et de diverses saloperies dénichées sous le ring, avec quelques moments vraiment flippants et, au final, un Twist of Fate sur une chaise qui ressemblait plutôt à une décapitation. La mauvaise nouvelle, c’est que la feud n’est pas finie et qu’on aura encore droit à quelques promos soporifiques. Mais on est prêt à les accepter pour voir, dans les ppv prochains, quelques déclinaisons de ce combat rapide, spectaculaire et vraiment casse-gueule (à preuve le bleu monstrueux que Matt arborait au biceps droit à la fin).

 

 


Héhé, je vais rentrer à la maison le premier, comme ça je vais prendre tout le tube de Synthol, et il n’en restera plus du tout pour Jeff! Nananère.

 

 

Mais le clou de la soirée, le match qui valait à lui seul qu’on mate le show, a bien sûr été le saisissant clash entre la Lumière et la Noirceur, le Ciel et les Enfers, le Petit Blond qui Sourit et le Grand Brun qui Fait la Gueule. Michaels et l’Undertaker cumulent 33 Wrestlemanias à eux deux. Et si Michaels est certainement moins rapide et moins fluide que le high flyer qu’il fut dans ses meilleures années, il compense par une présence et un charisme sans équivalent dans le ring; dans le même temps, le Taker, malgré ses 43 ans, est un catcheur plus intéressant aujourd’hui qu’à ses débuts, ayant notamment ajouté de nombreuses prises à son arsenal au cours des dernières années.

 

 


Par exemple, il a appris à faire du trapèze.

 

 

Surtout, les deux vétérans s’en sont donné à cœur joie, après un départ un peu lent. Evidemment, ils ont tous deux survécu à plusieurs finishers, et évidemment la streak continue, mais quel plaisir que ce match tendu, parfois effrayant (ouch l’atterrissage du Taker sur la nuque et accessoirement sur un cameraman après son saut par-dessus la troisième corde!) et finalement émouvant pour les vieux enfants que nous sommes et qui nous souvenons d’un temps où Shawn se baladait avec un Big Daddy Cool et où le Taker enfermait Yokozuna dans un cercueil sur mesure… A ce propos, on sait qu’on vous bassine avec Kevin Eck, mais on vous conseille vivement d’aller consulter sur son blog sa liste des 25 plus grands champions de Wrestlemania, disponible ici . Au-delà de la liste elle-même et des explications succinctes du barème par son auteur, on vous conseille les commentaires, c’est une vraie plongée dans l’Histoire (et en plus vous potasserez votre anglais et lâcherez naturellement au détour d’une conversation avec quelque étudiante irlandaise des catchphrases de catcheurs, ça marche à tous les coups).

 

 


Voyons Shawn, c’est l’Undertaker quand même, pas un révérbère!

 

 

Le fait que le show ait été « volé » par des combats au buildup médiocre (les Hardy), bâclé au dernier moment (Taker / Shawn) ou sans doute différent de ce que voulait la creative team (Jericho / Oldies but Goldies); les huées qui ont accueilli les victoires de Punk et Cena, et la réaction résignée de la foule au nouveau triomphe de Triple H; les salutations RKO à l’égard du superheel Randy Orton; et, surtout, les critiques qui se multiplient sur la toile ricaine… tout cela pourrait bien inciter la WWE à faire un effort à l’avenir. Un effort nécessaire: dans les prochaines années, les Taker, Michaels, HHH, Batista et même Jericho vont probablement s’effacer lentement, limite d’âge oblige. Ils resteront cependant en haut de l’affiche, bloquant toujours la montée en puissance de la jeune génération. Si pendant ce temps-là la concurrence, à savoir la TNA, prend un virage déterminé vers plus de jeunesse et de cohérence, qui sait si les ratings ne vont pas pencher du mauvais côté pour McMahon et compagnie? On en est loin, puisque la TNA a Vince Russo aux affaires et en guise de main event du prochain Lockdown (son grand pay per view de printemps), un combat qui opposera les antiques Sting et Mick Foley… mais on peut espérer qu’une telle crainte naisse en haut lieu. La dernière fois que Vince a vraiment eu chaud aux couilles, il a pondu l’Attitude Era, qu’on a d’ailleurs célébrée ce dimanche avec la séquence bukkake de Steve Austin.

 

 


Stone Cold Steve Austin, du plaisir plein la gueule.

 

 

Alors qu’on nage aujourd’hui en pleine « Kid Friendly » Era (pas une goutte de sang à Mania et un Roddy Piper qui se serait paraît-il fait passer un savon pour avoir traité Jericho de « piece of shit » dans le ring), un coup de fouet serait salutaire. Ouais, on veut du sang et des gros mots et des méchants qui gagnent! Y a pas de raison que ce genre de choses ne se passe qu’en politique. Quant aux mioches traumatisés par le heel-turn de Cena, ils iront se refaire une santé mentale sur Guili. Vince, si tu nous lis, tu peux nous joindre par le formulaire de contact, on a plein d’idées à te proposer.

 

 


Le ring étant le petit carré blanc au centre de la photo, notre première proposition est de fournir gratuitement des longues-vues aux spectateurs.

 


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