Wrestlemania est mort, vive Backlash!

Un jour, tout sera bien, voilà notre espérance. Tout est bien aujourd’hui, voilà l’illusion.
Voltaire

 

 

Encore sous le choc d’un Wrestlemania globalement raté, on se remet à croire en la WWE avec les Raw et Smackdown de cette semaine, qui ont lancé à toute allure le buildup du prochain pay-per-view, Backlash, qui aura lieu dans deux semaines déjà. Comme quoi il nous en faut peu.

 

 


La WWE s’excuse platement pour ce Wrestlemania foireux et promet un Backlash du feu de Dieu.

 

 

Analyse de Raw du lundi 6 et du Smackdown du vendredi 10 avril 2009


Un jour, tout sera bien, voilà notre espérance. Tout est bien aujourd’hui, voilà l’illusion.
Voltaire

 

 

Encore sous le choc d’un Wrestlemania globalement raté, on se remet à croire en la WWE avec les Raw et Smackdown de cette semaine, qui ont lancé à toute allure le buildup du prochain pay-per-view, Backlash, qui aura lieu dans deux semaines déjà. Comme quoi il nous en faut peu.

 

 


La WWE s’excuse platement pour ce Wrestlemania foireux et promet un Backlash du feu de Dieu.

 

 

Analyse de Raw du lundi 6 et du Smackdown du vendredi 10 avril 2009

 

Les fans du monde entier (enfin, ceux âgés de plus de 10 ans, soit environ quand même 5 ou 6% du total) étaient sortis groggy d’un Wrestlemania XXV qui avait vu la Fédé sombrer dans ses vieux démons: victoires trop nombreuses des faces, peoplisation absurde au détriment du catch en tant que tel (les très oubliables performances de Kid Rock et de Mickey Rourke ont éjecté de l’antenne le match de réunification du titre par équipes et sans doute ôté un peu de temps au Money in the Bank et au combat des Hardy), booking des combats déficient et mépris ouvertement affiché de la division féminine.
Prise de conscience soudaine? Descente d’acide? Lecture des commentaires outrés qui pullulent sur une toile en fusion? Quelle qu’en soit la raison, la creative team semble bien partie pour recoller les morceaux si l’on en croit les épisodes de Raw et de Smackdown de cette semaine. Ou alors c’est nous qui avons perdu tout sens critique, nos cerveaux ayant été instantanément détruits à la vue de Batista…

 

 


Salut les enfants! N’oubliez pas: les épinards, ça se prend en intraveineuse!

 

 

Affinage de storylines

 

Lors du Raw survenu au lendemain de Mania, tout le monde semblait pourtant avoir la gueule de bois, à commencer par Vickie, qui dut s’y reprendre à deux fois pour expliquer qu’on assisterait, à Backlash, à un Last Man Standing entre Edge et Cena. Vickie a obtenu son bâton de maréchal avec le post de general manager de Raw, faut croire que ça l’a un peu destabilisée. Hélas, cette nomination semble indiquer qu’on verra moins Stephanie… ou alors ça la libère pour d’autres tâches, qui sait? Quoi qu’il en soit, Backlash arrivant très vite, les deux combats pour le titre ont déjà été annoncés. Pas le temps de construire quelque chose de nouveau pour des matchs d’une telle importance; on poursuit donc sur la lancée de Mania, avec quelques variantes.

 

 


Contrairement à ce que cette image pourrait laisser penser, ce n’est pas à Horsnwoggle que ces catcheurs tendent la main, mais à Kane.

 

 

Pour ce qui est du World Heavyweight Championship, exit le Big Show, réduit à détruire Kofi Kingston à Smackdown sans un mot au micro. Cena se retrouvera face au seul Edge. La storyline Vickie / Edge / Show sera-t-elle poursuivie? Il n’en a guère été question cette semaine… Espérons que la WWE ne nous prendra pas trop pour des jambons et trouvera au moins une porte de sortie, au lieu de faire comme si toute l’histoire n’avait jamais existé. En attendant, Edge et Cena se sont livrés à Smackdown à un beau duel verbal. Edge, on le sait très bien, est un acteur bien plus complet et varié que Cena, dans la même proportion qu’il le surpasse en technique sur le ring. Mais dans le ring, Cena compense en puissance ce qui lui manque en stye; il en a été de même au micro ce vendredi, où face à un Edge sublime de faiblesse, de doute et de haine mêlés, Cena est apparu comme un roc de pure volonté. Edge (dont on croyait volontiers, à son look hagard, qu’il n’avait pas dormi depuis une semaine, comme il l’a révélé avant de commencer) a exprimé ce que bon nombre de spectateurs ressentent depuis un bail: « Je hais tout en toi, Cena, je hais ta casquette, tes bracelets anti-sueur, ton ignoble t-shirt, ton pauvre short en jean… »

 


Et par décence, je ne dirai rien de tes slibards.

 

 

En réponse (et nos sincères félicitations aux dialoguistes pour l’avoir joué comme ça), Cena a tenu un discours convaincant sur le thème « Ca fait des années qu’on se poursuit, qu’on se chope le titre mutuellement, qu’on se harcèle… » Merci d’admettre que la WWE, c’est pas juste le prochain show! C’est toute une histoire dont on voudrait qu’elle soit cohérente et rappelée régulièrement (comme quand Orton fait référence à la trahison de Triple H, qui date de 2004). Cela dit, Cena a sans doute légèrement abusé en affirmant que sa rivalité avec Edge était « la plus grande rivalité de l’histoire »… Il a poursuivi en assénant à Edge un truc assez crédible: « Tu es peut-être meilleur catcheur que moi, tu es plus apte à saisir la moindre occasion, tu es peut-être plus malin… mais moi, je suis un gros boeuf dopé aux hormones qui joue des marines et des flics indestructibles dans des daubes pleines d’explosions. Et tu sais que je suis tougher than you. » (on arrange un peu mais c’est l’idée). On est heureux de voir Cena employé dans ce registre plus sérieux; ne manque plus qu’un relookage et il fera un face acceptable (car nous n’avons rien contre les faces, ce qui nous horripile, c’est l’association face – niaiserie dont Cena a été jusqu’ici l’incarnation).

 

 

L’autre grand titre, le WWE championship, que Triple H a donc conservé dans les conditions que l’on sait à Wrestlemania, sera remis en jeu à Backlash d’une manière rafraîchissante, quoique pas novatrice: un match à trois contre trois, opposant Orton et ses deux testicules à Triple H accompagné de Shane et de l’incroyable Hulk.

 

 


Cherchez l’intrus.

 

 

L’avantage immédiat que l’on voit à la situation, c’est qu’elle va forcer la WWE à booster Rhodes et DiBiase, qui ont principalement servi de punching balls à Triple H depuis trois mois. Car pour qu’ils soient crédibles face à un affront à l’humanité comme Batista, les deux Priceless doivent montrer quelque chose de costaud. Ce qui fut fait dès vendredi avec une victoire solide face aux champions unifiés, les Colon. Orton, qui passait dans le coin, en profita pour expliquer avec justesse que son avantage réside dans le fait que son équipe est soudée, une vraie machine, tandis que celle de HHH est un conglomérat d’égos surdimensionnés. Le plus surdimensionné de la bande, c’est bien sûr Batista, toujours aussi terrifiant à voir avec ses muscles eux-mêmes dotés de muscles. Triple H et lui sont clairement les deux types les plus chargés de la WWE actuelle, et leurs carrures font passer les trois Legacy (qu’on prendrait sans doute pour des grosses masses si on les croisait en soirée) pour une bande d’ados en pleine croissance. A côté de ses deux compères de Backlash, Shane, qui n’a toujours pas appris à cogner correctement (son attaque sur Orton lundi dernier semblait inspirée d’une bagarre de fillettes à la maternelle), ressemble à un type lambda tiré au sort dans le public.

 

 


Mais je veux pas te taper, Randy! Je risquerais de me casser un ongle!

 

 

Le combat sera en tout cas intéressant, et un turn de Batista qui coûterait le titre à Triple H n’est pas à exclure. Mais on en saura sans doute un peu plus après un événement qui devrait être énorme mais qui ne le sera guère: la draft de ce lundi.

 

 

 

La draft, pourquoi faire?

 

Dans les semaines précédant Wrestlemania, la division entre branches avait été complètement oubiée, pour renforcer le buildup. Les stars de Smackdown passaient leur temps à Raw et vice-versa (Mark Henry, Finlay et Christian, tous trois à l’ECW, passant régulièrement faire coucou). Si on pouvait l’accepter pour les besoins de la grande cause, on est plus sceptique en voyant que ça continue: ainsi, vendredi, Kofi Kingston est allé catcher à Smackdown sans aucune explication, par exemple. Et qui se souvient que Triple H est encore officiellement à Smackdown? N’empêche que lundi, il y aura une draft qui concernera douze catcheurs. Et en admettant que les choses reviennent à leur place après cette draft, on se dit qu’on devrait la suivre avec attention. Les paris sont ouverts, mais certains mouvements paraissent probables: Cena devrait venir s’amuser avec Edge à Smackdown tandis que HHH ferait le mouvement inverse pour retrouver officiellement Orton et compagnie à Raw. Jericho aussi pourrait bien bouger vers Smackdown, mais comment s’incrusterait-il dans la lutte pour le titre? Khali devrait aller servir de portemanteau à l’ECW, qui devrait perdre l’un de ses principaux atouts (Christian, Swagger ou Bourne). Et pas mal d’observateurs estiment que la défaite de Miz et Morrison pour les titres unifiés annonce la séparation de l’équipe, un draft de Morrison et enfin ce gros push individuel qu’on espère depuis des années. Et si Batista ne tourne pas heel rapidement, pourquoi pas Kozlov à Raw, ils manquent un peu de méchants depuis la retraite de JBL.

 


Vous… vous voulez me remplacer par… par Kozlov?

 

 

Le retour du bon sens

 

Tout cela sent quand même relativement bon: plus de cohérence, insistance sur les points forts et mise au rabais des conneries, tel semble être le maître mot de la WWE cette semaine. Dès lundi, un sympathique cinq contre cinq avait opposé les grands héros de Mania (à l’exception des haineux HHH / Orton et des antiques Taker / Michaels), ce qui donna lieu à un match entraînant et à un dernier tour d’honneur bien mérité à l’éternel et admirable Ricky Steamboat.

 

 


Eh, l’éternel et admirable Ricky Steamboat, tu vas finir par crever oui?!

 

 

De même, le grand public eut quand même droit au tag team match d’unification qu’on ne lui avait pas offert à Mania: on a simplement organisé un remake, avec les lumberjacks et tout. Soit dit en passant, une belle brochette de losers, ces lumberjacks. Entre les jobbers enducis style Wang Yang, les talents au placard comme Kendrick ou les gros balèzes qui n’ont pas su percer comme Kozlov ou Khali, y avait de quoi rigoler, d’autant que leur principal mérite a été de se prendre une espèce de shooting star press de Morrison. Rien n’a changé, les Colon sont toujours champions (et le restent après leur défaite à Smackdown face à Priceless, le combat étant sans enjeu), mais, au moins, on a vu ce de quoi Kid Rock nous a privés à Mania…

 

 

Cohérence encore pour les Hardy dont la feud continue ce vendredi avec un énergique match de la civière, fort logiquement remporté par Matt. Voilà qui nous annonce quelques combats héroïques de plus dans les PPV à venir, avant un probable triomphe définitif de Jeff au Summerslam. Et surtout, Matt a réussi une bonne promo pour démarrer le show! Incroyable et réjouissant, tout cela.

 

 


Rien à foutre, je l’emmène pas à hosto, je le décharge direct à la morgue!

 

 

Enfin, la division des femelles (puisque c’est ainsi qu’on les traite à la WWE) est un peu moins dans le coma depuis la belle démonstration de vendredi de Gail Kim face à McCool. Mais c’est Santina qui a volé le show avec encore une perf de haute volée lundi dernier face à une Beth furieuse. Mieux vaut prendre le parti d’en rire (et bon, il est quand même très difficile de rester de marbre devant Santina expliquant, après sa victoire à Mania: « la joie coulait à travers mes parties génitales féminines »). Vendredi, Santino a montré qu’il était aussi à l’aise en incarnant le sexe opposé avec une prestation hilarante face à Khali (ce dernier étant cependant absolument consternant dans le ring, sa prise de finition étant complètement foirée).

 

 


Non seulement Santino et Beth font marrer les kids, mais en plus ils leur apprennent à bien réussir un 69.

 

 

En résumé, on est à nouveau d’attaque, on croit à nouveau à la vie, et on vous invite à pogoter avec nous sur cette admirable version de « The game »!


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