Bragging Wrong

Un sens interdit, en somme, ce n'est qu'un sens autorisé, mais pris à l'envers.

Pierre Dac


Après un excellent Hell in a Cell (n'en déplaise à mon collègue et ami, Spanish), les attentes restaient quand même mesurées pour ce Bragging Rights, PPV à la gimmick particulière opposant principalement les deux shows de la WWE. Or à l'image du PPV qui précédait, ce Bragging Rights semble avoir été booké "à l'envers" sur plusieurs points, et contrairement à HiaC, il n'a pas offert la même régularité dans la qualité de matchs. Au final ça en fait un PPV strictement inférieur, mais néanmoins correct. Passage en revue d'une soirée en rouge et bleu.

 

 


WROOOOOOOOOOOOOOOONG!!!

 


Nalyse de Bragging Rights 2010

 

Un sens interdit, en somme, ce n'est qu'un sens autorisé, mais pris à l'envers.

Pierre Dac


Après un excellent Hell in a Cell (n'en déplaise à mon collègue et ami, Spanish), les attentes restaient quand même mesurées pour ce Bragging Rights, PPV à la gimmick particulière opposant principalement les deux shows de la WWE. Or à l'image du PPV qui précédait, ce Bragging Rights semble avoir été booké "à l'envers" sur plusieurs points, et contrairement à HiaC, il n'a pas offert la même régularité dans la qualité de matchs. Au final ça en fait un PPV strictement inférieur, mais néanmoins correct. Passage en revue d'une soirée en rouge et bleu.

 

 


WROOOOOOOOOOOOOOOONG!!!

 


Nalyse de Bragging Rights 2010

 

 

Les cinq matchs annoncés pendant très longtemps (les trois gimmick matchs usuels et deux matchs pour les titres majeurs) se sont vus rejoints au dernier moment par deux autres combats surprises (autour de la million dollar belt, et du titre par équipe), ce qui a étoffé une carte un peu légère. Les enjeux principaux de la soirée étaient au nombre de trois: comment allait se finir la feud pour le WHC? Qu'allait-il se passer dans le triangle Nexus-Cena-Orton? Et enfin qui serait le meilleur entre RAW et SD! après la victoire du show bleu l'an dernier?

 

 


Avec pour enjeu cette coupe que McOcee a refusée dans son salon (trop lourd pour un verre à alcool et trop massif pour un cendrier).

 


La soirée commença comme prévu par le match opposant Dolph Ziggler à Daniel Bryan, qui fut simplement fantastique. Je reconnais que ce type de match technique ne peut pas plaire à tout le monde, mais à mes yeux cela reste facilement un des cinq meilleurs matchs de l'année à la WWE. Ce match a duré plus de quinze minutes, et fut très complet: on y a vu de nombreux nearfalls, une construction solide, de superbes enchainements et du catch très propre et technique. On peut lui reprocher un rythme un peu trop lent pendant certaines phases au sol, mais j'excuse cela sans problème quand la qualité est au rendez-vous. Au delà des signatures moves très fournis des deux hommes, plusieurs petites choses m'ont enthousiasmé, comme ce triangle de Dolph qui rappelait furieusement celui ayant permis la victoire de Brock Lesnar contre Shane Carwin (on se console comme on peut de certains résultats du WE…), ce superkick du même Ziggler qui remémore également une autre légende de la WWE, ou encore le side slam depuis le turnbuckle contré en crossbody, surcontré. La fin fut très bien amenée (impatience de Ziggler qui craque et baisse sa garde au mauvais moment, succombant au Lebell Lock out of nowhere), et tout le long le public se révéla parfait, encourageant un Bryan super over et huant Dolph comme il le méritait.

 

 


Attention ce qui est en dessous de ce paragraphe devient mauvais.

 


Après ce qui fut à mes yeux le meilleur opener de l'année, on eut droit à la plus grosse surprise de la soirée: les tag team champions débarquaient. Au grand désespoir d'Axl, ce ne fut pas pour une séance de grooming tips en live, mais pour affirmer qu'après trente cinq jours en tant que champions (et un titre obtenu dans le match le moins légitime de la création), ils avaient dominé l'ensemble des deux rosters (?!?). L'AGM sans doute amusé, leur annonça qu'ils auraient des adversaires, et ce n'est autre que Wade Barrett qui débarqua sous les applaudissements. Au delà de l'aspect curieux de la chose (doit on y voir une confirmation que Barrett et l'AGM sont alliés?), c'est la suite qui fut choquante. Wade présentait d'abord Otunga, mais traina avant de livrer le nom du second catcheur (Gabriel ou Slater?). Quand l'Anglais annonçait John Cena, toute la suite apparaissait évidente, et certaines choses de ces dernières semaines s'éclairaient sous un nouveau jour.

 

 


Et le bandeau de deuil au bras gauche, c'est celui de "Attitude RKO" remplacée par "Attitude ma-femme-est-célèbre".

 


Sans surprise Cena atomisa les deux champions tout seul avec son STF "si je te chope, tu es mort". Le Champ' nous aura comme d'habitude sorti son moveset, plus un move original (un delayed vertical suplex emprunté à HHH ou DHS pour l'occasion), sans doute le début de la leçon du petit David. Car ne nous leurrons pas, la grosse information de tout cela, c'est que Cena va former Otunga qui reprend le chemin de l'école avec un nouveau pro, après R-Truth à NXT. L'autre information, c'est que Cody et Drew étaient vraiment des bouche-trous dont on ne sait pas trop quoi faire. Ca ne sent pas très bon pour les deux hommes, surtout me semble-t-il pour McIntyre, et nous verrons ce que l'avenir va réserver au duo après leur défaite à venir lors du match revanche.

 

 


Nouveau look pour Cena qui a chopé de jolies épaulettes cuivrées.

 


Autre match surprise, les deux catcheurs accompagnés de bimbos blondes s'affrontaient pour la chose les intéressant le plus au monde: la million dollar belt (comme quoi le monde est mal fait). Ce petit match de sept minutes trente fut agréable et bien mené, mais sans enjeu réel. D'ailleurs si Ted Dibiase l'emporta, c'est Goldust qui conserva la ceinture après un beatdown post match. Un coup dans l'eau en quelques sortes. Je vais par contre revenir sur ce qui me parait intéressant dans cette storyline: Aksana. La WWE est en train de faire de la rookie un valet, et lui montre en live le model qu'elle doit suivre: celui de Maryse. A titre personnel j'aime assez la Lituanienne et son côté poupée de l'est faussement innocente, je trouve qu'elle joue bien de ce faux-air naïf, et je lui voit un potentiel intéressant de manager heel pour midcarder. Bien sur elle ne fera sans doute jamais une grande catcheuse, mais ce rôle d'accompagnatrice peut être intéressant.

 

 


Bonjour, moi aimer passer lentement mains sur bijoux famille, vous d'accord?

 


On continuait avec d'autres jolies filles pour le match tag team que tout le monde voyait Natalya enfin gagner. J'ai lu quelques avis déçus sur ce match, je l'ai personnellement adoré (à part son finish). Les souplesses et le rythme imposé par Natalya sont vraiment revigorant dans un match féminin, son côté stiff est aussi bon que sa technique et la première minute intégralement porté par la blonde Canadienne est une rareté chez les filles. J'ai également beaucoup apprécié le travail de Layla. Certes ça ne sera jamais une grande catcheuse, mais elle fait une lutteuse très correcte, et on voit qu'elle travaille énormément. Elle se bat avec ses armes: elle a un timing correct et les bases nécessaires (les nearfall par exemple, ou le selling), elle tente des trucs (une très belle double soumission), sait se montrer stiff ce qui n'est pas si courant (ce dropkick sur le dos de Natalya). Bref, je trouve une bonne alchimie entre deux nanas que j'imagine bosseuses, et qui méritaient ce match de PPV. Par contre vivement que Natalya gagne ce titre qu'elle mérite mille fois, tant elle est technique, puissante et rapide, et qu'elle maitrise bien tous les aspects du business (je pense principalement à son jeu avec le public pendant les matchs) qui feront d'elle une championne mémorable.

 

 


Il faut dire que la scène de live sex a achevé de me convaincre de la qualité de ces deux filles…

 


A ce moment de la soirée, il restait les trois gros matchs et plus d'une heure trente de show. Le fait que ce soit le match pour le WHC qui suive réduisait fortement les chances d'une fin vraiment surprenant pour le duel fratricide. Ce Kane-Undertaker fut une copie conforme des deux précédents: peu de catch, la stipulation sans disqualification qui permis de sauver les apparences, et une victoire de Kane à la fin! Je ne m'étendrai pas sur le match lui même (je ne retiens en fait que le Taker lançant des chaises vers le ring, sans doute une version démoniaque de la pétanque que jouent les BoD pendant les réunions dominicales) mais plutôt sur son résultat. Déjà, Kane l'a emporté grâce au Nexus. Ce n'est pas la première fois que le Nexus se mêle de ce qui se passe à SD!, mais ça commence à faire beaucoup et ça ouvre la porte à une revanche du Dead Man (et un possible Cena-Taker à WM). Secundo, il faut regarder les choses en face: le Taker a jobbé quasiment quatre PPV pour Kane depuis son retour. Kane est un des champions heels les plus légitimes de ces dernières années grâce à cela, et je pense que les nombreux fans de l'éternel big red jobber que nous sommes doivent s'incliner devant le gros travail des bookers et des catcheurs pour donner un super run au champion.

 

 


Pour éliminer le Taker, Kane a quand même dû faire appel à la Holy Hand Grenade of Antioch.

 

 

Puis vint le sept contre sept, qui marquait bien le choix de bookers en terme de priorité: ce principe de Bragging Rights, c'est bien marrant, mais la grosse storyline, ça reste celle du Nexus. Après huit minutes et quatorze entrées, le grand match pouvait commencer. Et pour le dire de manière simple: j'ai bien aimé ce sept contre sept. Il a été mené en ménageant le suspense, en proposant de bons spots, et avec une construction plutôt agréable pour un exercice bien plus difficile que l'organisation d'un duel. Ainsi on a vu dans la première moitié du match un gros avantage pour RAW qui a compté deux catcheurs de plus (virtuellement même trois à un moment), avant que la vapeur ne s'inverse et que le show bleu l'emporte (passant quand même quasiment de 2-5 à 2-0). Parmi les catcheurs peu actifs, Santino (premier sorti), Kofi (second out), Truth et surtout le capitaine bleu Big Show sont quasiment passés sans qu'on ne les voit. Dans une moindre mesure le Miz (quasi absent, mais qui subit la séquence finale), Swagger, Del rio et Ezekiel Jackson ont eu leurs moments de gloire, mais pas d'éliminations à leur actif.

 

 


C'est à ce moment précis que le Big Show a décidé qu'il se cassait de ce match à la con dès que possible.

 

 

Parmi les grands gagnants de la soirée, on peut prendre les six catcheurs ayant obtenu une élimination (en notant que Show et Sheamus se sont éliminés par count out, ce qui ne compte donc pas). John Morrison a été pas mal présent et a éliminé Jack Swagger, comme Tyler Reks que l'on attendait plus faible et qui a montré des choses correctes, éliminant facilement Santino. Punk totalement over avec la foule nous a fourni une super prestation de celles qui font vivre ce genre de matchs, et je dois dire que j'apprécie beaucoup son changement de look et son nouveau personnage, qui est agressif et qui fait de belles choses. Il a d'ailleurs éliminé un Alberto Del Rio très costaud à qui il n'aura manqué qu'une élimination (qu'il a bien failli avoir avec son propre partenaire, le chihuahua Rey Mysterio). Sheamus a parfaitement tenu son rôle de powerhouse de la brand rouge, sortant Kofi et Reks avec ses deux finishers, et permettant d'éliminer le Big Show. Mais les deux très grand gagnants de la soirée furent les deux survivants et topfaces de la brand bleue maintenant que le Dead Man est reparti dans son cimetière: Edge et Rey Mysterio! Le petit Mexicain sorti blessé par son compatriote tôt dans le match est revenu quand Edge était seul face à trois adversaires, et a éliminé Punk et Ezekiel de la même façon grâce à son finisher à trois chiffres (d'ailleurs sérieusement botché sur le big man black, ce qui provoqua une fin un peu chaotique). A noter le "sacrifice" d'Alex Riley qui protège Miz du second 619, dans une séquence que j'ai trouvée vraiment très sympa.

 

 


Quand il y a un 619 ça va, c'est quand il y en a plusieurs que ça pose problème.

 


Pour en finir avec Mysterio, j'aurais bien voulu vous faire un commentaire sur le code couleur qu'il a utilisé, du genre: le blanc choisi par le luchador fait référence à la couleur des paysans au Mexique, caste de laquelle est originaire l'oncle par alliance du Luchador, et qui a avait été trahi par Dos Caras Senor en 1983 durant le main event d'Abrigado Della Paella. Malheureusement je suis incapable de faire de telles choses, et je compte sur Spanish pour éclairer notre lanterne à tous sur ce choix de couleur par Rey (à moins que ça ne soit seulement pour faire ressortir la couleur bleu du t-shirt). Notons que au contraire de Santino et ses baskets bleues bien mal venues, Ezekiel (beau slip rouge) et surtout Kofi (superbes bottes et slip bleu) étaient ceux qui ont fourni le plus d'efforts d'habillement.

 

 


Kofi est tellement corporate que quand il fait de la air-chasse, son arc invisible tire des flèches bleues.

 


Mais le grand vainqueur, l'immense vainqueur de cette soirée, fut Edge. Pardonnez du peu: il a éliminé la moitié de la team rouge (R-Truth, John Morrison et Miz le capitaine), porté le coup final et fait partie des deux survivants d'une team Smackdown! qui semblait invincible. Chaque spear a provoqué une élimination, et se présente comme un finisher aussi rapide à placer que puissant. Il parait évident que Edge sera le prochain contender pour Kane, et il faut lui construire une crédibilité importante en vue de l'affrontement avec un démon possédant des pouvoirs magiques et une gabarit monstrueux. D'ailleurs l'affaiblissement du Big Red Machin va également dans ce sens, et je ne serais pas étonné que Spanish nous montre dans son powerslam des semaines à venir que les deux courbes des catcheurs vont se rapprocher fortement.

 

 


Maintenant que j'ai chopé une grosse urne qui me donne pleins de pouvoirs, je vais défier le fils du diable!

 


Restait le main event, que j'ai trouvé mauvais. Moins de quinze minutes, c'est vraiment peu (trois matchs ont duré plus longtemps lors de cette soirée!). Ensuite la réalisation et le build du match qui s'attardaient sur la réaction de John Cena ont nuit à l'intérêt du combat. Je pense que quand Barrett a énoncé "je te vire si je ne gagne pas le match" (et pourquoi pas le titre crétin?!?), on a tous pensé à "Cena défonce Barrett et Orton se fait DQ, mais ça serait nul tellement c'est gros et prévisible". Et malheureusement, c'est ce qui est arrivé. C'est peut être un final ingénieux pour quelqu'un qui n'aurait pas anticipé la chose, mais ça se révèle décevant pour un suiveur régulier bien au fait des règles des matchs. Enfin, le contenu du match fut léger, surtout quand on sait que l'anglais a un arsenal de prises encyclopédique. Spanish regrettait qu'on ne place pas le champion babyface à pusher en main event lors de sa dernière nalyse de PPV, mais honnêtement, si on le place de la sorte, je préfère le voir gagner un super match contre un bel adversaire et de manière clean en milieu de PPV, que gagner comme ça, et avec cet intérêt de la part des bookers. Alors certes, Randy a infligé un RKO à Cena qui lui remettait le titre, certes il a également placé son finisher à Barrett qui se relevait un peu groggy de l'attitude adjustment du Marine, mais malgré tout, le résultat donne l'impression qu'il était là juste pour servir d'outil à la storyline principale.

 

 


Salut, j'échange ce truc contre un t-shirt avec un N… Allez s'il vous plait…

 


Ainsi Cena rusé et été plus malin que Barrett (…), respectant la demande faite par l'Anglais à la lettre, tout en contournant ses obligations. Inutile de dire que dès ce soir à RAW, il va se faire souffler sévèrement dans les bronches, et que les quelques semaines à venir seront sans doute douloureuses. D'un autre côté, le fait qu'il partage le titre team avec Otunga pourrait modifier la donne: est-ce que Mr Jennifer Hudson va lui pardonner son attitude adjustment en fin de match contre les Dashingly Sinisters, et se rapprocher de lui, ou au contraire lui en vouloir autant que Barrett? Bref tout ceci autorise beaucoup de pistes, et un possible triple threat match à Survivor Series entre Barrett, Cena et Orton amènerait de nombreuses possibilités de scénarios et d'interactions.

 

 


*Uhiiiihuhiihuuu woin woin woin tzoing tzoing*
 


In fine bien que décevant sur plusieurs points objectifs, j'ai trouvé ce PPV agréable. C'est peut être lié à un contexte précis dans lequel je suis actuellement, mais l'énorme niveau de l'opener, le match diva ou le sept contre sept m'ont vraiment fait passé de très bons moments. Voir Kane encore champion et over comme jamais aussi, c'est très positif. La storyline du Nexus est quelque chose de démentiel, et la place de Cena me ravit. Ca confirme, si besoin était, qu'une bonne histoire vaut tous les titres du monde. Je ne sais pas encore comment le fil narratif va évoluer, et comment se conclura la stable en noir et jaune, mais je pense qu'elle a un énorme potentiel pour marquer l'histoire, et que dans le CV du marine, elle vaudra largement une partie des titres peu marquants qu'il a gagné en 2009. Et j'attends avec impatience tous les PPV qui vont nous mener jusqu'au prochain Wrestlemania, à commencer par les Survivor Series, pour voir ce qui sortira de tout cela.

 

 


Et puis on s'est débarrassé de la vieille prostituée: champagne!


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