Quatre bons matchs et un enterrement

We may not enjoy living together, but dying together isn't going to solve anything.

 

Helen Cooper, La nuit des mort-vivants

 

Bonjour à toutes et tous et bienvenue à la Spanish Announce Table, le seul endroit où sont nées les légendes, où les carrières ont été brisées et où je suppose que vous en avez ras le sombrero de mes analyses des shows de la WWE.

 

 

Oui, cette semaine, la Spanish Announce Table est à RAW et à Smackdown, comme moi.

 

Mais seulement, voilà, en dehors des disponibilités des uns et des autres, je vous avoue que ça faisait très longtemps que je n'avais pas traité le sujet imposant que représente le show bleu et j'en avais l'envie. Bien m'en a pris puisque cet épisode était la synthèse exacte de tout ce que j'aime dans le sport-entertainment.

 

Nalyse du Smackdown du 29 octobre 2010

 

We may not enjoy living together, but dying together isn't going to solve anything.

 

Helen Cooper, La nuit des mort-vivants

 

Bonjour à toutes et tous et bienvenue à la Spanish Announce Table, le seul endroit où sont nées les légendes, où les carrières ont été brisées et où je suppose que vous en avez ras le sombrero de mes analyses des shows de la WWE.

 

 

Oui, cette semaine, la Spanish Announce Table est à RAW et à Smackdown, comme moi.

 

Mais seulement, voilà, en dehors des disponibilités des uns et des autres, je vous avoue que ça faisait très longtemps que je n'avais pas traité le sujet imposant que représente le show bleu et j'en avais l'envie. Bien m'en a pris puisque cet épisode était la synthèse exacte de tout ce que j'aime dans le sport-entertainment.

 

Nalyse du Smackdown du 29 octobre 2010

 

 

Ce n'est pourtant pas le début du show qui pouvait rassurer : le segment vidéo que la WWE avait concocté pour évoquer la « disparition » de l'Undertaker était assez étrange et pas vraiment conforme à la qualité à laquelle la fédération nous avait habitué. On y voyait le Deadman errer encapuchonné dans son costume de scène dans de sombres couloirs et ce sans raison apparente. Puis la légende mort-vivante s'approchait d'une porte, l'ouvrait, était inondé de lumière (comme toi, cher lecteur quand tu décides d'aller faire un raid dans ton frigo en plein milieu de la nuit) et il disparaissait en franchissant le seuil dans un geyser aveuglant. Ce délire clipesque était inspiré par la nouvelle chaîne de télévision hôte de Smackdown, Sy Fy, mais j'avoue que son côté fantastique ne m'a franchement pas fait l'effet que la WWE escomptait.

 

 

Quelle feignasse, cette Michelle, elle fait jamais les courses et, encore une fois, y a rien à bouffer.

 

 

Peu importe puisque le show enchaînait sur une apparition de Kane, bien plus conforme aux standards auxquels la fédération nous a habitué. Le frangin, responsable de la disparition du Deadman, a délivré une jolie promo en forme à la fois d'eulogie et d'apologie du titre. Le tout se concluait d'ailleurs par une minute de silence où la foule, partagée entre son respect pour le disparu et sa haine pour le champion, ne savait trop comment réagir. L'inévitable interruption viendra alos en la personne d'Alberto Del Rio, très convaincant dans son rôle de riche étranger sans gêne, suivi de Rey Mysterio puis d'Edge. L'altercation nous emmènera vers un main-event entre ces trois-là, en vue de la place de Number-One contender.

 

 

Depuis qu'il a récupéré l'urne, Kane postillonne phosphorescent.

 

 

Et le show commenca alors vraiment avec le troisième match de la série entre Daniel Bryan et Dolph Ziggler, accompagné en ringside d'une Vickie Guerrero déguisée en couguar cochonne pour l'occasion. Avant d'entrer dans le détail, il convient de dire un mot sur la veuve la plus célèbre du sport-entertainment : elle est, probablement, à l'heure actuelle, l'une des personnes qui se donnent le plus au business. Elle a, par exemple, fait de véritables efforts pour maigrir et ça se voit, puisqu'elle était plus que présentable dans son costume, en tous cas pour une femme qui a passé la quarantaine et comptabilise plusieurs grossesses au compteur. Elle dispose aussi d'un mental hors pair qui lui permet de résister psychologiquement à des angles parfois de très mauvais goûts (Rappelez-vous ce Hog-pen Match) et à des commentaires qui sont trop souvent au-delà des limites. Jerry Lawler, par exemple, qui associe Vickie à une vache, ce n'est pas seulement de la goujaterie mais c'est aussi d'un ridicule absolu vu son propre physique de sexagénaire bedonnant et libidineux. Tout ça alors que rien dans sa vie ne la disposait à évoluer aux abords des rings jusqu'à il y a quelques années, chapeau.

 

 

Toi aussi, cher lecteur, adhère à la Société Protectrice des Animaux.

 

 

Ceci étant dit, Ziggler vs Bryan, chapitre trois : c'était une nouvelle fois un bon match, certes un peu redondant avec les précédents et franchement un ton en dessous de ses prédécesseurs mais honnêtement, ce serait assez stupide de s'en plaindre. Quand la WWE, ou n'importe quelle autre fédération, offre à ses fans un tel niveau in-ring, ce serait idiot de faire la mauvaise tête. On a retrouvé quelques-uns des mouvements clés qui ont animé les matchs précédents, de nouveaux spots (J'ai adoré la double éjection du ring qui a amené le décompte à l'extérieur) et un finish différent. La WWE a décidé de transformer ce qui n'était au départ qu'un one-shot et un match serré entre les deux en une mini-feud où la tricherie du heel s'ajoute à sa vaillante résistance. Après la victoire clean, celle contestée par une manoeuvre du manager, on a eu droit, ce soir, à un ref-bump (arbitre assomé) qui entraînera un premier décompte de Vickie en faveur de Dolph avant une victoire officielle du champion des Etats-Unis. Un tel finish, bien exécuté, permet à chacun de ne pas trop sortir affaibli du combat et il n'y a rien à redire. Un bon match, costaud et solide, de plus de dix minutes, comme on aimerait en voir plus souvent.

 

 

Message personnel à sa frangine : je n'ai pas voté pour Hornswoggle lors de l'attribution de la ceinture de plomb 2009.

 

 

L'action s'enchaîne avec un autre match : Jack Swagger contre Kaval. Si le combat était beaucoup plus court (quatre minutes seulement), il n'y a pas, pour autant, de reproches à faire. Swagger/Kaval savent tous deux bien se comporter entre les cordes et le spectacle fut à la hauteur avec de jolis mouvements des deux côtés (Rolling Liger Kick). La victoire du All American American sur un ankle lock poursuit l'angle qui consiste à faire de Kaval un rookie à qui il ne manque qu'un tout petit quelque chose pour obtenir une première victoire et, même si j'en connais beaucoup qui râlent à propos de ça, je trouve que c'est une excellente idée qui permet de développer correctement le personnage de Kaval en mobilisant le public derrière un babyface débutant à la fédération (ce qui est très rare). L'ex-Low Ki ayant tout à fait les capacités in-ring pour camper un tel personnage et supporter une loosing streak, aucun souci de mon côté et surtout pas lorsqu'il perd contre quelqu'un comme Jack Swagger qui a, lui aussi, besoin de victoires.

 

 

Jack Swagger a ajouté la Brokeback Mountain Bear Hug à son moveset.

 

 

En guise d'interlude, on a ensuite eu droit à un concours de déguisement des divas transformé assez vite en tag-team match quatre contre quatre. S'il y a beaucoup à dire à propos de ce match, sa qualité étant assez limitée, n'oublions pas non plus qu'il se situait après deux bons combats solos et qu'il fallait avant tout le regarder comme ce qu'il était : du pur entertainment. Ainsi, je n'aurais rien à dire du finish où Kelly Kelly réalise le tombé sur Rosa Mendès en exposant ostensiblement sa petite culotte aux regards pervers de la caméra.

 

 

Cette semaine, Kelly Kelly a montré tous ses talents.

 

 

Quelques mots quand même sur les quelques ratés du segment dans son ensemble : d'abord, une fois encore, Lay-Cool, malgré tous leurs efforts, ont peiné à obtenir une réaction du public et même si c'est loin d'être une nouveauté, c'est toujours aussi inquiétant. De plus, ces jeunes filles se sont pointés sur le ring juchées sur des talons-aiguilles suffisamment grands pour qu'on sache dès le début que leur implication dans le match serait minimale. Toujours au rayon des reproches, j'ai été assez surpris que Rosa Mendès soit dans le camps des méchantes sur ce match alors que son apparition précédente la plaçait plutôt de l'autre côté de la barrière. Enfin, pour terminer, soulignons aussi encore une fois le très bon travail d'Alicia Fox qui a très bien incarné son rôle de fille dominée (par les frangines Bella, puis par Melina) et a vraiment fait tout son possible pour que chacune de ses partenaires soit la meilleure possible.

 

 

Visiblement, Kaval fait partie du Kelly Kelly Fan Fan Club Club.

 

 

Dans le même registre du travailleur obscur, il faut aussi souligner les performances de Cody Rhodes et Kofi Kingston dans le match suivant qui opposait les Dashing Ones à l'équipe Gentil Géant/Gentil Ghana. L'ex-champion Intercontinental a vraiment joué une très belle partition de face en péril, vendant très bien les attaques du duo de sales types sur sa jambe. Quant à Cody, il a réalisé des bumps très impressionnants sous les coups du Big Show et le regard impuissant de son partenaire. L'ensemble entraînera une victoire de l'équipe Kofi Show – Si, toi aussi, cher lecteur, tu as lu Coffee Shop, pars vite en désintoxication pendant qu'il est encore temps. – et une plus que probable dissolution de la paire Rhodes/McIntyre. Pour faire court sur un match assez long et qui mériterait bien plus, encore une fois, un bon match, le troisième de la soirée.

 

Mais, si je suis si bref, c'est qu'il nous reste un match à voir et quel combat ce fut ! C'est incontestablement le meilleur Main-Event que la WWE nous a proposé depuis un mois, l'un des meilleurs matchs de cette période récente et peut-être même le meilleur match que la WWE a offert à ses spectateurs non-payants depuis le début de l'année. Ouais, rien que ça …

 

 

Pour Halloween, le Big Show s'est déguisé en Ric Flair.

 

 

S'il fallait inventorier tous les jolis mouvements auxquels, on a eu droit, on pourrait commencer par ce sunset flip de Edge sur Alberto accompagné d'une souplesse sur Rey, ou la belly to back supplex suivie d'un ponté made in Del Rio qui me fait tripper à chaque fois que la Essencia de Excellencia l'éxécute. Mais au-delà des très beaux mouvements à trois ou des très nombreuses nearfalls (la première tentative de tombé crédible survenant dès la mi-match), ce qui a vraiment fait l'intérêt du combat, c'était sa construction.

 

 

Qui veut visiter la batcave ?

 

 

Comme tous les triple threat, il était souvent centré autour de seulement deux catcheurs tandis qu'un troisième était éjecté du ring. Mais le truc vraiment surprenant de ce match, c'est que c'était Alberto qui a presque constamment été parmi le duo qui restait. Si le storytelling (Del Rio est le seul heel du trio) pouvait justifier une telle option, tout le reste incitait à faire un autre choix. L'alchimie, bien connue entre Rey et Edge, d'abord aurait pu imposer qu'ils exigent plus de temps ensemble. L'inexpérience (relative, certes) du mexicain aurait pu aussi jouer en sa défaveur. Et le style même de Del Rio dans le ring aurait pu être un handicap : Alberto évolue entre les cordes en interprétant l'archétype du rudo mexicain : dur sur l'homme dans ses phases offensives, excellent encaisseur (c'est pas tous les jours qu'on voit quelqu'un se relever d'un 619) et très bon selleur, capable de jolis mouvements acrobatiques mais les utilisant avec une parcimonie qui fait de lui tout sauf un catcheur flashy, il n'est pas le heel typique que la WWE nous sert à longueur d'année.

 

 

Ce n'était vraiment pas une bonne idée de proposer au Big Show de lui appliquer du gloss à lèvres.

 

 

Il n'empêche que Del Rio a bien tenu son rang de chef d'orchestre du match et a été largement payé en retour par ses partenaires qui l'ont fait ressembler à une star tout le long du match et lui ont offert son premier grand match référence à la WWE. Après une succession de nearfalls du plus bel effet, le match s'est terminé par un joli mouvement collectif : un « electric spear » d'Edge qui a placé son finisher sur un mexicain qui en portait un second sur ses épaules. Del Rio, touché par un spear prenait le tombé tandis que Mysterio, victime d'une « electric chair » ne pouvait le briser. Et Smackdown se conclut avec un excellent match impromptu, qui n'avait que quelques défauts mineurs (d'ailleurs à ce propos, Rey devrait arrêter de remettre gaillardement ses coudières/genouillères en place quand il est censé être terrassé au sol) et aurait très bien pu figurer sans rougir sur la carte de nombreux pay per views.

 

 

– Non Vickie, la live-sex celebration, c'est que quand on gagne …

– Mais pourquoi ?

 

 

En guise de bilan, celui de l'épisode de ce soir est assez éloquent : un excellent match, trois autres qui sont bons et proposent chacun un style différent (le match technique, le tag-team match classique, et l'opposition de style/gabarit du Swagger Kaval). Quant au match des divas, certes il était loin d'être brillantissime mais pas pire que le lot commun de ce qui est proposé et le côté entertainment était clairement assumé par le costume des participantes. Il y avait au total énormément de temps d'antenne pour l'action in-ring, des storylines présentes (le split futur des Dashing Ones, la fin de l'Undertaker, la course au titre) mais qui n'ont jamais empiété sur l'essentiel de ce pour quoi on regarde la WWE, à savoir des matchs de qualité. Rien à redire donc sur cet épisode de Smackdown hormis qu'on espère que le suivant sera aussi bon.


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