Le chapeau d’Alberto (Revue d’un détail qui vous a sans doute échappé)

A B C,
its easy, its like counting up to 3
singing simple melodies
thats how easy love can be.

 

The Jacksons 5, ABC

 

 

Bonjour à toutes et tous et bienvenue à la Spanish Announce Table, le seul endroit où sont nées les légendes, où les carrières ont été brisées but you already know that ….

 

 

Si tu savais à quel point je suis honoré que tu me voles ma catchphrase, Spanish.

 

 

Tous ceux qui ont vu le show ont dû remarquer qu'il était littéralement surchargé de segments vidéos récapitulatifs et autres RAW Rebounds. La raison principale est, à mon avis, en réalité bien plus compliquée que ce qui semble évident « C'est la route vers Wrestlemania, il faut absolument hyper le show à mort ». Non c'est pas ça, la vérité est bien plus cruelle.

 

Review du Smackdown du 4 Mars 2011

 

A B C,
its easy, its like counting up to 3
singing simple melodies
thats how easy love can be.

 

The Jacksons 5, ABC

 

 

Bonjour à toutes et tous et bienvenue à la Spanish Announce Table, le seul endroit où sont nées les légendes, où les carrières ont été brisées but you already know that ….

 

 

Si tu savais à quel point je suis honoré que tu me voles ma catchphrase, Spanish.

 

 

Tous ceux qui ont vu le show ont dû remarquer qu'il était littéralement surchargé de segments vidéos récapitulatifs et autres RAW Rebounds. La raison principale est, à mon avis, en réalité bien plus compliquée que ce qui semble évident « C'est la route vers Wrestlemania, il faut absolument hyper le show à mort ». Non c'est pas ça, la vérité est bien plus cruelle.

 

Review du Smackdown du 4 Mars 2011

 

 

Smackdown est devenu le B Show de RAW, l'annexe du flagship show de la WWE, tout juste bonne à résumer ce qui s'est passé le lundi et, éventuellement, apporter un complément d'informations. C'est assez logique, compte-tenu que le show est désormais hébergé sur une chaîne de télé « petit soeur » de celle qui diffuse RAW mais il n'empêche que ça nous fait chier, nous les fans. Parmi toutes les preuves de ce constat que je dresse, on pourrait par exemple citer, le non-remplacement de la midcard babyface, décimée au semestre dernier et que la WWE n'a pas jugé bon de renforcer en donnant de l'avancement à un lowcarder comme Chris Masters par exemple.

 

Mais l'exemple le plus frappant de cet état de fait est encore la storyline autour de la title picture. Résumons le truc : en seulement trois mois, le build-up du match de Mania aura impliqué : Edge, le champion, Vickie, son ex-femme dans un rôle de personnage d'autorité maléfique, Dolph Ziggler, en catcheur/petit ami de cette dernière, Kelly Kelly en ennemie de Vickie, Drew Mc Intyre en prétendant à l'amour impossible de K², Alberto Del Rio en Number One Contender, Ricardo Rodriguez en fidèle laquais du précédent et maintenant Christian en ami de Edge, venu le secourir vu le surnombre. Huit personnages pour une seule storyline. C'est habile (surtout que c'est plutôt bien écrit comme intrigue) et ça permet d'occuper tout le monde sans pour autant monopoliser trop de temps d'antenne et permettre moult RAW Rebounds. Si on ajoute à cet angle, son petit frère qui oppose le Nexus (4 types) au Big Show. Hop, hop voilà pas moins de 13 personnages occupés avec seulement deux angles, ce qui devrait permettre de mettre plus d'auteurs sur les storylines de RAW (ou de faire des économies, plutôt vu qu'on a rien remarqué de ce côté).

 

 

Pour tous ceux qui avaient raté son grand retour d'il y quatre mois ou celui d'avant, il y a huit mois, c'est ce soir …

 

 

Tiens, d'ailleurs, à propos d'économies, l'autre fait marquant du soir, c'est la nouvelle theme song de l'Undertaker : Ain't No Grave (Can hold my body down) de Johnny Cash. Le choix, aussi bon soit-il (et il l'est, Cash est toujours un bon choix), est surprenant car la WWE n'a pas l'habitude de choisir des thèmes qui ne sont pas réalisés en interne à Stamford, essentiellement pour des raisons de droits d'auteur à négocier et renégocier à chaque publication sur un DVD. Mais le choix est tellement juste que l'on ne va pas épiloguer dessus.

 

De la même manière, on évitera de trop commenter la promo du Taker à propos de son adversaire. Il l'a largement mis over et avec un peu plus de délicatesse vis à vis du roster de la WWE que HHH qui avait, quand même, poussé le bouchon trop loin à mon avis. Bien sûr l'angle en lui-même qui présente le match de Mania comme l'affrontement épique de deux vestiges d'une époque révolue, a tendance à écraser un peu les autres catcheurs. Bien sûr, on peut disserter sur la petite phrase de l'Undertaker « The Greatest World Heavyweight Champion over the last decade and a half » qui réécrit à mon avis plus qu'un peu l'Histoire mais, ce n'est pas aussi flagrant que ce qu'a fait le lundi The Game au micro.

 

 

Edge, actuel tenant du titre et qui n'en a gagné qu'un de moins que HHH, découvrant la promo de l'Undertaker.

 

 

Non, de toute façon, le vrai (et très grave à mon avis) problème de cette Road To Wrestlemania est que la WWE la fait à 88 miles à l'heure et en Delorean. A part le match pour le titre à Smackdown, la carte a un air de déjà vu assez malsain : Le Rock qui tourne autour du Main-Event, Triple H vs Undertaker, Stone Cold qui, avec la promo de Tough Enough, ne manquera pas de faire une apparition (et ce sera le cas à RAW dès lundi), ça ressemble tellement à Wrestlemania XVII que c'est presque du copié-collé. Outre, le problème évident et gravisssime que cela pose sur la capacité de la WWE à renouveler son roster, il y a aussi cet évident souci d'incorporer le passé entre Triple H et l'Undertaker à leur feud actuelle. Rappeler qu'ils se sont déjà affrontés à Mania, ce serait pointer du doigt à quel point l'édition de cette année est pauvre en terme d'originalité (et ce n'est certainement pas l'affrontement entre Jerry Lawler et Michael Cole qui démontrera la fraîcheur des effectifs de la nouvelle génération à la WWE).

 

Ces considérations faites, on peut ainsi mieux mesurer l'immense honneur qui a été fait à Cody Rhodes avec un match qui se profile à Wrestlemania contre Rey Mysterio qui, soit dit en passant, n'est jamais le dernier quand il s'agit de mettre des plus jeunes over. Celui que je ne peux plus qualifier que d'ex-Dashing a été très bon dans sa promo du soir et a largement fait le boulot avec une promesse finale en prime : celle de nous montrer la face tuméfiée de Rey en lui ôtant son masque après l'avoir battu à Mania. Rien à redire.

 

 

Avec deux couilles placées là, je lui ai fait une tête de noeud.

 

 

Par contre, on va parler du Corre et, là, il va falloir discuter sérieusement. Commençons par le positif : j'aime beaucoup la manière dont la WWE veut nous faire croire que le groupe n'a pas vraiment de leader en donnant à chacun un rôle : pour Barrett celui de porte-parole, qui parle au public au micro mais le partage et interagit avec les autres catcheurs en coulisses ; pour Jackson, aucun traitement de faveur, sa musculature imposante suffit largement à lui donner un rôle d'enforcer destructeur ; pour Gabriel, un double rôle, celui de porter le finisher le plus spectaculaire et de prendre des coups de chaises le moment venu et pour Slater, celui de faire le tombé lors des matchs par équipe (comme ce soir dans un match sans grand intérêt contre Santinov). Le temps d'antenne entre ceux-là est partagé intelligemment et assez bien équilibré.

 

Mais, je n'ai absolument rien compris à l'angle dans lequel le Corre vient de s'engager : que Wade Barrett rappelle à Kane que le groupe a joué un rôle dans l'enterrement de son frangin, c'est déjà assez chelou. Il aurait été plus malin de la part du Corre (et le fait de ne pas être abruti a longtemps été un des avantages de la bande à Barrett) d'attendre histoire d evérifier si par hasard le Deadman n'était pas victime d'amnésie (en plus, çe serait bien tombé, apparemment, c'est le cas). Même s'il aurait été plus intelligent qu'on nous explique pourquoi (mais je vous rassure, ça n'arrivera jamais), ça aurait eu un peu plus de sens. Et puis, même si leur intervention lors du match Kane-Big Show, n'est pas totalement illogique, la réaction du Big Red Monster qui devient psychopathe et commence à distribuer les coups de chaises à qui mieux mieux ne me satisfait pas.

 

 

Rappel de la règle des 4 tubes : Kane va perdre le match.

 

Ressortir une fois de plus du chapeau l'argument, "c'est Kane, il est instable dans sa tête, il tape tout le monde", c'est vraiment jouer la carte de la facilité et prendre les spectateurs pour des cons, surtout quand on a vu cet automne que Kane pouvait faire de bonnes promos si on lui donnait de bonnes storylines (comme quoi, ça doit être lié, non;) ). Espérons juste que tout cela ne sera pas le prétexte à un match à Wrestlemania où Kane et le Big Show se partageront le ring face au Nexus, là encore, ça rappellerait un peu trop Wrestlemania XVII où ils s'affrontaient déjà.

 

Passons très vite sur le squash match sans intérêt de JTG par Jack Swagger et le tag-team match entre Beth Phoenix/Rosa Mendès et LayCool qui n'en avait guère plus, à part celui de teaser une rupture de la paire de garces, un truc qu'on désespère de voir depuis au moins trois mois. On pourra un peu s'attarder sur l'opener entre Edge et Drew McIntyre : l'écossais semble avoir depuis quelques temps musclé son jeu ou au moins réussi à convaincre les officiels backstage qu'il était capable d'assurer dans le ring. Ce n'est pas ce match-là, où il a pourtant fait le jobbeur, qui convaincra les bookers que c'était une mauvaise idée de lui donner un peu d'exposition Drew a bien fait le boulot, proprement, avant detomber au champ d'honneur suite à un spear.

 

 

JTG est très fier de nous montrer son nouveau blouson dessiné par Jeff Hardy.

 

 

Un spear ? Non, Edge, alors qu'il a match gagné, interrompt le compte et le place alors dans un Edgecutor (sa version inversée du sharpshooter) pour mieux le battre en le faisant abandonner. L'astuce est grosse mais c'est ce genre de détail qui me séduit toujours et c'est un plaisir de voir Edge mettre volontairement en valeur une prise de soumission alors que se profile un match à Mania contre Del Rio qui possède un finisher qui nécessite l'abandon. Parfait. On pourra aussi dire du bien de la signature de contrat qui verra survenir un inévitable beatdown d'Edge par Del Rio grâce à Rodriguez avant que Christian ne vienne sauver son ami et permettre une victoire des babyfaces. C'est classique, bien foutu, cohérent donc prévisible mais efficace et, finalement, on n'en demande pas plus pour le booking de Wrestlemania.

 

 

 

 

Pour la Road To Wrestlemanai, la WWE fait des efforts considérables : Elle a prévu deux angles de caméra différents pour le sempiternel plan du catcheur avec le panneau en arrière-plan.

 

 

D'ailleurs, cette séquence qui conclut ce show assez moyen est plutôt typique de la marque bleue sur cette route vers Wrestlemania qui, à mon avis, s'en sort un peu mieux que RAW. Mais avant de terminer cet article, j'ai deux petites choses à ajouter à propos de la séquence finale, celle de la signature du contrat entre Edge et Alberto Del Rio.

 

Le premier détail, vous n'avez pas pu y échapper, ce fut le public qui scandait en bon patriote « USA, USA »à la signature du contrat entre un canadien et un mexicain. C'est évidemment un signe de l'imbécilité du public mais pas celui auquel vous pensez immédiatement. Non, si le public s'est montré aussi cocardier, c'est parce que la fédération a su le caresser dans le sens inverse du poil pour mieux l'exciter. En exhibant fièrement des drapeaux mexicains dans le ring, par exemple, ou en faisant entonner à tue-tête à Ricardo Rodriguez Mexicanos al grito de guerra, la WWE a tout fait pour flatter les penchants les plus xénophobes de ses spectateurs. Et les « USA, USA » qu'on entendait bien fort dans les travées n'étaient pas lancés en faveur d'Edge mais, histoire de montrer à Rodriguez & Alberto Del Rio, ces deux métèques, qu'ici, dans un stade yankee, on ne chantait que le Star Spangled Banner. Parce que faudrait pas voir à déconner non plus, mais les mexicains, quand il y en a qu'un qu'il porte un masque et qu'il habite San Diego, ça va. C'est quand il y en a plusieurs qu'il y a des problèmes.

 

 

Si Edge avait été heel, il aurait suffi de mettre des drapeaux canadiens.

 

 

Le deuxième détail, par contre, vous a probablement échappé : regardez bien les mains d'Alberto et celles de Ricardo durant l'hymne national. Alberto pose sa main bien à plat sur le coeur tandis que Rodriguez, au chant, la main dans une position inhabituelle, perpendiculaire à sa poitrine, à l'horizontale.

 

Passons maintenant à la séquence Travaux Pratiques : Repérez un mexicain dans la rue – Ce n'est pas difficile, ils déambulent généralement avec un masque de lucha et un pantalon moulant en lycra ou font la sieste au pied d'un cactus en se protégeant du soleil avec un sombrero – et chantez-lui l'hymne national (le sien, pas la Brabançonne ou la Marseillaise, évidemment). Immédiatement, il se mettra dans une position bien caractéristique, la même exactement que celle de Ricardo (Si vous n'avez pas de mexicain sous la main, n'hésitez pas à regarder la séquence hymne d'un match de Football de l'équipe du Mexique, vous verrez c'est étrange tous ces gens la main au niveau de la poitrine, la paume tournée vers le sol). Ne me demandez pas pourquoi les mexicains adoptent cette position, je n'en ai pas la moindre idée et la dernière fois que j'en ai interrogé un à ce propos, il n'a pas su me répondre autre chose que : « Ben, on fait tous comme ça et on a toujours fait comme ça. »

 

Il y a donc énormément de félicitations à faire aux deux protagonistes pour cette séquence. D'abord, Rodriguez, né à Los Angeles, a endossé son gimick à la perfection et n'a certainement pas fait une erreur de débutant qui aurait brisé le kayfabe et aurait consisté à mettre la main sur le cœur « à l'américaine ». Et Alberto Del Rio qui, lui, est 100 % mexicain a réussi à garder son gimmick d'aristocrate en faisant exactement ce que pourrait faire un heel arrogant d'ascendance espagnole qui a étudié dans les meilleures universités étrangères du monde et ne veut certainement pas faire comme le bas peuple de peons qu'il méprise. Il se distingue donc et piétine son héritage culturel, réussissant par-là même à engranger de la heat de la part des publics américains et mexicains de la WWE en une seule séquence. Chapeau, Alberto.
 

 

La esencia de la excelencia qu'on vous dit.


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