Lyon, et rugir de plaisir

Rien ne devient réel tant que l'expérience n'en a pas été faite. Un proverbe ne devient un proverbe que lorsque la vie l'a illustré.

John Keats

 

Maman, si tu me lis, je veux que tu saches que je m'excuse. Je m'excuse d'avoir roulé des yeux chaque fois que tu me citais les proverbes préférés de ta propre mère, de n'avoir vu que des catchphrases de vieux là où tu me montrais des trésors de bon sens. Pourquoi ce revirement? Parce que samedi 23 avril, j'ai enfin compris que le malheur des uns pouvait faire le bonheur des autres. Ceci grâce à la WWE, louées soient ses initiales, qui a profité de la retraite forcée de Edge (tu sais, ce grand blond que ma femme trouve canon et qui, tel un Sisyphe de l'entertainment, est condamné à revivre ses adieux soir après soir) pour nous proposer un house show digne d'un taped show.

 

 

 Transmutation!

 

 

 

Review du Smackdown Wrestlemania Revenge Tour du 23 avril à Lyon

 

Rien ne devient réel tant que l'expérience n'en a pas été faite. Un proverbe ne devient un proverbe que lorsque la vie l'a illustré.

John Keats

 

Maman, si tu me lis, je veux que tu saches que je m'excuse. Je m'excuse d'avoir roulé des yeux chaque fois que tu me citais les proverbes préférés de ta propre mère, de n'avoir vu que des catchphrases de vieux là où tu me montrais des trésors de bon sens. Pourquoi ce revirement? Parce que samedi 23 avril, j'ai enfin compris que le malheur des uns pouvait faire le bonheur des autres. Ceci grâce à la WWE, louées soient ses initiales, qui a profité de la retraite forcée de Edge (tu sais, ce grand blond que ma femme trouve canon et qui, tel un Sisyphe de l'entertainment, est condamné à revivre ses adieux soir après soir) pour nous proposer un house show digne d'un taped show.

 

 

 Transmutation!

 

 

 

Review du Smackdown Wrestlemania Revenge Tour du 23 avril à Lyon

 

 

C'est bien simple, on a eu droit à la totale: une excellente promo de Cody Rhodes, version light de celle qu'il a donnée au Smackdown du 22 avril (distribution de sacs en papier à la Bob le Moche comprise); une non moins solide joute verbale entre Edge et Alberto Del Rio, venu interrompre les adieux de la Rated-R Superstar; une battle royale soldée par un title-shot pour le titre Intercontinental; une défense du Tag Team Title; des matchs tous plus âprement disputés les uns que les autres; de l'interaction avec le public en veux-tu en voilà… En d'autres termes, à un vrai engagement et à une vraie montée en puissance jusqu'au main event, tant sur le plan narratif que sur celui de la qualité des combats, dont la TNA ferait bien de s'inspirer quand elle daigne gagner nos rivages.

 

Oh bien sûr, tout n’a pas été parfait. Ladite bataille royale notamment, bien qu'idéalement placée en ouverture pour intensifier l'enjeu du title match à venir, a surtout servi à éviter à des midcarders de la trempe de JTG, Brodus Clay et Ezekiel Jackson de se tourner les pouces et s'est de fait révélée très brouillonne. Même constat en demi-teinte pour le premier singles match du show entre Tyler Reks et Trent Barreta, d'une étonnante bonne tenue, surtout du côté de Barreta, mais qui a laissé presque indifférente une salle pourtant chaude comme un Yoshi Tatsu devant une Maryse. A juste titre: tout le monde aurait préféré voir Drew McIntyre et l'éternel fan favorite Chavo Guerrero en action plus d'une minute que ces deux quasi-anonymes.

 

 

Même des mecs avec des masques sont moins anonymes qu'eux, c'est dire.

 

 

Tout le reste, en revanche, était parfait. Oui oui, tout le reste, même le match des Divas, qui a vu Beth Phoenix et Kelly Kelly défaire Layla et Michelle Mc… ah non tiens, Rosa Mendes.  Un miracle? Non, juste un trait de lucidité comme on n'en voit que dans les house shows, les bookers ayant invité ces dames à enclencher le mode burlesque et à s'en tenir uniquement à ce qu'elles savent faire le mieux. Rosa a ainsi joué la pouf, Layla l'irritante couarde (non sans tenter quelques-uns de ces tombés biscornus dont elle a le secret) et Kelly le punching bag tout sourire, tandis que l'imposante et néanmoins charmante Beth s'est occupée du catch toute seule comme une grande.

 

 

Beth Smash!

 

 

Un schéma repris avec succès dans le cadre de la défense du titre par équipes de Big Show et Kane contre Justin Gabriel et Heath Sleater (lequel a fini la poitrine rouge sang), différence de gabarits oblige, jusqu'à un jouissif double chokeslam de la part des champions. Parfaite également la minute old-school proposée par Chris Masters et un Jack Swagger toujours aussi généreux dans son rôle de sportif universitaire concon (pompes, imitation du vol de l'aigle, tour de piste…). Parfait enfin, l'énième rematch Kofi Kingston/Wade Barrett (monsieur cheap heat de la soirée, avec son tonitruant « j'aime pas France »), en dépit de cette interrogation toujours sans réponse: comment est-il possible, au regard de sa popularité, que le bondissant Kofi ne se voie toujours pas confier les clefs du main event?

 

 

Parce que c'est moi qui les ai, yeah!

 

 

Mais tout cela n'était rien à côté des deux rencontres qui ont clos cette première étape lyonnaise. Car un house show est comme une loupe grossissante. Par son prisme, on distingue beaucoup mieux les ficelles du métier, on remarque plus facilement les approximations et, surtout, on prend plus nettement la mesure du fossé qui sépare le bon grain de l'ivraie. A ce titre, il faut bien avouer que Cody Rhodes, Rey Mysterio, Alberto Del Rio et Christian évoluent dans des sphères que leurs collègues n'ont pour l'instant qu'entrevues. Plus intenses, plus crédibles, plus communicatifs, ils ont deux par deux signé des duels qui n'auraient pas juré sur la carte d'un pay-per-view mineur.

 

D'un côté, un Wrestlemania Rematch où Rhodes, d'une saisissante brutalité, et Mysterio ont été portés par une alchimie évocatrice de celle qui unissait le luchador préféré des enfants à Chris Jericho. De l'autre un Lyon Street Fight, courtoisie d'un Edge improvisé General Manager d'un soir, soldé à coups de kendo stick (y compris sur Brodus) et de chaise par une victoire sur Spear de Christian. Christian qui, souhaitons-le, continuera dans les mois qui viennent à s'imposer comme l'héritier légitime de son ami d'enfance. Quant à Del Rio, que dire si ce n'est qu'il est la personnification même du catch? Ses mimiques outrancières, le naturel avec lequel il provoque la foule (il aura été le seul à oser fuir de l'autre côté des barrières de sécurité), la sécheresse de ses coups, son selling… Cet homme est juste formidable. But you already know that.

 

 

Puisque c'est ça, je me casse.

 

 

En résumé: s'il y avait une tournée de la WWE qu'il ne fallait pas manquer, c'était celle-là. Ce ne sont pas les nombreux fans qui ont profité de la longue célébration finale des faces pour signifier leur volonté de voir Edge intégrer le Hall of Fame qui me contrediront.

 

 

Ah ça non. Pour une fois qu'on peut se coucher après 22 heures!

 

 

Carte complète

 

10 Men Battle Royale

Kofi Kingston def. Trent Baretta, Brodus Clay, Justin Gabriel, Chavo Guerrero, Ezekiel Jackson, JTG, Chris Masters, Drew McIntyre, Heath Slater

 

Singles Match

Trent Baretta def. Chris Masters

 

Divas Tag Team Match

Kelly Kelly & Beth Phoenix def. Layla & Rosa Mendes

 

Singles Match

Jack Swagger def. Chris Masters

 

Intercontinental Championship Match

Wade Barrett (/w Ezekiel Jackson) def. Kofi Kingston

 

Tag Team Championship Match

Big Show & Kane def. Justin Gabriel & Heath Slater

 

Wrestlemania Rematch

Rey Mysterio def. Cody Rhodes

 

Lyon Street Fight

Christian (/w Edge) def. Alberto del Rio (/w Brodus Clay)

 

 

Qui ne saute pas n'est pas lyonnais, hey!


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